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lundi 11 mars 2013

LA DICTATURE DE PINOCHET EN CINQ FILMS



Missing, de Costa-Gavras (1982)

Autour de l’histoire vraie d’un ressortissant américain disparu durant le putsch et recherché par son père (Jack Lemmon), Costa-Gavras dresse un réquisitoire en bonne et due forme contre l’implication des Etats-Unis et la CIA dans le coup d’Etat militaire contre une démocratie d'inspiration socialiste à laquelle ils étaient opposés. « Quel est votre rôle ici, dit Jack Lemmon, qui s’adresse à des diplomates américains, à part soutenir un régime qui tue des milliers de gens ?»



Mon ami Machuca, d’Andrés Wood (2003)

Depuis la fin du régime de Pinochet, les cinéastes chiliens ont pu commencer à revisiter la période, à en examiner les blessures et les non-dits. Chronique de l’amitié entre deux gamins que tout oppose, du milieu social à l’orientation politique de leurs familles, Mon ami Machuca propose une approche à la fois intimiste et historique des ravages du régime de Pinochet, de ses conséquences sur le quotidien des citoyens ordinaires. Il dessine aussi, au passage, un portrait de la société chilienne de 1973, en grand écard entre conservatisme et ferveur militante.



 
Salvador Allende, de Patricio Guzman (2004)

Documentariste chilien, Patricio Guzman a bâti son œuvre sur l'histoire contemporaine de son pays. Un formidable et unique travail de mémoire en images, qui, de La bataille du Chili, triptyque réalisé entre 1975 et 1979 à Nostalgie de la lumière (2010) fait inlassablement le bilan des crimes du régime de Pinochet. Dans Salvador Allende (2004), il revient sur le parcours du président sacrifié, des conditions de son élection à sa mort, le 11 septembre 1973, dans le palais présidentiel de la Moneda, à Santiago.



Santiago 73 post mortem, de Pablo Larrain (2011)

Avant de réaliser No, le cinéaste Pablo Larrain a déjà visité deux fois le Chili de Pinochet, avec Tony Manero et Santiago 73 post mortem. Dans ce dernier, film funèbre sur les premier temps du régime, l'employé d'une morgue voit soudain affluer les cadavres. Une réflexion ironique et glaçante sur la responsabilité individuelle. Dans une interview accordée au journal Le Monde, c'est Patricio Guzman qui en parle le mieux : Pablo Larrain « a réussi à faire de son personnage la quintessence de cette médiocrité et de cette grisaille qui aboutissent au fascisme. Il a su imposer, avec audace, une atmosphère extrêmement inquiétante, et faire de son film une sorte de bombe silencieuse. »