Catégorie

samedi 25 avril 2015

AU CHILI, LE REDOUTABLE VOLCAN CALBUCO RESTE INSTABLE

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

UN ENGIN DE CHANTIER DÉBLAYE LA ROUTE RECOUVERTE DE CENDRES LE 23 AVRIL 2015 À LA ENSENADA À LA SUITE DE L'ÉRUPTION DU VOLCAN CALBUCO. PHOTO MARTIN BERNETTI 

Endormi depuis 43 ans, le Calbuco, à quelques 1.000 km de Santiago du Chili, dans une région très touristique à cause de ses lacs somptueux, est entré en éruption, le 22 avril, projetant un épais panache de cendres, de pierres et de lave, haut de près d’une vingtaine de mètres. Les images sont spectaculaires. Le Calbuco, avec ses 2003 mètres d’altitude, est considéré comme l’un des volcans les plus dangereux du Chili.

« Volcan interdit »

Son éruption a toutefois surpris car il n’avait montré aucun signe d’activité depuis 1972. En 1961, Haroun Tazieff en avait escaladé le sommet. Le célèbre volcanologue et son équipe avaient été portés disparus pendant plusieurs jours. Cette aventure a été portée au cinéma, en 1966, avec le documentaire « le volcan interdit ». Le Chili a la seconde chaîne volcanique la plus grande et la plus active du monde, après l’Indonésie, avec plus de 90 volcans.

Au Chili, l’état d’exception et de catastrophe est toujours en vigueur dans les régions de Puerto Montt et Puerto Varas, qui ont été placées sous le contrôle des forces armées. Une zone d’exclusion de 20 km est maintenue autour du volcan où l’air est devenu irrespirable. Plus de 4.500 personnes ont été évacuées et les classes ont été suspendues dans les localités proches du volcan. Des cendres sont arrivées jusqu’à 200 km de Santiago.

Influence sur le climat

PHOTO NASA 
Les conséquences pour les cultures et le bétail sont imprévisibles sans compter les risques de contamination des cours d’eau environnants. Une telle éruption pourrait également avoir une influence sur le climat en raison des quantités énormes de cendres et de particules sulfatées projetées dans la haute atmosphère qui peuvent intercepter une partie du rayonnement solaire et entraîner un phénomène de refroidissement climatique. Selon les spécialistes chiliens, le volcan reste instable et il pourrait se produire de nouvelles éruptions.

La présidente Michelle Bachelet qui s’est rendue dans la région du Calbuco, le 23 avril, a indiqué que « la situation était encore plus grave que le 3 mars dernier après l’éruption du volcan Villarica », également dans le sud du Chili.

Outre les éruptions volcaniques, le Chili a éré durement frappé ces derniers semaines par des catastrophes naturelles. Début avril, des inondations inédites et des glissements de terrains dans le nord désertique du pays qui ont fait 25 morts, une centaine de disparus et plus de 30 000 sinistrés.