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lundi 16 mai 2016

NUIT DEBOUT – SANTIAGO DU CHILI EST AUSSI DANS LA PLACE


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NUIT DEBOUT À SANTIAGO DU CHILI 

Sur le modèle du mouvement parisien, une centaine de personnes ont occupé la place de la Constitution de la capitale chilienne et organisé une assemblée citoyenne pour échanger, débattre et proposer des solutions « aux désastres sociaux, économiques et écologiques globaux ».

Le dessein de ce premier Global Debout est d’impulser une convergence des luttes au niveau international. « Le dictat des marchés financiers, la destruction de l’environnement, la corruption mondiale et les inégalités sociales sont des défis qui n’ont pas de frontières et qui nécessitent une réponse globale », explique Juliette Musy, organisatrice française de Nuit Debout Santiago – ahora conversamos.

Adapter le mouvement Nuit Debout au Chili

L’objectif de Nuit Debout Santiago n’est cependant pas d’importer le mouvement parisien au Chili. « Il s’agit plutôt de faire connaître à nos amis chiliens une forme de lutte qui nous paraît séduisante. Nous pensons que la convergence des luttes que propose Nuit Debout en France est adaptable au Chili avec des préoccupations d’abord nationales, comme le projet de nouvelle constitution et la crise de la démocratie représentative », le grand « ras-le-bol » des Chiliens selon Juliette Musy. « Nuit Debout Santiago est un point de départ pour créer un espace de démocratie directe où chaque citoyen chilien est acteur du changement ».

Deux mois après sa naissance, le mouvement Nuit Debout cherche donc à s’internationaliser alors même qu’il commence à s’essouffler en France. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien, 50% des Français se disent actuellement favorables à la Nuit Debout, contre 60% début avril. Deux Français sur trois pensent que le mouvement va « s’épuiser rapidement» et seulement 30% d’entre eux croient qu’il pourrait se convertir en mouvement politique national comme Podemos en Espagne.

Le mouvement a-t-il un avenir ?

Cet affaiblissement remet en question l’avenir du mouvement. « Le régime présidentiel de la Vème République en France rend difficile l’existence d’un mouvement sans le soutien des partis politiques et des syndicats. Le succès de Nuit Debout dépendra de sa capacité à être un mouvement apolitique qui séduise une majorité de Français », analyse l’historien Florent Sardou dans un éditorial publié dans le journal chilien El Mostrador.

Le mouvement aura au moins permis de « restaurer deux valeurs en voie d’extinction en Europe : la résistance et l’espoir d’un monde meilleur où « chaque citoyen est acteur du changement et où il existe un futur collectif qui en vaille la peine », assure Florent Sardou.

Une thèse partagée par Juliette Musy : « si le mouvement Nuit debout s’épuise en France, il aura au moins eu le mérite de rendre visible la contestation et de remobiliser des pans entiers de la population. Global Debout ce dimanche 15 mai aura permis de créer des parallèles entre des pays très différents et de montrer que le rêve d’un ordre mondial plus juste et viable est commun à toute l’humanité ». 
Alexandre Hamon