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vendredi 30 octobre 2009

Expédition française au Chili: la cordillère Darwin garde sa virginité

La dizaine d'alpinistes français qui avaient entrepris cet ambitieux projet ont lutté pendant un mois contre les éléments déchaînés de ce bout du monde, sans parvenir à les dompter et à mener à bien la conquête de cette "terra incognita".

Charles Darwin découvrit en 1832 lors de son voyage sur le Beagle (prélude à l'élaboration de sa théorie de l'évolution) ce massif montagneux et semi-glaciaire qui s'étend sur 170 km dans les 50e hurlants, au Nord-Ouest du cap Horn.

C'est l'un des derniers et très rares "rectangles blancs" sur la planète, que l'homme n'a jamais foulé dans sa totalité, tant ses défenses naturelles le rendent quasiment inaccessible.

Mais la dizaine d 'alpinistes chevronnés et guides de haute montagne abonnés aux toits du monde, des Alpes à l'Himalaya et des Andes à l'Asie Centrale, voulaient relever l'improbable défi.

Leur chef d'expédition, Yvan Estienne, 58 ans dont 40 ans de montagne, est guide au pays des Ecrins. Il a notamment dirigé plus de 20 expéditions dans l'Himalaya et signé de nombreuses premières mondiales.

Les difficultés ont commencé sur la mer. Partis de Punta Arenas, sur le détroit de Magellan à bord d'un ancien bateau de pêche, ils n'ont jamais pu rejoindre le pied de la cordillère à l'Ouest.

"Nous avons été bloqués au Cap Froward, la pointe Ouest du détroit, là où Pacifique et Atlantique se rejoignent dans un goulet d'étranglement. Vents très violents, vagues de plus de six mètres, courants anarchiques... L'embarcation a dû faire demi-tour", raconte Yvan Estienne.

Le chef d'expédition décide alors de modifier ses plans et d'embarquer sur un plus gros navire pour rallier Puerto Williams, sur le canal de Beagle, l'extrême sud du continent américain. Ils vont tenter la traversée de la cordillère dans l'autre sens et contre les vents, d'Est en Ouest.

Pendant trois semaines, l'équipe ne se décourage jamais en dépit des immenses difficultés et multiplie les tentatives d'incursion.

Mais, las! La cordillère met en batterie tout son arsenal météorologique implacable, sur terre, sur mer et dans les airs, pour interdire son accès.

"Je n'ai jamais vu ça, même dans les pires endroits de la planète où j'ai grimpé, témoigne Pierre Muller, le médecin urgentiste de l'expédition. En dix minutes, on passe du paradis à l'enfer. Un front survient au galop, annoncé par des rafales de vents à 150 km/h qui nous jettent à terre. Des torrents d'eau ou des cascades de neige s'abattent en quelques minutes. Visibilité nulle, froid polaire, séracs chancelants, ponts de neige instables qui masquent de profondes crevasses mortelles."

Mais les alpinistes ont tout de même pu signer quelques sommets (entre 1.500 et 2.000 mètres) jamais gravis à ce jour.

Sous réserve d'acceptation par les autorités chiliennes, ces sommets s'appelleront désormais sur les cartes, "Col du Boutchiul" (col du Buisson en patois des Ecrins), "Pico Yamahuste" (pour Yann, Mathieu, Hubert, Stéphane qui l'ont gravi), ou "Pico Ludivine" (une membre de l'expédition).
"Nous avons vécu une aventure extraordinaire, dit Yvan Estienne. Mais tout reste à faire. La cordillère Darwin reste un défi majeur. Il y a ici pour un siècle d'alpinisme à venir."
De Patrick FILLEUX (AFP)

jeudi 29 octobre 2009

Avortement : un pas en avant, deux pas en arrière

«Les riches avortent, les pauvres meurent ». Tel était le slogan crié par des milliers de défenseurs des droits des femmes, qui ont manifesté devant le Congrès à Lima, alors que la commission parlementaire devait se prononcer sur un débat devant les parlementaires concernant l’avortement.

Cette nouvelle a suscité un véritable tollé, tant du côté de l'Eglise catholique péruvienne que dans l'opinion publique. Même au sein du gouvernement, il y a eu des confrontations entre les « pro » et les « anti » avortement, tant est si bien que le ministre de la Défense a menacé de démissionner au cas où une dépénalisation partielle de l'IVG serait adoptée. Malgré ces tensions, le Congrès devrait se saisir du dossier dans les prochains jours. Une victoire importante pour les défenseurs des droits des femmes, qui se battent depuis des décennies pour un plus large accès à l’avortement, et ceci non seulement au Pérou mais plus globalement en Amérique latine.

«Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la Santé, environ quatre millions d'avortement à risque, c'est-à-dire dans des conditions d'hygiène et de sécurité insuffisantes, se produisent chaque année en Amérique latine», explique Agnès Guillaume, démographe à l’Institut de recherche pour le Développement. « Cela représente environ 11 à 12 % des décès maternels. C'est aussi une cause importante de morbidité maternelle. On estime par exemple qu'entre 10% et 50 % des avortements à risque nécessitent des soins pour complication. Les conséquences pèsent non seulement sur la santé des femmes, mais également sur la charge du système sanitaire ».

Une législation très restrictive

Si les femmes risquent souvent leur vie pour interrompre une grossesse non désirée, c'est parce que la législation sur l'avortement reste très restrictive dans la plupart des pays latino-américains. Il n'y a qu'à Cuba, à Puerto Rico et dans la ville de Mexico où les femmes ont le droit d'avorter pendant les trois premiers mois de grossesse sans fournir de motif. Certains Etats de la région - comme le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, la République dominicaine et le Chili - ont, au contraire, complètement interdit la procédure en toute circonstance, effectuant ainsi même un pas en arrière.

Au Chili et au Nicaragua, le droit à l'avortement avait auparavant été garanti aux femmes. Pour Maité Albagly, consultante à l’Union européenne, ancienne directrice générale du Planning familial en France et spécialiste des droits des femmes, la cause de cette régression est à chercher dans « une montée du religieux en Amérique latine, tant de l'Eglise catholique que des Eglises protestantes charismatiques. Et quand je parle de l'Eglise catholique, ce sont les éléments les plus réactionnaires de l'Eglise catholique, avec l'Opus Dei qui est très présent dans la société ».

« La société ferme les yeux »

Malgré l’interdiction de l’IVG dans certains pays, les avortements y sont bel et bien pratiqués. « La société et le gouvernement ferment les yeux », critique Maité Albagly, qui donne l’exemple de son pays natal, le Chili.

Maité Albagly, consultante à l’Union européenne, ancienne directrice générale du Planning familial en France



28/10/2009 par Stefanie Schüler

«Les femmes riches ont des cliniques à leur disposition, sauf qu’on n’appelle pas ça avortement mais une crise de l'appendicite. Ce sont les femmes pauvres qui sont pénalisées. Elles vont chez les faiseuses d’anges».

Même dans les pays latino-américains où l'avortement est autorisé sous certaines conditions, cet accès reste souvent plus théorique que réel.

Au Brésil, le cas tragique d’une petite fille de neuf ans a fait couler beaucoup d’encre, il y a quelques mois. Elle a été violée par son beau-père et était enceinte de jumeaux. Au Brésil, l'avortement est légal après un viol ou si la vie de la mère est en danger. Dans le cas de la fillette, les deux conditions étaient réunies. Pourtant, après l'avortement, la victime, sa mère ainsi que les médecins impliqués ont été excommuniés par le clergé catholique.

L’accès à l’avortement reste limité

En Colombie, les militantes pour les droits des femmes ont arraché en 2006 une dépénalisation partielle de l'avortement devant la Cour constitutionnelle. L'IVG y est maintenant autorisée en cas de viol, de malformation du fœtus ou de danger pour la vie de la mère. Pourtant, ces avancées ont apparemment du mal à se frayer un chemin. Florence Thomas milite depuis 40 ans pour les droits des femmes en Colombie.

Florence Thomas, militante pour les droits des femmes en Colombie



28/10/2009 par Stefanie Schüler

«Il y a une culture de la maternité ici qui est absolument impressionnante. Depuis trois ans il semble que très, très peu de femmes ont eu recours à ces trois causes exceptionnelles. Beaucoup ne savent même pas qu’elles sont sujet de droit ».

Le 28 septembre dernier, des militantes pour une dépénalisation plus large de l'avortement ont manifesté simultanément dans plusieurs pays latino-américains. Dans certains Etats, le sujet s'invite même dans les campagnes électorales. C'est le cas au Chili.

Maité Albagly, consultante à l’Union européenne, ancienne directrice générale du Planning familial en France



28/10/2009 par Stefanie Schüler

«Les derniers sondages ont été tellement favorables à un débat sur l’avortement que les deux candidats à l’élection présidentielle ont déclaré que la question allait être discutée au Parlement s'ils étaient élus président».

Comme le Pérou, le Chili est en effet un cas emblématique dans le débat sur l'avortement. Et la campagne électorale sera l'occasion de voir quelles sont les évolutions possibles sur ce dossier toujours très sensible en Amérique latine.

Des chercheurs décryptent l'éruption inattendue du Chaitén, Chili le premier mai 2008

Toute fois, le 1 ER mai 2008 le volcan Chaitén (Chili) surprît les spécialistes, comme la population, par la soudaineté de son éruption. Par une expérimentation en laboratoire des chercheurs de l'Institut des Sciences de la Terre d'Orléans (INSU-CNRS, Université d'Orléans-Tours), de l'Université de Munich (Allemagne) et du Smithsonian Institute (EU) ont pu déterminer certaines caractéristiques de l'éruption, en particulier la vitesse d'ascension rapide du magma pourtant visqueux, expliquant par là même l'absence de détection précoce. Un résultat paru récemment dans la revue Nature qui conduit à reconsidérer l'aléa lié au volcanisme des magmas riches en silice.

Il existe des éruptions volcaniques dévastatrices, appelées Ignimbrites, faites de magma riche en silice (rhyolitique) qui se répandent rapidement sur des étendues et des épaisseurs énormes. Connue des géologues, aucune n'a jamais été observée dans les temps historiques. L'éruption du Chaitén s'en apparente par la nature du magma siliceux et la rapidité de l'éruption.

Cette éruption fût la première éruption rhyolitique qui ait jamais été observée par l'homme et enregistrée par des méthodes sismiques. Autre fait exceptionnel, les premiers signaux précurseurs, principalement des séismes liés à l'ascension du magma par fracturation de la croûte, n'ont été détectés par la population locale mais également par les instruments géophysiques, à peine 24 heures avant le déclenchement du paroxysme éruptif lui-même. Cet intervalle, de temps très court entre séismes annonciateurs et éruption, a rendu très difficile la mise en place de tout plan d'évacuation de la zone aux alentours immédiats du volcan. L'absence de signaux précurseurs de l'éruption a, dans un premier temps, été attribuée à une couverture imparfaite du réseau géophysique de surveillance, étant donné l'éloignement de l'appareil volcanique de tout grand centre urbain mais également de l'absence d'activité récente. Un des facteurs essentiel contrôlant les régimes éruptifs, c'est-à-dire le type d'éruption volcanique, est la viscosité du magma, ou sa capacité à s'écouler plus ou moins facilement dans le conduit qui relie le réservoir profond au cratère sommital. La viscosité d'un magma dépend tout à la fois de : sa température, sa teneur en silice, sa teneur en eau dissoute, la quantité de cristaux et de bulles. Une augmentation de la température et de la teneur en eau rend le magma plus fluide, alors que l'augmentation de la silice et de la quantité en cristaux/bulles le rend plus visqueux, plus épais. Le dégazage, quant à lui produit des bulles de gaz qui rendent le magma plus léger, donc plus apte à monter vers la surface, mais ce même phénomène augmente sa viscosité ce qui ralentit sa vitesse d'ascension. La vitesse d'ascension d'un magma est donc le résultat d'un réglage subtil entre les effets contraires liés à sa densité et à sa viscosité, tous deux dépendant fortement de la teneur en éléments volatils dissous qui diminue quand la pression baisse.

Ainsi, il est de coutume de considérer que les magmas riches en silice, les rhyolites, sont très visqueux et montent lentement dans la croûte vers la surface, tandis que les magmas pauvres en silice, les basaltes, se propagent vers la surface rapidement. Selon cette vision, les magmas rhyolitiques relâchent leur bulles de gaz soudainement et produisent généralement des éruptions explosives alors que leurs équivalents basaltiques forment des coulées de lave car leur faible viscosité permet aux bulles de s'échapper de façon plus ou moins continue et donc d'arriver en surface virtuellement dégazé avec un potentiel explosif amoindri ou nul.

Le point essentiel est que, du fait de leur viscosité élevée, l'ascension des magmas rhyolitiques dans la croûte est annoncée par des signaux précurseurs, détectés notamment par la séismicité induite, plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant l'éruption elle même. Ce schéma général opposant magmas rhyolitiques montant lentement dans la croûte aux magmas basaltiques à mobilité élevée, est maintenant battu en brèche à la suite de l'éruption du volcan Chaitén de 2008. Jonathan Castro et ses collègues ont appliqué la méthodologie utilisée précédemment par d'autres chercheurs de l'ISTO pour reconstituer l'histoire éruptive du Vésuve (Scaillet et al., 2008, Nature). Il s'agit de reproduire en laboratoire, au moyen d'expériences hydrothermales, l'analogue des conditions de stockage pré-éruptif du magma. Cette approche permet de localiser le réservoir à l'aplomb du Chaitén à environ 5 km de profondeur, et la température du magma rhyolitique qu'il contenait à 800±20°C.

Dans un deuxième temps, les chercheurs ont réalisé des expériences simulant l'ascension du magma dans le conduit, expériences au cours desquelles la pression imposée dans l'autoclave est progressivement diminuée, selon des vitesses variables, afin d'induire ou non la formation de cristaux.

En effet, une vitesse d'ascension lente permet une cristallisation du magma, qui se traduit dans la roche volcanique par la plus ou moins grande abondance de petits cristaux de minéraux appelés microlithes. L'absence de ceux-ci dans les ponces volcaniques du Chaitén suggérait déjà des remontées rapides, en accord avec les observations sismiques, mais il n'y avait pas de données quantitatives disponibles.

Grâce aux simulations expérimentales, les auteurs ont pu montrer que l'absence de cristallisation du magma silicique du Chaitén pendant sa remontée signifiait des vitesses d'ascension de l'ordre du mètre par seconde. Ces vitesses sont deux ordres de grandeur supérieures à celles communément admises jusqu'ici pour les magmas rhyolitiques (de l'ordre du cm par seconde). A partir de ces expériences, le temps de transfert moyen entre le réservoir profond et le cratère sommital a été estimé à quelques heures au plus. Ces travaux démontrent l'intérêt de l'approche expérimentale, telle que l'ISTO l'a développée, pour la compréhension du phénomène magmatique, approche complémentaire des moyens géophysiques généralement mis en oeuvre pour la surveillance des volcans actifs.

Ces résultats apportent un nouvel éclairage, quelque peu inquiétant, sur la capacité ascensionnelle vigoureuse des magmas rhyolitiques, car ils remettent largement en cause l'idée selon laquelle le réveil d'un volcan dormant ayant émis des magmas rhyolitiques par le passé se déroulera sur plusieurs semaines voire plusieurs mois. Le Chaitèn en est la preuve, une journée, voire quelques heures, peuvent suffire.

Source
Castro, J.M. & Dingwell, B.B. (2009). Rapid ascent of rhyolitic magma at Chaitén volcano, Chile. Nature 461, 780-783, doi :10.1038/nature08458

mercredi 28 octobre 2009

Le palais de la Moneda, un symbole "vert" au Chili

Ce projet d'un palais présidentiel "écologique" fait partie d'une série de travaux prévus à l'approche du bicentenaire de l'Indépendance, déclarée officiellement en 1818, mais que les Chiliens situent le 18 septembre 1810, date de la réunion de la première junte nationale de gouvernement. Il prévoit l'installation sur les toits de la vieille bâtisse de panneaux et cellules photovoltaïques de captage des rayons solaires.

Cette mutation de la Moneda devrait permettre de réduire de 30 % la facture annuelle d'électricité et de 25 % celle du gaz utilisé pour l'eau chaude. Au total, l'économie devrait représenter quelque 160 000 dollars, selon le ministre de l'énergie, Marcelo Tokman. Outre cette transformation en bâtiment "efficace et durable", le palais disposera d'une climatisation à base d'énergie géothermique, avec le creusement sur le site de puits de captage d'eaux souterraines. Cette initiative du gouvernement de la présidente socialiste Michelle Bachelet répond au souci de protéger l'environnement et d'améliorer l'esthétique du palais.
Centres éoliens
Pays sans pétrole ni gaz, donc fort dépendant des importations venues de ses voisins latino-américains, le Chili cherche depuis 2006 à diversifier ses sources d'énergie. Le gouvernement de centre-gauche a promulgué en 2008 une loi établissant que, à partir de 2010, 15 % de la capacité énergétique chilienne devra provenir de sources d'énergie non conventionnelles, comme l'énergie éolienne ou solaire.
Plusieurs centres éoliens ont été installés, en particulier, dans le nord du pays. Des milliers d'ampoules électriques à basse consommation ont été distribuées gratuitement aux familles les plus pauvres. En juin, une usine de regazéification de gaz naturel liquide a été inaugurée sur la côte centrale du Chili. Pour encourager le recours à l'énergie solaire, le gouvernement offre des déductions fiscales aux entreprises de construction qui incorporent les systèmes solaires thermiques dans leurs projets.
Christine Legrand

mardi 27 octobre 2009

Un Chilien à la tête de la Fédération luthérienne

«Etre luthérien, c'est être œcuménique», a-t-il déclaré juste après son élection, soulignant que «être œcuménique n'est pas un choix, mais l'expression de ce que nous sommes en tant que communion d'Eglises», a déclaré le pasteur Junge, ancien président de l'Église évangélique luthérienne du Chili, qui a étudié la théologie à l'Université Georg-August de Göttingen (Allemagne).

Succédant au pasteur zimbabwéen Ishmael Noko, le pasteur Junger) occupera ses nouvelles fonctions après la prochaine Assemblée de la FLM à Stuttgart (Allemagne), en juillet 2010. Le pasteur Noko avait en effet annoncé en juillet 2008 à Arush (Tanzanie), qu'il quitterait son poste fin octobre 2010, après 16 années passées au secrétariat général de la FLM.

Seul nom proposé au vote du Conseil
L'élection du secrétaire général de la FLM, rassemblement d'Eglises représentant 68,5 millions de fidèles, a été annoncée après une série de séances à huis-clos du Conseil, le principal organe directeur de la FLM.

Le président de la FLM, l'évêque américain Mark Hanson, a annoncé que le pasteur Junge a été élu par 37 voix contre 5. Des représentants de la FLM ont fait savoir que le pasteur Junge était le seul nom proposé au vote des membres du Conseil. Son nom a été proposé par un comité de sélection mis en place pour passer au crible les candidatures.

Depuis septembre 2000, le pasteur Junge est à la tête de la section pour l'Amérique latine et les Caraïbes du Département de mission et développement, à Genève. Dans ce cadre, il a été en charge d'un programme encourageant la participation des Églises luthériennes pour résoudre le problème de la «dette étrangère illégitime» dans la région.

« Une tâche et un défi »
«Notre vote franc traduit l'immense confiance que nous plaçons en Martin Junge», a déclaré l'évêque Hanson, par ailleurs évêque-président de l'Eglise évangélique luthérienne d'Amérique.

S'adressant au Conseil après l'annonce de son élection, le pasteur Junge s'est engagé à œuvrer au renforcement des relations entre les membres de la FLM, affirmant que la diversité de la Fédération est «une tâche et un défi».

«Nous avons toujours dit qu'être une communion d'Eglises, c'est être dans une relation spéciale», a déclaré le secrétaire général élu de la FLM, comparant son organisation à un orchestre. «C'est à nous qu'il revient de trouver le ton, la mélodie», à laquelle «différentes sections se joignent pour former une polyphonie», a-t-il déclaré.

Mécontentement de certains luthériens
Il a toutefois reconnu que la FLM entre dans une période de dissension. «Or selon la théorie musicale, il ne peut y avoir d'harmonie sans dissension.»

L'élection d'un nouveau secrétaire général était initialement prévue pour le 22 octobre, premier jour de la réunion de six jours, mais elle a été reportée à plus tard pendant le Conseil afin de pouvoir poursuivre les discussions.

Le président de la FLM a reconnu que certains membres du Conseil ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis du processus de sélection. Selon l'hebdomadaire luthérien finlandais Kotimaa avait fait état début octobre du mécontentement de certains membres de l'Église, selon lesquels le manque de transparence dans la procédure n'est pas un mode de communication approprié à notre époque.

ENI

lundi 26 octobre 2009

Uruguay : l'ex-guérillero José Mujica en tête au premier tour de la présidentielle

José Mujica. Photo AFP / Miguel Rojo
Il a obtenu plus de 4 9% des voix, selon des résultats partiels. L'ex-dirigeant des Tupamaros, la guérilla urbaine des années 1970, affrontera au second tour, le 29novembre, Luis Alberto Lacalle (67 ans), du Parti national (conservateur). Cet ancien président (1990-1995) a recueilli 30 % des suffrages. La Cour électorale devait annoncer lundi les résultats définitifs.

REGAIN DU PARTI COLORADO

Le ballottage s'annonce serré si le troisième candidat, Pedro Bordaberry, du parti Colorado (droite), qui a récolté près de 18 % des voix, décide de soutenir M. Lacalle. A 49 ans, le fils de l'ancien dictateur Juan Maria Bordaberry (1973-1976) a été la surprise de ce scrutin avec un meilleur score que celui prédit par les sondages d'opinion.

Par le passé, les partis National et Colorado se sont à plusieurs reprises alliés pour faire barrage au Front élargi. Le président sortant, Tabaré Vazquez, premier chef d'Etat de gauche de l'histoire de l'Uruguay, avait été élu au premier tour, en octobre2004, avec 50,7 % des votes.

Ce regain du vieux parti Colorado, créé il y a 173 ans, pourrait priver le Front élargi de la majorité dont il dispose actuellement au Parlement. Les quelque 2,5 millions d'électeurs votaient également dimanche pour élire 99 députés et 30 sénateurs.

Les Uruguayens ont par ailleurs rejeté les deux réformes constitutionnelles qui leur étaient proposées par référendum. La première portait sur l'abolition d'une loi, datant de 1986, qui oblige les juges à consulter l'exécutif afin de poursuivre les militaires et les policiers responsables de violations des droits de l'homme pendant la dictature (1973-1985). La seconde visait à autoriser le vote des Uruguayens résidant à l'étranger, soit quelque 600 000 citoyens.

"La société nous exige un effort supplémentaire : participer à un second tour", a reconnu M. Mujica, qui se présente comme l'adepte d'une gauche modérée. Ses adversaires ont toutefois dénoncé l'ex-guérillero comme étant plus radical que le président Vazquez, critiquant son franc-parler et ses allures négligées.

Le président Vazquez, au pouvoir depuis le 1ermars 2005, jouit d'une popularité de plus de 60 %, après près de cinq ans de mandat, grâce à de bons résultats macro-économiques, une baisse de l'indice de la pauvreté et du taux de chômage. M. Lacalle, qui instaura le libéralisme dans les années 1990, a choqué, pendant la campagne électorale, en affirmant qu'il fallait couper les dépenses publiques "à la tronçonneuse".

Christine Legrand

Sur l'île de Pâques, n'immigrera plus qui veut

Selon le quotidien chilien La Nación, "ce référendum est un des faits les plus importants" de l’histoire récente de Rapa Nui. Le 15 août dernier, un groupe d’habitants de l’île ont bloqué l’aéroport international de Mataveri pour exiger des autorités chiliennes un plus grand contrôle des Chiliens et des étrangers qui pénètrent sur leur territoire.
Les manifestants se plaignaient de l'augmentation du nombre d’étrangers qui restent vivre sur l'île. En septembre, les autorités ont mis en place un formulaire que les visiteurs peuvent – sans obligation – remplir à leur arrivée. La réforme constitutionnelle devrait permettre d'établir une véritable carte de résident. Quatre mille habitants vivent sur cette île de 160 kilomètres carrés, située en plein océan Pacifique, à 3 500 kilomètres des côtes chiliennes. Sur les 1 200 électeurs que compte l’île, 706 sont allés voter dans cinq urnes installées pour l’occasion.

Paulina a retrouvé ses racines

«Je suis à Lannemezan depuis le mois de septembre, affirme-t-elle, où j'apprends l'espagnol aux élèves du collège et du lycée. Avant de partir pour la France, ma mère, qui connaissait les origines françaises de ma famille, m'a donné quelques documents. Des lettres, des actes de naissance et de décès, un livret militaire. Nous savions que les origines de notre famille se trouvaient en Ariège, du côté de Verniolle, mais nous n'entretenions plus de relations

Un jour, alors qu'elle se promenait à Lannemezan du côté du Monoprix, elle aperçoit un commerce de fruits et légumes, à l'enseigne de Jacques Palmer. «Ce nom a tout de suite évoqué quelque chose pour moi. En rentrant à l'internat du collège où je réside, j'ai tout de suite étudié les documents que ma mère m'avait donnés. Et j'y ai trouvé un nom : celui de Jacques Palmer. Je ne le savais pas encore, mais je venais de retrouver les racines françaises de ma famille. Je suis donc revenue au magasin.» En réalité, c'est Pierre Palmer qui tient aujourd'hui ce commerce.

Son arrière- grand-père

Quand Paulina lui parle du nom français de sa famille, Isaule, et de Verniolle en Ariège, il comprend tout de suite, car il connaît la famille concernée ! «Il a appelé en Ariège et là, j'ai appris que la branche française de notre famille se trouvait bien là-bas

Tout ce petit monde s'est donc retrouvé samedi dernier, chez Marie Palmer, la mère de Pierre, pour des retrouvailles en famille. Avec Anne, Gabrielle et Jacqueline, toutes venues de l'Ariège. «Je suis très heureuse d'avoir trouvé mes racines françaises.»

Le hasard fait bien les choses. Car lorsque Paulina a postulé au Chili, sur concours, pour venir enseigner en France, elle d'abord obtenu de venir en Midi-Pyrénées. Puis le hasard, encore lui, a voulu que le rectorat de Toulouse l'affecte à Lannemezan. Avec la suite que l'on connaît.

Prochaine étape pour Paulina, partir en Ariège chez sa famille, d'où son arrière-grand-père Paul Prosper Isaule était parti tout jeune pour le Chili, où il s'y était marié alors qu'il était ingénieur.

Pour Paula, la boucle est bouclée.

mercredi 21 octobre 2009

Sauvons radio Zinzine à Aix-en-Provence ! (Pétition)


Depuis septembre 2003, elle occupe des locaux au 8 rue de la Molle, gracieusement mis à dispositions par le Conseil Général des Bouches-du-Rhône.

Brusquement, en septembre 2009, le Conseil Général nous a ordonné de quitter les lieux sans nous proposer d’autres locaux pour continuer à assurer notre mission.

La diversité, et la qualité de nos programmes ont toujours été au service de l’expression démocratique et citoyenne du Pays d’Aix et de la région PACA.

La décision du Conseil Général, signe l’arrêt de mort de radio Zinzine à Aix-en-Provence, ainsi que le licenciement de son dernier salarié. Cette décision est incompréhensible !

En signant cette pétition, je soutiens la seule radio libre d’Aix-en-Provence afin qu’elle dispose de locaux sur Aix-en-Provence, lui permettant de poursuivre ses activités.

Pour signer, suivre le lien : Sauvons radio Zinzine à Aix-en-Provence !


Aix Ensemble (Radio Zinzine Aix 88.1 FM) 8 rue de la molle 13100 Aix en Provence
- aix-ensemble@wanadoo.fr
- http://www.radiozinzineaix.org
- 04.42.23.05.33

mardi 20 octobre 2009

Une équipe européenne découvre 32 nouvelles exoplanètes

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

Gliese 581e (en bleu), une des exoplanètes découvertes grâce au spectrographe HARPS installé sur un télescope européen se trouvant au Chili.

Plusieurs des exoplanètes découvertes ont une masse seulement quelques fois supérieure à celle de la Terre et pourraient donc être plus propices à la vie, que les grosses exoplanètes gazeuses, de taille comparable à Jupiter, jusque là plus facilement détectables.

Cette découverte a été faite grâce au spectrographe HARPS (High Accuracy Radial Velocity Planet Searcher) installé sur le télescope européen de 3,6 m se trouvant à Silla, dans le désert d'Atacama, au Chili, précise l'Eso dans un communiqué.

Stephane Udry (Université de Genève), qui fait partie de l'équipe d'astronomes ayant créé HARPS sous la direction de Michel Mayor, a annoncé ces résultats lors de conférences internationales d'astronomie se déroulant à Porto (Portugal) et à Madrid.

Au cours des cinq dernières années, HARPS a détecté plus de 75 planètes extra-solaires, appartenant à 30 systèmes planétaires différents, parmi les quelque 400 exoplanètes connues à ce jour, précise l'Eso. Ce spectrographe mesure l'influence qu'exerce une planète sur la vitesse de déplacement de son étoile.

Une planète même petite qui tourne autour d'une étoile, provoque un léger mouvement de celle-ci. Vue depuis la Terre, la longueur d'onde de la lumière émise par l'étoile augmente (l'étoile rougit) lorsqu'elle s'éloigne de nous, et, au contraire, diminue (la lumière bleuit) lorsqu'elle se rapproche.

"HARPS est un instrument unique, d'une extrême précision, qui est idéal pour découvrir d'autres mondes", a déclaré Stephane Udry. "Nous avons maintenant achevé notre programme initial de cinq ans, qui a réussi bien au delà de nos expérances", a-t-il ajouté lors de la conférence de Porto qui porte sur la recherche d'autres Terres.

Grâce à "l'extrême précision" de HARPS, la "recherche de petites planètes", désignées comme des "super-Terre" ou des planètes semblables à Neptune, a beaucoup progressé, souligne l'ESO.

HARPS a facilité la découverte de 24 des 28 exoplanètes dont la masse est inférieure à vingt fois celle de la Terre.

Le Chili honore un ancien dirigeant du Conseil œcuménique des Eglises

De gauche à droite le pasteur Emilio Castro, Mme Veronica Undurraga épouse de l'ambassadeur Carlos Portales. Photo ALC

L’Orden de Bernardo O'Higgins, une reconnaissance du Chili pour les non-ressortissants de ce pays, a été décerné au pasteur méthodiste uruguayen par l'ambassadeur Carlos Portales, représentant de l'Amérique du Sud des organisations internationales de Genève. Bernardo O'Higgins, un personnage central de la lutte pour l'indépendance du Chili au 19e siècle, est considéré comme le père fondateur de la nation.

Emilio Castro a été le quatrième secrétaire général du COE de 1985 à 1992. Il a obtenu un doctorat de l'Université de Lausanne (Suisse); il a été pasteur de paroisse et a occupé diverses fonctions auprès de plusieurs institutions œcuméniques latino-américaines et internationales avant de devenir directeur de la Commission des missions et d'évangélisation due COE en 1973.

dimanche 18 octobre 2009

D’autres soirées de ce type suivront dans les semaines qui viennent. Personnellement, je dois me rendre prochainement à Lille le 20 octobre et à Toulouse le 10 décembre pour des réunions identiques. D'autres sont prévus. De plus, nous préparons avec tous les camarades du «Commando Arrate français», une grande soirée festive à Paris à la fin du mois de novembre.

Donc, j’y reviens, hier soir nous étions à Montreuil à l’invitation des camarades de ce Comité du PG et tout particulièrement de mon vieux complice, «mi fidel hermano», l’infatigable Nicolas Voisin, pièce centrale du PG en Seine-Saint-Denis. En citant ici le nom de Nicolas, je les remercie tous...

C’est dans la bonne humeur et aussi dans l’émotion que cette réunion s’est déroulée. Ce fut un réel succès. Musique, photos projetées au mur de la salle, apéritif et buffet fraternel, c’est avec plaisir que s'est retrouvée près d’une centaine de personnes.

A la tribune, après une présentation de la Conseillère municipale PG de Montreuil Juliette Prados, ont pris la parole Armando Uribe (Président du PS chilien en France), Christophe Ventura qui anime la Commission internationale du PG, Martine Billard députée de Paris et moi-même.

Armando a démonté dans le détail la propagande de «prochile» qui présente un Chili imaginaire, un «pays du mensonge», terre d’un «miracle économique», qui masque en réalité les grandes inégalités existantes encore, et même plus que jamais. Christophe, fin connaisseur, a brossé avec précision la situation actuelle dans toute l’Amérique Latine, rappelant qu’en 2009 et 2010 se sont près de 10 élections présidentielles qui se dérouleront sur le Continent : Chili, Uruguay, Mexique, Brésil, etc..).

Martine pour sa part, vice-présidente à l’Assemblée Nationale du Groupe d’amitié Franco-chilienne, a rappelé l’ancienneté de son engagement aux cotés de tous les camarades qui ont lutté contre la dictature. Elle a souligné que plusieurs de nos camarades, et parmi les plus courageux, ne peuvent toujours pas rentrer dans leur pays. Nous ne les oublions pas. Elle a également évoqué le scandale que subit encore le peuple Mapuche, méprisé, volé et parfois assassiné.

Quand à moi, qui concluais les interventions, j’ai présenté le contexte social dans lequel se déroulait cette élection, les raisons pour lesquelles le PG s’engageait en France derrière la candidature de Jorge Arrate. Mon intervention a repris l'essentiel des choses que j'ai déjà expliquer ici. J’ai surtout voulu dire hier soir combien ce n’était pas qu’une question chilienne, mais un débat qui doit intéresser toute la gauche, et particulièrement celle de France. Depuis 40 ans, nous regardons ce pays avec une attention particulière. De 1970 à 1973, il nous a inspiré. Puis, nous avons accueilli les meilleurs de ses enfants. Et, nous avons espéré que le retour de la "démocratie" permette enfin que justice soit rendue à ceux qui veulent un chili meilleur. C'est pourquoi, militant de gauche français, nous n’acceptons pas la liquidation de la gauche dans le pays de Salvador Allende. Le socialisme et la Démocratie Chrétienne, ce n'est pas la même chose. Si la gauche n'a pas d'autres projets que d'accompagner le néo libéralisme depuis 20 ans au Chili, alors elle ne sert plus à rien. Son rôle historique est terminé. La gauche deviendrait la même chose que la droite. Nous, nous refusons cette orientation. Ce pays a besoin d'une force politique nouvelle. C’est aussi une question de dignité politique. C’est pourquoi la candidature de Jorge, et toutes les forces regroupées dans Juntos Podemos, a tout notre soutien.

Après toutes ces prises de parole, jusque tard dans la nuit nous avons continué à discuter et à boire autour du buffet militant. Le pisco et le carménère ont rempli bien des verres. L'occasion de retrouver tant de copains qui me sont chers. J'en cite quelques uns : Jean-Yves, Stéphane, José et Danielle, le toujours si précieux Luis "Lucho" Casado, Maribel, Léo et aussi Juan-Carlos Cartagena du Parti communiste chilien en France, et encore beaucoup d'autres... Sur l’air de la «Cueca de la CUT», j'aime tellement cet hymne au mouvement ouvrier, quelques camarades ont dansé une Cueca sous les applaudissements de la salle qui a ainsi remercié les danseurs.

Au Chili, la candidature de Jorge progresse, dans l'opinion et dans les sondages. J’y reviendrai dans de prochains billets. Car, le 22 octobre je repars pour Santiago. J’irai également 4 jours à Montevidéo en Uruguay où se déroule le premier tour de l’élection présidentielle. Je n’en dis pas plus aujourd'hui. J’en reparlerai beaucoup plus longuement et une fois sur place. Mais, avis à ceux qui me lisent, si vous aimez l’Amérique Latine de gauche, je vous conseille de rester fidèle à ce blog durant les 3 semaines qui viennent.

Voilà, hier soir, avec seulement un ticket de métro, j’étais déjà pendant quelques heures au Chili. Merci encore à tous ceux qui ont organisé la soirée, à ceux qui sont venus, et qui m'ont accompagné dans cette furtive espacade chilienne. La force et l’universalité de nos idées nous permettent ainsi de voyager, pour quelques heures, à 17 000 km.

Une belle soirée, assurément.


jeudi 15 octobre 2009

QUILAPAYÚN tournée anniversaire "45 ans ce n'est rien"

Non seulement nous aurons le plaisir d'effectuer de nombreux concerts dans tout le pays, dont celui du Théâtre Caupolicán le samedi 20 mars 2010 qui sera la cerise sur le gâteau, mais nous aurons aussi l'honneur d'accueillir sur scène beaucoup d'artistes amis qui viendront s'associer à cette célébration.
QUILAPAYÚN

mercredi 14 octobre 2009

"La nana" : Dominant et dominé entre quatre murs

La relation maître-domestique semble ainsi devenir une figure récurrente de ce cinéma, illustrée par exemple dans Bataille dans le ciel et Parque Via, respectivement signés par les réalisateurs mexicains Carlos Reygadas et Enrique Rivero.

La Nana, deuxième long métrage du jeune réalisateur Sebastian Silva, nous plonge à son tour au coeur de cette relation trouble, sans manichéisme aucun, en même temps qu'il nous envoie, par son indéniable réussite, le signe que quelque chose d'intéressant se passe aussi, désormais, dans le cinéma chilien, après la découverte de l'admirable Tony Manero (2009), de Pablo Larrain.

Petits secrets

Nous voilà donc enfermés avec l'héroïne, Raquel, bonne dans une belle maison bourgeoise de Santiago du Chili dont l'enceinte compose le cadre de ce huis clos. La maison appartient à la famille Valdes : père sympathique et vaguement démissionnaire, affairé à ses maquettes et à ses parties de golf clandestines, mère affable, partagée entre la gestion de la maisonnée et son travail, enfants déjà grands, sans autres problèmes que ceux qui se posent à une adolescence protégée et choyée.

Au coeur de ces murs, où une chambre lui est réservée, Raquel, une quadragénaire usée et morose, occupe une place à la fois centrale et annexe depuis plus de vingt ans. Centrale, parce qu'elle fait partie des meubles, qu'elle a vu grandir les enfants, et qu'aucun des petits secrets de la famille ne lui est étranger. Annexe, tout simplement parce qu'elle occupe une place de domestique.

L'ambiguïté de cette situation, avec ce qu'elle comporte de trivialité et de non-dits, est parfaitement mise en scène par Sebastian Silva. Tout s'y joue entre quatre murs, dans une promiscuité qui ne cesse de désigner ce que l'on voudrait justement escamoter : la relation dominant-dominé. D'où ce sentiment de familiarité poisseuse, dont le galvaudage tient à la fois à la culpabilité implicite de cette famille progressiste et à la manière dont la bonne, qui n'est pas dupe, parvient habilement à en tirer quelque maigre profit. A cet état de fait si finement cadré s'ajoute, pour les besoins de la dramaturgie, la dynamique d'une action : le désir de la maîtresse de maison d'engager une aide pour Raquel, qui marque des signes de fatigue. Manière de relancer l'ambivalence d'un geste affectueux, néanmoins motivé par une logique utilitariste.

Ici s'ouvre ce qui devient l'argument essentiel du film, et en même temps la peinture d'un degré supérieur d'aliénation. Car Raquel, paniquée, se met à défendre bec et ongles son territoire, dont la cruelle ironie de l'histoire est évidemment qu'il n'est pas même le sien. Raquel, adoptant une technique tristement signifiante (elle enferme ses ennemies dehors), mettra ainsi hors jeu deux postulantes, une jeune Péruvienne et une vieille grognarde envoyée tout exprès par la grand-mère, avant que la troisième, une jeune femme de la campagne, ne fasse enfin bouger sa ligne de défense. Une fin relativement émolliente eu égard à la cruauté et à la justesse du tableau général n'empêchera pas de recommander ce film très prometteur.

Le cinéaste chilien Sebastian Silva s'est inspiré de la saga de sa famille

Non seulement elle ressemble beaucoup à celle du réalisateur, mais elle habite dans la même maison. Pour le tournage, les parents de Sebastian Silva ont donné les clés à leur fils et l'ont laissé raconter cette histoire, très inspirée de la saga familiale. Silva a grandi dans la petite bourgeoisie chilienne, est devenu dessinateur, puis cinéaste, sans être allé à l'école de cinéma - il ne manque jamais de le faire savoir -, ni avoir vécu une jeunesse de cinéphile. Lorsqu'on lui demande si l'ambiguïté un instant entretenue sur le personnage central - victime ou criminelle en puissance - est délibérée, il reconnaît : "Elle doit plutôt venir de mon coscénariste, lui connaît vraiment bien Hitchcock."

Le jeune cinéaste ne se cache pas d'avoir été mu par une culpabilité : "En vingt-cinq ans de vie avec la femme qui a inspiré Raquel, je ne suis jamais arrivé à lui demander d'où elle venait, comment était sa famille", avoue-t-il. Au Chili, comme dans beaucoup de pays d'Amérique latine, le recours aux gens de maison vivant à domicile reste fréquent. Mais Silva n'a pas voulu faire la peinture d'un problème social, plutôt décrire une femme "qui par manque de vie sociale, arrive à 40 ans avec l'âge affectif d'un enfant de 15 ans".

Comme une esclave

Comme dans le film, la bonne qui servait chez les Silva s'était toujours défendue contre les collègues que ses patrons tentaient de lui imposer. Cette situation a permis au réalisateur et à son coscénariste de faire le portrait type de "la bonne péruvienne, qui est encore plus exploitée en raison de la différence de niveau de vie entre le Chili et le Pérou " et de la vieille domestique sans scrupules que la grand-mère fictive "prête à sa fille, comme si c'était une esclave", s'indigne-t-il.

Lorsque la famille Silva a découvert le film, dans l'un des salons que l'on voit à l'écran, la mère "a nié la réalité que je lui montrais" et l'une de ses soeurs a pronostiqué que la femme qui avait inspiré Raquel se suiciderait à la vision du film. "En réalité, elle a ri, particulièrement des séquences où Raquel se débarrasse de ses concurrentes. Elle n'avait pas l'air de se reconnaître dans le film."

Il n'empêche que, quelque temps après, la bonne des Silva a rendu son tablier. Plus que le message de félicitations de la présidente chilienne Michelle Bachelet, plus que les 100 000 entrées qui ont fait de La Nana un succès public au Chili, "c'est le plus grand prix que pouvait gagner le film ", dit le réalisateur.


Thomas Sotinel

dimanche 11 octobre 2009

Mondial-2010- Marcelo Bielsa, la Roja en jambes, le Chili à ses pieds

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L'entraîneur de football Marcelo Bielsa, observe le match dans lequel son équipe s'oppose à la sélection de la Colombie au stade Atanasio Girardot de Medellín, Colombie. Photo EFE.

Vainqueur (4-2) en Colombie, le Chili est le 3e qualifié d'Amérique du Sud avec une sélection sans star planétaire, mais une volonté d'aller de l'avant et une qualité de déplacement qui feront courir plus d'un adversaire.

Le Chili s'enivre: il n'avait plus été à pareille fête depuis l'époque de l'infernal duo d'attaquants "Za Sa" (Ivan Zamorano-Marcelo Salas) qui porta l'équipe en 8e de finale en 1998, meilleur résultat depuis "l'âge d'or" remontant au Mondial chilien de 1962 (3e place).

Du coup, Bielsa l'Argentin, venu du grand pays rival de l'autre côté des Andes, est une véritable star au Chili. Cette semaine, il a été élu meilleur entraîneur de l'histoire du football chilien par les lecteurs du quotidien "El Mercurio". Fin août, 1.200 dirigeants d'entreprises ont payé 550 dollars pour connaître le secret de ses méthodes lors d'un dîner-conférence.

Football total

Même la présidente Michelle Bachelet voit en lui "un modèle pour les jeunes", pour sa capacité "à travailler en équipe, obtenir des résultats avec discipline, rigueur et aussi enthousiasme". Car "el Loco" (le fou) n'a pas changé: son éternel survêtement arpentant la ligne de touche, ses coups de gueule, sa boulimie de vidéos ou de matches de jeunes, son obsession du détail tactique, et en même temps, son fonctionnement à l'affectif. "Ne m'aime pas parce que je gagne: j'ai besoin que tu m'aimes pour qu'on gagne", est en substance son message aux joueurs, expliquait-il récemment. Pour avoir des résultats, "il faut sincèrement apprécier qui nous dirige, et si ça ne vient pas naturellement, il faut apprendre à l'apprécier". Le football recherché par Bielsa déborde d'énergie, de mouvement: un 4-3-3 le plus souvent, mais où attaque et défense cohabitent à tout moment, en tout lieu, dans la lignée du "football total" de la Hollande des années 70.

Bielsa, 54 ans, fut pour sa part un défenseur sans brio des Newell's Old Boys (1re div. argentine) en 1977-78. Mais cet éducateur dans l'âme (professeur de sport) connut vite le succès comme entraîneur après ses débuts en 1990, au même Newell's (titre d'Argentine 1992).

Jeunesse

"Tout joueur, à tout moment du match, a une bonne raison de courir. Il n'y a aucune justification pour voir un joueur à l'arrêt sur un terrain", dit-il de son goût du mouvement. D'où l'impression donnée par la "Roja" d'une équipe de dératés, étirant les défenses, ouvrant des espaces. D'où une belle santé offensive (31 buts, 2e attaque derrière le Brésil), malgré une défense ordinaire (plus d'un but par match).

Pour ce football fort en adrénaline, il faut des jeunes, et Bielsa n'en manque pas, à l'image du vif ailier Alexis Sanchez (20 ans) d'Udinese (ITA), des milieux Carlos Carmona (22, Reggina/ITA) ou Matias Fernandez (23, Sporting/POR), voire de ceux qui poussent derrière, tels les vainqueurs du Tournoi Espoirs de Toulon en juin 2009. Cette même jeunesse, sujette à l'euphorie, peut être une limite.

Mais Bielsa à quelque chose à prouver au Mondial, lui qui reste sur un échec en 2002, encore incompris. Arrivée au Japon séduisante et invaincue, l'Argentine se fit piéger au 1er tour par l'Angleterre et la Suède. Mais Bielsa garda son poste, et ne partit pas avant de s'être racheté, avec le titre olympique (2004).

Dépressurisation en vol sur un avion de Sky Airline

L'avion, un Boeing 737-200, vol H2-82, qui effectuait la liaison entre l'aéroport régional El Tepual de Puerto Montt (Chili) et l'aéroport international Comodoro Arturo Merino Benítez de Santiago (Chili) avec une escale sur l'aéroport international Carriel Sur de Concepcion, était en approche de ce dernier aéroport, vers 25.000 pieds (~8.300m), lorsqu'une brutale panne du système de pressurisation a contraint les pilotes à faire une descente d'urgence alors que les masques tombaient devant le nez des passagers, provoquant la panique parmi ceux-ci.

L'avion s'est posé sans autre incident au milieu des véhicules de sécurité et il n'y a eu que des blessés légers. Plusieurs passagers souffraient de baro-traumatismes et de saignements de nez et ont été soignés dès l'arrivée. L'incident a été commenté dans la presse chilienne, l'actrice Claudia Conserva, se trouvant parmi les passagers à bord au moment de l'incident.

Mondial-2010 - Le Chili qualifié grâce à sa victoire en Colombie

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Candidats à présidence se joignent aux célébrations, ici Jorge Arrate, supporter déclaré, a suivi le match dans un restaurant dans la ville de Concepción sud du Chili. Photo Víctor Salazar

Le Chili est la troisième équipe sud-américaine qualifiée après le Brésil et le Paraguay et la dix-septième sur l'ensemble des continents. La sélection chilienne n'a plus participé à un Mondial depuis 12 ans. Elle avait alors atteint les huitièmes de finale en France, grâce à son duo de buteurs Zamorano et Salas. Sa meilleure performance reste une 3e place, lors de la Coupe du monde qu'elle avait organisée en 1962.

L'entraîneur argentin Marcelo Bielsa a joué un grand rôle dans la résurrection de la "Roja", en rajeunissant l'équipe et en lui insufflant un style offensif, qui lui a permis de finir avec la deuxième attaque de la zone (31 buts marqués). Elle a encore marqué quatre fois face à la Colombie, par Ponce (34), Suazo (35), Valdivia (70) et Orellana (78). Ce match a aussi illustré ses carences défensives, puisqu'elle a encore encaissé deux buts.

C'est d'abord son défenseur Vidal qui a marqué contre son camp (12), puis Moreno a inscrit un second but pour la Colombie (63). La qualification a provoqué une explosion de joie à Santiago du Chili, où des centaines de Chiliens vêtus du maillot rouge de la sélection ont gagné la Plaza Italia, dans le centre-ville, pour fêter la victoire, à grands renforts de tambours et de sifflets.

vendredi 9 octobre 2009

Chili : problèmes avec les normes fondamentales du travail

En particulier, le droit de grève est limité pour les travailleurs du secteur public, qui se voient également interdire les négociations collectives. Dans le secteur privé, le fait de licencier les grévistes n’est pas illégal. De plus, les employeurs peuvent remplacer les grévistes et choisir de négocier ou non avec les syndicats.

Il existe de nombreux rapports de discrimination anti-syndicale et ceux-ci indiquent que la loi offre une protection insuffisante aux membres des syndicats et aux organisateurs syndicaux. De plus, le gouvernement a mis fin à sa correspondance avec la Commission d’experts de l’OIT pour l’application des conventions et recommandations.

Le rapport observe que, malgré des dispositions légales relativement correctes à l’égard de la discrimination, dans la pratique, les femmes ont plus difficilement accès à des emplois de qualité et reçoivent des salaires moins élevés. Alors que le décalage entre les hommes et les femmes a diminué ces dernières années, la participation des femmes à l’économie et, plus particulièrement, aux postes de direction est très faible. Les personnes handicapées et les autochtones sont également désavantagés en termes d’emploi.

La législation contre le travail des enfants est adéquate, mais le travail des enfants reste un problème, principalement dans l’agriculture, le travail ménager, les supermarchés, les restaurants, la vente de rue et la construction. Cependant, le gouvernement a fait des progrès en prenant des mesures en vue de prévenir et d’éliminer le travail des enfants.

Le rapport indique également que, si le Chili s’applique à établir une nouvelle législation de lutte contre la traite des êtres humains, le système actuel de traitement légal des cas de traites des êtres humains présente de très importants retards, rendant les poursuites très difficiles.

jeudi 8 octobre 2009

INITIATIVE - Elle recycle les ordinateurs...avant Noël

C’est au travers d’une publicité que Maya a entendu un jour parler de "SOS Village d’Enfants", il y a douze ans. Cette association française crée des villages en France et dans le monde, où des "mamans SOS" rétribuées s'occupent d'enfants orphelins ou en difficultés sociales. N’ayant pas eu d’enfants, elle avait alors décidé de devenir la marraine d’une petite fille. "Je parle Espagnol, et c’est pour ça que j’ai choisis un enfant d’un pays hispanique", précise t-elle. À travers des lettres et des dessins, une relation s’est peu à peu créée entre Maya et Pati, la petite fille au sud du Chili. Il y a 4 ans, Maya a pris la décision de rencontrer sa filleule, qui avait alors 9 ans. "Je voulais constater de mes propres yeux où allait l’argent que j’envoyais, et également découvrir si la relation avec ma filleule avait de l’avenir."

L’expérience aura été bien plus concluante qu’espérée. En effet, lors de cette première rencontre leur lien s’est renforcé, et l’idée d’une aide plus poussée et active a pris naissance. "Pati aimerait étudier la biologie marine, et c’est un thème qu’on connaît bien en Bretagne. Je voulais pouvoir mieux communiquer avec elle, et aussi lui permettre d’apprendre le Français." Mais très vite Maya s’est posé la question : et si elle pouvait aider sa filleule, pourquoi pas les autres enfants du village ?

"Optimisme pathologique"

De là a surgi l'idée de L’association P.A.T.I. (Projet d’Aide aux Teenagers en Informatique mais c'est aussi le nom de sa filleule) pour permettre à ces enfants de maîtriser l’outil informatique, grâce à une mise à disposition de matériel et de professeurs. Seule aux commandes de son projet, Maya Cristien se dit "une optimiste pathologique". Et c’est ce qui lui permet de se lancer dans ce projet.

A Noël, tout doit être prêt : les ordinateurs dont elle n’a toujours pas vu la couleur et les fonds pour financer l’enseignement. Raz-de-marée d’énergie bretonne, Maya s'est faite aider par la Chambre de Commerce franco-chilienne, afin que celle-ci la fasse bénéficier de son vaste réseau d'entreprises. Car elles sont nombreuses à se débarrasser de leurs anciens appareils informatiques en les jetant tout simplement aux ordures. Les particuliers peuvent également apporter leur aide, soit par un apport financier, soit en recyclant eux aussi leur ancien matériel informatique.

Au Lycée Français de Conceptión on a déjà répondu présent. Deux élèves se sont dit prêts à mettre en place les ordinateurs, à les nettoyer et à les mettre en état et en réseau avec des logiciels libres. Une collecte de matériel scolaire sera également organisée auprès des parents d’élèves. Aujourd’hui, il ne manque plus qu’un petit génie en informatique pour organiser des cours.

"J’ai travaillé dans différents secteurs tels que l’immobilier, l’agroalimentaire, le médical et la chirurgie esthétique, où l’éthique et la morale sont souvent malmenées. J’ai appliqué des techniques de vente très éloignées de la conception que j’avais d’une relation client/vendeur. J’avais l’impression d’avoir en quelque sorte vendu mon âme pour mon métier. Il y a trois ans j’ai fais un revirement complet grâce à une prise de conscience globale initiée à l’occasion de mon premier voyage au Chili. »
Anaïs Palmer (www.lepetitjournal.com Santiago) mercredi 7 octobre

Pour contacter Maya Cristien, envoyez un mail à : associationpati9@orange.fr

mercredi 7 octobre 2009

Bayrou en campagne au Chili

Il y a notamment rencontré Eduardo Frei, fils de l’ancien opposant à Augusto Pinochet, candidat à la prochaine élection présidentielle chilienne. Ils sont convenus de se retrouver l’année prochaine au Chili, pour un meeting commun.

mardi 6 octobre 2009

Des officiers chiliens condamnés pour trafic d'armes avec la Croatie

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Dans la première rangée Víctor Lizárraga, à l'époque aspirant et qui arriverait à être plus tard général sous-directeur de la Direction d'Intelligence de l'Armée de Terre (DINE). Dans la rangée supérieure, l’élève-officier Gerardo Huber. La photo date de 1961


L
e trafic avait été révélé pendant les conflits dans les Balkans, alors que les Nations unies avaient interdit la vente d'armes à la Croatie. En décembre 1991, la police hongroise avait intercepté 11 tonnes d'armes dans une cargaison étiquetée "aide humanitaire". La vente avait probablement été autorisée par le général Pinochet, toujours à la tête de l'armée après la fin de sa dictature en 1990.


Gerardo Huber. Photo Album de famille

Le colonel
Gerardo Huber, qui supervisait l'achat des armes à la fabrique, avait trouvé la mort peu après avoir révélé le scandale. Il n'avait pas écouté les avertissements. Sa tête avait été éparpillée par un tir de fusil automatique, une mort qualifiée de suicide par les enquêteurs, avant qu'un tribunal civil ne rouvre le dossier treize ans plus tard.

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GGénéral Víctor Lizárraga Arias ancien sous-directeur de la Direction d'Intelligence de l'Armée de Terre (DINE).

Photo Alex Moreno


Un général et un colonel, tous deux retraités, ont été condamnés à deux ans de prison pour meurtre et conspiration, mais on ignore toujours le nom du tueur.

lundi 5 octobre 2009

Des milliers de personnes pleurent "La Negra"

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Mercedes Sosa. Photo Hersonski
Sa voix exceptionnelle et son engagement social ont fait d'elle une personnalité incontournable de l'univers artistique latino-américain. "Je ne me limite pas à chanter. Je pense. Je pense aux êtres humains, à l'injustice. Je pense que si je n'avais pas pensé de cette manière mon destin aurait été différent.
J'aurais été une chanteuse ordinaire", avait-elle déclaré lors de la sortie de son dernier disque. Communiste et militante pendant de longues années, elle s'était réfugiée en France et en Espagne durant les moments les plus sombres de l'histoire argentine.
A son retour, elle a chanté la détresse et la solitude de l'exil. Malgré une santé fragile, La Negra a chanté jusqu'à la fin de ses jours. Sur scène, elle devenait "puissante, gigantesque, indestructible. Elle continuait d'être la grande voix d'Amérique, l'une des meilleures au monde, l'une des élues", signale le quotidien argentin.

Marcelo Salas de retour ?

L'Unión Temuco est actuellement leader de la 3e division chilienne avec 8 points d'avance sur le second. "Je ne veux pas que les gars se fassent de mauvaises illusions, ils m'attendent à la fin de l'année mais nous allons voir ce qui se passe. Mon père rêve que je joue dans ce club". Affaire à suivre donc... "El Matador" a admis qu'il "aurait pu endurer une année de plus". En juin dernier, le meilleur buteur de la sélection chilienne de toute l'histoire (35 buts) avait fêté son jubilé.

Un "clasico" sanglant au Chili

De nombreux incidents ont éclaté samedi à Santiago, capitale du Chili, autour du "super clasico" opposant les clubs de l'Universidad de Chili à Colo Colo. Deux morts et près de 200 arrestations, dont 14 mineurs, sont à déplorer. Le premier décès concerne un homme de 26 ans, poignardé par son cousin de 20 ans dans un quartier ouest de la capitale chilienne. Selon des témoins, la scène s'est déroulée en pleine rue, à cause d'une dispute liée au match de football. Le jeune homme a perdu la vie malgré son transport à l'hôpital par des voisins, son cousin ayant été interpellé par la police.

Dans le même temps, un supporteur de l'Universidad, âgé de 35 ans, a été attaqué par un groupe de supporteurs du Colo Colo. Il a succombé à ses blessures, essentiellement des coups de couteau. La police a arrêté un jeune homme de 20 ans et son cousin de 15 ans, suspectés d'être les auteurs de l'agression.

La police a en outre comptabilisé 221 arrestations, dont 14 mineurs, dans la capitale chilienne, samedi 3 octobre. Un supporteur de l'Universidad a aussi été interpellé à proximité du stade Monumental en possession de deux fusils de chasse. En outre, les militaires ont confisqué 7 armes à feu dans un bus de supporteurs du Colo Colo qui se rendaient au stade. Enfin, une centaine de personnes ont détruit deux autobus de transport public et de nombreux dégâts matériels sont à déplorer malgré les 800 militaires chargés de veiller à la sécurité aux alentours du stade.

Sur le terrain, Colo Colo a gagné 1-0 sur un coup franc d'Esteban Paredes.
Jonas Pouclet

Début de la tentative française de traversée de la cordillère Darwin

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Vue de la cordillère Darwin à l'extrémité australe du Chili, le 2 septembre 2008. Photo AFP

"Nous sommes enfin à pied d'oeuvre, mais avec une dizaine de jours de retard, en raison des constantes et violentes tempêtes sur le détroit de Magellan (dans les 50e hurlants) qui rendaient la navigation impossible depuis Punta Arenas, pour rejoindre par bateau notre point de départ au pied de la cordillère", a expliqué à l'AFP par téléphone satellite le chef de l'expédition, Yvan Estienne.

Le navire sur lequel ils s'étaient embarqués, la "Nueva Galicia", un ancien bateau de pêche d'une trentaine de mètres, a été bloqué au Cap Froward, la pointe Ouest du détroit, là où Pacifique et Atlantique se rejoignent dans un goulet d'étranglement.

Vents très violents, vagues de plus de 6 mètres, courants anarchiques... L'embarcation (qui devait servir de base arrière pendant la traversée) a dû faire demi-tour et ramener l'équipe à Punta Arenas.

Mais les alpinistes français n'ont pas baissé les bras.

-Traversée d'Est en Ouest-

"J'ai décidé de changer nos plans, explique Yvan Estienne. La seule façon de poursuivre notre expédition fut de nous embarquer sur un gros bateau-bac qui relie Punta Arenas à Puerto Williams, sur le canal de Beagle, au Sud-Est de notre point de départ prévu. Il nous a déposé sur sa route, à proximité de la cordillère".

"Mais cela signifie que notre tentative de traversée est maintenant orientée d'Est en Ouest, et non le contraire comme prévu initialement. Le climat sauvage de la Patagonie en a décidé ainsi. Cela va être plus difficile, car nous allons progresser dans ces montagnes et glaciers inconnus, contre les vents dominants".

Samedi, chargés chacun de 40 kg de matériel et d'une autonomie en nourriture d'une quinzaine de jours, les alpinistes français ont franchi sous la neige, les portes de l'inconnu.

L'entreprise est très osée, d'autant que leur base arrière, le "Nueva Galicia", est toujours bloqué à Punta Arenas en attendant qu'Eole se calme.

"Nous espérons qu'il va enfin pouvoir nous rejoindre et suivre notre périple en parallèle depuis le canal de Beagle, prêt à nous récupérer si nous avons un gros problème. Mais rien n'est sûr...", a ajouté Yvan Estienne.

-La fascination de Darwin-

Charles Darwin découvrit en 1832 lors de son fameux voyage sur le Beagle, cette "terra incognita" montagneuse et semi-glaciaire qui s'étend sur 170 km au Nord-Ouest du cap Horn.

Mais le naturaliste qui, saisi par la beauté sauvage et inviolée de cette queue méridionale de la cordillère des Andes, lui donna son nom, n'en parcourut que les contreforts.

Quelques expéditions internationales se sont aventurées dans certaines parties (les plus accessibles) de cette chaîne de montagnes de la Terre de Feu, mais aucune n'est parvenue à ce jour, à l'explorer dans sa totalité.

Au crépuscule de sa vie et après avoir parcouru le monde, le père de la théorie de l'évolution disait: "il me reste deux images, les Galapagos et la cordillère Darwin !".

samedi 3 octobre 2009

Au Chili, le silence glacial des disparus

Jenny Betancourt en route pour la caserne de Punta Arenas Photo : Pascal Baumgartner
«Une disparition, ce n’est ni la séquestration ni la torture ni l’exécution ni l’homicide. C’est l’organisation du non savoir. On supprime la personne physiquement et juridiquement. Cela s’inscrit dans une stratégie de terreur destinée à asservir un peuple en produisant la non existence et le temps suspendu.  On ne sait si la personne a été enlevée ou pas, si elle est vivante ou morte. Le deuil est impossible.»
C’est en ces termes que Louis Joinet, juriste français, expert des Nations Unies et l’une des principales chevilles ouvrières de la Convention de l’ONU contre les disparitions forcées, décrit la souffrance ressentie par les proches d’un disparu. Un calvaire que Jenny Bettancourt porte depuis ce funeste jour de septembre 1973, quand son frère Pancho s’est évaporé à Punta Arenas, au Sud du Chili, alors que la dictature de Pinochet déployait ses tentacules dans tout le pays.

Réfugiée en Suisse, Jenny, est une victime des disparitions forcées – le seul crime où les proches sont connues comme victimes au même titre que le disparu tellement la souffrance qui leur est infligée est insidieuse. « Il y a cette attente aux espoirs sans cesse déçus, les représailles lorsque l’on pose des questions, la peur permanente mêlée à un terrible sentiment d’impuissance, explique-t-elle. Et la douleur qui augmente avec le temps. On est chaque jour un peu plus seul avec sa souffrance. Impossible de tourner la page. Ils l’ont déjà réduit au silence en le faisant disparaître, alors si la famille se tait aussi, c’est comme s’il disparaissait une seconde fois. »

C’est ce poids, avec son vide et son silence glacial, que le réalisateur genevois Pascal Baumgartner a tenté d’appréhender en suivant Jenny au Chili à la recherche d’une trace, d’un indice, d’un souvenir de son frère. Tierra de Nadie, sera projeté en première le 8 octobre à Meyrin à l’occasion du 9ème anniversaire du Jardin des disparus.

Evaporé une nuit d’hiver

Trois semaines durant, Pascal Baumgartner, assisté de Martin Stricker pour le son, est devenu l’ombre de Jenny, sa camera l’accompagnant auprès des instances judiciaires, dans les lieux de commémoration, aux portes de la caserne militaire ou encore sur les lieux où Pancho a étudié et vécu. Ensemble, ils sont allés jusqu’à la frontière argentine, en plein Patagonie. C’est dans ce lieu aride et balayé par les vents que Pancho s’est évaporé une nuit d’hiver, certainement enlevé par des militaires… alors qu’il était si près de l’Argentine.

Tierra de Nadie, documentaire à la fois intimiste et pudique, nous entraîne dans une enquête judiciaire qui se mêle à une quête spirituelle. Des silences, des attentes, des routes qui défilent, des chemins qui ne mènent nulle part, chaque instant du film nous ramène dans ce no man’s land, ce désert qui entoure celui qui est à la recherche d’un disparu. Pas de préparation ni de mise en scène. Le réalisateur a choisi de saisir sur le vif ce qui se présenterait et de se fondre avec la protagoniste.

Montrer l’universalité de ce drame

« J’ai rencontré Jenny en 2003 au Jardin des disparus* à Meyrin, j’y tournais un film sur les disparitions forcées pour le CICR (Comité international de la croix rouge), raconte Pascal. Les contacts que j’ai alors lié avec les membres du Jardin se sont développés au fil du temps, c’est ainsi qu’est né le projet de Tierra de Nadie. Initialement, je pensais suivre trois trajectoires parallèles, celle de Jenny, d’une femme du Kosovo et d’une autre du Ruanda. Cela afin de montrer l’universalité de ce drame. Mais, pour diverses raisons, je me suis concentré sur Jenny. Elle incarnait bien la situation dans laquelle se retrouvent ces personnes : seules devant toutes ces démarches pour retrouver des traces de leur parent disparu, l’impuissance, la souffrance… »

De son côté, la Chilienne a beaucoup hésité avant d’accepter de se lancer dans le projet. « Quand Pascal m’a approchée, je me suis d’abord dit : pourquoi de nouveau le Chili ou l’Argentine ? Toujours cette étiquette qui nous colle à la peau, alors que les disparitions forcées ont lieu partout dans le monde, raconte-t-elle. Alors, on en a discuté avec le Comité de l’association du Jardin des disparus. Puis nous nous sommes dit que mon cas était assez représentatif de ce que vivent les proches des disparus. Nous avons accepté. »

Un ancien centre de torture à Punta Arenas Photo : Pascal Baumgartner


La première de « Tierra de Nadie » a lieu le 8 octobre à 19h30 au Forum de Meyrin à l’occasion du 9ème anniversaire du Jardin des disparus.

Le Jardin des disparus a été inauguré en 2000 à Meyrin en mémoire des personnes disparues du monde entier.

Six arbres y sont plantés, représentant les cinq continents, le sixième étant dédié aux droits de l’homme.

Il est régulièrement visité par des familles des disparus ou des ONG, de passage aux instances des droits de l’homme à Genève. Il compte actuellement 200 membres, originaires de divers pays, dont le Rwanda, l’Algérie, l’Argentine, le Chili, le Kosovo, la Bosni

Carole Vann/InfoSud