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samedi 23 février 2008

Pablo Solis, médecin de l'âme


C'est aussi comme par magie que ce dernier a découvert L'Île-des-Sœurs. «J'ai donné un atelier de magie à des groupes parascolaires de l'école primaire Île-des-Sœurs en décembre 2006. Après dix cours d'une heure, les élèves ont présenté un spectacle devant leurs parents et amis et ont reçu leur diplôme de magicien», confie fièrement M. Solis.

Ce dernier a tellement aimé l'île qu'il a décidé de s'installer dans un logement situé sur la rue De Gaspé il y a moins d'un an. «Je trouve que l'île est un endroit où il fait bon vivre. J'y fais entre autres mon jogging. De plus, les résidants encouragent mes projets», raconte l'illusionniste, né au Chili, mais qui a grandi à Boucherville avant d'habiter Montréal.


Un métier qui s'apprend
Pablo Solis n'est toutefois pas né magicien. Il s'est intéressé à la magie sur le tard. «J'ai toujours aimé ça un peu, mais j'avais 26 ans quand j'ai découvert dans un reportage qu'un avocat faisait aussi de la magie.

C'est là que j'ai vu la possibilité d'en faire, puis j'ai appris les trucs dans les livres, dans des boutiques et conférences, ainsi que sur Internet», dévoile-t-il.
Dix ans plus tard, M. Solis donne des spectacles tant aux enfants qu'aux adultes lors d'occasions spéciales et d'événements corporatifs, même des mariages, en alliant la magie à l'humour et l'animation.

Celui qui travaille dans le domaine des urgences, s'est véritablement lancé à temps plein dans la magie en prenant, en décembre, une année sabbatique. «Je crois pouvoir vivre de la magie avec un bon plan marketing», estime-t-il.

Les objets simples font plus effet
Dans sa pratique, le magicien a constaté que les tours effectués avec des objets d'usages courants font le plus d'effet parmi les sceptiques. «Les gens croient plus à l'illusion quand je fais disparaître des objets simples, comme un crayon ou de la monnaie qu'ils m'ont prêtés.

Ils sont par contre plus méfiants avec des accessoires truqués.»
Pablo Solis utilise beaucoup les cartes, ainsi que la monnaie qu'il fait grossir ou augmenter de valeur. «Tout est dans la manipulation. C'est le secret, dévoile-t-il. Mais attention, la magie, ce n'est pas juste sortir un lapin ou un foulard d'un chapeau.

C'est aussi faire du théâtre, savoir parler en public, travailler ses intonations de voix, faire preuve de créativité, de dextérité, ainsi que beaucoup de psychologie.»
Valoriser les gens Avec les enfants, M. Solis parle de certaines valeurs à travers son enseignement. Pour illustrer son propos, il a fait disparaître une bouteille d'alcool devant l'auteur de ces lignes pour expliquer que sa consommation est interdite aux mineurs.

Puis, il se sert du sac de carton dans lequel il avait présenté la bouteille pour en faire du recyclage.
«Certains pensent que la main est plus vite que l'œil, mais c'est plutôt la main qui est plus vite que le cerveau, car il ne peut pas analyser tout ce qui se passe en même temps, d'où l'illusion», explique le magicien, qui aime ajouter l'émotion à ses tours.

Pour éviter tout soupçon de tricherie, Pablo Solis fait signer les cartes par le public, puis les redistribuent aux mêmes personnes. «J'aime valoriser les gens dans mes numéros. Par exemple, ils choisissent la carte ou la monnaie qui seront utilisées.»

L'illusionniste estime que le fait d'apprendre et de réussir des trucs de magie permet de vaincre la timidité et donne confiance en soi. «Je considère qu'un magicien, c'est un médecin de l'âme. L'instant d'un tour de magie, il est capable de faire oublier une journée de travail difficile aux adultes et de divertir un enfant qui pleure», conclut l'artiste insulaire. Pour en connaître plus sur la magie et Pablo Solis, visitez son site Web au www.pablosolis.com. «Les trucs avec des objets simples font le plus d'effet» - Pablo Solis

Réchauffement climatique de la planète

L’aventure était risquée voire périlleuse. Mais le jeu en valait peut-être la chandelle. Une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (Ird), en collaboration avec des organismes de recherche chiliens ont voulu interroger la nature. Cette équipe de chercheurs dirigée par le professeur Gerard Pouyaud a, ainsi, prélevé un peu plus de 10 tonnes de carottes de glace (nom donné au morceau de glace) de la cime du Mont Saint-Valentin (une colline de 4 000 m qui se trouve au Sud du Chili). Ce, dans le but de déterminer l’évolution précise de la température de la glace à partir de la surface de cette haute colline. C’est-à-dire, «tenter de connaître l’air emprisonné dans la glace et le nombre de gaz carbonique contenu dans l’atmosphère», explique Abdou Gaye, chercheur au département Science à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Cet «exploit» réalisé par ces climatologues, a été le fruit d’une longue péripétie. En témoigne, une projection de film de 52 minutes diffusé, en début de semaine au Centre culturel Léopold Sédar Senghor, par l’Ird de Dakar. En effet, l’équipe de recherche composée d’une dizaine de personnes a tenté, d’abord en mars 2006 à Puerto Mont (Sud du Chili), le pari. Mais cette odyssée glaciale s’était soldée par un échec, du fait de mauvaises conditions météorologiques. Car, cet endroit attirant par ses vallées et sa faune dense et verdoyante, affichait une température de moins 5°c.

Les quatre chercheurs arrimés au faîte du Mont Valentin par un hélicoptère chargé et enseveli dans un drap neigeux, n’étant pas dans les conditions idoines pour travailler à cause des rafales de vent, la mission sera annulée. Il faudra attendre mars 2007 pour que l’équipe du Pr Pouyaud revienne au Chili pour s’installer, cette fois-ci, au bord du lac Puento tranquilo. Ce, après avoir décroché un financement beaucoup plus «conséquent» de l’Ird.

Cette fois, le défi sera relevé. Les chercheurs auront réussi, grâce à un climat clément, à installer des forages pour prélever de la carotte à glace (certains en molécule lourde, d’autres en molécule légère) jusqu’à 110 à 140 mètres de profondeur.

Acheminées au laboratoire de Grenoble à Paris, ces carottes de glace, sont soumises à des analyses dont les résultats seront connus, à en croire Arona Diédhiou, chef du projet Recherche interdisciplinaire et participative sur les interactions entre les écosystèmes, le climat et les sociétés en Afrique de l’Ouest (Ripiecsa), «d’ici 5 à 6 ans». Daouda GBAYA

DÉCÈS D'ANITA GONZÁLEZ


PUERTO AYSÉN . - Comme «l'une des grandes figures de la culture nationale», a définie, la Ministre de Culture du Chili, Pauline Urrutia, à l'actrice récemment décédée, Anita González.

«Elle nous laisse une figure importante, dont le talent, la conscience sociale, l’humour et l’humanité, restera pour toujours comme une richesse de la nation», a -t-elle prévenu.
La ministre a regretté la mort de l'actrice, en soulignant que son départ touche à tout le pays. «Le Chili tout entier est ému par le décès d’Anita González l'une des plus grandes artistes du pays. Son héritage dans la radiodiffusion, la télévision, le cinéma et plus de mille pièces de théâtre, représente la ténacité d'une femme compromise avec l'art et avec son peuple».

La Ministre a fait remarquer les 63 ans de trajectoire théâtrale de l'actrice et qu’elle a décrit «comme une femme travailleuse qui a soutenu et promu les droits sociaux de son époque».

Le ministre du culture du le Chili Pauline Urrutia déclare : «Anita González à été l'une grands figure du culture nationale»

Ushuaia et la Terre de Feu

Terre de Feu -- De mémoire de passager assidu, je n'avais jamais vécu pareille approche: pendant une bonne dizaine de minutes, l'avion est descendu bien cabré, le nez en l'air, le flanc totalement exposé au vent. D'ordinaire, les pilotes placent leur appareil dans cette position pendant les dernières secondes avant l'atterrissage. Mais ici, la force des bourrasques est telle qu'il n'y a souvent pas d'autre solution que d'opposer le maximum de résistance pour freiner sa course.

Il faut dire que l'immense couloir de montagnes dans lequel nous nous étions engouffrés jugulait les vents fougueux de la Terre de Feu, rendant l'approche d'autant plus spectaculaire: d'un côté comme de l'autre, d'imposants sommets enneigés se profilaient dans le prolongement des ailes tandis que l'altimètre dégringolait par à-coups.

Puis, l'approche est devenue préoccupante. En apercevant la piste d'atterrissage d'Ushuaia, on aurait pu entendre le capitaine Haddock lancer: «Ils ne vont quand même pas nous faire atterrir sur ce mouchoir de poche?» Surtout lorsque ledit mouchoir se termine par la glaciale mer australe... Finalement, une fois l'atterrissage réussi, c'est plutôt un «Comment osent-ils!» qui a retenti dans la file d'attente; deux passagers britanniques, encore imbibés de rancoeur 25 ans après la guerre des Falklands, venaient d'apercevoir le panneau d'accueil: «Bienvenue à l'aéroport d'Ushuaia-Malouines argentines».

Tout le monde a ses raisons d'être ébranlé en arrivant à Ushuaia. Les uns pour des motifs politiques; les autres pour le décor façonné par l'éblouissante tectonique; les autres encore pour des motifs purement fantasmatiques: fouler du pied la «ville la plus australe du monde».

Sur pour sûr

Si Punta Arenas et Puerto Williams, tous deux au Chili, sont situés dans un proche rayon d'Ushuaia, le premier est plus au nord, et le second, pas assez populeux pour être qualifié de ville. Résultat: avec ses 50 000 âmes, Ushuaia mérite bel et bien sa pôle position au palmarès des agglomérations les plus australes du globe, même si elle n'est située qu'à 52 degrés de latitude, soit l'équivalent de Berlin dans l'hémisphère nord.

Quand on y passe en coup de vent, Ushuaia peut paraître quelconque à quiconque: immeubles sans unité (bien qu'ils soient souvent bigarrés, façon coloniale espagnole, pseudo-suédoise ou néo-bavaroise), artère principale bondée de marchands de trucmuches à touristes, utilisation abusive de la locution «bout du monde»: le train, le musée, le bureau de poste, le golf et sans doute les péripatéticiennes sont commercialisés ici comme étant les plus australs de la planète.

Mais malgré tout ce qui précède, Ushuaia et surtout ses fabuleux environs méritent tout de même un moment d'arrêt.

Avec sa dégaine à mi-chemin entre la ville minière d'Alaska et la boom town du Far West, Ushuaia connaît effectivement un boom par les temps qui courent. Raison de cette explosion: l'engouement croissant pour les croisières, que ce soit sur l'impressionnant canal Beagle et ses îles bondées de manchots et de lions de mer, dans le très scénique détroit de Magellan qui sépare la Patagonie de la Terre de Feu, ou pour la mythique Antarctique, située à 1000 kilomètres plus au sud.

Outre les navires qui relient Rio de Janeiro ou Buenos Aires à Santiago du Chili, Ushuaia sert de port d'attache ou d'escale à la très grande majorité (plus de 90 %) des navires qui mettent le cap sur le septième continent. Il faut donc bien occuper tous ces croisiéristes, à l'aller comme au retour.

Ce qui frappe d'abord à Ushuaia, c'est la magnificence du site: blottie au pied du Cerro Martial et du Monte Olivia, la ville s'étire sur fond de pics pointus et biscornus, tous tavelés de neige. C'est ici que les Andes terminent leur course, c'est ici que se pose et s'impose le sacrum de la colonne vertébrale de l'Amérique du Sud.

Puis, la ville per se. Si trois ou quatre tanguerias laissent s'échapper quelques pleurs de bandonéon le soir venu, si un ou deux poivrots s'envoient une Quilmès bien fraîche de bon matin, le jour appartient aux petits musées qui dévoilent l'histoire de la Terre de Feu, de sa colonisation et de tous ceux qui l'ont habitée ou vécue.

Ainsi, le musée maritime (Museo Maritimo y Presidio), qui loge dans l'ancienne prison, rappelle les origines d'Ushuaia: fondée en 1884, la ville a rapidement hérité d'une mission protestante, mais elle s'est surtout développée autour d'un bagne, comme l'évoque une murale peinte sur le bureau de poste.

À partir de 1896, ce sont donc des bagnards envoyés dans cette «Sibérie du Sud» qui étaient appelés à contribuer au développement de la colonie, que ce soit en édifiant la ville ou en bûchant la forêt limitrophe, après avoir construit le chemin de fer qui s'y rend toujours, utilisé par le Tren del Fin del Mundo - le Train du bout du monde.

Non loin du Presidio, le Musée du bout du monde présente divers artéfacts, dont une pièce de monnaie frappée par Julius Popper. Cet ignoble aventurier, alias «le dictateur fuégien», se faisait un point d'honneur de trucider les autochtones locaux, ce qu'on ne manque pas de souligner au musée Yamana, à deux pas de là.

Feu les Fuégiens

Quand il a rencontré les Fuégiens pour la première fois, Charles Darwin aurait dit: «C'est à peine si l'on peut croire que ce sont des créatures humaines.» Encore au XIXe siècle, ces nomades vivaient très primitivement, se croyant seuls au monde sur leur terre, rude et raboteuse, de l'extrême sud.

D'un côté, les Haushs et les Onas, baraqués, rapides et fins chasseurs, qui évoluaient simplement vêtus d'une peau de guanaco, sorte de petit lama qu'ils attrapaient à la course. De l'autre, les Yamanas et les Alakalufs, qui représentaient un formidable exemple d'adaptation aux éléments. Éminents nomades de la mer, ils vivaient quasi nus malgré les âpres morsures de la froidure, s'enduisant de graisse de phoque (du moins les Alakalufs), portant parfois une peau de lion de mer simplement déposée sur le corps.

Montrés comme des bêtes de cirque à l'Exposition universelle de Paris en 1878 ou sur les paquebots croisant en Terre de Feu, plusieurs Fuégiens ont succombé aux maladies importées d'Europe et surtout aux colons, chercheurs d'or et autres propriétaires terriens nouvellement installés, toujours plus avides de leur ravir leurs terres. Et c'est ainsi que des 20 000 individus qu'on a jadis dénombrés en Terre de Feu, les Fuégiens n'étaient plus que 7000 au début du siècle dernier... et une centaine en 1940. Dans les années 70, une poignée d'entre eux avaient survécu, parfois par métissage, si bien que de nos jours, nombreux sont ceux qui les croient tous éteints...

Si tel est le cas, ce n'est certes pas la faute de Thomas Bridges. Ce pasteur anglican, qui a fondé en 1886 l'estancia Harberton, accueillait volontiers les Fuégiens pourchassés qui venaient s'y réfugier en grand nombre, à environ 85 kilomètres à l'est d'Ushuaia. Fervent protecteur des autochtones et auteur d'un dictionnaire anglais-yamana, Bridges fut aussi le premier Européen à demeurer avec succès en Terre de Feu. Aujourd'hui, son estancia est ouverte au public grâce à Thomas Goodall, son arrière-petit-fils et époux d'une biologiste qui a fondé l'intéressant musée Acutushun, consacré à la faune des mers australes... mais qui ne traite absolument pas du castor. Pourtant...

Les dents de l'amer

«C'est une véritable vermine, on ne sait plus comment s'en débarrasser: visez-moi un peu les dégâts qu'ils nous ont faits, vos castors!», souligne Federico, guide dans le parc national Tierra del Fuego. Importés en 1946 par des éleveurs qui comptaient s'enrichir grâce à leur fourrure, 25 couples de castors provenant du Canada ont été relâchés dans la nature quand on s'est rendu compte que leur exploitation était moins rentable que prévu. Dès lors, les braves mammifères à queue plate se sont rapidement reproduits, en véritables chauds lapins des neiges qu'ils sont.

«Aujourd'hui, on en dénombre 17 000 rien que dans le parc, assure Federico. Ils coupent de plus en plus d'arbres et leurs barrages provoquent de nombreuses inondations.» À part l'homme, les vaillantes bêtes n'ont pas de prédateurs naturels, en Terre de Feu: ce ne sont quand même pas les cormorans, les piverts de Magellan ou les renards de Patagonie qui vont s'en prendre à eux. Quant aux condors, ils sont certes présents dans les parages, mais il semble qu'ils n'apprécient guère la viande au goût boisé...

Quoi qu'il en soit, la Terre de Feu a mieux à offrir que l'observation de notre rongeur national: des centaines de kilomètres carrés de territoire éminemment vierge et sauvage, des colonies de manchots et de lions de mer, le vol gracile des albatros, des glaciers bleutés et des massifs montagneux dantesques à explorer en randonnée, des fjords renversants et des rivières tumultueuses à investir en kayak, sans oublier des estancias esseulées, des lacs inquiétants aux eaux noires et profondes ainsi qu'une mer australe turbide où le regard se perd, pensif, entre l'onde et le ciel plombé, ce qui incite à rêver au véritable bout du monde: l'Antarctique...

En vrac

- Capitale de la province de Terre de Feu et porte d'entrée du parc du même nom, Ushuaia (prononcer Ouswaya en espagnol, Oushwaya en yamana) est située à quatre heures de vol de Buenos Aires et à deux heures et demie de Santiago du Chili. La meilleure période pour s'y rendre va de novembre à mars, durant l'été austral, à moins de vouloir skier dans le parc national Tierra del Fuego, de mai à septembre.

- Une pléthore de guides de voyage sont publiés sur l'Argentine. Si la portion Terre de Feu est correcte dans le Routard, elle est plutôt mince dans le Footprint mais fort complète dans le Rough Guide. Pour les activités de plein air, optez pour le Bradt Trekking Guide - Chile et Argentina, très complet et détaillé, disponible dans les librairies Ulysse.

- À fréquenter pour flâner, discuter, bouquiner ou siroter un verre de vino à Ushuaia: le Ramos Generales El Almacen, Maipu 749, un ravissant magasin général-café-resto, sur le front de mer. www.ramosgeneralesushuaia.com.

- Pour faire une croisière en Antarctique, choisissez une compagnie membre de l'International Association of Antarctic Tour Operators (IAATO, www.iaato.org)tout en suivant les recommandations de l'Antarctic and Southern Ocean Coalition (ASOC, www.asoc.org). Un must: le Fram, le plus récent, le plus rapide et le plus sophistiqué des navires antarctiques. Renseignements: www.hurtigruten.com.