vendredi 27 février 2009
Sepulveda chroniqueur politique
mercredi 25 février 2009
Des Fribourgeois en Patagonie chilienne
Toutes ont vendu leurs biens et emporté quelques outils et vêtements.
Le voyage à travers la France et l'océan Atlantique a duré plus d'un mois dans des conditions difficiles. Arrivés sur place, ces éleveurs ont reçu des terres, des bêtes et de quoi construire une première baraque.
Les Fribourgeois se sont battus de toutes leurs forces pour tenter de repartir de zéro. Ils ont défriché des forêts et créé des pâturages. Leur ténacité, alliée à un savoir-faire appris en Suisse, leur ont permis d'exploiter le bois et de pratiquer l'élevage laitier. Ils ont installé une fromagerie encore exploitée aujourd'hui et ils ont su se faire apprécier de la population locale en mettant sur le marché des produits de qualité.
A l'instar des descendants de Marie Pittet (protagoniste du livre de Roger Pasquier), certains ont pris une autre voie: ils sont devenus horlogers, commerçants, chocolatiers, etc.
En 1936, du bétail fribourgeois a été exporté et des photos d'animaux chiliens, prises en 2005, 2007 et 2008, révèlent aux connaisseurs des caractéristiques de la race fribourgeoise! Une étude génétique est en cours sous l'égide de la fondation suisse ProSpecie- Rara.
En ville de Punta Arenas, un quartier témoigne de la présence des Suisses. Une vingtaine de rues a reçu leurs noms, qui sont actuellement de consonance hispanique: par exemple, Alberto Baeriswyl, Conrado Pittet, Alberto Conus, Antonio Dey, Emilio Bays.
En 1902 a été fondée la Société de secours mutuels Helvetia pour assurer les colons suisses. Elle est à l'origine du «Circulo suizo» (Cercle suisse) qui est toujours actif et qui avait pour but de resserrer les liens entre immigrés. Plus récemment, ces descendants devenus chiliens cultivent des liens avec les cousins restés en Suisse.
infos utiles
Jeudi 16 avril à 19 h: visite et causerie par Roger Pasquier. Lecture théâtrale de témoignages d'émigrés en collaboration avec l'association Baradero-Fribourg.
Dimanche 26 avril de 14 h à 17 h: visite de l'exposition en présence de Maria Inès Baeriswyl du Chili.
L'Homme qui vit dans un panneau publicitaire
L'autre côté du panneau publicitaire. Photo Alejandro Olivares
Aujourd’hui, c’est samedi. Rubén, 42 ans, finit son déjeuner, copieusement arrosé. Mais cela ne l’empêche pas de marcher d’un pas assuré le long de la rampe métallique installée sur le panneau, avec la tranquillité d’un propriétaire qui arpente son domaine. Il doit s’assurer du bon fonctionnement des cinq ampoules de l’écriteau et vérifier si personne n’a volé les barres qui les soutiennent. Cette vérification ne lui prend pas plus de cinq minutes. Ensuite, on peut dire qu’il a fini sa journée. Il traverse un couloir étroit et arrive dans sa maison, installée en hauteur, derrière le panneau, qui clame: “Regardez du côté Coca-Cola du Chili”. Rubén vit de l’autre côté, dans une cahute d’un mètre sur deux. D’en bas, sa maison ressemble à un perchoir. D’ailleurs, les habitants des campements voisins l’ont baptisé “l’homme-oiseau”. C’est justement de leurs exactions que Rubén doit protéger le panneau. Il doit en prendre soin afin que les automobilistes de la Costanera puissent lire le message du coin de l’œil sans même jeter un regard à cette partie grise de Santiago. Rubén passe la majeure partie de sa vie dans la partie non commerciale du panneau depuis deux ans. Il y vit nuit et jour pour 70 000 pesos par semaine [90 euros]. Il n’a pas trouvé mieux. Sans ce boulot, il ne pourrait pas subvenir aux besoins de sa famille.
Là-haut, comme un gardien de phare, sa tâche principale consiste à s’assurer que le message lumineux puisse être vu jusqu’à l’autoroute. Si ce n’est pas le cas, Coca-Cola ne paye pas l’entreprise qui l’emploie, Power Graphics. Parfois, dans le flot de voitures qui circulent sur la Costanera, l’une d’entre elles s’assure qu’il s’acquitte bien de son travail. Ses passagers ne s’arrêtent jamais pour discuter avec lui. Ils se contentent de faire leur boulot et s’en vont. Une bonne planque, a priori. Sauf que Rubén doit affronter le Chili qui vit de l’autre côté de la pub : pas facile d’empêcher qu’on vienne voler ces ampoules à 350 000 pesos pièce ou qu’on les détruise à coups de pierres.
Quand il est arrivé, des types ont menacé de le tabasser dès qu’il poserait le pied par terre. Il a passé une nuit blanche à craindre que l’un d’entre eux ne réussisse à grimper jusqu’à sa guérite. Ensuite, peut-être parce qu’il avait pris de la hauteur, il a commencé à nouer des liens avec ses adversaires.
“J’ai fini par m’y attacher. J’ai réalisé que ces petits cons avaient le même âge que mes enfants et que la majorité d’entre eux avaient été abandonnés. Je ne sais pas comment ils font pour être aussi malins. J’ai vu comment ils s’attaquent aux gens. Certains ont violé des filles qui passaient par là. Il y a un truc qui ne va pas chez eux. Mais je n’interviens pas. Je dois garder de bonnes relations avec eux. Ici, c’est dangereux. Tout est une question de survie.” Par deux fois, il a trouvé des cadavres au pied du panneau et il a dû aller les déclarer à la Brigade des homicides. Mais ce sont les groupes d’homosexuels venus faire des rencontres au pied du panneau qui lui causent le plus de tracas. Ils lui font des propositions obscènes et veulent absolument monter pour lui tenir compagnie.
La plupart du temps, c’est plutôt calme. Le jour se lève puis se couche et Rubén ne bouge pas de son balcon, sauf pour refaire des provisions de boissons. Parfois, il retrouve un collègue plus jeune qui garde une affiche dans El Salto. Et ils restent à picoler ensemble. Parfois, la journée se termine et il n’a rien fait d’autre que boire et regarder la montagne. A force de la contempler, il y a vu le visage de Dieu.
La nuit, les lumières de la tour Entel resplendissent. Pour le nouvel an, nul n’est mieux placé que lui pour contempler les feux d’artifice. Mais ce sont surtout les ovnis qui le fascinent. Et, à en croire Rubén, ils sont comme aimantés par la tour Entel. Rubén ne remet jamais en question sa vie, sauf quand il a l’impression de se réveiller d’un mauvais rêve et qu’il a des envies d’ailleurs. Il pense à sa famille, à la maison où ils vivent, dans La Bandera. Il pense que chaque jour la ville se développe tandis que lui est coincé ici. Mais il se reprend vite : “C’est un boulot relax, tout ce que je fais c’est de m’occuper de ces ampoules, et c’est tout. Avant je travaillais tous les jours jusque tard le soir et je n’arrêtais pas une minute, pas une minute !” Alors il se rend compte qu’il aime son perchoir. Et qu’il n’en descendra plus.
mardi 24 février 2009
Avec "L'Ordinaire", le cannibalisme entre à la Comédie-Française
A l'origine de la pièce, il y a un des faits divers les plus marquants du XXe siècle : l'accident d'avion de rugbymen uruguayens dans la cordillère des Andes, en 1972. Pour survivre, les rescapés avaient mangé les corps morts de leurs compagnons. Dans L'Ordinaire, les passagers de l'avion ne sont pas des sportifs, mais les dirigeants d'une grande entreprise américaine, Housies, qui fabrique des logements préfabriqués. Accompagnés de leur femme, fille ou maîtresse, ils viennent de quitter Buenos Aires dans un jet privé, et se rendent au Chili, où Bob, le président de Housies doit rencontrer le général Pinochet. Des onze passagers, huit survivent à l'accident.
L'Ordinaire, de Michel Vinaver. Mise en scène : Michel Vinaver et Gilone Brun. Comédie-Française, place Colette, Paris-1er. Mo Palais-Royal. Tél. : 08-25-10-16-80 (0,15 €/mn), ou www.comedie-francaise.fr. De 5 € à 37 €. Durée : 2 h 20. En alternance jusqu'au 19 mai.
Brigitte Salino
vendredi 20 février 2009
Trou d’ozone : Alerte au Chili
jeudi 19 février 2009
EXPLOSION D'UNE VIOLENCE JAMAIS OBSERVÉE DANS L'UNIVERS
Décès à 86 ans de Conchita Cintron, la "déesse blonde" des arènes
Née au Chili le 9 août 1922 mais élevée au Pérou, Conchita Cinton s'est produite pour la première fois dans une arène à Lima en 1936, devenant deux ans plus tard à 16 ans "rejoneadora" (torero à cheval) professionnelle.
Dès 1939, elle entame une carrière internationale qui la mène au Mexique, au Portugal et en France, toréant à cheval mais aussi à pied, ce qui lui vaudra d'être brièvement interpellée en Espagne, où la loi interdisait alors aux femmes de combattre à pied dans l'arène.
Depuis 1951, elle s'était retirée au Portugal où elle s'était mariée avec un aristocrate portugais. En 1968, elle avait publié ses "mémoires d'un torero", avec une préface d'Orson Welles, un de ses fervents admirateurs.
En septembre 1991, c'est elle qui avait parrainé l'"alternative", dans les arènes de Nîmes, de Marie Sara, première femme torero à cheval en France.
La région des lacs au Chili, un spectacle majestueux
Pucón
Pucón s’est peu à peu imposée comme la capitale officieuse du tourisme de plein air dans la portion nord de la région des lacs. Située à 107 km au sud-est de Temuco, à l’extrémité orientale du Lago Villarrica, cette ville lacustre de quelque 14 000 habitants ne possède en soi aucun attrait particulier, mais doit son atmosphère juvénile et son indubitable vitalité aux lacs, aux rivières et aux montagnes des environs, notamment au volcan actif Villarrica, qui culmine à 2 840 m et s’offre clairement au regard à 8 km au sud de l’agglomération.
Le centre-ville accueille les bureaux de nombreux excursionnistes offrant toutes sortes d’activités de plein air, entre autres le rafting, la randonnée pédestre, l’équitation, l’alpinisme, la pêche et le vélo en montagne, et on y voit d’ailleurs fréquemment circuler des véhicules chargés de grands canots pneumatiques et de divers autres équipements sportifs. Les parcs nationaux, les stations thermales et les centres de ski de la région s’avèrent en outre d’accès facile.
Plusieurs stations thermales vous attendent près de Pucón, entre autres les Termas de Huife, à 33 km vers le nord-est, et les Termas de Palguín, à 30 km vers le sud-est, l’une comme l’autre possédant des complexes hôteliers ouverts toute l’année
Parque Nacional Huerquehue
Le Parque Nacional Huerquehue, à 35 km au nord-est de Pucón, s’étend à l’extrémité est du Lago Caburga et couvre une zone montagneuse et sauvage ponctuée de nombreux lacs secondaires, de vallées saisissantes et de plusieurs cascades. Il recèle par ailleurs de beaux sentiers de randonnée, le plus apprécié étant celui du Lago Verde, un tracé de 17 km qui grimpe à travers une dense forêt jusqu’à des altitudes voisines de 1 300 m, offrant de belles vues sur le volcan Villarrica depuis certaines éclaircies. En été, un car s’y rend directement au départ de Pucón.
Parque Nacional Villarrica
Le Parque Nacional Villarrica se divise en trois secteurs contigus. Le secteur principal, qui débute à 12 km au sud de Pucón, accueille le volcan qui a donné son nom au parc. Les grimpeurs en bonne condition physique peuvent noter que l’ascension aller-retour prend environ huit ou neuf heures à effectuer et que, comme il s’agit d’un volcan actif, il s’en échappe des vapeurs sulfureuses au sommet. Tous les grimpeurs, sauf les plus expérimentés, auront besoin d’un guide, dont ils pourront louer les services auprès d’un excursionniste. Ce secteur renferme aussi un centre de ski et de nombreuses grottes. Plusieurs plages de beau sable volcanique noir bordent le Lago Villarrica, y compris un ruban de 4 km aux abords de Pucón.
Osorno
Osorno est une ville commerciale d’environ 135 000 habitants située au confluent des rivières Rahue et Damas, qui irriguent les terres cultivées des environs. En plus de receler certains des meilleurs restaurants du Chili, elle constitue un tremplin rêvé vers les lacs et le Parque Nacional Puyehue, avec sa forêt de conifères et son paysage volcanique.
Parque Nacional Vicente Pérez Rosales
Le Parque Nacional Vicente Pérez Rosales a une superficie de près de 254 000 ha et s’étend des abords de la pointe orientale du Lago Llanquihue jusqu’à la frontière argentine. Créé en 1926, c’est le plus vieux parc national du Chili. Il englobe le magnifique Lago Todos Los Santos, avec ses eaux émeraude et ses rivages boisés, de même que trois pics volcaniques : l’Osorno, le Puntiagudo et le Tronador. Le majestueux volcan Osorno est clairement visible du Lago Todos Los Santos et se reflète souvent dans ses eaux.
Puerto Varas
La ville de Puerto Varas est devenue le plus important centre de tourisme du sud de la région des lacs. Accrochée à l’angle sud-ouest du Lago Llanquihue, la ville en soi n’offre que peu d’attraits, si ce n’est qu’on y a de belles vues du volcan Osorno depuis la Costanera et les collines voisines; mais elle possède un large éventail de lieux d’hébergement et de restaurants, sans compter qu’elle s’impose comme le principal point de départ des visites organisées de la région environnante, entre autres vers le Parque Nacional Vicente Pérez Rosales, qui offre de nombreuses possibilités de croisières, de randonnée pédestre, d’escalade, de rafting et de pêche.
La plupart des agences d’excursions de la région ont d’ailleurs leurs bureaux à Puerto Varas. Compacte et facile à parcourir, cette ville constitue également une excellente base pour entreprendre des excursions par ses propres moyens.
mardi 17 février 2009
dimanche 15 février 2009
Foire internationale du livre Cuba 2009
Michelle Bachelet et Raul Castro inaugurent la Foire internationale du livre Cuba 2009. Photo José Manuel de la Maza
La Foire est aussi dédiée à Fina Garcia Marruz, Prix national de littérature, et à l’historien Jorge Ibarra, Prix national des sciences sociales; la poétesse avait envoyé un message où elle insiste sur l’importance de la lecture pour le développement spirituel des êtres humains, tandis que l’historien a pris la parole pour situer les coordonnées vitales qui entremêlent le passé, le présent et le futur de notre Amérique dans sa perspective d’unité et de justice. La Foire est en outre dédiée au 50e anniversaire de la Casa de las Americas, et son président Roberto Fernandez Retamar a relevé les efforts de cette institution pour diffuser la culture chilienne, et il a souligné le symbole que représentait la confluence de trois femmes à ce rendez-vous: Fina, qu’il a qualifiée de plus grande poétesse vivante des lettres hispaniques; la présence de la présidente Bachelet, et le souvenir de Haydée Santamaria.
De son côté Abel Prieto, membre du Bureau politique du Parti et ministre de la Culture, a mis l’accent sur la continuité de la Foire malgré les effets dévastateurs des récents ouragans, et il a réaffirmé la vocation décolonisatrice d’une manifestation de très grande ampleur et d’un profond enracinement populaire.
samedi 14 février 2009
Ma rencontre avec la présidente chilienne Michelle Bachelet
Qui plus est, cette distinction est revenue au Parti socialiste de Salvador Allende, cet homme qui mourut durant le bombardement aérien direct du palais de la Monnaie où il exerçait comme président constitutionnel, sans avoir demandé ni concédé une trêve : il était prêt, comme il l’avait promis, à mourir à son poste.
La trahison du sinistre chef de l’armée chilienne, qui simula tout le temps et berna tout le monde jusqu’au dernier moment, n’a pas de précédents.
Même la maison de la famille d’Allende, à Tomás Moro, fut attaquée et détruite.
Aux pires moments de cette étape-là, alors que des milliers de personnes avaient été torturées, assassinées et portées disparues, une jeune femme, Gladys Marín, dirigeait le Parti communiste chilien, forgé au fil de dizaines d’années d’efforts et de sacrifices de la classe ouvrière qui lui confia cette responsabilité.
Gladys Marín et son parti ne se trompèrent pas et soutinrent Michelle Bachelet à fond, déterminant ainsi la fin de l’influence d’Augusto Pinochet. On ne pouvait admettre que le tyran fabriqué et hissé au pouvoir par l’Empire régisse une fois de plus les destinées du Chili.
L’opinion mondiale exécrait le comportement de cet individu.
Il ne fut pourtant pas facile – et il ne l’est toujours pas – de dévider la trame légale par laquelle l’oligarchie fasciste et revancharde continue encore d’enserrer, avec l’aide yankee, la nation chilienne qui est digne d’un meilleur sort.
C’est cette même oligarchie qui, voilà plus de cent ans, durant la guerre déclenchée en 1879, arracha à la Bolivie la côte maritime qui lui donnait un large accès à l’océan Pacifique.
La Bolivie souffrit une extraordinaire humiliation historique durant cette guerre. Ce pays authentiquement américain, habité surtout d’Aymaras et de Quechuas, non seulement perdit sa côte maritime et son débouché à la mer, mais il fut aussi privé de vastes territoires très riches en cuivre où se trouvaient alors les plus grandes réserves au monde et qui, bien qu’exploités depuis cent trente ans, produisent encore aujourd’hui 5 364 000 tonnes par an et apportent à l’économie chilienne environ 18 452 000 0000 de dollars par an. On ne saurait concevoir la société moderne sans le cuivre métallique dont les cours tendent à la hausse.
Des minerais et produits naturels extrêmement utiles, certains déjà épuisés et d’autres nouveaux à des cours très élevés, sont apparus sur ces territoires. On ne sait lesquels sont chiliens et lesquels boliviens.
Evo Morales, le président bolivien, n’en garde aucune rancœur pour autant ; au contraire, il a offert son territoire pour y construire une route large et moderne par laquelle l’efficiente industrie chilienne, en plein essor grâce à ses travailleurs actifs et productifs, pourra envoyer ses produits vers de nombreux marchés du monde.
Le Chili est aussi particulièrement efficace, grâce à son climat privilégié, dans la production d’aliments nutritifs et de bois de grande qualité sur ses terres agricoles et dans ses montagnes.
Aucun pays ne le dépasse en efficacité en ce qui concerne les cultures maritimes et des produits aussi demandés que le saumon et d’autres espèces – cultivées ou naturelles – de ses riches eaux maritimes et terrestres.
Nous sommes très proche du 15 février, date du référendum sur l’amendement à la Constitution en République bolivarienne du Venezuela.
José Martí est le plus profond penseur révolutionnaire de Cuba et notre Héros national. Michelle Bachelet a, au nom de son peuple, déposé une gerbe devant sa statue de granit, et nous lui en savons gré.
Il avait écrit, voilà cent quinze ans, de Bolívar : « Ce qu’il n’a pas fait, lui, n’est toujours pas fait aujourd’hui ; Bolívar a encore à faire en Amérique. »
« Bolívar s’éveille tous les cent ans », a affirmé de son côté le grand poète chilien Pablo Neruda.
Alors qu’on fêtera bientôt le deux centième anniversaire de sa rébellion contre la métropole espagnole, Bolívar s’est éveillé dans l’action révolutionnaire de Chávez. Si le nouveau leader qui conduit un peuple combatif n’atteignait pas son objectif, tout autre que lui aurait du mal à l’atteindre. Il serait difficile de surmonter les ressources médiatiques de l’oligarchie et de l’Empire.
Que faire alors pour que cette planète cesse de ressembler à l’Enfer de Dante sur la porte d’entrée duquel un écriteau recommandait d’abandonner tout espoir ?
Je suis toutefois convaincu que la Révolution remportera la victoire au Venezuela et que l’idéal du socialisme pour lequel Salvador Allende a lutté et donné sa vie vaincra définitivement au Chili.
C’est de toutes ces questions dont j’ai causé avec Michelle Bachelet qui m’a fait l’honneur de m’écouter avec intérêt, de converser avec chaleur et de m’exprimer largement ses idées.
Je lui saurai toujours gré de sa visite amicale.
Fidel Castro Ruz
12 février 2009
vendredi 13 février 2009
Chili: la présidence publie des photos de Michelle Bachelet et Fidel Castro
mercredi 11 février 2009
"L'impunité du régime de Pinochet renvoie à l'impunité du personnage de mon film"
Votre film est-il le signe d'un renouveau du cinéma d'auteur au Chili ?
Il y a au Chili un renouveau du cinéma tout court, et dans toute sa diversité. Voilà vingt ans, il n'y avait qu'une école de cinéma dans le pays. On en compte huit aujourd'hui. Durant les années les plus dures de la dictature de Pinochet, nos meilleurs cinéastes sont partis en exil, à l'image de Raoul Ruiz. Le problème vital pour la jeune génération qui grandit sous la démocratie, c'est de sortir de cet isolement. Sur la vingtaine de films produits chaque année, seuls un ou deux trouvent le chemin de l'exportation. Vous savez, un de nos grands poètes, Nicanor Parra, a écrit : "Le Chili n'est pas un pays, il n'est qu'un paysage." Je crois que si un art peut changer cet état de fait, c'est bien le cinéma.
L'Etat est-il impliqué dans cet effort ?
Trop peu. Des aides existent, qui augmentent chaque année et vont dans le bon sens, mais nous sommes encore très loin de la politique cinématographique argentine. Cela tient au modèle économique du pays, entièrement acquis au libéralisme. Tout fonctionne avec des fonds privés au Chili, même la télévision publique.
Sans l'aborder frontalement, votre film évoque les années de la dictature. Comment a-t-il été perçu au Chili ?
Cette approche indirecte et très stylisée de la question politique vous rapproche d'autres jeunes réalisateurs latino-américains. Peut-on considérer vos oeuvres à tous comme un ensemble ?
Mais le rapport des jeunes réalisateurs à ces questions ne s'exprime plus par le cinéma militant qui était celui de nos aînés. Il passe par des histoires qui sont généralement dépourvues d'artifices, mais dont le point de vue se veut extrêmement sophistiqué.
J'ai la plus vive admiration pour le cinéma du Mexicain Carlos Reygadas, ou de l'Argentine Lucrecia Martel. Le premier film qu'elle a réalisé, La Cienaga, constitue pour moi la matrice d'un jeune cinéma latino-américain qui, comme le cinéma asiatique depuis une vingtaine d'années, a trouvé son paysage mental.
Michelle Bachelet attendue à La Havane
Michelle Bachelet souhaite être reçue par le vieux Lider Maximo. Elle y tient beaucoup même. Selon les médias chiliens, d'intenses tractations diplomatiques se sont déroulées ces derniers jours entre La Havane et Santiago pour réaliser cette rencontre.
Pour l'instant, Michelle Bachelet n'a toujours pas reçu de confirmation définitive. Mais cela ne veut pas dire que l'entrevue n'aura pas lieu. Après tout, les rumeurs sur l'état de santé précaire de Fidel Castro ne l'ont pas empêché de recevoir récemment l'Argentine Cristina Kirchner.
Polémique
La visite de Michelle Bachelet à Cuba est la première d'un chef d'Etat chilien depuis 36 ans, et le séjour de Salvador Allende qui se voulait proche de Fidel Castro. C'est avec un révolver offert par le leader de la révolution cubaine que le président chilien se serait donné la mort en 1973 au moment du coup d'Etat d'Augusto Pinochet. [Information inexacte N de R]
Aujourd'hui, les dirigeants d'Amérique latine essaient de remettre Cuba en selle face aux Etats-Unis de Barack Obama. Depuis le début de cette année, plusieurs chefs d'Etat de la région se sont rendus sur l'île.
Le déplacement de Michelle Bachelet suscite déjà la polémique au Chili : l'opposition, tout comme les chrétiens-démocrates issus de la coalition gouvernementale, reproche à la présidente de ne pas vouloir rencontrer de dissidents cubains.
lundi 2 février 2009
ANTONIO QUINTANA «VALPARAISO DANS LES ANNÉES 40 ET 50»
SUR ANTONIO QUINTANA
«Lorsque j´ai vu pour la première fois les photographies d´Antonio Quintana, j´ai eu pour un instant l´impression de voyager. L´intensité de ses images me transportait tout d´abord au Chili évidemment, mais les paysages, les immeubles, les rues et les personnages représentés évoquaient également une autre époque…
Ensuite, j´ai appris un peu plus sur Quintana, son engagement politique, son amitié avec Pablo Neruda et surtout son attachement a la culture populaire du Chili. C´est ainsi que ses images d´une qualité esthétique remarquable prenaient un sens beaucoup plus profond: Quintana est un de ces rares artistes qui contribuent à forger l´identité d´un pays.
En effet, à travers son œuvre d´un style classique, comparable à celui des plus grands photographes français, on apprécie le compromis de l´artiste avec son peuple et sa terre. Les images de Valparaiso par exemple, évoquent les traits les plus romantiques de la ville-port. Mais la sincérité et l´humilité de son approche l´empêche de tomber dans le cliché. Au contraire, il réussit à nous transmettre la force vitale de la ville et le caractère qui, jusqu´à présent, marque son identité.
C´est la première fois que l´on montre les photographies d´Antonio Quintana en France. »
R.Sebastian Schneider , chargé des affaires culturelles à l’Ambassade du Chili en France
L’ŒUVRE D’ANTONIO QUINTANA EN FRANCE
Cette exposition a été possible grâce à Patrice Loubon, photographe, galeriste et enseignant, spécialiste de l’œuvre d’Antonio Quintana . Il est le fondateur de NegPos, galerie mais aussi espace de découverte et d’initiation, destiné à diffuser et promouvoir la photographie en tant que pratique artistique.
Au printemps 2005, il est à l’origine d’une recherche sur la photographie du Chili. Il rencontre José Moreno Fabbri, directeur des Archives Andres Bello de lUniversité du Chili qui lui faire découvrir l’immense œuvre d’ Antonio Quintana . La plupart des négatifs de Quintana, précieusement mais précairement conservés dans ces archives, la qualité de l’oeuvre et des projets développés par le photographe jusqu’à sa mort en 1972, sont autant d’éléments qui décident Patrice Loubon à participer activement de sa remise jour et la diffusion de son travail dans le monde. Durant dix jours, en octobre 2005, il s’enferme dans le laboratoire de fortune reconstitué spécialement pour l’occasion dans les Archives Andrés Bello Santiago du Chili et tire un corps d’image d’Antonio Quintana sur la ville de Valparaiso. Cette première initiative a été soutenue par l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie (Arles).
Informations techniques
L’exposition est composée de trente photographies en noir et blanc format 29 X30 cm, encadrées.
Ce sont des tirages argentiques sur papier baryté Tétenal Baryt Vario.
Il existe seulement trois jeux complets de ce travail de Quintana .
N.B. L’entrée est libre, du lundi au samedi, de 10 heures à 19 heures.
Contacts Presse Colette Vacquier : 01 53 63 39 16, Luiz Ferreira : 01 53 63 13 40
Plus d’information sur Antonio Quintana …
Professeur de physique-chimie et de géographie, photographe, responsable syndical, membre du Parti Communiste, ami de Pablo Neruda, Quintana est au Chili l’un des premiers à produire une photographie à forte prédominance sociale, se doublant d’une recherche esthétique en prise avec son temps.
Entre 1948 et 1954, il s’exile sous le régime de Gabriel González Videla, à la déclaration de la « ley maldita » qui restreint les libertés démocratiques, d’abord en Argentine puis parce qu’il n’a pas voulu faire une gigantographie d’Evita Perron, en Uruguay.
A l’occasion de l’anniversaire des cinquante ans de Neruda (1954), il fait son retour au Chili. Il réalisera avec le poète un livre, « Les pierres du Chili » en 1965.
A partir de la fin des années 1950, il coordonne avec son ami photographe Roberto Montandón (chef du Laboratoire Central de Photographie et Microfilm de l’Université du Chili), la mission et l’exposition « El Rostro de Chile » (« le visage du Chili ») qui inaugure le 13 octobre 1964 dans le patio central de l’Université. Cette exposition rassemble une trentaine de photographes chiliens (dont le jeune Sergio Larrain…) ; elle se situe dans l’esprit d’une autre fameuse exposition, celle d’Edward Steichen, « The Family of Man ». Elle fera le tour du monde, accompagnée par Quintana et sa femme, Enriqueta Silva.
Quintana, photographe engagé, n’aura guère le temps de participer à l’avènement de l’Unité Populaire, il meurt le 21 juin 1972 suite à une hémorragie cérébrale. A ses funérailles, Salvador Allende le célèbre par ces mots : « avec Quintana disparaît l’un des meilleurs d’entre nous », ainsi se tourne avec sa disparition l’une des pages principales de l’histoire de la photographie documentaire et sociale au Chili.
Et si vous voulez en savoir encore plus :
Patrice Loubon : 09 54 13 22 72 / 06 71 08 08 16