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samedi 30 juillet 2016

LES CHILIENS DANS LA RUE POUR PROTESTER CONTRE LE SYSTÈME DE RETRAITE


Ce sont des gens qui n’ont pas l’habitude de manifester qui sont sortis dans la rue, et des gens de tous les milieux. Ce qui est également rare au Chili car les classes sociales sont très cloisonnées. 

Tous les salariés chiliens concernés

Les réseaux sociaux ont joué un rôle majeur dans la diffusion de l’information. Mais ce qui a motivé les gens, c’est la colère, le ras-le-bol. Les fonds de pension concernent tous les salariés. Le Chili est le premier pays au monde à avoir adopté les fonds de pension. C’est sous la dictature d’Augusto Pinochet qu’ils ont été créés, en 1980. Avec une promesse : ils permettraient au travailleur de gagner plus qu’avec le système de répartition qui fonctionnait alors. Faux ! Aujourd’hui, la retraite moyenne d’un Chilien est inférieure à 280 euros, inférieur au salaire minimum, qui n’est lui-même pas bien élevé.


En général, le Chilien qui prend sa retraite va gagner moins du tiers de son salaire. Autrement dit, il tombe dans la pauvreté (60 ans pour les femmes, 65 ans pour les hommes). Et de l’autre côté du miroir, les six entreprises privées qui gèrent ces fonds font des bénéfices incroyables. Ce sont parmi les plus riches du Chili. En 2015, leur rentabilité a atteint 26 %. Quand une entreprise au niveau mondial va très bien, elle atteint 12%.

Le système de retraite mis en place sous Pinochet

C’est un système inventé par la dictature pour les proches d’Augusto Pinochet. Tous les ministres qui ont été nommé par Pinochet dans les années 70 et 80 sont ou ont été directeurs ou présidents d’une AFP. L’AFP étant le nom générique de ces six entreprises privées gestionnaires des fonds de retraite des Chiliens. Ce système permet en fait de fournir à l’économie chilienne, aux grandes entreprises chiliennes, des fonds d’investissement à très bas taux d’intérêts. Les fonds de retraite chiliens représentent 60% du PIB chilien.

Les solutions envisagées par la présidente chilienne

La présidente Michelle Bachelet a réduit ses ambitions. Elle voulait au début tout changer. Elle promet aujourd’hui de créer une AFP publique, c’est-à-dire insuffler un peu plus de compétition dans le système. Mais ce qu'exigent les manifestants, et pratiquement tous les Chiliens en fait, c’est que le système change complètement, que les AFP disparaissent.

vendredi 29 juillet 2016

LUIS ALBERTO MANSILLA EST DÉCÉDÉ


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LUIS ALBERTO MANSILLA
C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Luis Alberto Mansilla, survenu lundi 25 juillet 2016 à Santiago du Chili. 
LUIS ALBERTO MANSILLA NÉ À PUERTO MONTT, LE 23 FÉVRIER 1930 ET DÉCÉDÉ À SANTIAGO DU CHILI, LE LUNDI 25 JUILLET 2016, À L'ÂGE DE 86 ANS, A ANNONCÉ SA FAMILLE. IL FUT JOURNALISTE, ÉCRIVAIN ET MILITANT POLITIQUE CHILIEN.
Guy Desmurs

LUIS ALBERTO MANSILLA
Luis Alberto Mansilla, journaliste et écrivain, ancien chroniqueur du journal communiste «El Siglo» et d’autres organes de la presse écrite chilienne s’est éteint à Santiago le 25 juillet dernier, à 86 ans.

Il a travaillé très jeune comme ouvrier, puis il a intégré assez vite la presse de gauche chilienne.


Autodidacte, lecteur infatigable et mélomane passionné, amant des concerts, du ballet et d'opéra, il a consacré sa vie à l’écriture.

Critique et commentateur, sous les pseudonymes de Martin Ruiz, Simón Blanco ou Pastor Aucapán il a laissé une longue œuvre d’articles publiés dans divers journaux du Chili. Comme pour plusieurs personnages des lettres et de la vie publique chilienne durant les années 50 et 60, pour Luis Alberto Mansilla le métier de journaliste était inséparable d'un très fort engagement social, étroitement lié aux luttes syndicales des ouvriers et toujours à la défense des travailleurs contre les puissants.

Admirateur fervent et précoce de Pablo Neruda —le grand poète communiste, homme politique et diplomate, prix Nobel de littérature en 1971—, ses poèmes ont été pour lui l'une de ses références majeures.

En effet, l’œuvre poétique de Neruda, ses chants d'amour et de combat, de liberté et de justice, ont puissamment influé sur la vocation littéraire et l’engagement politique de Luis Alberto Mansilla.

Suite au coup d’état militaire du 11 septembre 1973 et la féroce persécution lancée par la dictature contre la gauche et les communistes, Luis Alberto Mansilla a quitté le Chili en 1977 et il a vécu 12 ans en exil, notamment dans l’ancienne RDA.

Des multiples activités qu’il a exercées en exil, une des plus importantes a été celle de directeur du bulletin extérieur de la CUT (la Centrale unitaire des Travailleurs), organe qui a été fondamental dans l'unité et la communication des milliers de travailleurs et syndicalistes, bannis par la dictature de Pinochet et répartis partout dans le monde. 

Il a participé aussi à la gestation et au comité de rédaction de la revue «Araucaria», la plus prestigieuse publication produite par l’exil chilien, sous la direction de l'écrivain Volodia Teitelboim, ancien sénateur et dirigeant communiste, et dont le secrétaire de rédaction a été le professeur Carlos Orellana. 

Dans les pages d' « Araucaria », revue culturelle trimestrielle, a publié pendant 12 ans la fine fleur intellectuelle de la diaspora chilienne : des écrivains, des chercheurs, des enseignants, des artistes et des scientifiques chassés par la dictature, avec en plus des éminentes figures de la culture latino-américaine et européenne, réunis pour la cause de la récupération de la démocratie au Chili.


Luis Alberto Mansilla est retourné au Chili en 1989. Il a travaillé jusqu'à la fin de sa vie comme commentateur de cinéma à la revue « Punto Final », et il a été membre du conseil éditorial à la maison d'édition « Lom ». Il a écrit aussi quelques livres très remarquables, comme une biographie du plasticien José Venturelli, et une œuvre sur les derniers jours de Pablo Neruda, non traduits en français.

La dépouille de Luis Alberto Mansilla a été mise en terre le 27 juillet dernier, au cimetière général de Santiago. Son œuvre perdure dans ses textes, sa mémoire et son engagement restent parmi ses camarades et proches du camp des progressistes.


samedi 23 juillet 2016

CHILI : PLUSIEURS DIZAINES DE BALEINES MEURENT ÉCHOUÉES SUR UNE PLAGE

«Elles sont plus petites que celles de la dernière fois», a précisé le directeur du Sernapesca, José Miguel Burgos, évoquant entre «60 et 70 spécimens qui se trouvent dans un endroit plus accessible» qui permettra leur inspection dans les jours qui viennent. Leur mort aurait eu lieu il y a plus de deux mois, selon les autorités. Les cadavres étant «toujours entiers», José Miguel Burgos Burgos s'est dit «optimiste sur la possibilité de réaliser des autopsies et le prélèvement de preuves suffisant» pour déterminer quelles hypothèses poursuivre. «Nous devons d'abord déterminer s'il y a eu intervention humaine ou non», si les causes «sont imputables à l'homme», a-t-il ajouté.

Lors de la précédente découverte en 2015, la faiblesse des preuves obtenues, due à l'ancienneté des restes au moment de leur découverte, a rendu difficile la détermination de la cause exacte de leur mort. La présence de biotoxines (substances produites par des algues) reste la raison la plus probable. Les côtes chiliennes ont ces derniers mois été le théâtre d'épisodes alarmants, avec la mort de milliers de saumons, de sardines et de machas, un coquillage typique de la région, en plus de l'échouage de baleines. Certains scientifiques relient ces événements au phénomène climatique El Niño, qui réchauffe la mer et entraîne notamment une multiplication d'algues.

lundi 18 juillet 2016

CUBA. L'OPÉRATION MIRACLE : ET LA LUMIÈRE FUT !


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FIDEL EN RÉUNION AVEC PLUSIEURS MÉDECINS, DONT LA
DR ENEIDA PÉREZ CANDELARIA (À GAUCHE) ET
LE DIRECTEUR MARCELINO RIOS TORRES, AVANT
LE LANCEMENT DE L’OPÉRATION MIRACLE.
La Havane. Lundi 18 juillet 2016. CCN. Douze ans après le début de l’Opération miracle, Granma évoque comment tout a commencé. Lorsque le téléphone se met à sonner, en ce 9 juillet 2004, la Dr Belkys se trouve depuis trois mois à Saint-Christophe-et-Niévès, le plus petit pays du continent américain.
La sonnerie devient insistante jusqu’à ce que quelqu’un décroche. L’interlocuteur à l’autre bout de la ligne lui dit qu’elle doit rentrer à Cuba et lui demande de préparer ses affaires pour partir ce soir même, au plus tard le lendemain matin. La personne qui est à l’appareil ne lui donne aucune explication.

Il était plus de huit heures du soir quand le téléphone a sonné. Vers neuf heures, Belkys, éprouvant un sentiment d’angoisse, s’active pour rassembler ses affaires. Elle est persuadée qu’il est arrivé quelque chose chez elle à Cuba. Ou peut-être qu’elle a commis une erreur médicale, avec toutes ces chirurgies oculaires qu’elle réalise par jour…

Le 9 juillet 2004 est un vendredi, et Fidel se réunit avec un petit groupe de médecins à l’hôpital ophtalmologique Ramon Pando Ferrer (plus connu comme La Caguera), dans le quartier havanais de Marianao.

Il est arrivé soudainement, sans prévenir, à 19 heures, et le Dr Marcelino Rios Torres, directeur général de l’hôpital Pando Ferrer, a réuni tous les docteurs disponibles à ce moment-là.

Dans un petit local, Fidel leur demande, presque comme un service, d’opérer 50 Vénézuéliens souffrant de cataracte. Il précise qu’ils arriveront le lendemain et qu’il a pleinement confiance dans les compétences professionnelles et le savoir-faire de nos médecins, qu’il sait que tout va bien se passer.

« Il était venu personnellement nous demander cela», s’exclame le Dr Marcelino Rios 12 ans plus tard.

« Pour nous, le fait que Fidel se soit adressé à notre institution était un vrai motif de fierté. J’ai contacté deux de mes collègues : le Dr Reinaldo Rios, le sous-directeur, et La Dr Eneida, qui était de garde ce soir-là et qui est aujourd’hui la responsable du département de microchirurgie. Je me souviens que nous nous sommes réunis dans un petit bureau. Je me souviens que Fidel avait un verre d’eau à la main. Il a bu une gorgée, a posé le verre et regardé Marcelino, se tenant le menton de la main gauche. La Dr Eneida Pérez Candelaria était assise à quelques mètres de là, visiblement impressionnée par le célèbre uniforme vert-olive, les bottes hautes et la barbe grisonnante. Elle était assise bien droite sur une chaise bleue rembourrée. »

« Aucun de nous ne connaissait exactement le motif de la visite du commandant. Je me souviens qu’il a commencé à citer des chiffres et de statistiques. Il a parlé de 50, de 700 opérations. Je lui ai répondu que nous faisions 700 chirurgies en une semaine.

« En 2004, la Dr Eneida était l’un des sept ophtalmologues qui maîtrisaient la technique dite de Blumenthal : un nouveau procédé chirurgical pour le traitement des cataractes. C’était aussi le cas de la Dr Belkys Rodriguez Suarez. C’est pourquoi lorsqu’il s’est enquis sur nos sept spécialistes on l’a fait venir d’urgence de Saint-Christophe-et-Niévès.

Le 10 juillet à 7 heures, les 50 premiers patients Vénézuéliens arrivent à La Ceguera. La première opération a lieu une heure plus tard.

Ce même 10 juillet, un samedi, la Dr Balkys Rodriguez arrive à La Havane. Le lundi, elle rejoint nos six autres spécialistes.

Le lundi, vers 13 heures, ils ont réalisé 90 chirurgies à eux sept.

« Fidel nous a demandé si on pouvait augmenter le nombre d’opérations. Je lui ai répondu que c’était peut-être possible, que nous l’ignorions.

« C’est ainsi que nous avons accueilli un nombre croissant de patients. Les allées et venues n’en finissaient pas et j’avais l’impression qu’on ne viendrait jamais à bout de tout ce travail.

« Il se trouve que Fidel nous avait demandé si nous pouvions faire 50 opérations par jour. Et en une journée il nous est arrivé d’en réaliser jusqu’à 500 », se souvient le Dr Rio Torres.

« Le nombre de patients a augmenté, au point que nous avons dû former deux équipes chirurgicales. Nous avons fait venir les sept autres des meilleurs ophtalmologues du pays. »

La technique Blumenthal compte plusieurs pas : désinfecter la zone à opérer ; appliquer l’anesthésie, pratiquer une petite incision entre quatre et six millimètres au bord de la sclérotique (partie blanche supérieure de l’œil), repousser la cataracte vers la chambre antérieure de l’œil et l’extraire à travers la plaie de la sclérotique ; nettoyer complètement la capsule cristalline de possibles restes…

Et d’ajouter : « La première équipe commençait à 7 heures du matin et pouvait quitter le bloc opératoire à n’importe quelle heure de la nuit. Un seul chirurgien opérait chaque jour entre 60 et 70 patients. Il fallait ensuite utiliser de l'acide hyaluronique pour éviter des lésions graves ; introduire une lentille intraoculaire à travers l’incision (cette lentille laisse passer suffisamment de rayons à travers la rétine), nettoyer une nouvelle fois et suturer l’incision… »

En 2004, grâce à cette technique une opération de cataracte durait entre 10 et 15 minutes. Ce genre de procédé chirurgical coûtait plus de 5 000 dollars dans une ville comme New York.

A la fin de 2004, le programme « Opération Miracle » permit à plus de 14 000 patients non-voyants guérissables de recouvrer la vue grâce à l'intervention gratuite des médecins cubains.

« Pour nous, c’était devenu comme un jeu, comme un entraînement. C’était le début du mois de juillet et nous étions physiquement épuisés, car en général après une année entière de travail nous aurions dû être en vacances. Mais chacun a pris les choses avec bonne humeur et philosophie, et avec enthousiasme. »

Nous sommes au début du mois de juillet 2016, la Dr Eneida évoque cette époque dans le petit salon où s’est déroulée la rencontre avec Fidel. Elle est assise sur la même chaise bleue rembourrée.

« Il y a des centaines d’anecdotes. Des parents qui n’avaient jamais vu leurs enfants parce qu’ils étaient nés avec une cataracte congénitale bilatérale totale à la naissance. C’est peu fréquent mais cela existe. Des petits vieux sans ressources. Car ces patients n’avaient pas d’argent pour payer le traitement dans une institution privée quelconque ; ils n’avaient pas accès aux services de santé. »

Tandis qu’Eneida parle, la Dr Belkys s’approche de la table, sur laquelle se trouve une photo encadrée de Fidel, son verre d’eau à la main.

Son téléphone portable sonne. Elle répond pour dire qu’elle est occupée en ce moment, qu’elle rappellera plus tard.

« Pour nous, cela a été différent. Nous nous sommes enrichis en tant qu’équipe et nous avons eu le plaisir de travailler et de vivre ensemble, car nous étions logés dans des maisons proches d’ici et on nous avait offert toutes les conditions pour nous permettre de rien faire d’autre que d’opérer. On ignorait qui était le patient, mais peu importait. C’était très réconfortant de savoir que cette personne allait recouvrer la vue grâce à quelque chose qui ne t’a coûté que dix ou quinze minutes de ton temps.

« Et il y a aussi le fait que nous étions très jeunes, plaisante Eneida. Si cela se produisait aujourd’hui, on ne rigolerait pas autant », signale-t-elle au milieu des rires qui fusent.

Le Dr Juan Raul Hernandez Silva, un des sept spécialistes, fait son entrée. C’est le premier ophtalmologue cubain à avoir opéré au Venezuela, en 2005, lorsque les premiers centres de la Mission Miracle ont commencé à fonctionner à l’étranger.

« Cette expérience a été très enrichissante et m’a permis de gagner en maturité et de m’améliorer en tant que médecin. Nous n’avons aucune expérience dans le domaine et l’intensité du programme a été un vrai défi professionnel. Chaque témoignage d’affection d’un patient a toujours été d’un grand réconfort. »

« Mais nous étions quand même si jeunes ! », répète la Dr Eneida qui n’a cessé de rire.

On dirait qu’ils n’ont pas conscience qu’ils font désormais partie de l’Histoire. Ou peut-être que l’Histoire leur semble aussi un entraînement…

Quelque chose qui coûte 10 ou 15 minutes de leur temps… Leurs patients ne sont pas près de l’oublier. •

L’Opération Miracle : un exemple d’humanisme et de volonté

Le 9 juillet 2004, à l’initiative du commandant en chef Fidel Castro et en coordination avec Hugo Chavez, président du Venezuela, a démarré la dénommée Mission Miracle (ou Opération Miracle), un programme de santé intégral destiné aux patients souffrant de cataractes ou d’autres maladies oculaires. Selon des statistiques de l’Institut cubain d’ophtalmologie, durant cette année 2006 furent opérés des patients notamment vénézuéliens à l’hôpital Ramon Pando Ferrer de La Havane. Des opérations chirurgicales furent également réalisées à Santiago de Cuba et Holguin. En 2005, l’Opération s’étendit à d’autres pays de la Caraïbe, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, mais c’est en 2006 que furent installés des centres ophtalmologiques dans plusieurs pays, ce qui permit d’offrir un accès aux soins aux plus nécessiteux. Pour faire face à cette tâche, Cuba fit l’acquisition d’équipements de technologie de pointe et procéda à l’amélioration et la modernisation de ses services. Un grand nombre de spécialistes, de personnel d’infirmerie, de techniciens et d’ingénieurs cubains furent formés dans cette discipline, et la Faculté cubaine d’ophtalmologie fut créée, où environ 600 spécialistes se sont diplômés jusqu’à ce jour. Ainsi, la Mission Miracle a d’abord bénéficié à l’ophtalmologie et aux patients cubains grâce au perfectionnement de la prise en charge dans toutes les provinces du pays. D’après ce même rapport, Cuba compte aujourd’hui 65 centres ophtalmologiques équipés d’unités médico-chirurgicales dans 18 pays d’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Afrique, qui reçoivent des patients de 34 pays. Prochainement, l’Opération Miracle fêtera sa deux millionième chirurgie, « ce qui constitue un événement sans précédent dans l’histoire de la coopération ophtalmologique dans le monde et fait de ce programme une nouvelle expression du caractère internationaliste de notre médecine ».

dimanche 10 juillet 2016

LES AMITIÉS HAUT PLACÉES DE GOLDMAN SACHS


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JOSÉ MANUEL DURÃO BARROSO
PHOTO CARL COURT
L’embauche de l’ex-président de la Commission européenne José Manuel Barroso par la banque d’affaires est le dernier pantouflage en date d’une longue série.  
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ROBERT EDWARD RUBIN
PHOTO BRENDAN SMIALOWSKI 2007 

JON STEVENS CORZINE
PHOTO ALEX WONG 

HENRY M. « HANK » PAULSON
PHOTO ALEX WONG 
Ex-directeur de Goldman Sachs, M. Robert Rubin dirigea le Conseil économique national créé par M. William Clinton (1993-1995), avant de devenir son ministre des finances (1995-1999). Il a contribué à «rassurer» les milieux financiers en se faisant notamment l’apôtre fervent de la déréglementation. 


Sous la présidence de M. George W. Bush, deux autres ex-patrons de la grande banque d’affaires ont joué un rôle politique important, dans différentes branches du gouvernement et, pragmatisme oblige, au sein des deux partis. M. Henry Paulson fut de 2006 à 2009 ministre des finances (et principal architecte du sauvetage du système bancaire), tandis que M. Jon Corzine fut élu sénateur (démocrate) du New Jersey en 2000 — après avoir dépensé 62 millions de dollars de ses propres deniers dans ce qui constitua alors la campagne sénatoriale la plus coûteuse de l’histoire américaine —, puis devint gouverneur de cet État entre 2006 et 2010.

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NEEL KASHKARI, CENTRE, PUIS ASSISTANT PAR INTÉRIM DU SECRÉTAIRE AU TRÉSOR POUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE, ÉCOUTE COMME ALORS LE SECRÉTAIRE AU TRÉSOR HENRY M. PAULSON,  QUI TÉMOIGNE EN 2008 LORS D'UNE AUDIENCE DU COMITÉ DES SERVICES FINANCIERS DE LA CHAMBRE SUR LE TARP.  
PHOTO RYAN KELLY


ROMANO PRODI
PHOTO ALEXANDER KORYAKOV
D’autres hauts responsables de Goldman Sachs, moins en vue, ont joué un rôle politique non moins considérable, en particulier lors de la récente débâcle financière. M. Neel Kashkari fut un protégé de M. Paulson chez Goldman Sachs avant de le suivre au Trésor où il devint, à 35 ans, le grand ordonnateur du programme TARP (Troubled Asset Relief Program), qui lui permit de distribuer 700 milliards de dollars aux institutions financières en quête de recapitalisation. Quant à M. Stephen Friedman, ancien patron de la banque, il arborait au moment de la crise financière trois casquettes : administrateur de Goldman Sachs, président de la Commission présidentielle sur le renseignement et président de la Réserve fédérale de New York, l’organisme de tutelle de Goldman Sachs.

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OLUSEGUN OLUTOYIN AGANGA
PHOTO CHRIS RATCLIFFE
Au vu de ce système d’influence, les médias ont souvent surnommé la banque d’affaires «la Firme», voire «Government Sachs». Toutefois, il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que l’entreprise joue ce rôle d’antichambre du pouvoir. 

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MARIO DRAGHI
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Les Italiens Romano Prodi et Mario Draghi, respectivement premier ministre et président de la Banque centrale, avaient été auparavant conseiller et vice-président pour l’Europe de Goldman Sachs. Ancien directeur général de la banque à Londres, le Nigérian Olusegun Aganga est aujourd’hui « tsar économique » de son pays. Parfois, de belles carrières politiques sont couronnées par un pantouflage. C’est le cas pour M. Peter Sutherland. Ministre de la justice d’Irlande, puis commissaire européen à la concurrence et directeur général de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), il préside désormais à Londres Goldman Sachs International.

Ibrahim Warde
Professeur associé à la Fletcher School of Law and Diplomacy (Medford, Massachusetts). Auteur de Propagande impériale & guerre financière contre le terrorisme, Agone - Le Monde diplomatique, Marseille-Paris, 2007.

samedi 9 juillet 2016

«CARAVANE DE LA MORT» SOUS PINOCHET: ARRESTATION D'UN ANCIEN COMMANDANT AU CHILI

Contrairement à ses prédécesseurs, il reconnaît les violations des droits de l’homme commises par son institution sous la dictature d’Augusto Pinochet dans les années 1970 et 1980. Il espère que « jamais plus» ces violences ne se reproduiront. Le juge Mario Carroza a ordonné son arrestation et sa mise en examen, avec 8 autres officiers, pour complicité d’homicide qualifié.

Les faits remontent à 1973, alors que Juan Emilio Cheyre est un jeune officier de 25 ans basé dans un régiment d’une ville du nord du Chili, La Serena. Un mois après le coup d’Etat, 15 prisonniers politiques y sont fusillés lors du passage de la « Caravane de la mort », un escadron chargé par Pinochet de tuer les prisonniers politiques tout au long du pays.


Le couperet de la justice tombe enfin, plus de 40 ans plus tard. Les familles de victimes se félicitent, l’ancien commandant plaide l’innocence et son avocat crie à la persécution politique.

jeudi 7 juillet 2016

CHILI: UN EX-CHEF DE L'ARMÉE ARRÊTÉ POUR MEURTRES SOUS PINOCHET


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JUAN EMILIO CHEYRE
Un ancien chef de l'armée chilienne a été interpellé ce jeudi, jour de l'ouverture formelle d'une enquête sur son implication présumée dans le meurtre de 15 personnes dans les premiers jours de la dictature du général Pinochet (1973-90). Le général à la retraite Juan Emilio Cheyre, qui a commandé l'armée chilienne entre 2002 et 2006, après le rétablissement de la démocratie, était officier subalterne à l'époque du coup d'Etat de 1973.


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LES MILITAIRES ONT EXÉCUTÉ LES PRISONNIERS POLITIQUES AVEC UNE BRUTALITÉ QUI SCANDALISA TOUT LE MONDE. CAPTURE D'ÉCRAN DE LA MINI-SÉRIE TÉLÉVISÉE CHILIENNE « ECOS DEL DESIERTO »
Il est accusé de complicité dans le meurtre de 15 personnes à La Serena, dans le nord du pays, le 16 octobre 1973, dans le cadre de la « Caravane de la mort ». Huit autres anciens officiers du même régiment font également l'objet d'une enquête. « Le juge Mario Carroza ouvre une enquête sur le général à la retraite Juan Emilio Cheyre et huit autres personnes dans l'affaire de la Caravane de la mort», a déclaré la justice chilienne dans un tweet.



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#TODALAVERDADTODALAJUSTICIA

La Caravane de la mort est le nom donné à un groupe de militaires qui sillonna le Chili en hélicoptère juste après le coup d'État du général Pinochet, ordonnant l'exécution d'opposants.

Le général à la retraite Juan Emilio Cheyre, qui a commandé l'armée chilienne entre 2002 et 2006, après le rétablissement de la démocratie, était officier subalterne à l'époque du coup d'État de 1973. Il est accusé de complicité dans le meurtre de quinze personnes cette année-là. 
Un ancien chef de l'armée chilienne a été interpellé jeudi, jour de l'ouverture formelle d'une enquête sur son implication présumée dans le meurtre de quinze personnes dans les premiers jours de la dictature du général Pinochet (1973-1990). 


mercredi 6 juillet 2016

À L’ÈRE NUMÉRIQUE, LE CAPITALISME COMPATISSANT

ILLUSTRATION LO COLE
Depuis plus d’un an, on salue la technologie numérique comme la panacée contre la crise des réfugiés. Les médias regorgent de reportages sur les applications, les hackathons et les annonces pour des formations au codage, sans compter les déclarations des géants de la technologie engagés pour la cause humanitaire.
ILLUSTRATION LO COLE
Airbnb, Uber et même cette Université de la singularité aux allures de secte se sont empressés de prendre le train en marche. On croule sous les solutions innovantes, comme Karim, le robot conversationnel qui, grâce à un programme d’intelligence artificielle, dispense ses conseils aux réfugiés ; ou encore le service d’identification basé sur les blockchains (« chaînes de bloc » (1)), qui aide les sans-papiers à prouver leur identité. Le message est sans équivoque : certes, la technologie est entre les mains des entreprises privées, mais ces mains sont si douces et généreuses, si humaines et attentionnées qu’elles continueront de donner éternellement.

LA CONSCIENCE DU CAPITALISME :
 LA LIBÉRATION DE L’HÉROÏSME DES AFFAIRES
 
Faut-il y voir encore une preuve de l’avènement d’une ère nouvelle, celle du capitalisme responsable ? Les dirigeants d’entreprise en sont convaincus. En 2004, Marc Benioff, le PDG de Salesforce.com, a sorti sa plume pour écrire un livre modestement intitulé Compassionate Capitalism : How Corporations Can Make Doing Good an Integral Part of Doing Well Le capitalisme compatissant : comment les grandes entreprises peuvent faire le bien en se portant bien»). Huit ans plus tard, John Mackey, le PDG de Whole Woods, apporte lui aussi sa contribution sous le titre plus modeste encore de Conscious Capitalism : Liberating the Heroic Spirit of Business (« La conscience du capitalisme : la libération de l’héroïsme des affaires ». Si l’on comprend bien, l’héroïsme intrinsèque des grandes entreprises se voit partout entravé par les chaînes de l’État.

LE CAPITALISME COMPATISSANT :
COMMENT LES GRANDES ENTREPRISES
PEUVENT FAIRE LE BIEN EN SE PORTANT BIEN
Ce nouveau capitalisme offre un contraste saisissant avec le capitalisme avide et impitoyable d’autrefois. D’ailleurs, ce vieux capitalisme irresponsable, adepte du pillage et de l’exploitation, n’a-t-il pas engendré la crise des réfugiés ? Souvenez-vous des compagnies pétrolières qui s’arrachaient les ressources du Proche-Orient ou des groupes financiers comme Goldman Sachs qui escroquaient les autorités locales.

Au contraire, le nouveau capitalisme compatissant cherche non pas à exploiter les ressources naturelles ou à développer l’ingénierie financière, mais plutôt à mettre à profit la créativité et l’ingéniosité technologique. Il aspire à être différent de son prédécesseur et même à panser les plaies causées par ce dernier. Alors que l’ancienne version exigeait conformisme et standardisation, le capitalisme 2.0 promet épanouissement personnel et diversité.

L’ÉCOBLANCHIMENT, OU VERDISSAGE
C’est du moins ce qu’il prétend. L’euphorie technologique produite par la crise des réfugiés nous amène à mettre à jour la liste des efforts de cooptation requis par ce nouvel avatar du capitalisme: au greenwashingéco-blanchiment » qui procure une façade verte aux activités industrielles) et à l’open-washing (l’ouverture et la transparence comme méthode marketing), il convient désormais d’ajouter l’empathy-washing (blanchiment par la compassion). Ce terme décrit bien les efforts croissants des entreprises pour se saisir des crises humanitaires afin de faire l’article de leur engagement humanitariste.

Les initiatives d’empathy-washing donnent l’impression trompeuse que la crise est maîtrisée, comme si l’inventivité, à laquelle les individus laissent enfin libre cours grâce aux technologies privatisées, pouvait compenser la détérioration de la situation sur le terrain. Bien que certaines d’entre elles atténuent réellement les effets de la crise — car sur ses causes, les solutions technologiques restent impuissantes —, elles contribuent aussi à consolider le pouvoir des plate-formes technologiques, au point d’en faire des intermédiaires incontournables pour assurer la bonne gestion du paysage politique post-crise.

L'APPLICATION POUR SAUVER LES RÉFUGIÉS
 « I SEA » S'AVÈRE ÊTRE UN GROS FAKE.
Mais l’empathy-washing ne fonctionne pas toujours, comme le montre la disparition récente de l’application I Sea, qui encourageait les utilisateurs à localiser et signaler les bateaux de réfugiés en détresse au moyen d’images satellitaires en temps réel de la Méditerranée. Créée par l’agence singapourienne du groupe de publicité Grey, cette application acclamée par les médias a même reçu un Lion de bronze lors du festival international de la créativité à Cannes.

Or il s’est avéré qu’elle ne fournissait pas d’image satellitaire en temps réel. Les utilisateurs ne voyaient qu’une image statique de l’océan, où ils auraient été bien en peine de trouver de véritables embarcations. I Sea, qui exigeait si peu de ses utilisateurs, leur promettait tant ! Enfin, plus besoin d’une expédition onéreuse jusqu’à un camp de réfugiés pour atteindre la rédemption spirituelle.

La persistance cet esprit humanitaire si lisse, si fictif, révèle notre aspiration profonde à vivre dans un monde presque magique, où il suffirait d’interventions de la technologie, désormais indissociable du capital privé, pour résoudre tous nos problèmes.

Et encore, l’application I Sea reste relativement bénigne comparée à « Freedom-As-A-Service » (2), un croisement entre une expérience de pensée qui aurait mal tourné et une tentative de développement commercial très sérieuse. Ce projet a été présenté par Cisco, l’entreprise d’informatique américaine spécialisée dans les serveurs, lors d’un sommet des Nations unies sur l’identité qui s’est tenu à New-York en mai dernier.

Cisco décrit le concept avec un tel mélange de jargon d’entreprise et de mots hippies qu’on a du mal à y voir clair. Apparemment, Cisco veut remplacer les documents d’identités délivrés par les États, qui font souvent défaut aux réfugiés pour des raisons évidentes, par de nouvelles identités numériques qui dépendraient d’intermédiaires comme Cisco. Le rôle concret de ces entreprises resterait invisible, puisque de nouvelles infrastructures numériques comme le blockchain permettent de dissimuler leur participation sous le vernis de décisions algorithmiques, décentralisées et impersonnelles.

« Construire l’économie “Freedom-As-A-Service”, explique Cisco, c’est donner aux gens, aux réfugiés et aux immigrants des moyens d’agir. » Mais agir pour quoi faire exactement ? Pour « troquer, louer, vendre, échanger », poursuit la présentation. En d’autres termes, pour intégrer les réfugiés à une économie d’entreprises, où la seule chance de salut consiste à trouver de nouvelles manières de commercialiser son existence.

Difficile de savoir si Cisco agit par intérêt pour le sort des réfugiés ou par intérêt pour le blockchain. L’entreprise informatique promeut les infrastructures de ce genre depuis un moment et en décembre 2015, elle a décidé de conjuguer ses efforts avec IBM, la Bourse de Londres (London Stock Exchange), la banque Wells Fargo, etc. pour encourager, normaliser et standardiser le blockchain à grande échelle. Cisco a flairé à juste titre une bonne affaire dans la décentralisation promise par cette technologie qui, loin de nous débarrasser des grands groupes comme Cisco, ne ferait qu’accroître notre dépendance envers eux.
Lire aussi Pierre Rimbert, «Uber et la pantoufle d’or», Le Monde diplomatique, juillet 2016

Il n’y a pas si longtemps, on aurait perçu comme un oxymore la juxtaposition du mot « liberté », un principe garanti par la loi, avec « comme service », une expression qui renvoie à un contexte commercial. Cependant, à l’heure où les entreprises sont censées assumer les fonctions, non seulement de l’État-providence, mais encore de l’aide humanitaire, l’expression « freedom as a service » n’a plus rien de paradoxal.

MARK ZUCKERBERG FAIT UNE PAUSE
Pour être tout à fait libre dans un avenir proche qui, curieusement, ressemble de plus en plus à notre passé féodal (lire « Féodalisme 2.0 »), nous devrons d’abord prêter allégeance à un géant de la technologie. Le jour où notre entreprise suzeraine se tournera vers un autre modèle commercial, ou décidera simplement que notre liberté n’est plus justifiée par les calculs de rentabilité, il nous faudra alors trouver un autre garant privé de notre liberté.

En fuyant les effets du capitalisme néolibéral, nous devenons tous des réfugiés permanents, attirant parfois la pitié des géants de la technologie qui nous offrent des services gratuits, tantôt des papiers, mais surtout la chance de pouvoir nous enrichir dans une économie de marché. Seulement bientôt, nous n’aurons plus nulle part où aller.



  • (1) Lire Edward Castleton, « Le banquier, l’anarchiste et le bitcoin », Le Monde diplomatique, mars 2016.
  • (2) Le nom fait référence au principe du « Software as a Service» (SaaS) qui permet à des utilisateurs d’accéder en ligne gratuitement à des logiciels installés non pas sur leur propre ordinateur mais sur des serveurs distants.

Traduction depuis l’anglais : Métissa André

mardi 5 juillet 2016

RAMADAN: LES MUSULMANS DU CHILI



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CÉRÉMONIE DE RUPTURE DU JEÛNE DU RAMADAN AU PALAIS 
DE LA MONEDA À SANTIAGO, LE SIÈGE DE LA PRÉSIDENCE DU CHILI
PHOTO XIMENA NAVARRO
Tout au long du Ramadan, les mosquées et les centres islamiques du Chili deviennent une destination privilégiée pour les communautés musulmanes installées dans ce pays, en quête de moments de piété et de spiritualité loin du train-train quotidien.

Parmi ces points de rencontres spirituelles qui connaissent une grande affluence en ce mois, figure le Centre Mohammed VI pour le dialogue des civilisations de Coquimbo – qui comprend une mosquée-, le Centre islamique du Chili, la mosquée As-Salam de Santiago, la mosquée Nour Al Islam de San Bernardo et la mosquée Bilal de Iquique.

Pendant ce mois béni, les membres de la communauté musulmane tiennent à emmener leurs enfants à la mosquée en vue d’apprendre dès leur jeune âge les principes de l’Islam et ses valeurs authentiques de paix, de tolérance et de cohabitation.

Basée à Santiago, la mosquée As-Salam, la première construite au Chili et qui fait partie des plus grands édifices religieux du pays, se transforme en un lieu de convergence des musulmans de diverses nationalités qui viennent accomplir leurs prières, assister aux séances de prédication religieuse et écouter les récitations du Saint Coran.

“Pendant le Ramadan, de nombreux fidèles assistent chaque jour aux séances d’orientation religieuse sur les valeurs de l’Islam et les vertus du mois de Ramadan”, indique à la MAP le secrétaire général du Centre islamique du Chili Muhammad Said Rumié, ajoutant que ces séances sont dispensées en langues arabe et espagnole, en raison de la présence parmi l’assistance de Chiliens convertis à l’Islam.


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De même, a-t-il poursuivi, près de 200 personnes affluent chaque jour à la mosquée As-Salam qui relève du Centre islamique du Chili, pour partager les repas de rupture du jeûne dans une ambiance de convivialité et de bonne humeur qui leur rappelle à peu près les rituels d’Al Iftar dans leurs pays d’origine. Après la prière d’Al Maghrib, les fidèles reviennent à la mosquée pour accomplir ensemble les prières d’Al-'Ichâ et de Tarawih

Les repas d’Al Iftar sont financés par les ambassades des pays musulmans au Chili, notamment le Maroc, l’Arabie Saoudite, le Koweït, les Emirats Arabes Unis, ainsi que par le Centre islamique, précise M. Said Rumié.

Il indique par ailleurs que le Centre islamique du Chili dispose d’une école d’enseignement de la langue arabe et d’éducation islamique au profit des enfants de la communauté musulmane.

Le mois du Ramadan au Chili a été marqué cette année par l’organisation d’un iftar pour la première fois au palais La Moneda (siège du gouvernement) en l’honneur de la communauté musulmane, lors d’une cérémonie présidée par la présidente Michelle Bachelet.

À cette occasion, Mme Bachelet a indiqué que par l’organisation de cet Iftar, “nous manifestons notre engagement en faveur des valeurs de la coexistence et de la cohabitation, ainsi qu’envers d’autres valeurs du mois Ramadan que nous partageons, à savoir l’ouverture sur l’autre, la générosité, la discipline, la réflexion et la patience, des principes tant nécessaires dans le contexte actuel”.

dimanche 3 juillet 2016

CHILI ROCARD




Michel Rocard

04 sept. 1990
Le Chili rend hommage à Salvador ALLENDE qui s'est donné la mort durant le coup d'Etat d'Augusto PINOCHET le 11 septembre 1973. Le Président Patricio AYLWIN a organisé des obsèques nationales et a invité Laurent FABIUS, Danielle MITTERRAND et Michel ROCARD. Ce dernier a prononcé un discours rendant hommage au président ALLENDE. Cette réhabilitation ne fait pas oublier au peuple que PINOCHET est toujours le chef des armées.

vendredi 1 juillet 2016

CHILI: UN HOMOSEXUEL AUTORISÉ À CHOISIR OÙ ENTERRER SON COMPAGNON

La Cour suprême chilienne a pris ce jeudi une décision inédite dans le pays en autorisant un homosexuel à décider où enterrer son compagnon, décédé en 2014, contre l'avis de la famille du défunt. Les deux hommes étaient en couple depuis 12 ans mais n'étaient pas en union civile, légale depuis 2015.
Par Lefigaro.fr avec AFP
La mère du défunt avait saisi la justice pour déplacer sa dépouille dans un autre cimetière, mais la plus haute instance judiciaire du Chili a estimé que c'était au compagnon survivant de décider. « Il n'y avait jamais eu de cas comme ça, c'est inédit », a souligné Rolando Jiménez, porte-parole du Mouvement d'intégration et de libération homosexuelle (Movilh). Cette décision montre que «la jurisprudence a évolué à mesure que la société chilienne avançait sur le fait qu'il y a différentes manières de former une famille », s'est-il félicité.



Le Chili a approuvé en octobre 2015 la loi d'union civile qui accorde aux couples homosexuels la majorité des droits et obligations des couples hétérosexuels, ne les autorisant toutefois pas à adopter des mineurs. La loi, qui a mis 12 ans avant d'être votée, a marqué un tournant dans ce pays où l'Eglise catholique exerçait une forte influence et où le divorce n'a été légalisé qu'en 2004.