Catégorie

lundi 30 mai 2016

CHILI : NOUVELLES MANIFESTATIONS VIOLENTES POUR UNE ÉDUCATION GRATUITE


Durant la manifestation, non autorisée, de nombreux commerces du centre de la capitale chilienne avaient baissé le rideau, et plusieurs stations de métro étaient fermées, tandis que la circulation a été coupée sur une partie de l'avenue Alameda, axe névralgique de la ville.

Selon des chiffres de la police communiqués à l'AFP, 117 personnes ont été arrêtées et 32 policiers blessés.

Samedi dernier, une manifestation similaire s'était soldée par un mort à Valparaiso, au moment même où Mme Bachelet prononçait son discours annuel devant le Congrès.

La présidente chilienne a promis une vaste réforme pour en finir avec un système éducatif largement privatisé et profitant davantage aux élites, hérité de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).

Mais depuis le lancement du projet en 2014, les manifestations de lycéens, d'étudiants et de professeurs se multiplient pour réclamer une mise en place plus rapide et moins sélective.

Sous le slogan "Nous sommes fatigués d'attendre", les étudiants ont décidé d'intensifier leur pression sur le gouvernement socialiste.

Une partie de la réforme, qui était l'une des principales promesses de campagne de Michelle Bachelet, a déjà été votée, interdisant la sélection des étudiants et introduisant de manière progressive la gratuité dans les établissements recevant l'aide de l'Etat.

Dans les universités, près de 145.000 étudiants (sur un million), appartenant aux catégories les plus pauvres de la population, ont commencé cette année à étudier gratuitement, pour la première fois en 35 ans, toujours dans le cadre de cette réforme qui vise à moyen terme la gratuité totale.

mardi 24 mai 2016

CHILI: L’AGRESSION D’UNE FEMME PAR SON MARI INDIGNE LES RÉSEAUX SOCIAUX

ARRESTATION DE MAURICIO ORLANDO ORTEGA RUIZ (41),
EX-CONJOINT, DE NABILA RIFO (28), L'AGRESSEUR PRÉSUMÉ 

L’extrême violence de cette affaire a d’abord bouleversé la ville où les faits ont eu lieu, Coyhaique, qui compte seulement 60 000 habitants et provoquant immédiatement des manifestations. L’histoire s’est ensuite propagée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, soulevant l’indignation. La jeune femme, mère de quatre enfants, a survécu. Ses jours ne sont plus en danger et elle s’est même réveillée et peut répondre à des questions, selon les médecins de l’hôpital central de Santiago, où elle a été transférée.

Une inculpation a-t-elle eu lieu ?

Une personne a été condamnée par l’opinion publique étant donné les faisceaux d’indices qui le visent. Il s’agit de son ex-conjoint, Mauricio Ortega, mécanicien et père des deux plus jeunes enfants de la victime.

Les Chiliens ont d’ailleurs fortement réagi sur les réseaux sociaux, en critiquant la lenteur de son arrestation. Il a été arrêté trois jours après les faits, alors que la mère de Nabila Rifo avait expliqué aux enquêteurs qu’elle avait dû voler au secours de ses petits-enfants juste avant le drame du fait de la violence de Mauricio Ortega. Elle disait qu’elle avait pu sauver ses petits-enfants, mais pas sa fille.

En plus, l’homme était déjà connu de la justice pour des faits de violence conjugale. L’extrait d’une main courante déposée en 2015 contre le mécanicien, qui était entré avec une hache chez Nabila Rifo en menaçant de la tuer, a largement été diffusé sur les réseaux sociaux.

Mettre fin aux impunités

Conséquence : la faiblesse des sanctions de la loi contre les violences faites aux femmes et le manque de soutien apporté aux victimes ainsi que le machisme de la société chilienne est pointé du doigt sur les réseaux.

Il y a eu 45 fémicides en 2015 et deux fois plus de tentatives de fémicides. Dans la plupart des affaires, les meurtriers avaient été dénoncés auparavant par leurs victimes. Les internautes réclament donc que justice soit faite. La présidente socialiste Michelle Bachelet semble les avoir entendues, puisqu’elle a rendu visite à la jeune femme ce lundi matin. Et samedi, dans son discours annuel devant la Nation, elle a promis de renforcer la loi et de mettre fin à l’impunité.

lundi 23 mai 2016

« UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE » : LE DISCOURS DE KEN LOACH RECEVANT SA PALME D'OR


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

Le cinéaste britannique, connu pour son cinéma social, a signé un nouveau film dans cette lignée avec Moi, Daniel Blake. Le long-métrage raconte le parcours de Daniel Blake, un menuisier de 59 ans, contraint de faire appel à l'aide social à la suite de problèmes de santé. Alors que son médecin lui interdit de travailler, il est contraint par l'administration de trouver un emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous à l'agence pour l'emploi, il rencontre Rachel, une mère célibataire de deux enfants, forcée d'accepter un logement à 450 kilomètres de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d'accueil. Ensemble, ils tentent de s'entraider. Moi, Daniel Blake sortira en fin d'année 2016.

ENTRETIEN - C’EST UN SYSTÈME CORROMPU PAR LA PENSÉE NÉOLIBÉRALE ET LES POLITIQUES D’AUSTÉRITÉ QUE KEN LOACH DIT VOULOIR DÉNONCER DANS MOI, DANIEL BLAKE, FILM RÉCOMPENSÉ PAR LA PALME D’OR À CANNES, DIMANCHE 22 MAI. IL Y RACONTE L’HISTOIRE DE DANIEL, À QUI SON MÉDECIN INTERDIT DE REPRENDRE LE TRAVAIL APRÈS UN ACCIDENT CARDIAQUE, ALORS QUE L’ETAT LUI REFUSE UNE PENSION D’INVALIDITÉ. KEN LOACH NOUS EMMÈNE DANS SON PARCOURS DU COMBATTANT POUR OBTENIR GAIN DE CAUSE. L’HISTOIRE DE DANIEL BLAKE EST INSPIRÉE DE FAITS RÉELS, A CONFIÉ KEN LOACH AU MONDE DANS CET ENTRETIEN VIDÉO. LE MONDE


En recevant son prix, Ken Loach s'est lancé dans un discours engagé: «Le cinéma fait vivre l'imagination mais nous présente le monde dans lequel nous vivons. Ce monde se trouve dans une situation dangereuse. Il est guidé par des idées néo-libérales qui risquent de nous mener à la catastrophe. Elles ont traîné dans la misère des millions de personnes de la Grèce au Portugal.» Et il a rappelé pour lui le rôle que le septième art occupe: «Le cinéma a une tradition de protestation, j'espère qu'elle va continuer. Nous approchons une période de désespoir, qui amène l'extrême droite. Il faut ramener l'espoir! Un autre monde est possible.»

dimanche 22 mai 2016

CHILI: UN SUICIDAIRE SAUTE DANS L'ENCLOS DES LIONS


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

ACCÈS AU PARC ZOOLOGIQUE NATIONAL DU
PARC MÉTROPOLITAIN
 À SANTIAGO DU CHILI
 
Alejandra Montalba, la directrice du Zoo national situé à Santiago, a déclaré en entrevue avec des médias locaux que l’endroit était bondé de visiteurs au moment de l’incident survenu samedi matin.

PHOTO EL MOSTRADOR
L’homme [Franco Ferrada Román] âgé d’une vingtaine d’années est entré dans l’enceinte, a enlevé ses vêtements et sauté au milieu de l’enclos sous les yeux horrifiés de la foule.

Les gardiens ont abattu les bêtes pour sauver la vie du présumé suicidaire.

Une lettre parlant de suicide a été découverte dans ses vêtements. Selon Mauricio Fabry, le directeur du Parc métropolitain, l’organisme public qui chapeaute le zoo, des témoins ont aussi rapporté que le jeune homme avait fait des déclarations de nature religieuse.

samedi 21 mai 2016

ETIENNE PESLE - 9 EX-AGENTS DE LA DICTATURE DE PINOCHET CONDAMNÉS POUR LA DISPARITION DU PRÊTRE FRANÇAIS


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LE CRIMINEL EMILIO SANDOVAL POO,
 ANCIEN MEMBRES DE L’ARMÉE
 DE L’AIR DU CHILI (FACH)
Etienne Pesle, ancien militant socialiste, avait été détenu le 19 septembre 1973, une semaine après le coup d’État militaire du général Pinochet, par des fonctionnaires de la Fach à Temuco, dans le sud du Chili. Chargé de l’application de la réforme agraire dans cette région, l’ancien prêtre français travaillait pour l’Institut de développement agricole (Indap) et œuvrait en faveur des paysans pauvres, la plupart mapuches. Après avoir été séquestré et torturé, le corps de cet havrais d’origine n’a jamais été retrouvé.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

ETIENNE PESLE ET SON ÉPOUSE 
HAYDÉE EN DÉCEMBRE 1972  
« Ce 19 septembre, en arrivant à l’Indap, vers 11 heures, un groupe de soldats de l’Armée de l’air du Chili, surnommé Bande Sauvage, arrêtent [Pesle] de manière autoritaire et sans aucun mandat judiciaire ni administratif. Ils l’emmènent à bord d’une camionnette jusqu’à la base aérienne de Maquehue, près de Temuco,  où ils l’enferment et l’interrogent sous la torture. Il disparaît ensuite sans laisser de traces et sans qu’on ait de nouvelles de lui », indique le communiqué de presse de la Cour d’Appel de Santiago.

L’État chilien a également été condamné à payer une amende de 50 millions de pesos pour préjudice moral à la conjointe de la victime et une autre de 40 millions à chacun de ses deux enfants.

En décembre 2010, dans un procès inédit sur les crimes commis par la dictature de Pinochet (1973-199), la justice française avait condamné 14 ex-dirigeants de la junte militaire chilienne pour la disparition de quatre Français, dont Etienne Pesle.

jeudi 19 mai 2016

« À VOIX NUE » AVEC RAOUL RUIZ 1/5

[ Pour écouter, cliquer sur la flèche ]

« À VOIX NUE » AVEC RAOUL RUIZ 1/5 LE 18/05/2005 SUR FRANCE CULTURE.   
DURÉE : 00:27:27
RAOUL RUIZ : « LE CHILI PENDANT DES SIÈCLESÉTAIT OUVERT À L'ÉTRANGER PENDANT TROIS MOIS PAR AN »
Dans le premier épisode de la série « À voix nue » diffusée en 2001, le réalisateur chilien Raoul Ruiz revient sur sa jeunesse, sur les souvenirs de son pays natal, ses premiers pas cinématographiques et son départ en exil. Dans ce premier volet de la série « À voix nue » de 2001, le réalisateur chilien Raoul Ruiz se rappelle ses études de droit et de théologie. Il se projette aussi plus loin dans son enfance faite de cinéma et de lecture, « il faut s'imaginer un monde sans télévision, c'est pas si évident ». Il se souvient avec nostalgie de l'école chilienne où les professeurs étaient grands amateurs de digressions, une habitude qu'il compare avec la France, «un pays qui privilégie la structure de la pensée ». Il raconte avoir commencé par écrire des pièces de théâtre à 19 ans grâce à une bourse littéraire et c'est à partir de l'une de ses pièces qu'il réalisa son premier moyen métrage. Il comprit alors qu'il manquait de technique cinématographique et il s'inscrivit dans une école de cinéma.
Il y a toujours une mélancolie qui empêche d'agir, à l'opposé de la mélancolie portugaise qui pousse à l'action... Donc c'est un pays où pour faire quoique se soit, on dit qu'il faut être un héros.
  • « À voix nue » avec Raoul Ruiz 1/5
  • Première diffusion le 14/05/2001
  • Producteur : Thierry Jousse
  • Réalisation : Pierrette Perrono
  • Indexation web : Odile Dereuddre, de la Documentation de Radio France

        « À VOIX NUE » AVEC RAOUL RUIZ 4/5

        [ Pour écouter, cliquer sur la flèche ]

        « À VOIX NUE » AVEC RAOUL RUIZ 4/5 LE 18/05/2005 SUR FRANCE CULTURE.   
        DURÉE : 00:27:55
        RAOUL RUIZ : « ON PEUT DIRE QU'IL Y A PLUSDE PSYCHOLOGIE DANS LE PAYSAGE QUE DANS LES PERSONNAGES »
        Dans le quatrième volet de la série « À voix nue » de 2001, le réalisateur Raoul Ruiz révèle ses procédés d'adaptation des œuvres littéraires au cinéma, de Pierre Klossowski à Jean Genet en passant par Marcel Proust.
        Quatrième volet de la série « À voix nue » de 2001 consacrée à Raoul Ruiz, dans lequel le réalisateur chilien évoque ses goûts littéraires notamment son intérêt pour l'oeuvre de Pierre Klossowski dont il a adapté le roman La Vocation suspendue en 1978. Il en explique les procédés d'adaptation ou plutôt"d'adoption" comme il le confie. En ce qui concerne l'adaptation de l'oeuvre de Proust Le temps retrouvé, il explique avoir cherché par quelle image rentrer dans le film puis il a fonctionné par des « cycles de situations », à l'instar de spirales qui se suivent, « comme un système planétaire ».
        Autre adaptation littéraire, Les Âmes fortes de Jean Genet, pour laquelle il évoque la place fondamentale du paysage de la Drôme et s’explique sur le choix de l'ancienne mannequin Laetitia Casta comme comédienne principale dont le jeu « fut une surprise ».
        Raoul Ruiz termine l'entretien en confiant avoir déjà écrit une dizaine de romans non publiés qui sont un moyen pour le réalisateur de faire des recherches sur la structure narrative en suivant la combinatoire décimale.
        Ce qui fonctionne le mieux c'est si on écrit, si on imagine un film complet qu'on ne verra pas dans le film mais qui est quelque part et ce film là, on l'utilise comme passage obligé des images du roman, qui est à l'origine, vers l'adaptation.
        • « À voix nue » avec Raoul Ruiz 4/5
        • Première diffusion le 17/05/2001
        • Producteur : Thierry Jousse
        • Réalisation : Pierrette Perrono
        • Indexation web : Odile Dereuddre, de la Documentation de Radio France

            « À VOIX NUE » AVEC RAOUL RUIZ 3/5

            [ Pour écouter, cliquer sur la flèche ]

            « À VOIX NUE » AVEC RAOUL RUIZ 2/5 LE 18/05/2005 SUR FRANCE CULTURE.   
            DURÉE : 00:27:55
            RAOUL RUIZ : « JE SUIS LATINO AMÉRICAIN ETÇA ME REND DÉJÀ NATURELLEMENT BAROQUE »
            Troisième volet de la série « À voix nue" diffusée en 2001 avec le réalisateur chilien Raoul Ruiz qui s'exprime sur le baroque dans le cinéma et dans l'art en général et s'interroge sur sa place dans le cinéma français. 
            Au cours de ce deuxième entretien de la série « À voix nue » de 2001, Raoul Ruiz se rappelle des films de son enfance et des vrais chercheurs d'or qu'il croisait sur le chemin de l'école. 
            Dans les années 1960, il raconte la jonction entre sa cinéphilie et le renouveau du cinéma argentin puis cubain. Puis il compare le cinéma français et américain des années 2000, le premier est « centripète » et le second serait plus « centrifuge ». 
            Le baroque extrême dépasse la notion d'oeuvre d'art, il est au-delà de l'art, dans le baroque on nie la notion d'oeuvre d'art enfermée, on va constamment au-delà.



            • « À voix nue » avec Raoul Ruiz 3/5
            • Première diffusion le 16/05/2001
            • Producteur : Thierry Jousse
            • Réalisation : Pierrette Perrono
            • Indexation web : Odile Dereuddre, de la Documentation de Radio France

                « À VOIX NUE » AVEC RAOUL RUIZ 2/5

                [ Pour écouter, cliquer sur la flèche ]

                « À VOIX NUE » AVEC RAOUL RUIZ 2/5 LE 18/05/2005 SUR FRANCE CULTURE.   
                DURÉE : 00:27:55
                RAOUL RUIZ : « JE NE PENSE PAS QUE LE STATUT « SARTRE » PUISSE EXISTER CHEZ NOUS »
                Deuxième entretien de la série « « À voix nue » »diffusée en 2001, dans lequel le réalisateur chilien Raoul Ruiz évoque les films de sa jeunesse, ses goûts cinématographiques plus récents et s'interroge sur la création dans son pays natal. 
                Au cours de ce deuxième entretien de la série « À voix nue » de 2001, Raoul Ruiz se rappelle des films de son enfance et des vrais chercheurs d'or qu'il croisait sur le chemin de l'école. 
                Dans les années 1960, il raconte la jonction entre sa cinéphilie et le renouveau du cinéma argentin puis cubain. Puis il compare le cinéma français et américain des années 2000, le premier est « centripède » et le second serait plus « centrifuge ». 
                Au cinéma, le statut d'auteur comme quelqu'un qui a un regard différent, particulier sur le monde qui l'entoure ou qui a un monde, un imaginaire qui lui est propre, à la limite ça c'était considéré comme de la prétention voire de la trahison à la réalité du pays qui devait être partagée par tous, comprise par tous au même niveau, avec la même intensité et au même moment.


                • « À voix nue » avec Raoul Ruiz 2/5
                • Première diffusion le 15/05/2001
                • Producteur : Thierry Jousse
                • Réalisation : Pierrette Perrono
                • Indexation web : Odile Dereuddre, de la Documentation de Radio France

                    « À VOIX NUE » AVEC RAOUL RUIZ 5/5

                    [ Pour écouter, cliquer sur la flèche ]

                    « À VOIX NUE » AVEC RAOUL RUIZ 5/5 LE 18/05/2005 SUR FRANCE CULTURE.   
                    DURÉE : 00:27:27  
                    « À VOIX NUE » AVEC RAOUL RUIZ 5/5 LE 18/05/2005 SUR FRANCE CULTURE. 
                    Cinquième et dernier volet de la série « À voix nue » de 2001 consacrée à Raoul Ruiz dans lequel le réalisateur chilien aux cent films réfléchit aux techniques cinématographiques actuelles et explique pourquoi il tourne autant.  
                    Dans ce cinquième entretien qui clôt la série « À voix nue » de 2001, le réalisateur Raoul Ruiz ne sent pas pas « boulimique »  en réponse à Thierry Jousse qui l'interroge sur ses tournages prolifiques, mais il revendique vouloir pratiquer le plus possible et parfois il se retrouve «dans un embouteillage ». Il se dit attaché à tous ses films mais de manière différente, pour certains il ne sait "pas encore maintenant pourquoi [il] les a faits ».  
                    Au cours de la discussion, Raoul Ruiz donne son avis sur le cinéma contemporain dans lequel «on peut trouver plus de complexité et plus de liberté narrative » grâce au système narratif combinatoire utilisé de façon intensive. Son autre préoccupation se porte sur les multiples fonctions du plan cinématographique. Quant à sa méthode de travail, il explique que «l'écriture c'est déjà le montage et c'est déjà le mixage ».   
                    Le premier problème théorique que j'ai eu, c'est comment savoir où se termine un film s'il n'y a pas le mot « The End » et puis l'autre, c'est comment savoir si un film est bon ou mauvais.

                    « À voix nue » avec Raoul Ruiz 5/5
                    Première diffusion le 18/05/2001
                    Producteur : Thierry Jousse
                    Réalisation : Pierrette Perrono
                    Indexation web : Odile Dereuddre, de la Documentation de Radio France


                        mercredi 18 mai 2016

                        CANNES 2016 - MANIF SUR LE TAPIS ROUGE : «STOP AU COUP D'ÉTAT AU BRÉSIL»


                         [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]


                        CANNES 2016 - MANIF SUR LE TAPIS ROUGE :
                        «STOP AU COUP D'ÉTAT AU BRÉSIL»
                        PHOTO VALERY HACHE  


                        Le public présent au Grand théâtre Lumière a réagi en applaudissant chaleureusement l'initiative et même en réservant à l'équipe une standing ovation.

                        La présidente du Brésil Dilma Rousseff,, a été destituée par un vote des sénateurs dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 mai 2016, ce qui a mis fin à treize années de pouvoir par le Parti des travailleurs. En attente d'un procès pour «crime de responsabilité» (pour avoir maquillé les comptes publics afin de dissimuler l'ampleur des déficits en 2014, année de sa réélection disputée, et en 2015), elle a été remplacée par son vice-président et rival, Michel Temer.

                        Dans un tweet, Dilma Rousseff a remercié l'équipe d'Aquarius de cette démonstration de soutien :

                        CAPTURE D'ÉCRAN 

                        mardi 17 mai 2016

                        DANS LE DÉSERT CHILIEN D’ATACAMA, ON CHERCHE L’OMBRE DE SAGITTARIUS A*

                        [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

                        TÔT LE MATIN À PARANAL PHOTO  ESO / HH HEYER


                        À plus de 300 kilomètres du mont Paranal à vol d’oiseau, toujours dans le désert d’Atacama mais dans les contreforts des Andes, un autre observatoire s’apprête, lui aussi, à entrer dans la chasse à Sagittarius A* (Sgr A*), présumé trou noir supermassif de notre galaxie : Atacama Large Millimeter Array (ALMA), situé à 5 000 mètres d’altitude sur le plateau chilien de Chajnantor. 
                        MATIÈRE ENTOURANT
                        LE TROU NOIR SUPERMASSIF
                        SAGITTARIUS A*
                        PHOTO ESO/L. CALÇADA  
                        Avec un objectif au moins aussi démesuré que celui de Gravity, aller photographier directement la surface du trou noir, cet « horizon des événements » a priori inaccessible parce que les forces de gravitation y sont telles que tout objet qui le traverse est déchiqueté.







                        [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
                        MOUVEMENT DE L'« ÉTOILE S2 » AUTOUR DU 
                        TROU NOIR CENTRAL « SGR A* » DANS LA VOIE LACTÉE
                        CRÉDIT ESO

                        Quoique déjà très puissant avec ses 66 radiotélescopes qui travaillent à des longueurs d’onde situées après l’infrarouge au début des ondes radio (de 0,3 à 3,6 millimètres), ALMA serait bien incapable de réaliser seul cet exploit. Pourquoi ? C’est que Sgr A* est non seulement très loin (26 000 années-lumière) mais aussi très petit et entouré d’un disque de gaz très chauds qui le dissimule. Cette matière gazeuse, attirée vers l’horizon des événements par la gravitation du trou noir, rayonne intensément avant de disparaître. En conséquence, l’horizon des événements, s’il existe, devrait projeter une ombre sur cette émission lumineuse, mais une ombre très petite : compte tenu de l’énorme distance qui nous sépare de cette région de la Voie lactée, cette ombre devrait avoir la taille d’une pomme sur la Lune, vue depuis la Terre. Et c’est cette ombre de l’horizon des événements que l’on veut photographier pour valider l’existence du trou noir.




                        Réseau mondial

                        Pour cela, il faut utiliser les longueurs d’onde radio les plus courtes possibles (1 millimètre ou moins) afin de pénétrer la brume – ce qu’ALMA sait faire – et des antennes immenses pour atteindre une résolution extrême de 55 microse­condes d’angle : si on voulait obtenir cette précision avec un seul radiotélescope, il faudrait que son antenne mesure la ­bagatelle de 5 000 kilomètres. Avec ALMA, lorsque ses 66 radiotélescopes (7 à 12 mètres de diamètre) travaillent en ­interférométrie, c’est-à-dire en synchronisant leurs signaux, on atteint 16 kilomètres. C’est déjà exceptionnel mais ­totalement insuffisant pour « shooter » l’ombre de Sgr A*. Or ALMA va être intégré, à partir de sa nouvelle session ­d’observation, qui démarre en octobre, à un réseau mondial déjà existant d’au moins sept sites de radiotélescopes, l’Event Horizon Telescope (EHT).

                        PIERRE COX, LE DIRECTEUR D’ALMA
                        Celui-ci fonctionne en mode very long baseline interferometry (VLBI), ou interférométrie à très longue base. Autrement dit, il fait travailler de concert ­différents sites de radiotélescopes situés aux quatre coins du globe en les synchronisant comme s’il s’agissait d’un seul immense radiotélescope planétaire. Grâce à ce dispositif exceptionnel, les premières observations de Sgr A* devraient avoir lieu en mars 2017. « C’est la période de l’année où le climat est le plus propice pour tous les observatoires participant au réseau. Mais plusieurs campagnes seront sans doute nécessaires pour photographier l’ombre de Sgr A*, le projet est d’une telle envergure… », conclut Pierre Cox, le directeur d’ALMA.

                        JODOROWSKY POURSUIT SA SAGA AUTOBIOGRAPHIQUE AVEC «POESÍA SIN FIN»


                        [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

                         BRONTIS JODOROWSKY
                        PHOTO  JML PRODUCTIONS
                        Sorti de l'adolescence, le jeune Alejandro quitte sa ville natale du nord du Chili et arrive à Santiago, où il décide de se consacrer à la poésie, bravant son père, un homme autoritaire aux idées bien arrêtées.

                        [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]


                        « POESÍA SIN FIN » , 
                        PHOTO PASCALE MONTANDON-JODOROWSKY
                        Se libérant du joug familial, le jeune homme découvre la sexualité, se plonge dans le tourbillon intellectuel et culturel chilien de l'époque et entame une amitié avec le poète Enrique Lihn.

                        [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]


                        «EL TOPO» AFFICHE DU FILM
                        Dans ce film de 2H10 interprété par ses fils Brontis, dans le rôle du père du cinéaste, et Adan, qui campe Jodorowsky jeune, le réalisateur fait lui même plusieurs apparitions.

                        « Poesía sin fin » donne à nouveau à voir le langage poétique et métaphorique de Jodorowsky, mais reste accessible à un public non initié à l'oeuvre anticonformiste du chilien, qui va du cinéma à la philosophie en passant par l'ésotérisme.

                        [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]


                        « POESÍA SIN FIN » , 
                        PHOTO PASCALE MONTANDON-JODOROWSKY
                        Les couleurs vives, une certaine théâtralité avec des touches de surréalisme et des personnages caricaturaux rappellent l'univers onirique de Fellini. Le cinéaste précise que dans son film « tout est réel, bien que raconté dans une langue cinématographique ».

                        [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]


                        « POESÍA SIN FIN » , 
                        PHOTO PASCALE MONTANDON-JODOROWSKY

                        Figure de l'underground et auteur de films cultes dans les années 1970 (« El Topo », « La Montagne Sacrée »), et n'ayant jamais rangé les armes contre le cinéma commercial, Jodorowski a fait appel à ses nombreux fans pour financer le film. 10.000 d'entre eux ont apporté, selon lui, « plus d'un million de dollars » via le financement participatif sur internet.

                        « Ce que j'ai fait, bien ou mal, c'est ce qu'attendent les gens qui veulent un autre type de cinéma », a-t-il expliqué au public cannois.

                        [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]


                        «LA MONTAGNE SACRÉE »
                        AFFICHE DU FILM
                        « Poesía sin fin » se termine sur le retour au pouvoir au Chili du général Carlos Ibáñez (1927-31, 1952-58), conduisant Alejandro à s'exiler en France, où il rencontrera Gaston Bachelard, Marcel Marceau, André Breton et le surréalisme, avant de devenir cinéaste.

                        [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]


                        « POESÍA SIN FIN » , 
                        PHOTO PASCALE MONTANDON-JODOROWSKY
                        Lors d'une rencontre avec la presse à Cannes, Alejandro Jodorowsky a évoqué ses prochains projets de films, dont « Les fils d'El Topo », deuxième partie de son western halluciné de 1970 qui sera tourné dans le nord du Chili et au Mexique, et la suite de sa saga autobiographique, avec trois nouveaux épisodes.

                        lundi 16 mai 2016

                        NUIT DEBOUT – SANTIAGO DU CHILI EST AUSSI DANS LA PLACE


                        [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

                        NUIT DEBOUT À SANTIAGO DU CHILI 

                        Sur le modèle du mouvement parisien, une centaine de personnes ont occupé la place de la Constitution de la capitale chilienne et organisé une assemblée citoyenne pour échanger, débattre et proposer des solutions « aux désastres sociaux, économiques et écologiques globaux ».

                        Le dessein de ce premier Global Debout est d’impulser une convergence des luttes au niveau international. « Le dictat des marchés financiers, la destruction de l’environnement, la corruption mondiale et les inégalités sociales sont des défis qui n’ont pas de frontières et qui nécessitent une réponse globale », explique Juliette Musy, organisatrice française de Nuit Debout Santiago – ahora conversamos.

                        Adapter le mouvement Nuit Debout au Chili

                        L’objectif de Nuit Debout Santiago n’est cependant pas d’importer le mouvement parisien au Chili. « Il s’agit plutôt de faire connaître à nos amis chiliens une forme de lutte qui nous paraît séduisante. Nous pensons que la convergence des luttes que propose Nuit Debout en France est adaptable au Chili avec des préoccupations d’abord nationales, comme le projet de nouvelle constitution et la crise de la démocratie représentative », le grand « ras-le-bol » des Chiliens selon Juliette Musy. « Nuit Debout Santiago est un point de départ pour créer un espace de démocratie directe où chaque citoyen chilien est acteur du changement ».

                        Deux mois après sa naissance, le mouvement Nuit Debout cherche donc à s’internationaliser alors même qu’il commence à s’essouffler en France. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien, 50% des Français se disent actuellement favorables à la Nuit Debout, contre 60% début avril. Deux Français sur trois pensent que le mouvement va « s’épuiser rapidement» et seulement 30% d’entre eux croient qu’il pourrait se convertir en mouvement politique national comme Podemos en Espagne.

                        Le mouvement a-t-il un avenir ?

                        Cet affaiblissement remet en question l’avenir du mouvement. « Le régime présidentiel de la Vème République en France rend difficile l’existence d’un mouvement sans le soutien des partis politiques et des syndicats. Le succès de Nuit Debout dépendra de sa capacité à être un mouvement apolitique qui séduise une majorité de Français », analyse l’historien Florent Sardou dans un éditorial publié dans le journal chilien El Mostrador.

                        Le mouvement aura au moins permis de « restaurer deux valeurs en voie d’extinction en Europe : la résistance et l’espoir d’un monde meilleur où « chaque citoyen est acteur du changement et où il existe un futur collectif qui en vaille la peine », assure Florent Sardou.

                        Une thèse partagée par Juliette Musy : « si le mouvement Nuit debout s’épuise en France, il aura au moins eu le mérite de rendre visible la contestation et de remobiliser des pans entiers de la population. Global Debout ce dimanche 15 mai aura permis de créer des parallèles entre des pays très différents et de montrer que le rêve d’un ordre mondial plus juste et viable est commun à toute l’humanité ». 
                        Alexandre Hamon