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jeudi 29 septembre 2011

UN ROULEAU DE PAPIER BLESSE UN OFFICIEL


L'incident, survenu la semaine dernière lors d'un duel de la Copa Sudamericana entre le Nacional d'Uruguay et l'Universidad du Chili, a été capté sur vidéo et est devenu une phénomène populaire sur le web. Bien des gens se demandaient si l'habitude de plonger pour feindre une blessure, préconisée par bien des joueurs, avait maintenant atteint la confrérie des arbitres.

Mais Maximiliano Suberbie, un dirigeant de l'hôpital de Montevideo où le juge de touche Milciades Saldivar a été traité, a confirmé à The Associated Press que Saldivar a subi une blessure mineure à la tête après avoir été atteint par un objet beaucoup plus lourd qu'un simple rouleau de papier de toilette.

Le match a été stoppé au début de la deuxième demie alors que l'équipe chilienne menait 2-0. Le Nacional a écopé d'une amende de 10 000 $ à la suite de l'incident. 

mercredi 28 septembre 2011

DES ASTRONOMES DÉCOUVRENT "LA NÉBULEUSE DE L'ŒUF AU PLAT"

CE DIAGRAMME MONTRE À L'ENDROIT DE L'ÉTOILE HYPERGÉANTE JAUNE IRA  17163-3907 DANS LA CONSTELLATION DE SCORPIUS (LE SCORPION). CETTE CARTE MONTRE QUE LA PLUPART DES ÉTOILES ÉVIDENTES À L’ŒIL SANS AIDE DANS DES BONNES CONDITIONS ET À L'ENDROIT DE L'ÉTOILE ELLE-MÊME EST IDENTIFIÉES PAR UN CERCLE ROUGE. PHOTO ESO, UCI ET CIEL

Sans ces spécificités hors norme, la nébuleuse, éloignée de 13 000 années-lumière, n'aurait sans doute pas pu être observée depuis la Terre, même par le très grand télescope (VLT, pour "very large telescope" en anglais) de l'ESO situé dans le désert d'Atacama, au Chili. La photographie qui a été prise est la meilleure jamais réalisée d'une "hypergéante jaune" et révèle, pour la première fois, une énorme double enveloppe de poussière qui entoure le cœur de l'hypergéante.



"On avait déjà détecté cet objet brillant au télescope infrarouge mais, étonnament, personne ne l'avait identifiée comme une hypergéante jaune avant", a commenté Eric Lagadec, qui dirige l'équipe de l'ESO ayant produit ces nouvelles images.

Les hypergéantes jaunes sont une classe d'étoiles colossales et très actives qui éjectent des poussières et des gaz formant l'enveloppe de la nébuleuse. Elles finissent leur vie dans une explosion spectaculaire, sous forme de supernovae.

ÉTUDIANTS DU CHILI EN EUROPE.

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PROCHAINE TOURNÉE EUROPÉENNE DE DE LA CONFÉDÉRATION DES ÉTUDIANTS DU CHILI (CONFECH)  PHOTO  CRISTIAN SOTO 
Les étudiants chiliens participeront aussi à une grande manifestation organisée à la Sorbonne par l’UNEF, premier syndicat étudiant de France. Enfin, ils rencontreront le sociologue Edgar Morin et Stéphane Hessel, figure emblématique du mouvement des "Indignés".

lundi 26 septembre 2011

UNE PANNE D'ÉLECTRICITÉ PLONGE 10 MILLIONS DE CHILIENS DANS LE NOIR


MATCH DE FOOT SUSPENDU


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RICKY MARTIN: VICTIME DE LA PANNE D'ÉLECTRICITÉ AU CHILI. LORS DE LA PANNE D'ÉLECTRICITÉ, SURVENUE SAMEDI SOIR À SANTIAGO, LE CHANTEUR LATINO ÉTAIT EN PLEIN CONCERT. GRÂCE À DES GÉNÉRATEURS, RICKY MARTIN EST REMONTÉ SUR SCÈNE UNE HEURE APRÈS, PENDANT QUE D'AUTRES CONTINUAIENT LA SOIRÉE DANS LE NOIR TOTAL. PHOTO EFE
A Santiago, la coupure a affecté le métro, dont les stations ont été fermées et évacuées, les communications téléphoniques et de nombreux spectacles prévus samedi soir, dont un concert du chanteur portoricain Ricky Martin. Un match de football de première division chilien a été suspendu.

Un supermarché de Quilicura, une banlieue nord de Santiago, a été mis à sac lors d'un pillage, par une foule d'environ 200 personnes, selon les forces de l'ordre interrogées par la télévision publique TVN. Les pilleurs se sont heurtés aux forces de l'ordre à coups de pierres, mais aussi avec des armes à feu. Un mineur a été blessé à la jambe par une balle. Un poste de péage routier a par ailleurs été la cible d'un braquage pendant la panne et le ministère des transports a signalé quelques bus attaqués à coups de pierre. Dans Santiago, où quasiment aucun feu de signalisation ne fonctionnait, des policiers ont été déployés sur les grands carrefours de la ville et la population était invitée à rester chez elle.

dimanche 25 septembre 2011

LES « AS DES CIMES » DE L'ARMÉE FRANÇAISE EN QUÊTE DE L'EXPLOIT AU CHILI

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« SUR LE FIL DE DARWIN ». CE CHALLENGE EST UNE EXPÉDITION SPORTIVE D’AVENTURE ET D’EXPLORATION. PENDANT 30 JOURS, 6 MEMBRES DU GROUPE MILITAIRE DE HAUTE MONTAGNE VONT TRAVERSER LA CORDILLÈRE DE DARWIN D’OUEST EN EST AVEC 75KG DE MATÉRIEL CHACUN, EN AUTONOMIE TOTALE ET PEU DE CARTE TOPOGRAPHIQUE. LA RÉGION EST MÉCONNUE ET BATTUE PAR LES VENT DU CAP HORN. A CE JOUR, AUCUNE TRAVERSÉE COMPLÈTE DE LA CORDILLÈRE N’A ÉTÉ RÉALISÉ BIEN QUE TENTÉE QUELQUES FOIS. CETTE CARTE EST ACTUALISÉE AU FUR ET À MESURE QUE L'EXPÉDITION TRANSMET SA POSITION.

L'auteur de la "Théorie de l'évolution des espèces" la découvrit en 1832 lors de son tour du monde à bord du Beagle. Elle est à l'alpinisme ce que le franchissement du Cap Horn, contre le vent et un jour de tempête, est à la navigation... En pire.
"Allô, c'est le lieutenant Didier Jourdain...": derrière la voix un peu engourdie par le froid, on entend le vent hurler. L'appel vient d'un autre monde où l'homme, ce 21 septembre 2011, n'avait encore jamais posé le pied.
Didier Jourdain, 37 ans, le capitaine Lionel Albrieux, 40 ans, l'adjudant-chef Sébastien Bohin, 38 ans, le sergent-chef François Savary, 38 ans, Dimitri Munoz, (grimpeur civil du GMHM, 38 ans), et le caporal Sébastien Ratel, 25 ans, sont au coeur de la cordillère Darwin.
Ils ont été largués par bateau, depuis Punta Arenas, le 6 septembre, au pied Ouest de la cordillère, sur le détroit de Magellan. Depuis, ils progressent en totale autonomie dans ce "rectangle blanc" (NDLR: territoire jamais foulé par l'homme).
"En 15 jours, on a parcouru une trentaine de kilomètres de glaciers, champs de neige, crêtes et sommets inconnus, soit un cinquième de notre parcours", raconte le lieutenant du GMHM.
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PROGRAMME 31/08/2011 : ARRIVÉE À PUNTA ARENAS 02/09/2011 : BATEAU DE PÊCHE POUR REJOINDRE LA CORDILLÈRE DARWIN, 14 H DE TRAVERSÉE DU CANAL DE MAGELLAN. 03/08/2011 : DÉPART POUR 35 JOURS EN AUTONOMIE : TRAVERSÉE OUEST-EST DE LA CORDILLÈRE DARWIN. 08/10/2011 : ARRIVÉE AU BOUT LA BAHIA YENDEGAIA À CÔTÉ DE USHUAÏA
 10/10/2011 RÉCUPÉRATION EN BATEAU À LA BAHIA YENDEGAIA POUR USHUAÏA 13/10/2011. RETOUR EN AVION À PUNTA ARENAS EN FONCTION DES CONDITIONS MÉTÉO, NOUS NE PRÉVOYONS PAS DE RETOUR EN FRANCE AVANT LE 30 OCTOBRE. LES DATES DE LA TRAVERSÉE SONT HYPOTHÉTIQUES.N TRANSMET SA POSITION.

"La réalité dépasse de loin ce à quoi nous nous attendions. Ici, ce sont les quatre saisons en une seule journée. Nous n'avons eu qu'un jour et demi de soleil en deux semaines. Les conditions sont au-delà de l'extrême", ajoute le lieutenant Jourdain, pourtant un habitué, comme tous les hommes du GMHM, de l'Himalaya sans oxygène.
Il poursuit: "Le menu permanent, c'est neige, vent de furie, pluie et brouillard. Tous les pièges imaginables de la montagne sont concentrés ici: chutes de séracs (amas chaotiques de glace), menaces d'avalanches, profondes crevasses masquées par le manteau neigeux. On avance, on recule, on cherche d'improbables passages devant et entre des obstacles infranchissables..."
"Le 3e jour, devant une barrière quasi insurmontable, +l'expé+ a failli s'arrêter, avoue Didier Jourdain. Mais on a trouvé au dernier moment une rampe de passage dissimulée dans le coton. C'est l'incertitude en permanence, la découverte pas à pas de l'inconnu. Ca sera ainsi jusqu'au bout".
Les six hommes progressent en permanence en cordée. Soudés, ils ne font qu'un. "Si nous parvenons toujours à avancer, à déjouer les pièges, c'est grâce à l'intelligence collective, à notre manière d'appréhender et d'analyser en commun chaque situation et de prendre collectivement les décisions qui s'imposent", souligne le militaire.
Au total, l'équipe est chargée de 450 kg de matériel, porté sur le dos et traîné sur des pulkas.
Chaque soir, blottis sous leurs tentes, transis, trempés, ils doivent attendre de sécher un peu avant de se glisser dans leurs duvets.
Ils ont emporté 35 jours de nourriture et espèrent atteindre le canal de Beagle dans le même laps de temps.
Ils ont osé violer le royaume de Mwono, un esprit du mal et du bruit rôdant dans les montagnes et les glaciers, qui terrifiait les indiens Alakalufs, une tribu fuégienne aujourd'hui éteinte.
En cas de grave "pépin", les possibilités de secours par hélicoptère sont quasi nulles.
Mais ils sont sur le fil de l'exploit. S'ils l'accomplissent, la cordillère Darwin, dernier "rectangle blanc" sur le planisphère, sera pour toujours parée des couleurs bleu, blanc, rouge.

vendredi 23 septembre 2011

LES ÉTUDIANTS CHILIENS VEULENT TOUJOURS UNE RÉFORME DE L'ÉDUCATION

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AU CHILI, LES MANIFESTATIONS POUR UNE RÉFORME DE L'ÉDUCATION REPRENNENT DANS UNE AMBIANCE PARFOIS TENDUE. photo REUTERS/STRINGER/CHILE

Selon Jaime Gajardo, dirigeant du premier syndicat enseignant associé au mouvement, la participation a dépassé 150 000 personnes. "La mobilisation a dépassé nos espérances. C'était un signal d'union dont nous avions besoin. C'est la majorité du Chili qui réclame une éducation publique de qualité", a lancé à la fouleGiorgio Jackson, un leader syndical étudiant.
La manifestation de jeudi était perçue comme un test crucial pour les étudiants, dont le mouvement a paru s'essouffler récemment, avec 10 000 manifestants à peine au cours de la dernière journée d'action, il y a huit jours.
DES NÉGOCIATIONS AU POINT MORT
Elle intervient aussi au moment où le dialogue qui semblait s'engager entre gouvernement et étudiants est au point mort. Le gouvernement n'a accepté qu'une partie des conditions posées par les étudiants pour ouvrir des négociations : il a notamment rejeté un réaménagement du calendrier, pour éviter que 70 000 lycéens ne perdent leur année scolaire. "Une manifestation de plus ou de moins, plus ou moins grande ou petite, ne va pas changer la préoccupation fondamentale du gouvernement, qui est d'insister sur la nécessité d'ouvrir le dialogue", a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Andrés Chadwick.
Etudiants, lycéens et enseignants sont mobilisés depuis mai pour une réforme profonde de l'éducation. Ils réclament en particulier des moyens accrus pour l'enseignement public, parent pauvre d'un système à deux vitesses, qui a vu un fort désengagement de l'Etat sous la dictature, dans les années 1980.

LE MOUVEMENT ÉTUDIANT REPART DE PLUS BELLE AU CHILI

 PHOTO HÉCTOR ARAVENA 


Avec notre correspondante à Santiago-du-Chili, Claire Martin, 

Les analystes du gouvernement l'avaient enterré trop vite : le mouvement des étudiants et des élèves du secondaire n'est pas mort. Beaucoup de parents et de grands-parents, avec des enfants, se sont joints ce jeudi aux jeunes pour revendiquer en musique une éducation gratuite publique de qualité. Le Chili a le système éducatif le plus privatisé et parmi les plus chers du monde. « Nous luttons pour un rêve, mais pour un rêve qui n’est pas utopique, qui peut réellement se construire », s'enflamme un manifestant.


SANTIAGO-DU-CHILI, LE 22 SEPTEMBRE 2011. «CONTENU EXPRESSION», PROCLAME LE SERRE-TÊTE DE CETTE MANIFESTANTE.PHOTO IVAN ALVARADO / REUTERS
Après quatre mois de mobilisation, beaucoup d'étudiants et d'élèves du secondaire craignent de redoubler ou de perdre leur bourse. Giorgio Jackson, étudiant-ingénieur, président de la Fédération des étudiants de l'Université catholique du Chili (FEUC) : « Personne ne veut que les étudiants et les élèves redoublent leur année mais il faut que le gouvernement démontre explicitement qu’il veut changer les choses et qu’il crée le climat de confiance nécessaire pour aller dans ce sens ».
La manifestation s'est déroulée sans incident, mais en fin d'après-midi, des groupes de jeunes « encapuchados » (encagoulés) se sont détachés du cortège et ont affronté la police anti-émeutes au centre de Santiago-du-Chili. Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées, selon la préfecture.
Au moment où on manifestait au Chili, le président Sebastian Piñera faisait son discours à New York devant l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies. Il a qualifié la cause des manifestants de « noble, grande et belle ». Jusqu'ici, il n'a pourtant pas pris en compte réellement les revendications des jeunes.
Le gouvernement n'a accepté qu'une partie des conditions posées par les étudiants, rejetant un réaménagement du calendrier qui aurait permis aux lycéens de ne pas perdre leur année scolaire. Depuis mai 2011, les étudiants et les élèves du secondaire chiliens réclament une refonte du système éducatif. Lors de la dernière journée de mobilisation, il y a une semaine, le mouvement avait paru s'essouffler.


vendredi 9 septembre 2011

EPITAPHE POUR L’AUTRE 11 SEPTEMBRE

L’écrivain chilien Ariel Dorfman était à Santiago le 11 septembre 1973, lors du coup d’Etat contre Salvador Allende, et à New York le 11 septembre 2001.

Ce 11 septembre-là, ce fatal mardi matin, c’est le bruit menaçant des avions survolant ma maison qui m’a réveillé. Et une heure plus tard, lorsque j’ai vu des panaches de fumée s’élever du centre de la ville, j’ai compris que tout avait changé, pour moi, pour mon pays, pour toujours. C‘était le 11 septembre 1973, au Chili. Les forces armées venaient de bombarder le palais présidentiel de Santiago, lançant ainsi la première phase du coup d’Etat contre un président démocratiquement élu, Salvador Allende.


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LE PALAIS DE LA MONEDA EN FLAMMES. À 11.52 HEURES LES AVIONS HAWKER HUNTER BRITANNIQUES INITIENT SON ATTAQUE À LA MONEDA
V'ingt-huit ans après ce terrible jour de 1973, un autre mardi matin, un autre 11 septembre, ce fut au tour d’une autre ville – également mienne – d’être attaquée par les airs. La terreur qui s’abattit sur la ville n’était pas la même, mais mon cœur s’est à nouveau empli de crainte et je me suis encore dit que rien ne serait plus jamais comme avant. Depuis dix ans, je m’interroge sur cette juxtaposition de dates. Je n’arrive pas à m’enlever de la tête qu’il doit y avoir un sens à cette coïncidence. Il n’est pas exclu que mon obsession soit liée au fait d’avoir été présent dans chacun de ces pays au moment des attaques. De fait, le Chili et les États-Unis offrent deux modèles très différents de réaction à un traumatisme collectif.

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LE PALAIS DE LA MONEDA EN FLAMMES.
Si l’on considère les attaques du 11 septembre comme une épreuve, force est malheureusement de constater que les Etats-Unis ont échoué. La peur suscitée par un petit groupe de terroristes a donné lieu à une série de décisions catastrophiques, dépassant largement les dommages occasionnés par les attentats : deux guerres inutiles ; un gâchis monumental de ressources qui auraient pu servir à protéger notre planète ou à éduquer nos enfants ; des centaines de milliers de morts et de blessés ; des millions de personnes déplacées ; une désastreuse érosion des droits civils aux Etats-Unis ; le recours à la torture et aux interrogatoires donnant finalement carte blanche à d’autres régimes pour littéralement piétiner les droits de l’homme ; et, enfin, le renforcement d’un Etat sécuritaire déjà surdéveloppé et fondé sur la culture du mensonge, de l’espionnage et de l’angoisse.

Le Chili aurait pu, lui aussi, répondre à la violence par la violence. S’il existe une justification de prendre les armes contre une puissance tyrannique, le Chili d’alors remplissait tous les critères. Et pourtant, le peuple chilien et les chefs de la résistance – à quelques rares et malheureuses exceptions près – ont décidé de chasser le général Pinochet de manière non violente, en reprenant le pays qui leur avait été volé pas à pas, organisation après organisation, jusqu’à finalement battre le dictateur lors du référendum [du 5 octobre 1988] qu’il pensait gagner. Tout n’est pas parfait aujourd’hui, mais, finalement, en exposant de manière exemplaire comment une paix durable peut naître des ruines et de la souffrance silencieuse, le Chili a montré sa volonté de ne plus jamais voir d’autre 11 septembre mortel et destructeur.
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MOHANDAS KARAMCHAND GANDHI AVEC SA SECRÉTAIRE, MLLE SCHLESIN ET SON COLLÈGUE M. POLAK DEVANT SON BUREAU D'AVOCAT À JOHHANESBURG, 1905
Ce qu’il y a de magique dans la décision des Chiliens de lutter contre le mal de manière non violente, c’est qu’ils ont fait ainsi inconsciemment écho à un autre 11 septembre, celui de 1906, quand, dans l’Empire Theatre de Johannesburg, Gandhi a appelé des milliers d’Indiens à résister de manière pacifique contre un décret injuste et discriminatoire. Cent cinq ans après l’appel historique du mahatma pour imaginer une issue et sortir du piège de la haine, trente-huit ans après avoir été réveillé par le bruit d’avions me condamnant à jamais à la terreur, dix ans après avoir vu le New York de mes rêves d’enfant ravagé par les flammes, je voudrais citer les mots éternels du mahatma Gandhi en guise d’épitaphe à tous ces 11 septembre : “La violence ne l’emportera sur la violence que lorsqu’on me démontrera que les ténèbres peuvent être dissipées par les ténèbres.

NOUVELLE MOBILISATION DES ÉTUDIANTS

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« POUR UNE ÉDUCATION GRATUITE. LA RÉBELLION SE JUSTIFIE!!!  ». PHOTO EL CIUDADANO
Les étudiants avaient même annoncé cette semaine le report des marches de jeudi en signe de deuil avant de se raviser.

À Santiago, où la manifestation n'avait pas été autorisée, des incidents mineurs ont été relevés entre les étudiants et la police, qui a fait usage de lances à eau et de gaz lacrymogène pour disperser le cortège.

En parallèle aux manifestations, les syndicats étudiants s'apprêtent à rejeter formellement, jeudi ou vendredi, une nouvelle proposition gouvernementale, établie samedi avec le président Sebastian Piñera.

«La majorité des étudiants rejette l'offre des autorités car nous sommes conviés à plonger dans une piscine sans eau», a expliqué à la presse la porte-parole de la Confédération des étudiants du Chili (Confech), Camila Vallejo.

Selon les étudiants, des points primordiaux ne sont pas évoqués dans les propositions du gouvernement, accusé de vouloir ouvrir des négociations pour donner l'impression qu'il est en train de résoudre le problème.

Les étudiants demandent une aide au financement des études, dans un système éducatif à deux vitesses et très inégalitaire hérité de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), ainsi qu'une garantie constitutionnelle sur un noyau dur d'enseignement public gratuit et de qualité.

Selon eux, la mobilisation pourrait s'atténuer si le gouvernement acceptait d'accorder la gratuité de l'Université à 60% des étudiants les plus vulnérables, alors qu'il ne propose pour l'instant que des aides et crédits à 40% d'entre eux.

UN PRÉSIDENT DE PLUS EN PLUS IMPOPULAIRE

Les manifestations estudiantines pour la réforme du système d'éducation qui durent depuis trois mois ne sont pas étrangères à cette chute sans fin, explique El Mostrador : 78 % des personnes interrogées affirment être en accord avec les revendications des étudiants, 52 % approuvent la manière dont ils manifestent, et à peine 18 % approuvent la gestion du conflit par le gouvernement.

jeudi 8 septembre 2011

CHILI : 11 SEPTEMBRE 1973

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L’adversaire
C’était le 11 septembre. Détournés de leur mission ordinaire par des pilotes décidés à tout, les avions foncent vers le cœur de la grande ville, résolus à abattre les symboles d’un système politique détesté. Très vite : les explosions, les façades qui volent en éclats, les effondrements dans un fracas d’enfer, les survivants atterrés fuyant couverts de débris. Et les médias qui diffusent la tragédie en direct...
par Ignacio Ramonet
DESSIN DE PLANTU PUBLIÉ DANS 
LE MONDE DU 11 SEPTEMBRE 2003




New York, 2001 ? Non, Santiago du Chili, 11 septembre 1973. Avec la complicité des États-Unis, coup d’État du général Pinochet contre le socialiste Salvador Allende, et pilonnage du palais présidentiel par les forces aériennes. Des dizaines de morts et le début d’un régime de terreur long de quinze ans...

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SALVADOR ALLENDE AU PALAIS DE LA MONEDA LE 11 09 1973.  
PHOTO LEOPOLDO VÍCTOR VARGAS
Par-delà la légitime compassion à l’égard des innocentes victimes des attentats de New York, comment ne pas convenir que les États-Unis ne sont pas - pas plus que nul autre - un pays innocent ? N’ont-ils pas participé à des actions politiques violentes, illégales et souvent clandestines en Amérique latine, en Afrique, au Proche-Orient, en Asie... ? Dont la conséquence est une tragique cohorte de morts, de « disparus », de torturés, d’embastillés, d’exilés...

L’attitude des dirigeants et des médias occidentaux, leur surenchère proaméricaine ne doivent pas nous masquer la cruelle réalité. À travers le monde, et en particulier dans les pays du Sud, le sentiment le plus souvent exprimé par les opinions publiques à l’occasion de ces condamnables attentats a été : « Ce qui leur arrive est bien triste, mais ils ne l’ont pas volé ! »

Pour comprendre une telle réaction, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que, tout au long de la «guerre froide » (1948-1989), les États-Unis s’étaient déjà lancés dans une « croisade » contre le communisme. Qui prit parfois des allures de guerre d’extermination : des milliers de communistes liquidés en Iran, deux cent mille opposants de gauche supprimés au Guatemala, près d’un million de communistes anéantis en Indonésie... Les pages les plus atroces du Livre noir de l’impérialisme américain furent écrites au cours de ces années, marquées également par les horreurs de la guerre du Vietnam (1962-1975).

C’était déjà « le Bien contre le Mal ». Mais à l’époque, selon Washington, soutenir des terroristes n’était pas forcément immoral. Par le biais de la CIA, les Etats-Unis préconisèrent des attentats dans des lieux publics, des détournements d’avions, des sabotages et des assassinats. A Cuba contre le régime de M. Fidel Castro, au Nicaragua contre les sandinistes ou en Afghanistan contre les Soviétiques.

C’est là, en Afghanistan, avec le soutien de deux Etats très peu démocratiques, l’Arabie saoudite et le Pakistan, que Washington encouragea, dans les années 1970, la création de brigades islamistes recrutées dans le monde arabo-musulman et composées de ce que les médias appelaient les «freedom fighters », les combattants de la liberté ! C’est dans ces circonstances, on le sait, que la CIA engagea et forma le désormais célèbre Oussama Ben Laden (lire « Les liaisons douteuses du Pakistan »).

Depuis 1991, les États-Unis se sont installés dans une position d’hyperpuissance unique et ont marginalisé, de fait, les Nations unies. Ils avaient promis d’instaurer un « Nouvel ordre international » plus juste. Au nom duquel ils ont conduit la guerre contre l’Irak. Mais, en revanche, ils sont demeurés d’une scandaleuse partialité en faveur d’Israël, au détriment des droits des Palestiniens (1). De surcroît, malgré des protestations internationales, ils ont maintenu un implacable embargo contre l’Irak, qui épargne le régime et tue des milliers d’innocents. Tout cela a ulcéré les opinions du monde arabo-musulman et facilité la création d’un terreau où s’est épanoui un islamisme radicalement antiaméricain.

Comme le Dr Frankenstein, les États-Unis voient maintenant leur vieille création - Oussama Ben Laden - se dresser contre eux, avec une violence démentielle. Et s’apprêtent à le combattre en s’appuyant sur les deux États - Arabie saoudite et Pakistan - qui, depuis trente ans, ont le plus contribué à répandre à travers le monde des réseaux islamistes radicaux, au besoin à l’aide de méthodes terroristes !

Vieux briscards de la guerre froide, les hommes qui entourent le président George W. Bush ne sont sans doute pas mécontents de la tournure que prennent les choses. Peut-être considèrent-ils même qu’il s’agit d’une aubaine. Car, miraculeusement, les attentats du 11 septembre leur restituent une donnée stratégique majeure dont l’effondrement de l’Union soviétique les avait privés pendant dix ans : un adversaire. Enfin ! Sous le nom de « terrorisme », cet adversaire désigné, chacun l’aura compris, est désormais l’islamisme radical. Tous les dérapages redoutés risquent maintenant de se produire. Y compris une moderne version du maccarthysme qui prendrait pour cible les adversaires de la mondialisation. Vous avez aimé l’anticommunisme ? Vous adorerez l’anti-islamisme !

Ignacio Ramonet.
Directeur du Monde diplomatique de 1990 à 2008.

(1) Lire Alain Gresh, Israël, Palestine. Vérités sur un conflit, Fayard, Paris, 2001.

CHILI : ALLENDE SERA INHUMÉ DANS L'INTIMITÉ

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LE CERCUEIL D'ALLENDE EST EXTRAIT DU MAUSOLÉE FAMILIAL. PHOTO EFE
Allende, chef de l'Etat chilien de 1970 à 1973, devait être enterré au cours d'une cérémonie publique le 4 septembre, date marquant le 41e anniversaire de son élection à la présidence de la République. La cérémonie avait été annulée à la suite du crash, deux jours plus tôt, d'un avion militaire chilien près de l'île Robinson Crusoé, dans l'océan Pacifique.

"Par respect pour la douleur des familles des victimes, la famille Allende a décidé d'organiser l'inhumation du président Salvador Allende dans l'intimité", selon un communiqué publié mercredi et ne mentionnant pas de date précise pour les funérailles.

Il s'agira de la troisième inhumation de l'ex-président. Après le coup d'Etat, il avait été enterré anonymement dans un cimetière de Vina del Mar, à 120 km de la capitale, sur ordre du régime militaire. En 1990, sa dépouille avait été exhumée et transférée à Santiago.

dimanche 4 septembre 2011

CHILI : DEUIL NATIONAL POUR LES 21 VICTIMES D'UN CRASH D'AVION EN MER

LE GOUVERNEMENT A CONFIRMÉ LE PIRE : IL N'Y A PAS DE SURVIVANTS DANS LA TRAGÉDIE DE JUAN FERNÁNDEZ
L'accident a soulevé une forte émotion au Chili car l'appareil transportait notamment une équipe de télévision de la chaîne publique TVN conduite par le très populaire journaliste Felipe Camiroaga, 44 ans.
Le président chilien a assuré que "la meilleure technologie" était mobilisée pour retrouver 17 corps toujours manquants, mais a averti qu'on "ne peut pas garantir que cette recherche va être couronnée de succès à 100%" en raison notamment de la violence de l'impact qui a dispersé les débris de l'appareil dans un très grand périmètre.

 IL N'Y A PAS DE SURVIVANTS DANS LA TRAGÉDIE DE JUAN FERNÁNDEZ. PHOTO REUTERS
"L'impact a été d'une telle violence qu'il a dû provoquer la mort instantanée de toutes les personnes qui se trouvaient dans l'avion", a déclaré samedi le ministre le ministre chilien de la défense, Andres Allamand.

Pour le moment, seuls les corps de deux femmes et de deux hommes non identifiés ont été retrouvés.
L'avion, parti de Santiago, est tombé en mer après deux tentatives d'atterrissage sur l'île Robinson Crusoé, dans l'archipel Juan Fernandez du Pacifique sud, à environ 670 kilomètres à l'ouest du continent.

CHILI : DES NÉGOCIATIONS EN ÉDUCATION RASSEMBLENT TOUTES LES PARTIES

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PHOTO HUGO ADONIS

Le président Sebastian Piñera a mené ces discussions à huis clos, qualifiées plus tard par son ministre de l'Éducation, Felipe Bulnes, de «rencontre très positive».

M. Bulnes a ajouté qu'il fournirait, lundi, un horaire des négociations à venir à tous les individus concernés. Il a mentionné qu'il avait bon espoir d'arriver à une entente et qu'ils s'accordaient sur une multitude de points.

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PHOTO HUGO ADONIS

Des étudiants d'écoles secondaires et d'universités, qui ont paralysé les classes dans plusieurs des 25 principales universités chiliennes en plus de maintenir dans les rues quelque 200 000 étudiants du niveau secondaire, avaient fait savoir qu'ils poursuivraient leurs manifestations. Ils se sont toutefois dits satisfaits par la «nouvelle attitude d'ouverture» du gouvernement.

Un leader d'une école secondaire, Rodolfo Ribera, a soutenu que l'initiative de M. Piñera était appréciée.


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PHOTO HUGO ADONIS

Du côté universitaire, l'étudiante Camila Vallejo a affirmé que ces négociations avaient été une première occasion pour toutes les parties de présenter leur point de vue.



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PHOTO HUGO ADONIS

Les leaders universitaires analyseront la situation et donneront leur avis sur les futures négociations de M. Bulnes mardi.

«Cela démontre une grande volonté d'aller de l'avant et c'est important», a souligné Mme Vallejo.



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PHOTO HUGO ADONIS


 Les étudiants exigent de profonds changements, notamment plus de financement afin d'assurer une «éducation de qualité, gratuite et égalitaire». Selon eux, cet objectif peut être atteint en mettant fin à des décennies de privatisation dans le système d'éducation chilien, de même qu'en interdisant une prise de bénéfices par les établissements financés par l'État. Le gouvernement a fait savoir qu'il n'adoptera jamais une telle position.