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samedi 29 septembre 2018

«FÖLLAKZOID À LA ROUTE DU ROCK»


«FÖLLAKZOID À LA ROUTE DU ROCK» 
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    DIAMELA ELTIT - PRIX NATIONAL DE LITTÉRATURE 2018


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    DIAMELA ELTIT - PRIX NATIONAL DE LITTÉRATURE 2018
    Née à Santiago du Chili en 1949, Diamela Eltit a été, comme toute sa génération, marquée par le coup d’État de septembre 1973 contre Salvador Allende. Après avoir travaillé comme attachée culturelle pour le gouvernement démocratique du Chili à Mexico, elle partage aujourd’hui son temps entre New York et Santiago. Lumpérica est le premier des treize livres qu’elle a publiés à ce jour. Ses romans sont des projets radicaux. Son écriture, exploratoire et rebelle, tend à une réaffirmation politique des marges.
    DIAMELA ELTIT

    La femme de lettres chilienne de 69 ans, qui compte à son actif une
     douzaine de titres publiés, a remporté la plus haute récompense des lettres chiliennes que remet le Ministère d'Education tous les deux ans.

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    Au Chili, le Prix National de Littérature est important. Mais aussi pour le reste de l’Amérique latine : on y nomme le grand écrivain du moment, et ce, depuis le pays qui a vu à naître et grandir Pablo Neruda et Roberto Bolaño, ce n'est pas peu dire. La ministre de l'Education, Consuelo Valdés, a dévoilé la lauréate, cette année, la gagnante est Diamela Eltit.

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    Eltit est une académicienne de l'Université de New York et une femme de lettres, active dans le domaine littéraire depuis les années soixante-dix, bien qu’elle ne se fît connaître qu’avec la publication de son livre d’essai Una milla de cruces sobre el pavimento, (Une mille de croix sur le pavé) en 1980. Puis arrivèrent ses premiers romans Lumpérica (1983) et Por la patria, (Pour la patrie) (1986), s'ensuivit El cuarto mundo, (Le quatrième monde) (1988), puis El padre mío,  (Mon père à moi) (1989). Depuis les années 90, l'œuvre de Diamela Eltit s'est circonscrit au moment de redémocratisation du Chili.

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    C'est à cette époque qu'elle part au Mexique en tant qu’Attachée culturelle, où elle a achève son roman  Vaca sagrada,  (Vache sacrée) (1991). Elle collabore également activement dans la Revue Revista Crítica Cultural (Critique Culturelle) et d'autres médias de presse, et se consacre à l'écriture, comme essayiste. Pendant son séjour au Mexique elle élabore, avec la photographe Paz Errázuriz, un livre documentaire sur amour et folie,  El infarto del alma, (L’infarctus de l'âme) (1994). La même année, elle reçoit une attention spéciale de la critique pour son roman Los vigilantes, (Les surveillants), qui fut récompensé par le Prix José Nuez Martin en 1995. En 1998, après quatre ans sans publication, elle présente Los trabajadores de la muerte, (Les travailleurs de la mort), une narration inspirée de la tragédie grecque.

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    En 2002 Etlit présente son dernier roman, Mano de obra, (Main-d'œuvre), où, d'après les mots de Raquel Olea -enseignante, chercheuse et critique chilienne-, elle présente « une métaphore exemplaire de la phagocytisation  du sujet public et du discours social dans la société chilienne actuelle ».

    Aujourd'hui, le Prix National de Littérature en main, Diamela Eltit devient la cinquième femme primée depuis sa création en 1942. L'ont précédée Isabelle Allende en 2010; Marcela Paz en 1982, Marta Brunet en 1961 et Gabriela Mistral en 1951, qui avait reçu le Prix Nobel de littérature en 1945. 

    Le jury fut composé du recteur de l'Université du Chili Ennio Vivaldi, du recteur de l'Université Métropolitaine de Sciences de l'Education (UMCE) Jaime Espinoza, de la professeur titulaire de la Faculté de Philosophie et Humanités de l'Université du Chili Marie Eugenia Góngora et du poète Manuel Silva Acevedo, lauréat du Prix National de Littérature 2016.  
    DIAMELA ELTIT

    Eltit recevra une mensualité de 940.000 pesos chiliens (environ 1.420 dollars) et près de 20 millions de pesos chiliens (environ 30.000 dollars), pour le Prix qui est remis pour la première fois par le Ministère des Cultures, des Arts et du Patrimoine.


    TRENTIÈME ANNIVERSAIRE DU RÉFÉRENDUM CHILIEN DE 1988


    30ÈME ANNIVERSAIRE DU
    RÉFÉRENDUM CHILIEN DE 1988
    1988 - 5 octobre - 2018
    Le 5 octobre 1988 un référendum chasse Pinochet du pouvoir et consacre la levée des interdictions d’entrée sur le territoire chilien des exilés.


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      PHOTO PEDRO UGARTE
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      LA COMPAGNIE DES AUTEURS PAR MATTHIEU GARRIGOU-LAGRANGE
       -RADIO FRANCE CULTURE-
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          LA COMPAGNIE DES AUTEURS PAR MATTHIEU GARRIGOU-LAGRANGE
           -RADIO FRANCE CULTURE-
          «GABRIEL GARCIA MARQUEZ (3/4) : L'UNIVERS DE GARCIA MARQUEZ»
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              LA COMPAGNIE DES AUTEURS PAR MATTHIEU GARRIGOU-LAGRANGE
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              «  GABRIEL GARCIA MARQUEZ (2/4) : UNE ESPÈCE DE NAUSÉE »
              DIFFUSÉ LE 25/09/2018
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                   PHOTO GETTY
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                  DIFFUSÉ LE 24/09/2018
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                      « LLEGÓ VOLANDO  »
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                      vendredi 28 septembre 2018

                      60 000 VESTIGES DE LA CIVILISATION MAYA DÉCOUVERTS AU GUATEMALA


                      «60 000 VESTIGES DE LA CIVILISATION MAYA DÉCOUVERTS AU GUATEMALA» 
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                        PLUS DE 60 000 VESTIGES DE LA CIVILISATION MAYA DÉCOUVERTS AU GUATEMALA


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                        TRAITEMENT DES DONNÉES LIDAR. À GAUCHE, L’IMAGE BRUTE DU
                        SITE DE DOS TORRES. AU CENTRE, LA MÊME PRISE DE VUE APRÈS
                        UN TRAITEMENT QUI FAIT RESSORTIR LES STRUCTURES ANTHROPIQUES.
                        À DROITE, LA RESTITUTION ARCHÉOLOGIQUE DU SITE APRÈS QUE LES
                        CHERCHEURS ONT IDENTIFIÉ CHAQUE STRUCTURE UNE PAR UNE.
                        PHOTO LUKE AULD-THOMAS ET MARCELLO CANUTO/PACUNAM. 
                        La complexité du monde maya apparaît au grand jour dans l’analyse au laser de plus de 2 000 km2 de forêt.
                        Les initiés l’appellent le mayaniste. Ce terme désigne un spécialiste de la civilisation maya, qui a fleuri entre 1000 avant J.-C. et 1500. L’archéologue mayaniste des Basses Terres opère sur un territoire de 95 000 km2 à cheval sur le Mexique, le Guatemala et Bélize, dans la touffeur, la moiteur, la chaleur d’une jungle tropicale.



                        «60 000 VESTIGES DE LA CIVILISATION MAYA DÉCOUVERTS AU GUATEMALA» 
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                          La végétation a depuis longtemps repris ses droits sur ce que les humains ont bâti puis abandonné et, bien souvent, les vestiges sont cachés, engloutis par le sol et les plantes. « On peut se trouver sur une ancienne chaussée sans la voir », explique Philippe Nondédéo, chercheur au laboratoire Archéologie des Amériques (CNRS/Paris-I-Panthéon Sorbonne). Pourtant, une multitude de structures qui, jusqu’à présent, étaient demeurées invisibles, viennent d’apparaître subitement dans une étude publiée vendredi 28 septembre par Science, comme si le dieu des mayanistes avait lancé un tonitruant « Que la lumière soit ! ».

                          Et le laser fut. Ou plus exactement un lidar, sorte de radar embarqué dans un aéronef, qui remplace les ondes radio par des impulsions laser. Lorsque les données sont dépouillées, la végétation envahissante est effacée par un coup de baguette technologique et tous les détails topographiques sous-jacents, naturels ou artificiels, surgissent.

                          Densité importante

                          L’étude internationale, que cosigne Philippe Nondédéo, détaille les résultats d’une campagne lidar sans précédent, menée sur douze secteurs du Guatemala et financée par la fondation Pacunam (Patrimoine culturel et naturel maya), une ONG guatémaltèque. Le lidar est passé au-dessus de 2 144 kilomètres carrés de forêt, a lancé 33,5 milliards de coups de sonde au laser et enregistré le total éberluant de 61 480 structures humaines anciennes.

                          « Il est étonnant de voir à quel point le territoire maya est occupé, résume Philippe Nondédéo. Dans pratiquement toutes les zones, il y a des gens. » Les chercheurs ont évalué que 150 000 à 240 000 personnes vivaient jadis dans ces douze secteurs. Soit une densité importante de population, comprise entre 80 et 120 habitants au kilomètre carré – à titre de comparaison, le chiffre actuel pour la France métropolitaine est de 118 hab/km2.

                          En extrapolant cette donnée à l’ensemble des Basses Terres, cela donne une population comprise entre 7 et 11 millions de Mayas à la fin de l’époque classique (entre 600 et 900 de notre ère). Philippe Nondédéo convient que cela lui semble « énorme » et il incite à une certaine prudence en la matière, expliquant qu’« il n’y a pas assez d’informations venant du terrain pour confirmer ce résultat, qui doit être considéré comme une estimation. On passe notre temps à réviser les chiffres : il y a quelques années on estimait à 50 000 personnes la population du grand site de Tikal. On est revenu à une estimation plus mesurée comprise entre 15 000 et 18 000 habitants.»

                          Agriculture intensive

                          Pour le chercheur français, l’autre grand enseignement de l’étude concerne l’agriculture maya. Le schéma classique mettait en scène des centres urbains densément peuplés et des zones rurales qui l’étaient nettement moins, où se pratiquait une agriculture extensive. « Mais cette hypothèse n’est plus tenable, explique Philippe Nondédéo, car on a eu la surprise de voir qu’il y avait des habitants partout, que ces zones rurales étaient elles-mêmes aussi densément peuplées que les centres. Il n’y avait donc pas de place pour ces grandes cultures. Le lidar nous a montré des aménagements en terrasses sur des terrains légèrement pentus ainsi que de nombreux canaux en zones inondables qui servaient au drainage et à l’irrigation. »

                          Même si c’est aujourd’hui invisible à l’œil nu, le paysage a donc, à l’époque maya, été profondément remanié pour pratiquer une agriculture intensive à productivité élevée. Rien n’indique cependant une surexploitation des ressources : « Les résultats confirment une gestion savante et durable du milieu. Tout nous indique qu’il n’y a pas surexploitation. Les causes de l’effondrement des Mayas sont à chercher ailleurs… »

                          Il va falloir de nombreuses années pour réaliser ce que Philippe Nondédéo nomme « l’analyse spatiale, afin de comprendre comment le territoire s’organise, comment sont répartis les vestiges les uns par rapport aux autres, comment les zones agricoles sont reliées aux zones résidentielles et les centres de pouvoir aux périphéries. Les voies de communication nous indiquent et matérialisent dans une certaine mesure l’organisation politique maya. »


                          Les données lidar ne révèlent pas que le passé lointain de la région. Elles racontent aussi des faits récents, voire très actuels, l’histoire du pillage moderne. De nombreuses tranchées creusées dans les structures apparaissent sur les images. « C’est un grand fléau dans la région, explique Philippe Nondédéo. On éventre chaque édifice pour chercher une tombe, des dépôts d’objets. Les pilleurs connaissent très bien les sites, sans doute mieux que les archéologues ! » Il y a aussi des mayanistes un peu sauvages…

                          mardi 25 septembre 2018

                          TONADAS DE MANUEL RODRÍGUEZ

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                          « TONADAS DE MANUEL RODRÍGUEZ  »
                          PAROLES PABLO NERUDA, MUSIQUE VICENTE BIANCHI
                          INTERPRÈTES SILVIA INFANTAS ET LOS BAQUEANOS

                          MUSIQUE. DÉCÈS DU MAESTRO CHILIEN VICENTE BIANCHI


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                           DÉCÈS DU MAESTRO CHILIEN VICENTE BIANCHI 

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                          « CANTO A BERNARDO O´HIGGINS »
                          PAROLES PABLO NERUDA, MUSIQUE VICENTE BIANCHI
                          INTERPRÈTES SILVIA INFANTAS ET LOS BAQUEANOS
                          Ce lundi 24 septembre le pianiste et compositeur Vicente Bianchi, considéré l'un des maîtres de la musique chilienne, est décédé.
                          Vicente Bianchi Alarcón, le célèbre compositeur et chef d'orchestre chilien, est mort à 98 ans. Vicente Bianchi né à Ñuñoa, commune de la Région Métropolitaine de Santiago, le 27 janvier 1920, fut un compositeur remarquable, pianiste et chef d'orchestre et de chœurs. Il a obtenu le Prix National d'Arts Musicaux du Chili en 2016. 

                          Son œuvre compte des arrangements musicaux de poèmes de Pablo Neruda, des messes et évènements liturgiques, comme la « Messe à la chilienne », composée en 1964, ou « Te Deum » (1970-2000), des arrangements orchestraux, comme « Musique pour l'histoire du Chili » et « Chant à Bernardo O’Higgins », ainsi que des arrangements pour des films. 

                          Le gouvernement chilien décrète un jour de deuil national suite au décès du maestro. 

                          jeudi 20 septembre 2018

                          AU MEXIQUE, L'ÉTAT DE JALISCO CROULE SOUS LES CORPS DE VICTIMES DES CARTELS


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                          PRÈS DE 300 CORPS AVAIENT ÉTÉ PLACÉS DANS UN CAMION
                          FRIGORIFIQUE, QUI A ÉTÉ GARÉ DANS UN TERRAIN VAGUE
                          D'UN QUARTIER PAUVRE DE LA VILLE.
                          PHOTO ULISES RUIZ 
                          Faute de place dans la morgue de la deuxième ville du pays, les corps de 273 personnes non identifiées étaient entreposés dans un camion frigorifique, déménageant au fil des plaintes des habitants sur l'odeur.
                          Le camion frigorifique a dû changer plusieurs fois d'emplacements dans les environs de Guadalajara, deuxième ville du Mexique, au gré des récriminations du voisinage. Ces derniers se plaignent de l'odeur pestilentielle qui s'en dégage et des mouches qui pullulent à proximité de sa remorque. À l'intérieur se trouvaient les restes de 273 corps humains. Ces cadavres appartiennent à des victimes de meurtres qui, faute d'avoir été identifiés, n'ont pas été restitués à leur famille. Or la loi mexicaine interdit leur incinération. Faute de place dans les morgues, les autorités de Jalisco, État gangrené par la violence des cartels, n'ont donc trouvé d'autres solutions que de les entreposer dans une remorque. L'association de famille de disparus à Jalisco, Por amor a ellos, dénonce un traitement «dégradant».
                          « Il y a beaucoup d'enfants dans le quartier… Cela pourrait nous rendre tous malades.»
                          Un habitant interviewé par la BBC

                          Deux semaines durant, le camion est resté stationné sans autorisation dans un entrepôt de La Duraznera, une banlieue défavorisée au sud de Guadalajara. Des riverains, incommodés par l'odeur, ont fini par alerter jeudi dernier la municipalité. Le lendemain, la remorque était laissée vraisemblablement à l'abandon dans un terrain vague. Elle n'y restera que le temps d'un week-end. Car, à leur tour, des voisins se sont inquiétés d'éventuels risques sanitaires. «Il y a beaucoup d'enfants dans le quartier… Cela pourrait nous rendre tous malades», craignait ainsi un habitant interrogé par la BBC. Le camion a aujourd'hui été rapatrié dans un entrepôt appartenant au parquet de Jalisco. Seulement, l'affaire a depuis pris une ampleur nationale avec la diffusion d'images des corps empilés dans des sacs noirs à l'intérieur du camion.


                          Bouc émissaire

                          « Il est clair que de graves omissions doivent être sanctionnées. Ceux qui étaient en charge de la procédure de transfert ont modifié le protocole sans en avertir leurs supérieurs », a fini par reconnaître mercredi le gouverneur de l'État, Aristóteles Sandoval, après avoir ordonné l'ouverture d'une enquête. Le scandale a coûté leur poste à deux fonctionnaires. Loin de reconnaître une faute, le médecin légiste en chef, Luis Octavio Cotero, assure être un bouc émissaire. «C'est une mauvaise gestion politique», explique-t-il à Reuters. Il a au passage révélé l'existence d'un second camion. Celui-ci contenait une cinquantaine de corps. Le gouverneur s'est engagé à trouver une solution adéquate pour conserver les corps avant la mi-octobre. Un site, actuellement en construction, devrait permettre d'enterrer 800 personnes.

                          Le service médico-légal de Jalisco peut actuellement accueillir jusqu'à 144 corps dans sa morgue. Or le Mexique doit faire face à une recrudescence de la violence depuis que l'armée a été déployée contre les cartels en 2006. Au cours des douze dernières années, le pays a enregistré plus de 200.000 morts violentes. Sur la seule année 2017, les autorités en ont comptabilisé 28.700, un record. L'État de Jalisco, berceau d'un des plus puissants cartels du Mexique, est lui-même particulièrement exposé notamment depuis mars 2017, en raison d'une scission au sein du cartel Jalisco Nueva Generacion. Dans cet État, l'année 2018 promet déjà de battre le triste record de 2017. Selon un décompte réalisé par le quotidien Reforma , 1533 personnes ont été assassinées depuis le début de l'année, soit 19 victimes de moins que sur toute l'année précédente.

                          PREMIÈRE À LA HAVANE DE « LA JEUNE FILLE ET LA MORT », D’ARIEL DORFMAN


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                          SCÈNE DE LA JEUNE FILLE ET LA MORT
                          PHOTO HABANARADIO.CU

                          « La jeune fille et la mort », de l'écrivain Ariel Dorfman, l'un des textes les plus remarquables de la dramaturgie chilienne contemporaine, interprété dans le monde entier avec un énorme succès, est enfin arrivé sur les tréteaux de La Havane. 
                          TONY ARROYO EST HEUREUX ET 
                          SATISFAIT D'AVOIR MIS EN SCÈNE DE 
                          LA JEUNE FILLE ET LA MORT , 
                          « UN EXCELLENT TEXTE ».
                          PHOTO HABANARADIO.CU
                          La pièce a été créée pour la première fois à Cuba au théâtre El Sotano, dans le quartier havanais du Vedado, mis en scène par le groupe La Bernarda, créé et réalisé par l’acteur de cinéma, radio, théâtre et télévision Antonio (Tony) Arroyo il y a trois ans.

                          Écrite en 1990, « La jeune fille et la mort » est une pièce d'une dramaturgie superbe, qui se distingue par une action puissante, d'excellents dialogues et des caractérisations psychologiques très bien définies des personnages.

                           « LA JEUNE FILLE ET LA MORT » À CUBA
                          Elle raconte l'histoire de Paulina Salas, une femme  qui, 15 ans plus tôt, pendant la dictature militaire au Chili, a été torturée et violée. Plus tard, elle se mariera et un jour, son mari Gerardo, qui a des problèmes avec sa voiture, est raccompagné à la maison par un homme inconnu, le Dr Roberto Miranda.

                          Paulina croit reconnaître la voix de son tortionnaire brutal ; elle le kidnappe pour le juger et lui faire avouer ses crimes.

                          Pauline se souvient que son bourreau écoutait le Quatuor à cordes No 14 en ré mineur connu sous le nom de La jeune fille et la mort, de Franz Schubert, durant les viols et les abus.

                          À l'entrée du Sotano, l'un des principaux théâtres de La Havane, nous avons eu un bref entretien avec Arroyo, responsable de la mise en scène, de la lumière et de la direction générale.

                          - Comment avez-vous obtenu cette pièce ?

                           « LA JEUNE FILLE ET LA MORT » À CUBA
                          C’est Saul Seijo, un acteur de mon groupe qui me l'a remise et j'ai été stupéfait par sa lecture. Je me suis dit qu’elle était extraordinaire, et que je me devais de la monter. Pour nous, elle réunissait toutes les conditions : peu de personnages, un décor minimal, et surtout une œuvre très forte.

                          - Dorfman ?

                          Je l'ai contacté en mars de cette année par courriel, et je lui ai expliqué qu'à Cuba nous ne pouvons pas payer pour cette œuvre. Et lui, qui est une personne charmante, un amoureux de Cuba, m'a cédé les droits de représentation, en exclusivité.

                          Dans une lettre à Arroyo, que le réalisateur lit au début de la représentation, Dorfman a écrit : « Le premier montage de la pièce à Cuba revêt une importance particulière pour nous (...) aussi bien en raison de notre affection pour le peuple cubain et de notre admiration pour sa trajectoire culturelle et révolutionnaire que parce que c'est une manière de remercier ce peuple et ses acteurs pour la solidarité sur la voie pacifique vers le socialisme du président Salvador Allende et les dures années de répression de la dictature, qui ont suivi la défaite de notre projet. »

                          La jeune fille et la mort n'a que trois personnages dans une situation limite. La proposition théâtrale cubaine compte sur les interprétations de Lianet Alarcon dans le rôle de Paulina Salas ; Saul Seijo dans le rôle du mari Gerardo Escobar, et le tortionnaire, le docteur Roberto Miranda, est interprété par Roberto Leyva/Omar Duran.

                          Il s’agit d’une pièce longue, de deux heures... « Le public reste sans bouger, et j'ai appris depuis de de nombreuses années que lorsque les spectateurs commencent à bouger sur leur siège, c’est que quelque chose ne va pas, et ici personne ne bouge et cela me rassure et me rend heureux. »

                          - Le rôle de la bande-son ?

                           « LA JEUNE FILLE ET LA MORT » À CUBA
                          C'est un autre personnage. Un soutien fondamental pour les tensions, pour souligner le mouvement d’acteurs.

                          Nous avons bien sûr utilisé le Quatuor de Schubert, comme leitmotiv, mais aussi d'autres sons pour recréer la douleur que ressent cette femme, et ce sentiment d'oppression et d'intensité narrative générale.

                          - Un changement de cap ?

                          L'expérience a été vitale pour mon travail, parce que j'aime la comédie, mais j'avais besoin d'un tournant, de prouver que dans un autre domaine les choses pouvaient marcher. Ma mise en scène précédente était Infames, qui est une comédie que j'ai écrite, à l’humour noir, avec d'importantes doses d'absurdité. Elle a été créée au théâtre Bertold Brecht et puis ici au théâtre El Sotano pendant huit semaines.

                          « La jeune fille et la mort » est, sans aucun doute, l'un des succès du théâtre contemporain. Elle a été jouée dans plus d'une centaine de pays, et par exemple à Broadway, New York, dès 1992, sous la direction de Mike Nichols avec l'interprétation de comédiens comme Glenn Close (Paulina), Richard Dreyfuss (Gerardo) et Gene Hackman (Roberto).

                          Elle a été portée à l’écran en 1994 par Roman Polanski avec Sigourney Weaver (Paulina), Ben Kingsley (Roberto) et Stuart Wilson (Gerardo).

                          Merci donc à Ariel Dorfman, à Tony Arroyo et au groupe La Bernarda pour ce cadeau de la première à Cuba de la Jeune fille et la mort, cette histoire d’un grand contenu et de réflexion racontée de la manière la plus directe et la plus condensée, dans laquelle même Schubert devient asphyxiant. Un chef-d'œuvre absolu.

                          lundi 17 septembre 2018

                          TROIS ÉTRANGES POISSONS FANTOMATIQUES DÉCOUVERTS DANS LES PROFONDEURS AU LARGE DU CHILI

                          Durant une mission d'exploration dans l'une des zones les plus profondes sur Terre, une équipe de chercheurs a pu filmer ce qui semble être trois nouvelles espèces de la famille des "poissons-limaces", des créatures à l'aspect étonnamment fantomatique. 
                          On entend souvent parler de la fosse des Mariannes, cet étonnant laboratoire du vivant au nord-ouest du Pacifique. Considérée comme la fosse marine la plus profonde connue à ce jour, elle est suivie en 10ème place par la fosse d'Atacama, ou fosse du Pérou-Chili, avec une profondeur de 8.065 mètres. C'est dans celle-ci qu'une mission d'expédition a eu l'opportunité de filmer ce qui pourrait bien correspondre à trois nouvelles espèces de l'étrange famille des "poissons-limaces".

                          Une mission dans les profondeurs du globe 

                          Rassemblant 40 scientifiques de 17 nationalités différentes, l'expédition a pour mission d'explorer la zone hadale. Considérée comme l'une des dernières grandes frontières de la biologie marine, elle se situe sous le niveau de la zone abyssale (de 2 à 6 km de profondeur), descendant jusqu'à plus de 11 kilomètres de profondeur. Elle compte pas moins de 33 fosses, dont celle qui nous intéresse aujourd'hui : la fosse d'Atacama.

                          Afin d'en apprendre plus sur son écologie, des chercheurs de l'université de Newcastle ont développé au cours des cinq dernières années plusieurs outils technologiques adaptés à ces environnements extrêmes et méconnus. Durant sa dernière mission d'exploration, l'équipe a ainsi pu capturer plus de 100 heures de vidéo et près de 11.500 photographies, faisant la lumière sur ces mondes obscurs.

                          Trois nouvelles espèces de poissons

                          La découverte de trois nouvelles espèces de poissons entre 6.500 et 7.500 mètres a particulièrement marqué l'équipe. Ceux-ci appartiendraient à la famille des Liparidae ou "poissons-limaces". Un patronyme aisément justifié par le corps allongé et visqueux de ces spécimens, dépourvus d'écailles et dotés de minuscules nageoires sous une tête arrondie.

                          Pour l'instant, les trois espèces ont été temporairement nommées "poissons-limaces d'Atacama rose, bleu et violet". Sur une vidéo capturée par l'équipe, on aperçoit distinctement ces individus à l'apparence fantomatique interagir avec l'appât placé par les chercheurs sur le bras de leur submersible, aux côtés d'une foule d'autres créatures. Une image IRM de l'un de ces poissons révèle d'ailleurs une architecture squelettique complexe et délicate.

                          "Leur structure gélatineuse leur permet de s'adapter parfaitement à la vie sous des pressions extrêmes. De fait, les structures les plus dures de leur corps sont les os de leur oreille interne, qui leur donne un sens de l'équilibre, et leurs dents. Sans la pression extrême et le froid qui maintiennent leur corps en l'état, ils sont extrêmement fragiles et fondent rapidement lorsqu'ils se trouvent à la surface", explique le Dr Thomas Linley, membre de l'expédition.

                          Des crustacés acrobates

                          Parmi les autres découvertes de l'équipe : de surprenants isopodes aux talents d'acrobates. Appartenant à la famille des Munnopsides, ces crustacés rares sont dotés d'un petit corps monté sur de longues pattes. Ils sont capables de nager à reculons et la tête à l'envers grâce à un ensemble de rames sur leur "ventre", avant de déployer leurs pattes pour se poser sur le fond marin.

                          "Nous ignorons à quelle espèce de Munnopsides ils appartiennent, mais il est incroyable d'avoir pu les capturer dans leur habitat naturel – en particulier pour ce qui est de ce salto qu'ils effectuent au moment de passer de la nage à la marche", s'enthousiasme Linley. Sous les abysses existe un monde qui semble avoir encore beaucoup de secrets et de surprises à livrer.

                          Le 17 septembre 2018 à 19:00 • Emmanuel Perrin

                          dimanche 16 septembre 2018

                          PÉDOPHILIE DANS L'ÉGLISE: LE VATICAN PRIVE UN PRÊTRE CHILIEN DE SON SACERDOCE


                          [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

                          L'ANCIEN PRÊTRE CRISTIAN PRECHT BAÑADOS
                          Cristian Precht, prêtre chilien, est accusé d'avoir dissimulé des faits de pédophilie. Le Vatican a privé de son sacerdoce le prêtre chilien Cristian Precht, soupçonné d'avoir dissimulé des faits de pédophilie, et déjà sanctionné en 2012 pour conduite abusive envers des mineurs, a annoncé ce samedi l'archevêché de Santiago.
                          L'ANCIEN PRÊTRE CRISTIAN PRECHT
                          Le pape François a pris un décret pour priver « de l'état clérical »  (...) et démettre « de toutes les obligations liées à l'ordination sacrée » le révérend Cristian Precht Bañados, a indiqué l'archevêché dans une note.

                          LE TYRAN SANGLANT AUGUSTO PINOCHET 
                          Cristian Precht est considéré au Chili comme une  figure emblématique de la défense des droits de l'Homme pendant la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990) qui a fait plus de 3 200 morts.

                          En 2012, l'Église catholique chilienne l'avait privé de son sacerdoce pendant cinq ans, après que la congrégation vaticane de la Doctrine de la foi eut vérifié et ratifié une enquête faisant état "d'informations vraisemblables de conduites abusives à l'égard de majeurs et de mineurs".

                          119 enquêtes ouvertes au Chili

                          Récemment, le prêtre avait été accusé par des victimes d'avoir dissimulé des faits d'abus sexuels commis par des religieux au cours des dernières décennies, dans des collèges de la congrégation mariste.     

                          L'Église catholique chilienne est en pleine tourmente depuis la visite du pape en début d'année et la multiplication des enquêtes par la justice - au nombre de 119 - pour agressions sexuelles présumées commises par des membres de l'Église sur des mineurs et des adultes depuis les années 1960. 

                          Au cours d'un voyage au Chili en janvier, le pape François avait d'abord défendu avec force l'évêque chilien Juan Barros, soupçonné d'avoir tu les crimes d'un vieux prêtre pédophile. Il avait ensuite changé d'avis et accepté la démission de plusieurs évêques dans le cadre de ce scandale.