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jeudi 29 août 2013

« HIJOS DEL EXILIO / ENFANTS DE L'EXIL » UNE EXPOSITION ET UN LIVRE D'ÉRIC FACON

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PHOTO ÉRIC FACON

La série « Hijos del exilio » propose vingt-trois portraits de filles et fils d’exilés politiques chiliens et deux paysages urbains de Paris et Santiago du Chili. Elle a intégré les collections permanentes du Musée de l’Histoire de l’Immigration en 2008.

Les éditions Créaphis publient les photographies et les entretiens en septembre 2013 dans sa collection « format passeport ».

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PHOTO ÉRIC FACON


La Galerie du bar Floréal présente l’exposition du 10 au 20 septembre 2013 et organise une rencontre-débat et une signature avec les auteurs le vendredi 20 septembre 2013.

Finissage, signature du livre et rencontre le vendredi 20 septembre 2013 à 19h.

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PHOTO ÉRIC FACON

Débat : Les enfants de l’exil, quelle visibilité ?

Intervenants : Eric Facon, photographe ; Diego Olivares, journaliste ; des filles et fils d’exilés politiques chiliens. Au moment d’initier ce projet photographique s’est posée la question de comment rendre en image ce qui avait rapport avec la mémoire, l’histoire, et l’espace. Il fallait à la fois montrer ces personnes et évoquer le fait qu’elles se trouvaient à la fois ici et là-bas. Par delà la question du politique, on parlera de l’importance de rendre visible, ici par la photographie, cette génération de personnes ayant en commun un héritage mêlant leur histoire personnelle et celle de deux pays.

L’EXIL CHILIEN EN FRANCE


14h. Ouverture de l’événement

Par Messieurs Jorge Edwards, ambassadeur du Chili, Roberto Romero, vice-président du Conseil régional ile-de-France et Jacques Toubon, président du Conseild’orientation du Musée de l’histoire de l’immigration.

14h30. Première table ronde : L’installation des exilés chiliens en France

L’arrivée des exilés chiliens a marqué l’opinion française par son ampleur démographique et son retentissement politique et culturel. Avec 10 000 à 15 000 personnes en France, ils représentent alors la plus importante communauté latino-américaine de France. Derrière les figures emblématiques des intellectuels, des artistes et des leaders politiques et syndicaux, les profils des migrants chiliens s’avèrent moins homogènes. Leur installation et trajectoire dans la société française traversent pour certains des années douloureuses et connaissent des déconvenues.

Programme :
- L’accueil des exilés latino-américains en europe : la place de la France - Raul Morales la Mura, sociologue, Université de Lorraine
- Réalités sociologiques et politiques des exilés chiliens en France : une histoire contrastée - Nicolas Prognon, chercheur associé au groupe de recherche en histoire immédiate du Framespa-UTM
- Venceremos, Pinocho y las empanadas... « grandir en exil à l’ombre du retour » - Fanny Jedlicki, enseignante- chercheure en sociologie, Université du Havre

16h. Deuxième table ronde :  L’accueil des exilés chiliens par la société française

Suite au traumatisme du 11 septembre 1973, la société française accueille ces exilés chiliens qui pour une grande majorité vont recevoir des autorités françaises un statut de réfugiés rapidement. De nombreux comités se forment pour faciliter l’installation des militants et de leurs familles, entraînant un formidable mouvement de sympathie des milieux associatifs, artistiques, intellectuels, politiques etc.

Programme :

- Pourquoi revenir sur l’histoire des exilés chiliens et de leur accueil en France ? L’exposition exiliados en Isère - Olivier Cogne, directeur du Musée de la résistance et de la déportation de l’isère
- L'Ofpra et le traitement des demandes d’asile des Chiliens en France - Aline Angoustures, chef de la mission histoire et exploitation des archives de l’Ofpra 
- L’accueil en France des exilés en provenance du Chili (1943-1976). Le rôle des associations dans la mise en place d’un progrès déterminant dans l’accueil des réfugiés politiques - Marie-Christine Volovitch-Tavares, vice-présidente du Centre d’études et de recherches sur les migrations ibériques
- Les relations entre intellectuels chiliens et français - Yvon le Bot, EHESS (sous réserve)

Vendredi 13 septembre

19h. Troisième table ronde :  La littérature chilienne hors les murs
Prolongeant le travail de publication réalisé sous l’Unité populaire, les exilés Chiliens ont livré en France une “véritable guérilla de l’esprit” en publiant plus de 1700 ouvrages, parmi lesquels un nombre considérable de récits, témoignages et revues littéraires.
Dans l’histoire du XXème siècle, peu de communautés d’exilés auront accordé à la littérature une place aussi essentielle. L’exil chilien peut être comparé sur ce plan à l’exil russe des années 30 ou bien à l’exil des Républicains espagnols. Cette activité méconnue, foisonnante, éparpillée de la diaspora chilienne constitue l’un des moments les plus riches de cette longue histoire qui lie la France et la littérature chilienne.

Programme :

- Littérature et exil dans l’oeuvre de Bolaño - Adélaïde de Chatellus, Maître de conférences, université Paris IV-Sorbonne
- Paris et la littérature chilienne - Jorge Edwards, Ambassadeur du Chili en France
- Le thème de l’exil à travers quelques oeuvres - Catherine Pelage, Maître de conférences, Université d’Orléans
- La poésie chilienne écrite en exil (1973-1990) - Benoît Santini, Maître de conférences, Université du littoral-Côte d’Opale

Télécharger la programmation complète autour de la célébration de ces 40 ans avec le Bar floréal (semaine du 11 septembre) et le cinéma La Clef (17 septembre)


Jeudi 12 septembre :
Musée de l'histoire ce l'immigration
Auditorium Philippe Dewitte - Entrée libre

Vendredi 13 septembre :
Maison de l’Amérique latine
217 Boulevard Saint-Germain - 75007 Paris
01 49 54 75 00 - contact@mal217.org

mercredi 28 août 2013

FRANCE CULTURE A 50 ANS ! / LE CHILI DE 1973 À 2013


L’Amérique latine des années 1960 est bercée par les combats guérilleros de Camillo Torres, d’Octavio Paz, de Che Guevara et nombreux pensent que les conquêtes d’un pouvoir populaire ne peuvent passer que par le chemin des armes. Le socialiste Salvador Allende prouve que la voie démocratique existe. Le leader de l’Unité populaire, au terme d’un long parcours politique, arrive à la présidence du Chili en 1970.Résolument légaliste, Allende met en œuvre un programme politique et économique qui reste aujourd’hui révolutionnaire. L’espoir qui traverse le Chili se répercute au-delà des frontières. Le monde entier s’intéresse à la révolution d’Allende. Ceux qui souhaitent s’en inspirer. Ceux qui veulent l’éradiquer. Erika, Delfina, Pedro et nos autres témoins partagent la ferveur de souvenirs qui n’ont pas pris une ride.


Le 11 septembre 1973, le bombardement du palais présidentiel La Moneda, à Santiago du Chili, met un terme à l’expérience socialiste de l’Unité populaire. Le président élu Salvador Allende meurt les armes à la main. Une junte militaire, bientôt dirigée par Augusto Pinochet, impose une main de fer et son lot de violations des droits de l’homme : assassinats politiques, tortures, disparitions forcées. Malgré le climat de terreur et le coup porté au moral des militants, les braises de la résistance ne se sont jamais éteintes comme le prouve l’épisode de la guérilla de Neltume dont Pedro Cardyn, un des rares survivants, nous raconte l’épopée.


Le coup d’état du 11 septembre 1973 et la junte militaire d’Augusto Pinochet ont longtemps bâillonné les luttes sociales au Chili. Sans contre-pouvoir politique, le Chili est devenu un laboratoire de l’ultra-libéralisme. Un système économique qui n’a pas été remiseen cause par les gouvernements civils qui se sont succédés après la défaite de Pinochet au référendum de 1988. La détention de l’ex-dictateur à Londres en 1998, pendant quelques mois, a réveillé les consciences. Depuis quelques années des mouvements sociaux bousculent le Chili : étudiants, défenseurs de l’environnement, peuples indigènes et autres mouvements citoyens. Pour tous, Allende reste un exemple. 40 ans plus tard, les luttes sociales s’unissent face à un modèle globalisant qui s’est imposé en Amérique Latine, mais également en Europe.

jeudi 12 septembre Chili 1973, l’autre 11 septembre : « Canto Libre » par Luis Briceno / Réalisation : Jean-Philippe Navarre

En confrontant un vieil électrophone portable, une incroyable collection de 33 tours, et les auteurs de ces disques, nous retracerons l’histoire du mouvement culturel qui se développe au Chili en 1970 en parallèle à l’accès au pouvoir de l’Unité Populaire de Salvador Allende. Au-delà de la chanson contestataire, nous découvrirons la puissance de liberté et d’expérimentation d’un mouvement qui marqua l’Amérique latine et les liens de ses artistes avec la France, avant et après le coup d’état du 11 septembre 1973. Avec les témoignages d’Angel Parra, chanteur, compositeur, fils de Violeta Parra, Patricio Castillo, instrumentiste, chanteur, compositeur qui  collabora avec Victor Jara, Isabel Parra, Quilapayun, Amerindios, Los Jaivas…, Eduardo Parra, poète, instrumentiste et clavier de Los Jaivas

mardi 27 août 2013

LE SECRET DÉVOILÉ DE LA POULE AUX OEUFS BLEUS

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PHOTO LLUSTRATION « SELECCIÓN Y MANEJO DE LA GALLINA MAPUCHE PRODUCTORA DE HUEVOS AZULES » 


Pourquoi s'est-il consacré à ce sujet ? De nombreuses espèces d'oiseaux - canards, coucous - pondent des oeufs bleus. Etudier ce mécanisme chez la poule pourrait expliquer l'origine de ce phénomène, espérait le chercheur. « On pouvait aussi penser en savoir plus sur l'origine des poulets sud-américains : venaient-ils d'Europe ou plutôt d'Asie, foyer de la poule domestique, après avoir traversé le Pacifique ?»  Las, ces deux questions restent en suspens : la mutation observée chez les poules aux oeufs bleus n'a pas son équivalent chez le canard, par exemple. Et, si elle est identique chez les poules chiliennes et chinoises, elle ne se trouve pas au même endroit de leur génome, mais à quelques paires de bases de distance seulement. Il n'y a donc rien à en conclure sur les éventuelles pérégrinations transpacifiques de la poule.

« MUTATIONS» 

« Ces mutations constituent deux événements distincts, intervenus sur une portion génomique quasi identique, souligne Michèle Tixier-Boichard (INRA Jouy-en-Josas), qui a fourni des échantillons issus d'un troupeau de poules aux oeufs bleus constitué dans les années 1970 au centre de Tours. C'était totalement inattendu, comme si la foudre était tombée deux fois au même endroit.»  La foudre étant dans ce cas un rétrovirus.

Les rétrovirus ont la faculté d'insérer leur patrimoine génétique au sein de celui de leur hôte. Les génomes des organismes supérieurs en sont truffés (450 000 chez l'homme), et l'on sait désormais que, si certains sont nocifs et d'autres inoffensifs, ils peuvent jouer à l'occasion un rôle dans la régulation des gènes.

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C'est le cas chez les poules aux oeufs bleus : le rétrovirus conduit le gène normal qu'il flanque à s'exprimer dans des tissus où il n'est normalement pas actif. « Ce rétrovirus tout à fait inoffensif induit la capture d'un produit de dégradation de l'hémoglobine, la biliverdine, lors de la formation de la coquille» , explique Olivier Hanotte. Chez les poules produisant naturellement des oeufs blancs, cette mutation se traduit par une coloration bleue tandis que, chez celles pondant des oeufs bruns, elle les « peint»  en vert.

Dans les années 1970, Philippe Mérat, à l'INRA, avait montré que la membrane coquillère des oeufs bleus était un peu plus épaisse que celle des oeufs « normaux » . Mais la race « bleue»  était par ailleurs moins performante, si bien que les grands producteurs ont délaissé cette caractéristique. « Mais, maintenant que l'on connaît précisément le mécanisme génétique, on pourrait concevoir un programme d'introduction contrôlée » , estime Michèle Tixier-Boichard, qui y verrait un beau message en faveur de la biodiversité : ou comment des races venues de villages perdus de Chine ou du Chili contribuent à renouveler le contenu de nos assiettes standardisées...

lundi 26 août 2013

CHILI: UN DUEL FÉMININ POUR LA MÉMOIRE

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MICHELLE BACHELET 
Michelle Bachelet et Evelyn Matthei vont devoir s'affronter pour atteindre ou revenir au Palacio de la Moneda. Deux femmes, deux styles, filles de deux anciens généraux de l´armée de l´air. L´un, Alberto Bachelet, mort sous la torture quelques semaines après le coup d´État, l´autre Fernando Matthei assuma de hautes responsabilités au sein de la junte militaire et pendant la dictature de Augusto Pinochet. Avec ces deux femmes candidates, c´est l´histoire qui refait surface, la mémoire qui revient, à quelques jours du quarantième anniversaire du coup d´État.

Michelle Bachelet reste favorite

Après son écrasant triomphe aux primaires, Michelle Bachelet reste la grande favorite, mais Evelyn Matthei sera là pour confondre l´électorat du centre, et le vote féminin. Cependant la candidate compte quelques obstacles de départ: nommée par défaut après la démission des deux premiers candidats, et issue de l'actuel gouvernement qui peine à remonter dans les sondages, suite a prés de trois ans de conflit étudiant. Mais Matthei fera tout pour séduire et montrer patte blanche, la droite n´a plus à rien à perdre après la lourde défaite des primaires, elle sait combien il sera difficile de vaincre Michelle Bachelet, et pour limiter les dégâts, les partis politiques de la coalition de droite se concentrent désormais sur la campagne parlementaire.

Le malaise de la société chilienne

Une chose est sûre, cette nouvelle donne dans la campagne électorale chilienne, n´effacera pas d´ici au premier tour de novembre prochain le malaise actuel de la société chilienne. Michelle Bachelet, qui a démissionné de son poste de directrice d'ONU Femmes en mars dernier, est revenue dans son pays pour ce qu'elle dit être son combat: "la réduction des inégalités". Le Chili est un des pays latino-américains des plus inégalitaires (le salaire minimum est de 290 euros), dans lequel la santé et l'éducation est payante, et ou les prix de l'immobilier ont doublé en quatre ans. Jusqu'à maintenant, les universitaires chiliens n'ayant que peu de moyen, doivent s'endetter pour 10, 15 ou 20 ans pour financer des études de médicine, sciences politique, droit etc.

L'accès gratuit à l'éducation, l'amélioration des conditions dans les hôpitaux publics, la diversification productive (le Chili reste encore très dépendant de sa production minière, principalement avec le cuivre) sont des thèmes plébiscités par le peuple chilien, et qui pourrait amener à une hausse d'impôts pour les catégories les plus aisées. Une autre proposition qui fait mouche, c'est le changement de Constitution. Cette dernière issue de la dictature de Pinochet en 1980, a imposé un système électoral peu représentatif, qui établi deux coalitions et oblige un statu quo permanent qui ne permet pas de faire voter les propositions du programme présidentiel, tout doit être renégocié avec l'opposition.

Le président se retrouve donc en difficulté malgré un système politique présidentiel. 

Si les changements souhaités n'arrivent pas à se concrétiser, le Chili pourrait bien vivre des manifestations de grande ampleur comme ce fut le cas au Brésil en juin dernier. Cette année électorale au Chili sera certainement un événement mondial, un duel de femmes, atypique, original, après une enfance commune au sein de l'armée de l'air, c'est une nouvelle rencontre au sommet. Mais au delà du genre, ce sont deux projets politiques bien distincts, continuer un modèle ultralibéral ou essayer de conjuguer développement économique et cohésion sociale.

dimanche 25 août 2013

BANNIERE XXI


UNE GRÈVE PARALYSE LE PLUS PUISSANT OBSERVATOIRE

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PREMIÈRES IMAGES AÉRIENNES D'ALMA EN OPÉRATIONS.  PHOTO ARIEL MARINKOVIC 
Ceux-ci réclament une augmentation salariale de 15% faisant valoir des conditions de travail particulièrement difficiles en raison de l'altitude, du froid et du vent.

« Le préjudice le plus important est que la communauté scientifique internationale ne peut recevoir aucun type de données », a reconnu Castillo.

Les employés travaillent 12 heures par jour durant huit jours et prennent ensuite six jours de repos, un système jugé épuisant en raison des changements constants d'altitude et de température.

Situé sur le plateau de Chajnantor, près du village de San Pedro de Atacama (1700 km au nord de Santiago), l'emplacement de l'observatoire a été choisi en raison de son altitude et de sa sécheresse extrême

Inauguré il y a cinq mois, ALMA utilise 66 antennes, qui peuvent opérer à l'unisson, et agissent comme un seul télescope géant.

Dans un communiqué, l'administration de ALMA a annoncé un plan de contingence pour pouvoir opérer les antennes « de manière basique ».

Formidable machine à observer les étoiles, ALMA permet d'observer la lumière invisible à l'oeil humain et de traverser des nuages denses de poussière cosmique pour parvenir à la partie la plus lointaine, la plus ancienne et la plus froide de l'univers.

ALMA qui a été en gestation pendant 10 ans, est le premier projet astronomique véritablement mondial, avec un budget de l'ordre d'un milliard d'euros, répartis entre l'Europe - à travers l'Observatoire européen austral (ESO) - , les États-Unis et le Japon.

Les images prises par ALMA sont traitées par le Corrélateur, un des ordinateurs les plus puissants du monde, conçu spécialement et qui peut effectuer jusqu'à 17 quadrillons d'opérations par seconde.

jeudi 22 août 2013

LA NAISSANCE D'UNE ÉTOILE

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UNE VUE RAPPROCHÉE DE LA MATIÈRE S'ÉCHAPPANT D'UNE ÉTOILE NOUVELLEMENT FORMÉE A ÉTÉ OBTENUE PAR LE RÉSEAU DE RADIOTÉLESCOPES ALMA, SITUÉ À PLUS DE 5000 MÈTRES D'ALTITUDE DANS LE DÉSERT D'ATACAMA AU CHILI.  PHOTO ESO/ALMA (ESO/NAOJ/NRAO)/H. ARCE

Les nouvelles images révèlent le détail de deux jets, l'un se déplaçant en direction de la Terre, l'autre s'en éloignant. Le second jet était quasiment invisible sur les images antérieures acquises dans le domaine visible, en raison de l'obscurcissement généré par les nuages de poussière entourant l'étoile nouvellement formée. ALMA n'a pas seulement fourni des images dotées d'une meilleure résolution – comparée aux instruments plus anciens, il a également permis aux astronomes de mesurer la vitesse à laquelle la matière incandescente se déplace dans l'espace.
Ces nouvelles observations de Herbig Haro 46/47 révèlent que certains des matériaux éjectés sont dotés de vitesses bien plus élevées que celles mesurées auparavant. Cela signifie que le gaz qui s'échappe transporte bien plus d'énergie et de moment cinétique que nous le pensions.
Le leader de l'équipe et premier auteur de cette nouvelle étude, Héctor Arce (Université de Yale, Etats-Unis), nous explique que « l'extrême sensibilité d'ALMA permet la détection de caractéristiques auparavant invisibles dans cette source, tel ce jet de gaz très rapide. Il semble également qu'il s'agisse là d'un cas d'école : un modèle simple au sein duquel le jet moléculaire résulte d'un vent étendu en provenance de la jeune étoile. »
Les observations ont requis un temps d'observation de cinq heures seulement – bien qu'ALMA ait été encore en phase de construction à cette époque. Des observations de semblable qualité auraient requis un temps d'observation dix fois plus élevé avec d'autres télescopes.
« Le niveau de détail qui caractérise les images de Herbig Haro 46/47 est stupéfiant. D'autant plus impressionnant que ces images ont été acquises lors de la première phase d'exploitation scientifique d'ALMA. Dans l'avenir, ALMA procurera des images encore meilleures que celles-ci en une fraction de temps » ajoute Stuartt Corder (Observatoire Unifié ALMA, Chili), l'un des co-auteurs de cette nouvelle étude.
Diego Mardones (Université du Chili), autre co-auteur de cette étude, souligne que « ce système est semblable aux étoiles de faible masse les plus isolées en cours de formation, sur le point de naître donc. Ce qui fait l'originalité de ce système : le jet impacte le nuage d'un côté de la jeune étoile et s'échappe du nuage de l'autre côté. Il constitue donc un formidable objet d'étude de l'impact des vents stellaires sur le nuage à partir duquel la nouvelle étoile s'est formée. »
La résolution et la sensibilité qui caractérisent ces images acquises par ALMA ont également permis à l'équipe de découvrir l'existence d'un jet inconnu, provenant selon toute vraisemblance d'un compagnon de faible masse de la jeune étoile. Ce jet secondaire figure dans une direction perpendiculaire à l'objet principal et semble creuser son propre chemin au sein du nuage environnant.
Héctor Arce concludes that "ALMA has made it possible to detect features in the observed outflow much more clearly than previous studies. This shows that there will certainly be many surprises and fascinating discoveries to be made with the full array. ALMA will certainly revolutionise the field of star formation!"
Héctor Arce conclut ainsi : « ALMA a permis de déterminer les caractéristiques du jet de matière observé bien plus efficacement que toute étude antérieure. Cela augure de nombreuses surprises et de fascinantes découvertes à venir au moyen du réseau complet. ALMA révolutionnera sans aucun doute notre connaissance des processus de formation des étoiles ! »

Notes

[1] Les astronomes George Herbig et Guillermo Haro ne furent pas les découvreurs de l'un de ces objets qui portent à présent leurs noms, mais ils furent les premiers à étudier dans le détail le spectre de ces étranges objets. Ils ont découvert qu'il ne s'agissait pas de simples nuages de gaz et de poussières qui réfléchissaient la lumière, ou brillaient sous l'effet de la lumière ultraviolette en provenance de jeunes étoiles, mais qu'ils constituaient une nouvelle classe d'objets associés à des chocs créés par la matière éjectée à des vitesses élevées dans les régions de formation d'étoiles.

Plus d'informations

ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) est un équipement international pour l'astronomie. Il est le fruit d'un partenariat entre l'Europe, l'Amérique du Nord et l'Asie de l'Est en coopération avec la République du Chili. ALMA est financé en Europe par l'ESO (Observatoire Européen Austral), en Amérique du Nord par la NSF (Fondation Nationale de la Science) en coopération avec le NRC (Conseil National de la Recherche au Canada) et le NSC (Conseil National de la Science à Taïwan), en Asie de l'Est par les Instituts Nationaux des Sciences Naturelles (NINS) du Japon avec l'Academia Sinica (AS) à Taïwan. La construction et les opérations d'ALMA sont pilotées par l'ESO pour l'Europe, par le National Radio Astronomy Observatory (NRAO), dirigé par Associated Universities, Inc. (AUI) pour l'Amérique du Nord et par le National Astronomical Observatory of Japan (NAOJ) pour l'Asie de l'Est. L'Observatoire commun ALMA (JAO pour Joint ALMA Observatory) apporte un leadership et un management unifiés pour la construction, la mise en service et l'exploitation d'ALMA.
Ce travail de recherche a fait l'objet d'un article intitulé « ALMA Observations of the HH 46/47 Molecular Outflow » par Héctor Arce et al, à paraître dans la revue Astrophysical Journal.
L'équipe est composée de Héctor G. Arce (Université de Yale, New Haven, Etats-Unis), Diego Mardones (Université du Chili, Santiago, Chili), Stuartt A. Corder (Observatoire Unifié ALMA, Santiago, Chili), Guido Garay (Université du Chili), Alberto Noriega-Crespo (Centre de Traitement et d'Analyse Infrarouge, Institut de Technologie de Californie, Pasadena, Etats-Unis) et Alejandro C. Raga (Institut des Sciences Nucléaires, Mexique).
L'ESO est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».

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mercredi 21 août 2013

CHILI : NEUF CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE

  MICHELLE BACHELET EN VISITE À LA « POBLACIÓN  LA VICTORIA »

Au cours des prochains jours, celui-ci devra examiner la viabilité des candidatures indépendantes, qui doivent recueillir plus de 36.000 signatures chacune pour participer à l'élection.
La candidature de Michelle Bachelet, qui a remporté les primaires du 30 juin dernier, a été enregistrée automatiquement. A 61 ans, l'ancienne présidente socialiste (2006-2010) reste la favorite à la présidentielle. Première femme élue à la tête d'un pays sud-américain, médecin de formation, l'ex-directrice exécutive de l'ONU Femmes a été persécutée, torturée et exilée par la junte militaire.

Sa rivale, l'ex-ministre du travail Evelyn Matthei, propulsée candidate unique de la droite chilienne à la suite d'une série de défections, s'est officiellement inscrite dimanche.

RICARDO ISRAEL.  PHOTO EMOL
Face à ces deux filles de généraux de la Force aérienne à l'idéologie opposée, Roxana Miranda, 46 ans, couturière et militante sociale, sera la représentante du petit Parti Egalité.
Entrée en politique il y a six ans en créant un mouvement défendant les victimes de crédits immobiliers elle prône le renversement du capitalisme.

ALFREDO JOCELYN HOLT.  PHOTO VIMEO
Sont également entrés dans la course l'économiste de gauche Marcel Claude, très populaire auprès du mouvement étudiant, ainsi que l'écologiste Alfredo Sfeir, 66 ans, un ancien économiste de la Banque Mondiale soutenu par le parti des Verts.


PHOTO FACEBOOK DE CAMPAGNE DE MARCEL CLAUDE
L'avocat Alfredo Jocelyn Holt, ex-député de la démocratie chrétienne, se présentera comme indépendant, de même que l'économiste de droite Franco Parisi.

Ricardo Israel, soutenu par le Parti régionaliste indépendant et le cinéaste Marco Enriquez-Ominami, qui représentera le Parti progressiste qu'il a créé, sont également candidats.

La multiplication de candidatures laisse envisager la possibilité d'un deuxième tour, estiment les analystes.

"Outre Bachelet et Matthei, aucun des candidats n'a de grandes chances de l'emporter, car au Chili, malgré une crise de légitimité des partis politiques, la majorité vote pour les partis traditionnels", analyse pour l'AFP le politologue Mauricio Morales.
Ce nombre inhabituellement élevé de candidats "aura un impact négatif sur la campagne et entraînera un second tour", estime pour sa part l'analyste Patricio Navia.

mardi 20 août 2013

L'ÉVEIL D'UNE CONSCIENCE NATIONALE

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PORTRAIT DE DON BERNARDO ÓHIGGINS. UNE OEUVRE DE JOSÉ GIL DE CASTRO (MULÂTRE GIL)

L'indépendance


L'éveil d'une conscience nationale

En 1767, l'expulsion des Jésuites ordonnée par le roi eut des répercussions profondes, surtout dans les milieux intellectuels, car ces religieux dirigeaient écoles et collèges, et le besoin de s'instruire se faisait fortement sentir. On peut dire que la base de l'existence coloniale au Chili était essentiellement ecclésiastique. Tous les livres étaient écrits en latin et très peu de Chiliens possédaient les chefs-d'œuvre de la littérature espagnole. Les ouvrages étrangers étaient formellement interdits, mais l'indépendance des États-Unis proclamée en 1776 et l'exemple de la Révolution française allaient inévitablement susciter chez les colons des idées d'émancipation. 

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PORTRAIT DE DON BERNARDO ÓHIGGINS. UNE OEUVRE DE NARCISO DESMADRYL 

À la suite de la défaite espagnole de Trafalgar (1805), tout lien entre l'Espagne et l'Amérique du Sud fut pratiquement coupé. Les Anglais ayant la voie libre s'empressèrent d'attaquer les colonies espagnoles, où ils prétendaient s'installer. En 1806, ils débarquèrent à Buenos Aires dont ils s'emparèrent par surprise. Alors le peuple se dressa en un mouvement de révolte spontané contre l'envahisseur. La ville fut défendue avec un tel patriotisme que les Anglais durent se retirer. Le sentiment national n'était pas nouveau au Chili ; il existait déjà, quoique sous une forme très vague, quand la population repoussait les corsaires anglais et hollandais qui saccageaient ses ports aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Lorsque Santiago apprit que de graves événements s'étaient produits dans la Péninsule et que Napoléon s'était emparé du trône d'Espagne, les colons chiliens s'apprêtèrent à coopérer à la défense de la métropole et à la restauration du roi Ferdinand VII.

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PORTRAIT DE DON BERNARDO ÓHIGGINS. PAR CARLOS DÍAZ


Certains d'entre eux cependant jugeaient préférable de former un État indépendant. Les Chiliens finirent par se diviser en deux factions : les royalistes et les patriotes. Parmi ces derniers, des hommes comme José Miguel Carrera, Manuel Rodríguez, Bernardo O'Higgins firent passer dans les faits les idées révolutionnaires de l'époque grâce à une atmosphère générale d'ardeur patriotique.

La révolution devait triompher avec la proclamation de l'indépendance du Chili le 18 septembre 1810. La municipalité de Santiago, dirigée par son procureur José Miguel Infante, par Juan Martínez de Rozas et Bernardo O'Higgins, reçut la démission du gouverneur et élut la première junte. Cependant, en 1814, les Espagnols entreprirent la reconquête, qui devait se terminer le 12 février 1817, avec la défaite de l'armée royaliste à la bataille de Chacabuco, près de Santiago, grâce au concours des troupes de San Martín.

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PORTRAIT DE DON BERNARDO ÓHIGGINS.
La République

La situation du Chili, à cette époque, était celle d'un pays secoué depuis huit ans par une révolution . Les classes sociales étaient bouleversées, les services publics désorganisés et le régime colonial n'avait été que très légèrement modifié. On nomma alors le général Bernardo O'Higgins chef suprême du Chili. À la fois homme de guerre et homme d'État, il comprit fort bien que la lutte pour l'indépendance serait stérile si on ne faisait pas un effort pour augmenter les forces destinées à libérer le Pérou de la domination espagnole. Il réussit à équiper une puissante escadre, qui, le 20 août 1820, quitta Valparaíso pour le Pérou sous les ordres du général San Martin ; le 28 juillet 1821, l'indépendance du Pérou était solennellement proclamée. 

Cependant, sa politique intérieure suscitant des résistances toujours plus grandes, O'Higgins abandonna le pouvoir le 28 janvier 1823.

Un nouveau général allait lui succéder : Ramón Freire. C'est sous son gouvernement que fut publié un nouveau code fondamental, appelé Constitution de l'an 1823. Mais, en 1826 il dut, à son tour, abandonner le pouvoir. De 1826 à 1830, le Chili traversa une période d'anarchie et plusieurs de ses chefs furent victimes de soulèvements militaires.

Au milieu de cette agitation, un homme s'était distingué au sein du parti conservateur, Diego Portales, qui jugula le militarisme turbulent. La nouvelle Constitution, qui fut publiée le 25 mai 1833, devait rester en vigueur jusqu'en 1925.

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PORTRAIT DE DON BERNARDO ÓHIGGINS.

Ce moment marque le début d'une ère de prospérité pour le pays. En 1841, Manuel Bulnes était porté à la plus haute magistrature de l'État. Sous sa présidence, en 1844, l'Espagne signait un traité par lequel elle reconnaissait l'indépendance du Chili.

Cependant, cette ère de paix fut troublée par un problème qui caractérisait alors les rapports existant entre toutes les républiques hispano-américaines : la question de la délimitation des frontières. La guerre du Pacifique éclata le 5 avril 1879. L'armée chilienne, après de nombreux combats contre les Péruvio-Boliviens, entra victorieuse à Lima, en janvier 1881, et le Chili obtint la région riche en nitrate convoitée par les belligérants. Ainsi s'achevait ce conflit qui avait perturbé la politique de bon voisinage constamment prônée par le Chili à l'égard des autres pays de l'Amérique du Sud.

En ce qui concerne la politique intérieure, l'esprit réformiste, préconisé par tous les gouvernements libéraux de l'époque préoccupés en premier lieu de diminuer les pouvoirs excessifs du président de la République, se manifestait déjà.

Les deux tendances politiques divergeaient sur des questions d'ordre religieux et constitutionnel. Tandis que, pour les conservateurs, l'autorité politique et les dogmes religieux étaient les deux fondements du bien-être et du progrès collectifs, pour les libéraux, la liberté politique et la liberté de pensée étaient les conditions indispensables du développement social.

Sous la présidence de Domingo Santa María (1881-1886) furent promulguées les lois de laïcité, dites « du Registre civil ».

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PORTRAIT DE DON BERNARDO ÓHIGGINS.

Une des administrations les plus progressistes dont on ait souvenir en Amérique latine fut celle du président José Manuel Balmaceda (1888-1891). C'est durant cette présidence que s'exprimèrent les premières revendications des salariés.

Le président Balmaceda, au début de l'année 1891, vit éclater un grave conflit qui devait aboutir à un nouveau régime politique, le parlementarisme, dans lequel le pouvoir exécutif était soumis à l'autorité du Congrès. Ainsi, l'instabilité ministérielle devint le régime normal de gouvernement pendant les trente-trois années que dura le parlementarisme (1892-1924). Les phénomènes sociaux apparus en Europe à la fin de la Première Guerre mondiale ne tardèrent pas à avoir leurs répercussions au Chili.

Un puissant mouvement réformiste porte à la présidence Arturo Alessandri, qui propose au Congrès l'adoption d'un groupe de lois destinées à promouvoir la justice sociale à l'égard des travailleurs. C'est alors qu'est adoptée la Constitution de 1925.

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STATUE DU GÉNÉRAL BERNARDO ÓHIGGINS À SANTIAGO. ILLUSTRATION  DU « CHILE ILUSTRADO : GUÍA DESCRIPTIVA DEL TERRITORIO DE CHILE, DE LAS CAPITALES DE PROVINCIA, DE LOS PUERTOS PRINCIPALES »  PARIS , 1872  

Le gouvernement du président Carlos Ibáñez del Campo (1927-1931) se caractérisa par une continuelle et âpre lutte pour assurer les attributions que la réforme concédait au pouvoir exécutif. La crise économique mondiale de 1929 affecta durement le Chili et occasionna des remous politiques qui aboutiront finalement à la démission du président Ibáñez.

Un second mandat fut alors confié au président Alessandri (1932-1938), qui lui permit d'affermir le régime constitutionnel et de réaliser d'autres œuvres de progrès.

Raimundo AVALOS


LE CINÉASTE ALEJANDRO JODOROWSKY MOBILISE POUR LA VILLE DE TOCOPILLA AU CHILI

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APRÈS CES DEUX SEMAINES DE GRÈVE, ET LA VENUE DU MINISTRE DE LA SANTÉ, LES AUTORITÉS DE TOCOPILLA ONT TEMPORAIREMENT CESSÉ LEUR MOBILISATION, ET NÉGOCIENT L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE MÉDECINS. PHOTO 24HORAS

À Tocopilla par exemple, il n’y a pas de cinéma, pas de centre commercial non plus.

Mais il y a deux centrales thermoélectriques. La ville détient donc des taux records de pollution. C’est aussi la ville du Chili avec le taux le plus important de cancers, le cancer étant la première cause de mortalité dans cette région. Après le tremblement de terre de 2007, un hôpital ultra-moderne a été construit mais il manque de médecins spécialisés. Par exemple, faute de gynécologue il faut effectuer près de 200 km pour accoucher. Il n’y a pas de cancérologue non plus. Les habitants de Tocopilla réclament donc des médecins et des tarifs préférentiels pour l'électricité car aujourd’hui, ils paient l’électricité la plus chère du Chili malgré les deux centrales thermoélectriques.

Tout cela, c’est ce que dénonce le cinéaste Alejandro Jodorowsky dans sa vidéo sur YouTube, qui comptabilise plus de 50 000 vues.



TRADUCTION

De la force Tocopilla, de la force !!
Ce que vous demandez est juste, mais représente peu.
Comment est-ce possible qu’un idiot mette en prison le maire de Tocopilla parce qu’il défend ce que justement les citoyens réclament ?
Ca suffit maintenant !

Pendant la mobilisation, effectivement le maire de Tocopilla a été arrêté par les autorités pendant quelques heures, alors qu’il participait au blocage d’une route.

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ALEXIS SANCHEZ, UN AUTRE AMBASSADEUR DE POIDS. PHOTO ZASTAVKI


Alexis Sanchez, un autre ambassadeur de poids

Le cinéaste n’est pas la seule personnalité à soutenir Tocopilla. La ville a aussi un autre ambassadeur célèbre en la personne d’Alexis Sanchez, le joueur de foot de l’équipe de Barcelone, lui aussi originaire de Tocopilla. Il s’est servi d’Internet pour soutenir à distance ses compatriotes. Sur Facebook, il a publié ce message : « De la force Tocopilla, reconstruction de la ville avec des médecins spécialisés, maintenant ! » Son agent a aussitôt publié sur Twitter ce statut Facebook, et d’autres collègues d’Alexis Sanchez, joueurs du FC Barcelone, ont retweeté ce message, comme Andres Iniesta ou Marc Bartra.

La ville est actuellement dans une période de trêve. Après ces deux semaines de grève, et la venue du ministre de la Santé, les autorités de Tocopilla ont temporairement cessé leur mobilisation, et négocient l’augmentation du nombre de médecins. Un service d’urgence 24 heures sur 24 devrait être effectif dès le 1er octobre.




En attendant, Tocopilla fera bientôt parler d’elle grâce, encore une fois, au réalisateur originaire de cette ville. Dans moins de 2 semaines, le 31 août, aura lieu à Tocopilla l’avant-première mondiale du dernier film d’Alejandro Jodorowsky : La Danse de la réalité, présenté à la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes. Un film qui sort, notamment en France, le 4 septembre.

samedi 17 août 2013

COMPTES CACHÉS DE LA FAMILLE PINOCHET À LA BANQUE RIGGS: LA JUSTICE CHILIENNE CLÔT L'ENQUÊTE

L’enquête a révélé que la famille d’Augusto Pinochet aurait déposé sur ces comptes entre 4 et 8 millions de dollars, entre 1994 et 2002. Cette colossale investigation, qui rassemble près de 400 tomes de documents, a aussi révélé l’an dernier l’existence d’un autre compte aux États-Unis, à Miami cette fois, au nom de l’une des filles du dictateur.

Le juge en charge de l’enquête, Juan Manuel Valderrama, en décidant de ne poursuivre aucun membre de la famille Pinochet, a en quelque sorte suivi la même ligne que la Cour suprême chilienne qui, déjà en 2007, avait relaxé 15 des 23 membres de la famille de Pinochet dont son épouse et quatre de ses enfants.

Appel peu probable

L'Etat chilien disposait d'un délai de 15 jours pour faire appel de cette décision de justice rendue le 5 août dernier. Un délai qui se réduit comme peau de chagrin, mais il est peu probable que ni l'Etat ni les avocats de la défense fassent faire appel. En revanche, le conseil de défense de l’Etat pourrait bientôt déposer une plainte - au civil cette fois - pour récupérer une partie du compte en banque de Pinochet. En effet, sur les 15 millions d’euros de la fortune de l’ancien dictateur, 12 millions d’euros pourraient avoir été détournés - selon l’enquête sur l’affaire Riggs.

Lucia Pinochet Hiriart également blanchie

Il y a quelques jours, la justice a aussi classé sans suite une autre partie de l’affaire Riggs. Le juge Valderrama a fermé une enquête qui visait cette fois Lucía Pinochet lorsqu’elle présidait une fondation pour mères célibataires. La veuve du dictateur était accusée de détournement de fonds, dans le cadre de la vente d’une centaine de biens immobiliers. Le juge estime que « la perpétration du délit n’est pas complètement justifiée au terme de l’enquête ». Au final, selon Alfonso Insunza, un avocat de la partie plaignante, ce qui ressort de ce dossier, c'est le « sentiment d’impunité » dont bénéficie le clan Pinochet.