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mercredi 28 septembre 2016

CHILI: UNE BALEINE DE 14 MÈTRES ÉCHOUÉE

BALEINE DE 14 MÈTRES ÉCHOUÉE
PHOTO  24horas.cl 
Une baleine d'environ 14 mètres de long s'est échouée le week-end dernier sur les rochers d'une plage du nord du Chili, une découverte qui inquiète les scientifiques car inhabituelle dans cette région. Le cadavre de la baleine - un rorqual commun - a été retrouvé sur la plage Aguas de la Zorra, à Coquimbo, ville située à environ 460 kilomètres au nord de la capitale Santiago.
Son décès n'est pas un fait isolé : selon les spécialistes du Service national de la pêche et de l'aquaculture (Sernapesca), on a observé ces derniers mois de nombreux comportements anormaux chez les espèces marines vivant au large des côtes chiliennes. "Nous avons détecté une hausse des échouages de baleines sur la côte, ce qui n'est pas normal car c'est rare de voir ce genre de choses" dans cette région du nord du Chili, a expliqué mercredi à l'AFP Gerardo Cerda, biologiste marin et chargé des questions d'environnement au bureau de Sernapesca à Coquimbo.

Depuis le début de l'année, trois cétacés se sont échoués dans cette zone, après six de 2015. Les années précédentes, les échouages de baleines ou cachalots étaient quasi-inexistants dans la région. Les scientifiques soupçonnent l'effet du changement climatique, qui aurait augmenté la présence dans l'eau de krill, un crustacé prisé des cétacés, dont la population a crû en conséquence. "Il y a une hausse de la productivité marine dans cette zone, peut-être à cause du changement climatique, ce qui aurait augmenté la diversité des baleines", a indiqué à l'AFP Frederick Toro, vétérinaire spécialiste de la conservation des espèces à l'université Andrés Bello. 

Et "comme il y a plus de baleines, il est plus probable que, quand elles meurent, elles s'échouent sur la côte", selon M. Cerda. Entre 1987 et 1997, 34 baleines avaient été aperçues dans la région. Depuis le début de 2016, plus d'une dizaine ont déjà été vues.

LA BALEINE ÉCHOUÉE LE WEEK-END DERNIER
PHOTO SERNAPESCA
Les premières analyses de la baleine retrouvée ce week-end ont montré que "cet animal serait mort de causes naturelles, une maladie quelconque ou tout simplement de vieillesse", selon l'expert de Sernapesca. Son décès s'ajoute à une série d'échouages massifs dans le pays sud-américain, avec plus de 330 cétacés retrouvés morts en 2015 en Patagonie, puis environ 70 baleines échouées en juillet sur les côtes sud.

Ces deux épisodes font encore l'objet d'une enquête, l'hypothèse privilégiée dans le cas patagonien était la présence de biotoxines (substances produites par des algues).

L’AVORTEMENT AU TEMPS DES OPPRESSEURS

Le Misoprostol est un médicament conçu pour soigner les ulcères. On a cependant découvert qu’il avait des vertus abortives. L’Organisation mondiale de la santé le recommande désormais comme méthode d’avortement au cours des trois premiers mois de la grossesse.

Militantes pro-choix

C’est ce que raconte l’Argentin d’origine Fernando López-Escrivá dans son film Avortement en ligne, qui sera présenté mercredi à l’occasion de la Journée mondiale pour la dépénalisation de l’avortement, au cinéma Beaubien.

Le réalisateur a suivi durant plusieurs années des militantes pro-choix chiliennes, qui tiennent une ligne d’écoute clandestine pour les femmes souhaitant se faire avorter.

Les cas présentés dans le film sont choquants. On suit une jeune femme qui a été violée alors qu’elle effectuait un stage au Pérou. Elle s’y procure une pilule du lendemain, qu’elle prend, sans succès. De retour au Chili, elle réalise qu’elle est toujours enceinte. Elle tente de se procurer du Misoprostol sur le marché noir chilien, où l’on vend quatre comprimés pour 100 $. Mais ces pilules ne sont finalement que de la craie et de la saccharine. Elle finit par se procurer du vrai Misoprostol et, à la suite d’un avortement difficile, se rend dans une clinique parce qu’elle est fiévreuse et malade. Le médecin la dénonce à la police avant de la soigner. Elle devra donc, en sortant, faire face à un procès qui durera deux ans.

Fernando López-Escrivá a eu l’idée de ce documentaire après avoir émigré au Québec, en 2004. Ses discussions avec des amis québécois sur le thème de l’avortement ont éveillé sa conscience, dit-il. Il pense d’abord tourner un documentaire sur le sujet en Argentine, où l’avortement est permis exclusivement dans trois cas de figure, soit en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de malformation grave de l’enfant. En faisant sa recherche, il rencontre le groupe de la ligne d’aide chilienne « lesbiennes et féministes pour l’avortement».

« Ce sont des femmes assez radicales », dit Fernando López-Escrivá.

Jour après jour, donc, ces femmes répondent à des appels téléphoniques de femmes angoissées, souhaitant se faire avorter dans une société qui les condamne à la clandestinité. Une intervenante raconte avoir accueilli une très jeune fille qui a été accusée d’infanticide après avoir tué son nouveau-né, elle qui avait été violée et abusée à partir de l’âge de huit ans par son cousin plus âgé. Lorsqu’elle a accouché, explique-t-on dans le documentaire, elle ne savait même pas qu’elle était enceinte. « C’était une enfant », dit l’intervenante. Alors que cette jeune fille a été condamnée sur toutes les tribunes au Chili, le violeur, lui, court toujours.

Lueur d’espoir

Le documentaire se clôt cependant sur une note d’espoir. Après avoir banni le Misoprostol de toutes les pharmacies chiliennes durant son premier mandat, la présidente chilienne Michelle Bachelet a déposé un projet de loi permettant l’avortement dans les trois cas d’exception que sont le viol, le danger pour la santé de la mère ou pour celle de l’enfant.

« C’est peut-être son passage à la tête d’ONU-Femmes qui l’a fait changer d’avis », suggère Fernando López-Escrivá.

Ce projet de loi, qui doit encore être approuvé par le Sénat, sera débattu au mois de janvier prochain. Cependant, le Chili a connu différents projets de loi prônant une légalisation de l’avortement depuis 1990. Tous ont été défaits. Le plus étonnant, c’est que l’avortement en cas de danger pour la santé ou la vie de la mère ou en cas de foetus non viable a été légal au Chili de 1930 à 1989. C’est la dictature de Pinochet qui l’a rendu complètement illégal en 1989.

En fait, l’avortement demeure largement pénalisé dans toute la très catholique Amérique du Sud, même si plusieurs pays l’autorisent dans certains cas bien délimités. Seul Cuba, l’Uruguay et la Guyane y font exception, ainsi que le district fédéral de Mexico qui l’autorise avant 12 semaines de grossesse ou plus, s’il y a malformation.

Le film de Fernando López-Escrivá sera d’ailleurs présenté simultanément mercredi au Chili, en Colombie, en Équateur, au Pérou, en Bolivie, au Mexique et aux Pays-Bas.

Au Chili, la ligne d’aide téléphonique qui fait l’objet du film Avortement en ligne a pour sa part beaucoup réduit ses activités. Auparavant, les militantes de la ligne d’aide procédaient une fois par année à une campagne de graffitis et de distribution de feuillets d’information sur l’avortement par Misoprostol. Des trafiquants de ce médicament pour les ulcères, illégal au Chili, font également circuler leur adresse. Il est d’ailleurs courant, en Amérique latine, que les trafiquants de Misoprostol vendent également de la drogue.

En Argentine, ce n’est que depuis peu que les femmes n’ont plus à porter plainte à la police, puis à présenter cette plainte à l’hôpital, pour obtenir un avortement. Pour se procurer du Misoprostol, elles doivent avoir une ordonnance du médecin pour un traitement contre les ulcères.


mercredi 21 septembre 2016

EST-CE QUE C'EST AUJOURD'HUI L'AUTOMNE?


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Mercredi à Paris, on appréciait les 23 degrés et le beau soleil qui nous réchauffe un peu le bout du nez après un mardi de grisaille relativement déprimant. Un petit rab d’été, comme on dit. Mais on ne s’y trompe pas : le calendrier affichait «21 septembre», et on se dit que cette date marque le passage à la nouvelle saison. Quoique… On a demandé à Google de vérifier la «date automne», et sur kalendrier.com et aussi icalendrier.fr, premiers sites à avoir répondu présent, il est clairement écrit que l’automne 2016 débute le 22 septembre. Ah bon, parce que ça varie comme les vacances scolaires ? Y aurait-il une mystérieuse haute autorité des saisons qui fixe chaque année la date officielle ?
Une question d’angle
SCHÉMA LIBÉ D’APRÈS UNE IMAGE DE L’OBSERVATOIRE DE PARIS
Pas du tout, c’est scientifique. La date de l’automne est fixée au moment précis de l’équinoxe, cette période de l’année où le jour est aussi long que la nuit partout sur la Terre. Il y a deux équinoxes : celui de printemps, situé autour du 21 mars, et celui d’automne, vers le 22 septembre. Le plan de l’équateur est alors aligné avec le centre du Soleil, dont la lumière baigne équitablement toute la planète.

Entre mars et septembre, en revanche, c’est l’hémisphère Nord qui est le mieux exposé au Soleil. Les journées y sont plus longues, et la lumière de notre étoile y arrive avec un angle plus vertical. C’est pour ça que ses radiations sont plus efficaces et que la saison est plus chaude dans l’hémisphère Nord : c’est l’été (rien à voir avec la distance Terre-Soleil, donc). Pendant ce temps, l’angle est moins bon dans l’hémisphère Sud. Les rayons du Soleil sont plus rasants, ils chauffent moins, les journées sont plus courtes, et c’est l’hiver. Entre septembre et mars, la situation s’inverse.

La haute autorité des saisons

Cette année, le moment où le Soleil passe au zénith sur l’équateur sera donc le 22 septembre à 14 heures et 21 minutes en temps universel, soit 16h21 à l’heure de Paris. Les calculs ont été réalisés par l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), créé en 1998 au sein de l’Observatoire de Paris. Grand patron de la mécanique céleste en France, c’est l’organisme qui est chargé de fixer ce qu’on appelle les éphémérides – la date des phénomènes astronomiques qui se répètent à intervalles plus ou moins réguliers. Sur le site de l’IMCCE, on trouve ainsi la date de toutes les éclipses de Soleil et de Lune jusqu’en 2050, les phases de la Lune jusqu’en 2500, et même le lever héliaque de Sirius – le moment où cette étoile apparaît à l’horizon Est dans les lueurs de l’aube, un truc super pointu mais super important pour les Egyptiens de l’Antiquité.

Quant aux équinoxes, ils sont indiqués jusqu’en 2500, mais aussi en remontant le temps jusqu’à l’année -4000. En faisant quelques essais avec leur bouton «Calcul», on remarque que la date est beaucoup plus stable dans le futur que dans le passé : à partir de notre époque, l’arrivée de l’automne zone toujours entre le 22 et le 23 septembre. Et très exceptionnellement le 21 (la prochaine fois, on sera en 2092) ou le 24. Cette stabilité commence précisément en l’an 1583… l’année où l’on a instauré le calendrier grégorien en France, en Espagne et au Portugal (avant que d’autres pays suivent).

Au fil des années bissextiles

Avant, on utilisait le calendrier julien, datant comme son nom l’indique de Jules César, qui l’a pompé sur les Egyptiens pour faire mieux correspondre le calendrier annuel avec la révolution de la Terre autour du Soleil. Le calendrier julien a inauguré le concept d’année bissextile et de jour supplémentaire à intercaler tous les quatre ans à la fin février, pour rattraper notre avance sur la position réelle de la Terre.

Mais ce calendrier a continué à se décaler lentement par rapport à la réalité : la date légale de l’équinoxe «remontait» dans le calendrier par rapport à l’équinoxe astronomique. En l’an zéro, l’équinoxe arrivait le 25 septembre. En 700, ça tombait le 19 septembre. En 1400, le 14 septembre…


CHRISTOPHORUS CLAVIUS, LE SAVANT ALLEMAND QUI
A CONCOCTÉ LE CALENDRIER GRÉGORIEN, ADOPTÉ EN 1582
(GRAVURE FRANCESCO VILLAMENA).

Alors en 1582, on a sauté dix jours pour se remettre à l’heure, puis on a changé le mode de calcul des années bissextiles dans le nouveau calendrier grégorien : désormais, elles arriveraient tous les quatre ans sauf – attention, accrochez-vous – les années qui sont multiples de 100 sans être multiples de 400. Les années 2000 et 2400 sont bissextiles, par exemple, mais pas 2100, ni 2200, ni 2300. Et là, on tient à peu près le bon rythme.

Aujourd’hui, donc, l’équinoxe d’automne se décale lentement du 22 septembre vers le 23 septembre chaque année, à raison de 6 heures par an, car la Terre tourne autour du Soleil en 365 jours et 6 heures alors que notre année civile fait 365 jours tout court. A chaque année bissextile, l’automne remonte au 22 septembre. Enfin, dans l’hémisphère nord tout du moins. Car pendant qu’on se demande si c’est l’automne en France, les pays du Sud fêtent l’arrivée du printemps.

Camille Gévaudan

ORLANDO LETELIER ET RONNI MOFFIT : ASSASSINATS À WASHINGTON


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FRESQUE DE L'ARTISTE FRANCISCO LETELIER. LA FIGURE PEINTE SUR LE PANNEAU DE DROITE
EST ORLANDO LETELIER, LE PÈRE DE FRANCISCO, QUI FUT TUÉ DANS UNE VOITURE PIÉGÉE
1976 À WASHINGTON  SUR L'ORDRE DU DICTATEUR CHILIEN AUGUSTO PINOCHET
PHOTO MICHAEL ROBINSON CHAVEZ POUR  THE WASHINGTON POST
Le 21 septembre 1976, une bombe puissante explosa en plein Massachusetts Avenue, dans le secteur connu comme le Quartier des Ambassades à Washington. Actionnée à distance, elle était placée dans l’auto d’Orlando Letelier et le tua sur le coup, ainsi que Ronni Moffit, sa secrétaire de nationalité étasunienne. Il s’agissait du second assassinat politique dans l’histoire de cette ville. Le premier avait été celui visant le président Abraham Lincoln, en avril 1865.
Hernando Calvo Ospina 

L'ANCIEN AMBASSADEUR CHILIEN AUX ÉTATS UNIS, 
ORLANDO LETELIER, ASSASSINÉ À WASHINGTON 
PAR LA DINA EN 1976.
Entre 1970 et 1973, Letelier avait occupé des fonctions de très haute responsabilité dans le gouvernement d’Allende. Au moment du coup d’État, il était ministre de la Défense, donc le supérieur de Pinochet. Il fut arrêté et déporté avec d’autres dirigeants du gouvernement, vers un camp de concentration glacial au sud du pays. Devant la pression internationale, il fut libéré quelques mois après. A sa sortie du pays, il devint l’un des principaux accusateurs de la dictature.

Il était normal que l’on pense immédiatement que Pinochet était le responsable de cet assassinat. Mais étonnamment, une autre thèse commença à être diffusée par la grande presse des Etats-Unis. Et comme c’est presque toujours le cas, elle fut reprise par de nombreux autres médias à travers le monde. Dans son édition du 11 octobre, la revue Newsweek fut la première à publier un « rapport secret » qu’une source de « haute confiance » lui avait remis. Le lendemain, le New York Times le mit en relief dans ses pages principales. Et peu de jours après, le Washington Post en fit de même. Il s’agissait d’un document réalisé par la CIA et destiné au FBI.

Il y était écrit que l’assassinat de Letelier n’était peut-être pas dû à un ordre de Pinochet : « Les services de sécurité indiquent qu’une enquête parallèle cherche à déterminer si Monsieur Letelier n’aurait pas pu être assassiné par des extrémistes de gauche, afin de compromettre les relations des Etats-Unis avec la junte militaire. ». Et c’est alors que fut lancée une hypothèse monstrueuse : les « extrémistes » auraient éliminé Letelier parce qu’il avaient besoin de « se créer un martyr ».

L’enquête se convertit alors en une chose extraordinairement fastidieuse, complexe, où l’on ne voyait aucun progrès, même si tout paraissait clair. Il n’était pas difficile de découvrir, sans faire beaucoup d’efforts, qu’il existait des tensions, un conflit entre le FBI et la Justice vis-à-vis de la CIA et du Département d’Etat, car ces derniers refusaient de partager les informations sur l’opération Condor et en particulier sur l’assassinat.


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SALVADOR ALLENDE (GAUCHE), LE PRÉSIDENT DU CHILI PARLE À ORLANDO LETELIER,
L'AMBASSADEUR CHILIEN AUX ÉTATS-UNIS DURANT UNE RÉUNION À QUITO EN 1971.

Situation logique: c’était au moment où le Congrès s’efforçait de pousser l’Agence dans ses derniers retranchements, et où Bush ne pouvait permettre qu’elle semble être mêlée à quelque chose d’aussi délicat.

Les autorités fédérales durent mener des milliers d’entretiens et trier parmi des centaines de fausses pistes créées par la CIA elle-même, sur ordre personnel de Bush, comme on le sut des années plus tard lors des enquêtes sur l’Opération Condor. Au moment où l’on croyait que l’impunité serait le seul résultat concret, cinq hommes furent présentés comme responsables: tous avaient une expérience d’agent à la CIA. Parmi eux, quatre étaient d’origine cubaine.

Townley était le chef de l’équipe. Fin juin 1976, il avait reçu l’ordre de tuer Letelier, quelques jours après l’entrevue de Kissinger avec Pinochet. Bosch Ávila autorisa ses compatriotes Dionisio Suarez, Virgilio Paz Romero et les frères Novo Sampoll, à participer au crime.

Dans son témoignage du 16 décembre 1991, le commissaire général de l’époque de la DISIP vénézuélienne raconta devant la justice chilienne que Morales Navarrete lui avait dit, en 1981, que l’assassinat de Letelier avait été planifié à Bonao.

Le 12 mai 2005, l’ex-général Contreras présenta un document dans lequel il confirmait et développait ce qui a été dit plus haut, revenant en détail sur le crime contre Letelier, pour lequel il était condamné. Il y dit notamment :

“Le sous-directeur de la CIA, le général Vernon Walters informa le président de la République Chilienne [Augusto Pinochet] qu’Orlando Letelier constituait un danger pour les Etats-Unis, puisque des informations obtenues par la CIA avaient établi la preuve qu’il travaillait en tant qu’espion du KGB sur le territoire des Etats-Unis […]

En accord avec ce qui avait été planifié lors de la réunion à Bonao, en République Dominicaine, et avec la concertation préalable du sous-directeur de la CIA et du Président du Chili, celui-ci décida personnellement, exclusivement et directement l’action de […] Michael Townley contre Monsieur Orlando Letelier del Solar, en ordonnant à Townley de partir pour les Etats-Unis en septembre 1976 et de mettre le plan à exécution […]”.

Pendant de nombreuses années, les tribunaux chiliens rejetèrent la participation de la CIA à ce crime, sûrement à la suite de puissantes pressions externes. Ils ne prirent pas en compte les arguments de l’ex-général Contreras, ajoutant qu’il s’agissait d’un stratagème pour éluder ses responsabilités et sa condamnation.

Le fonctionnaire chilien Adolfo Bañados qui instruisit l’enquête, souligna quelque chose de très révélateur, bien que largement ignoré: « Je me souviens d’avoir envoyé un officier aux Etats-Unis pour poser des questions sur le contenu de cette réunion en République Dominicaine au président George Bush père, qui avait été chef de la CIA. Par l’intermédiaire de l’un de ses sous-secrétaires, Bush répondit que dans cette réunion, il n’avait jamais été question de projet visant à éliminer qui que ce soit ». (1)

Ainsi niée, l’idée que l’assassinat ait été planifié à Bonao était écartée. Mais cette réponse confirma que Bush et la CIA avaient eu connaissance de la réunion du CORU, ainsi que des sujets qui y furent abordés.


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 LE 21 SEPTEMBRE 1976, LA VOITURE DANS LAQUELLE IL PREND PLACE EXPLOSE À DEUX RUES DE LA MAISON-BLANCHE. L'ACTE, QUI CAUSE LA MORT DE LETELIER, A ÉTÉ COMMIS PAR MICHAEL TOWNEY, UN ANCIEN AGENT DE LA CENTRAL INTELLIGENCE AGENCY (CIA) TRAVAILLANT POUR LES SERVICES SECRETS CHILIENS (DINA). 


L’impunité des agents du CONDOR et du CORU

Michael Townley, peut-être le principal terroriste sur lequel compta l’Opération Condor, fut extradé du Chili vers les Etats-Unis en 1978. Il y fut emprisonné seulement cinq ans, car il s’était mis sous la protection du Programme de Protection de Témoins. Il travailla ensuite pour le FBI, sous une nouvelle identité. Lorsque d’autres nations le sollicitèrent pour l’interroger en tant que responsable présumé de crimes, ou en qualité de témoin, les autorités de son pays s’y opposèrent régulièrement. Quand elles acceptèrent, comme ce fut le cas pour l’Italie, on ne put lui poser de questions qui auraient impliqué quelque institution étasunienne que ce soit. Il a été clairement dit à la justice argentine que Townley ne sera jamais présenté aux juges de ce pays.

Les frères Novo Sampoll, eux non plus, ne firent pas long feu en prison. Ils furent condamnés puis relaxés en deuxième instance. José Dionisio Suarez et Virgilio Paz furent en fuite pendant 14 ans. Le FBI inclut le premier dans le programme télévisé « America’s Most Wanted » (« Les hommes les plus recherchés d’Amérique »), car il était en effet l’une des dix personnes les plus recherchées de cette nation, pour cause de haute dangerosité. Sa photo était placardée dans de nombreux bureaux fédéraux. Et malgré cela, il coulait des jours tranquilles à Porto Rico – colonie étasunienne – où il se maria en 1982 sous son vrai nom. Après avoir été arrêté en 1990, on sut que depuis 1984, il était allé en Amérique Centrale et avait participé à la guerre sale que la CIA et la Maison Blanche menaient contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua. C’est là-bas qu’il rencontra Paz.

Des enquêtes privées démontrèrent qu’ils intégrèrent tous les deux le réseau de trafic de drogue qui finança en partie ces opérations. (2)

Tous deux furent détenus en Floride, sans le grand déploiement policier habituel dans ces cas. Tout se passa dans un calme total. Comme entre personnes qui se connaissent. Il est possible qu’avec leur capture, les autorités étasuniennes aient voulu démontrer qu’elles aussi punissaient les hommes impliqués dans l’Opération Condor sur leur territoire.

Ils ne furent condamnés qu’à douze ans de prison, alors qu’ils avaient reconnu être les auteurs du double crime, ce qui, normalement, était passible de la perpétuité. Huit ans après, il s’en est fallu de peu pour qu’ils ne soient remis en liberté, mais le Département de la Justice s’y opposa. Le Service d’Immigration et de Naturalisation (SIN) réussit à les garder derrière les barreaux presque quatre ans de plus, considérant qu’ils représentaient un danger pour la communauté. Finalement, les portes de la prison s’ouvrirent le 26 juillet 2001 pour Virgilio Paz et le 14 août pour José Dionisio Suarez.

Le président George Walker Bush, le fils à présent, leur pardonna et autorisa leur libération.
« Je suis surpris. Le système fonctionne. », déclara Paz Romero, quelques heures après avoir été libéré. « C’est dommage qu’il ait été si lent, mais il fonctionne. Que Dieu bénisse la démocratie ». (3)

Pendant la conférence de presse qu’il donna quelques jours après, il affirma qu’il n’éprouvait aucun remords pour la mort de l’ex-chancelier Letelier, et que par conséquent, il n’avait pas d’excuses à présenter à sa famille. Il précisa qu’il dirait à la veuve : « Votre mari était un soldat dévoué à sa cause ». (4)

Etrangement, ni au Chili, ni en Italie, ni en Argentine, ni dans d’autres nations touchées par leurs crimes et leurs actions terroristes, les personnes chargées de rendre la justice n’eurent l’idée de demander leur extradition, ni même leur témoignage. Quant aux autorités cubaines, qui pourtant les réclamait dans le cadre de plusieurs affaires de terrorisme, elles virent leur demande rejetée par les Etats-Unis.

Le 20 mai 2002, presque un an après, le président Bush fils était à Miami. Sa principale activité fut de prononcer un bref discours devant quelque deux mille personnes. L’immense majorité était composée de vétérans du Projet Cuba et de la JM/WAVE. Autrement dit, des anciens agents de la CIA. Outre le fait de proposer toute son aide pour en terminer avec la révolution cubaine, le président insista sur son engagement dans la « guerre contre le terrorisme ». A peine huit mois plus tôt avaient eu lieu les terribles attentats à New York et à Washington.

Paz et Suarez se tenaient non loin de l’estrade, prouvant ainsi que ceux qui servaient les intérêts étasuniens étaient excusés d’être des terroristes. Orlando Bosch Ávila qui était rentré aux Etats-Unis en février 1988, se trouvait là aussi…

Ce n’était pas seulement la couverture de la CIA protégeant les hommes de l’Equipe de choc qui leur permettait de se moquer de la justice. Il y avait maintenant une autre raison très importante.
Un enquêteur étasunien déclara que Paz et Suarez étaient sortis de prison, parce que Bush fils voulait « faire plaisir à des amis cubains anti-castristes, envers qui il a une grande dette. » (5)

Une dette immense à vrai dire. C’est en Floride qu’a eu lieu la fraude qui lui a permis de remporter les élections, alors qu’il était en train de perdre face à Al Gore, le candidat du parti Démocrate.
La Floride était aussi l’état dont son frère, John Ellis « Jeb », était parvenu à être le gouverneur en 1999, grâce à une solide alliance avec le secteur dirigé en grande majorité par des vétérans du JM/WAVE.

Ann Louise Bardach, journaliste au New York Times et à la revue Vanity Fair, rapporta dans l’un de ses livres quelques secrets de la famille Bush dans le sud de la Floride, en soulignant ses puissants liens, et en particulier ceux de Jeb, avec les groupes les plus extrémistes de la communauté d’origine cubaine. (6)

Elle affirme que Jeb a été l’instrument idéal pour que son père et son frère facilitent la libération d’individus jugés pour actes terroristes, ou pour qu’ils fassent stopper des enquêtes du même acabit, en échange d’un appui financier et électoral décisif.

Notes:
1) Mentionné dans: Osorio, Víctor. “Las pruebas de la DINA contra Posada Carriles.” Crónica Digital, Santiago du Chili, 23 mai 2005.
2) Scott, Peter Dale et Marshall Jonathan, Cocaine politics, Op.cit.
3) BBC Monde, 27 juillet 2001.
4) BBC Monde. 2 août 2001.
5) Landau, Saul. “Albergando terroristas: Nuestra propia lista”. PolíticaConoSur, 3 septembre, 2001.
6) Bardach, Ann Louise. Cuba Confidential: Love and Vengeance in Miami and Havana. Vintage. New York, 2003.

Hernando Calvo Ospina est journaliste et écrivain. Ce texte est un extrait de l’ouvrage L’equipe de choc de la CIA. Editions Le temps des cerises, Paris, 2009.

LA COMPAGNIE DES AUTEURS ROBERTO BOLAÑO 1/4 UNE ÉTOILE CHILIENNE

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EMISSION LA COMPAGNIE DES AUTEURS DE MATTHIEU GARRIGOU-LAGRANGE 
-FRANCE CULTURE- « ROBERTO BOLAÑO 1/4 CAUCHEMARS DU CHILI »,  
INTERVIEW AVEC BERNARDO TORO, ÉCRIVAIN ET DIRECTEUR DE LA REVUE 
 RUE SAINT AMBROISE.  DIFFUSÉ LE MARDI 20 SEPTEMBRE 2016

DURÉE : 0:58:51 

LA COMPAGNIE DES AUTEURS ROBERTO BOLAÑO 2/4 CAUCHEMARS DU CHILI


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ROBERTO BOLAÑO
(LUZPHOTO/GETTY IMAGES)




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EMISSION LA COMPAGNIE DES AUTEURS DE MATTHIEU GARRIGOU-LAGRANGE  -FRANCE CULTURE-  « ROBERTO BOLAÑO 2/4 CAUCHEMARS DU CHILI »,  
INTERVIEW AVEC BERNARDO TORO, ÉCRIVAIN ET DIRECTEUR DE LA REVUE 
 RUE SAINT AMBROISE.  DIFFUSÉ LE MARDI 20 SEPTEMBRE 2016
DURÉE : 0:58:51 
Roberto Bolaño 2/4 Cauchemars du Chili Nous évoquons dans ce deuxième volet le rapport de Roberto Bolano au Chili, pays dont il est originaire et dans lequel il revint en 1973 pour soutenir Allende, et finir emprisonné pendant huit jours suite au coup d'État de Pinochet. C'est avec Bernardo Toro, écrivain et directeur de la publication de la revue Rue Saint Ambroise, que nous discutons du Chili de Bolaño. À 15h30, Olivier Mony évoque la transformation de Francis Scott Fitzgerald en personnage dans les romans Derniers feux sur Sunset de Stewart O'Nan (L'Olivier, 2016), Alabama Song de Gilles Leroy (Mercure de France, 2007), Le Désenchanté de Budd Schulberg (Rivages, 2012) et dans la pièce Alice par d'obscurs chemins de Roger Planchon (L'Un dans l'autre, 1986). Fictions / Théâtre et cie de Blandine Masson le 18 septembre 2016 : Carnet de bal de Roberto Bolaño. Le 25 septembre 2016 : Derniers Crépuscules sur la terre de Roberto Bolaño Et à 15h55, Jacques Bonnaffé lit Sylvia Plath. MUSIQUE GENERIQUE: Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction)  

LA COMPAGNIE DES AUTEURS : ROBERTO BOLAÑO



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EMISSION LA COMPAGNIE DES AUTEURS DE MATTHIEU GARRIGOU-LAGRANGE   
-FRANCE CULTURE- « ROBERTO BOLAÑO 1/4 CAUCHEMARS DU CHILI »,  
INTERVIEW AVEC ROBERT AMUTIO, TRADUCTEUR DE BOLAÑO 
ET RAPHAËL ESTÈVE, PROFESSEUR DE LITTÉRATURE. 
DIFFUSÉ LE LUNDI 19 SEPTEMBRE 2016

DURÉE : 0:58:51 

Retour dans ce premier volet sur l'itinéraire de Roberto Bolaño, du Chili où il naquit en 1953 à l'Espagne où il mourut en 2003.
Robert Amutio, traducteur des œuvres de Roberto Bolaño chez Christian Bourgois et Raphaël Estève, professeur de littérature à l'Université Bordeaux Montaigne évoquent pour nous la vie de Roberto Bolaño, du Chili à l'Espagne.A 15h30, c'est en compagnie des revues avec Valérie Toranian directrice de la Revue des deux mondes.Et à 15h55, Jacques Bonnaffé lit Sylvia Plath.Fictions / Théâtre et cie de Blandine Masson le 18 septembre 2016 : Carnet de bal de Roberto Bolaño.Le 25 septembre 2016 : Derniers Crépuscules sur la terre de Roberto BolañoMUSIQUE GENERIQUE: Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction)

« TOUT VA BIEN » : L’INDOLENCE DE LA JEUNESSE CHILIENNE NANTIE


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PHOTO ARIZONA FILM
En septembre 2013, au Chili, un jeune homme ivre au volant d’une voiture pleine de camarades aussi saouls que lui, renverse un piéton, et s’enfuit. La police identifie le groupe, les conclusions de l’autopsie aggravent encore le cas des jeunes gens : s’ils avaient porté secours au piéton, ce dernier aurait pu survivre au choc. La conclusion du fait divers devrait être simple, pourtant le chauffard est acquitté de toutes les charges retenues contre lui. Il se trouve être – et personne dans le pays n’y verra un hasard – l’un des douze rejetons de Carlos Larrain, avocat et ex-sénateur, à la tête du parti de centre-droite Renovacion Nacional.
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On imagine aisément le film engagé rageur et efficace que ce fait divers, qui connut à l’époque un retentissement considérable, aurait pu inspirer. Le jeune réalisateur chilien Alejandro Fernandez Almendras, dont Tout va bien est le quatrième long-métrage, fait pourtant le pari d’aborder sa matière par un chemin de traverse (s’intéressant à peine au chauffard, il adopte le point de vue d’un passager dans la voiture) et, en refusant constamment d’amoindrir ses ambitions de cinéma au profit de la belle cause, porte cette dernière plus haut, plus fort, plus subtilement.

CONTRE L’HISTOIRE VRAIE QUI INSTRUMENTE LE FALOT, ALEJANDRO FERNANDEZ ALMENDRAS LUI DONNE DROIT D’EXISTER À PART ENTIÈRE

AFFICHE DU FILM
Tout va bien invite son spectateur à suivre la trajectoire guère enthousiasmante de Vicente (Agustin Silva), jeune homme sans grands défauts ni envergure – l’un de ces compagnons de fête dont on ne dit ni beaucoup de bien, ni beaucoup de mal, et dont personne ne s’aperçoit qu’ils sont rentrés chez eux avant la fin. On devine d’ici le candidat idéal pour porter le chapeau, ce qu’il est, et à quoi le film refusera constamment de le réduire. C’est la principale raison, sans doute, pour laquelle on s’attache à son destin : contre l’histoire vraie qui instrumente le falot, Alejandro Fernandez Almendras lui donne droit d’exister à part entière, dans toute sa médiocrité, son insouciance un peu forcée, cette absence d’ambition qu’il partage – c’est là toute la force du portrait – avec une génération entière d’indolents jeunes nantis.

Corruption éhontée

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Dès lors, la lecture évidente du fait divers en symptôme d’une corruption éhontée gangrénant les institutions nationales s’enrichit d’une hypothèse moins facile, et peut-être plus corrosive encore à l’échelle sociétale. Il n’est guère besoin d’une guerre pour vivre en lâche. Vicente, et tous ses compagnons de fête, ont fait sans le savoir de la lâcheté – devant la vie et ses promesses, les autres et leurs besoins, l’Histoire – un art de vivre qui autorise, voire appelle, dans le tableau des Martin Larrain (Larrea dans le film) meurtriers et impunis.

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Leur inaction, qui cautionne par défaut un système véreux, en devient une forme de culpabilité par ricochet, que la condamnation en lieu et place d’un Larrain, ou d’un autre du même acabit, vient sanctionner, peut-être plus encore qu’elle ne révèle, le fonctionnement des institutions, qu’aucun n’ignore (« Ce sont les Larrea ! » dira-t-on plusieurs fois en haussant les épaules, comme on dirait « C’est le destin ! » ou « C’est la vie ! »). « Ce sont les Larrea ! » et cela ne changera guère à moins d’un réveil des endormis qui partagent avec eux des boissons trop chargées, et montent ensuite dans leurs voitures.

ALEJANDRO FERNÁNDEZ ALMENDRASNTIE
PHOTO  JULIETTE FELIX

Film chilien d’Alejandro Fernandez Almendras avec Agustin Silva, Paulina Garcia, Alejandro Goic, Luis Gnecco (1 h 35). Sur le Web  Arizonafilms 

mardi 20 septembre 2016

CHILI : LA JUSTICE ROUVRE LE DOSSIER DE LA « CARAVANE DE LA MORT »


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PRISONNIERS POLITIQUES ASSASINÉS À LA SERENA


Un juge chilien a rouvert le dossier tristement célèbre de la  « Caravane de la mort », une mission militaire qui sillonna le Chili après le coup d'État du 11 septembre 1973 du général Pinochet pour exécuter des opposants, a-t-on appris mardi.
«Le juge Mario Carroza a rouvert un des volets de ce dossier pour enquêter sur l'assassinat de 15 prisonniers politiques » fusillés sur le site abritant un régiment dans la ville de La Serena, dans le nord du Chili, a déclaré à l'AFP une source judiciaire.


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    #TODALAVERDADTODALAJUSTICIA
    Cette décision intervient après qu'eut été révélée l'existence d'un document dans lequel étaient consignées toutes les activités de ce régiment pendant la dictature (1973-1990), apportant de nouvelles informations sur les victimes et les militaires présents au moment de ces exécutions.

    C'est dans le cadre de ce volet de l'affaire de la  « Caravane de la mort » que le commandant en chef de l'armée chilienne de 2002 à 2006, le général à la retraite Juan Emilio Cheyre, a été arrêté le 7 juillet. Il est accusé d'avoir couvert les exécutions du régiment de La Serena, il y a 43 ans, quand il était lieutenant. Le général Cheyre avait ensuite était remis en liberté contre une caution de 1.500 dollars.

    La « Caravane de la mort » est le nom de ce commando militaire qui a exécuté sans procès à travers le Chili au moins 75 opposants en octobre 1973, l'un des épisodes les plus sombres de la dictature d'Augusto Pinochet.

    Augusto Pinochet est mort en 2006, avant que les procédures judiciaires engagées contre lui n'aient abouti.

    Plus de 3.000 personnes ont perdu la vie et 38.000 ont été torturées sous sa dictature, selon les organisations de défense des droits de l'homme.


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