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jeudi 30 décembre 2010

DÉCÈS DE L'OUVRIÈRE QUI PRÊTA SON VISAGE À UNE AFFICHE MYTHIQUE

Geraldine Doyle à l'âge de 17 ans,  Photo AFP
Elle avait 17 ans lorsqu'elle fut embauchée dans une usine métallurgique proche d'Ann Arbor, dans le Michigan. Elle n'y resta que deux semaines, assez toutefois pour y rencontrer un photographe cherchant à illustrer la contribution des femmes à l'effort de guerre.

Une photo d'elle fut utilisée par la suite par l'illustrateur J. Howard Miller pour réaliser l'affiche où on la voit, un bandeau rouge noué dans les cheveux, relever sa manche de chemise pour montrer ses muscles.

"Nous pouvons y arriver" ("We can do it"), est-il écrit sur l'affiche.

L'affiche n'est toutefois devenue célèbre que dans les années 1980 lorsque le mouvement féministe américain se l'appropria. Les funérailles de Geraldine Doyle doivent avoir lieu mardi. 

(belga/chds)

TEST DIAPO

QUILAPAYÚN TOURNÉE AU CHILI 2011 : "45 ans ... le rab"


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«La muralla», paru la première fois dans l'album «Basta» de 1969 puis dans l'album «Quilapayún 35 Años».  Le thème  «La muralla» est tiré d'un poème du poète cubain Nicolas Guillén.  L’arrangement et composition musicale de la chanson est l’oeuvre de Patricio Castillo pour le groupe Quilapayún, duquel il est un des membres fondateur.

Le groupe, basé en France depuis 1973, est actuellement intégré par : Rodolfo Parada et Patricio Wang (co-directeurs), Patricio Castillo, Alvaro Pinto, Mario Contreras et Rodrigo González.
Quilapayún a dernièrement réalisé des tournées au Chili, en juillet 2006 (tournée "Nous voici !!", 5 concerts), décembre 2007 (tournée "Cantata Santa María de Iquique" avec Silvia Santelices, 14 concerts) et juillet 2010 (tournée "45 ans ce n'est rien !!", 5 concerts). À chaque occasion, il a fait à Santiago des concerts de masse au palais des sports "Teatro Caupolicán".
Après 22 ans (1989), le groupe fera à nouveau une tournée d'été du Chili en janvier-février 2011.
Les villes définies jusqu'ici sont San Bernardo (27 janvier, Folk Festival), Puerto Aysen (29 janvier, anniversaire de la Ville) et El Laja (6 février, Festival de Laja). D'autres villes sont en cours de programmation.
Quilapayún profitera de cette visite au Chili pour effectuer un concert exceptionnel au Teatro Oriente de Santiago, le vendredi 4 février. Après des nombreuses années, il se présentera dans un théâtre réunissant toutes les caractéristiques pour faire un concert "intime" (environ 1100 places). Il y jouera un ensemble de chansons représentatives à la fois de sa production récente et historique.

QUILAPAYÚN EN LA WEB
Site www.quilapayun.info
Grupo Quilapayun / FaceBook
http://www.facebook.com/quilapayun?ref=profile
AMIGOS DE QUILAPAYUN / fans en FaceBook
http://www.facebook.com/group.php?gid=14515633995

mardi 28 décembre 2010

WikiLeaks dévoile les doutes des États-Unis sur le passé de Piñera

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Au-delà de l'opération charme, le président chilien Sebastián Piñera (à droite) est un homme d'affaire redoutable agissant «à la limite de la loi», selon les câbles de l'ambassade américaine. PHOTO  José Manuel de la Maza
«Déterminé et compétiteur, Piñera pousse ses affaires comme en politique jusqu'aux limites de la loi et de l'éthique», dit l'ex-ambassadeur Paul Simons dans un télégramme de 2009 du milliardaire qui n'était alors que candidat de droite et favori de la présidentielle de décembre-janvier.

M. Piñera, entrepreneur à succès avant son élection, «a été par le passé lié à un certain nombre d'actions discutables», poursuit la note diffusée mardi par la presse chilienne.


Le diplomate américain mentionne entre autres une soupçon de délits d'initiés en 2007, pour laquelle Sebastián Piñera fut inquiété mais jamais condamné. «Les électeurs semblent relativement désinteressés par ces accusations», conclut-il.

Une autre note datant de 2008 identifie comme «un flanc vulnérable» de M. Piñera son détachement perçu face aux crimes commis sous la dictature d'Augusto Pinochet.


Il aurait par exemple salué dans un entretien avec l'ambassadeur la poursuite, après le rétablissement de la démocratie en 1990, des politiques macro-économiques de la dictature en déclarant qu'«on ne démolit pas une pyramide sous prétexte qu'on a perdu des vies en la construisant».


«Cette attitude un peu cavalière vis-à-vis des violations des droits de l'Homme de l'ère Pinochet est le talon d'Achille du centre droit (de Piñera) et ne passe pas bien dans l'électorat», souligne le diplomate. Mais il ajoute que le candidat de droite a «de bonnes raisons d'être confiant d'être élu».


Une note distincte, écrite après l'élection, le dépeint comme «intelligent, travailleur, déterminé», et prédit un président très impliqué.


«Parfois décrit comme de "droite dure" ou comparé à un Berlusconi enclin aux scandales, Piñera n'est aucun des deux. Il est un centriste anti-Pinochet, qui aura du mal à satisfaire une alliance allant du centre à l'extrême droite», et mène une vie privée sans matière à scandale, conclut Carol Urban, chef adjointe de la mission diplomatique américaine.

vendredi 24 décembre 2010

"Les contacts entre anarchistes grecs et italiens remontent aux années 1990"

Les autorités italiennes avaient indiqué que ces attaques "proviennent d'épisodes similaires qui se sont produits en Grèce", où quatorze paquets piégés avaient été envoyés à des ambassades et des hommes politiques européens en novembre.

mercredi 22 décembre 2010

LES BLEUS FACE AU CHILI EN AOÛT 2011

Pourtant, la Fédération chilienne est actuellement sans Président. A la tête de la Fédé depuis quatre ans, Harold Mayne-Nicholls prendra ses cliques et ses claques en janvier. Or, personne ne s’est dit qu’il serait bon de lui trouver un successeur. Sans Président pour décider de son avenir, Marcelo Bielsa, le sélectionneur de l’équipe chilienne, est donc toujours en stand-by. Mais à priori, tout sera rentré dans l’ordre pour le rendez-vous contre Les Bleus de Laurent Blanc.

Au pire, les joueurs chiliens passeront les prochains mois sans Président. Les mineurs sont bien restés 70 jours sans soleil.
EM

mardi 21 décembre 2010

« Fais attention au Sida, sois fidèle ».



Les images ridiculisent et infantilisent le sexe.
Au Chili, le gouvernement a mis en place dernièrement une campagne d'information et de sensibilisation au virus du Sida. Cette dernière prend, entre autres, la forme d'un spot télévisé qui met en scène une personne âgée en train de mourir d'un infarctus tandis que la bande sonore est une musique de fête. Une fois l'homme âgé décédé, sa femme meurt également d'une crise cardiaque à ses côtés, le tout sur un air joyeux à nouveau. Le spot se conclut alors avec le message suivant : "Mourir de vieillesse est beaucoup plus amusant que mourir du Sida (...) et si tu meurs avec la partenaire de toute ta vie, c'est encore mieux. Fais attention au Sida, sois fidèle".
Un autre spot, visible lui aussi sur Quientienesida.cl, montre des préservatifs se heurtant à une parois en plastique, ou une jeune fille faisant usage de maquillage pour cacher les apparitions physiques de la maladie sur son visage. Pour l'association Vivo Positivo, ces spots sont un scandale et sont surtout inefficaces. Elle explique à l'AFP : "Les images ridiculisent et infantilisent le sexe. La campagne devrait parler du préservatif, le montrer, expliquer comment il s'utilise". Pour Jaime Manalich, ministre de la Santé, cette nouvelle campagne anti-Sida ne pose aucun problème et aurait même rempli ses objectifs. D'après les milieux médicaux, si 20.000 Chiliens seraient officiellement atteints du Sida, ce chiffre serait plutôt de l'ordre de 35.000 à 50.000 en réalité.

lundi 20 décembre 2010

Votez! Vox Tenebrae (La voix des ténèbres)

Hello.

Je participe à un concours de vidéo sur Dailymotion. Si vous avez un peu de temps, juste trois minutes, allez y jeter un oeil et si vous l'appréciez cliquez sur "j'aime" pour m'aider à gagner. Si vous n'aimez pas, cliquez quand même pour que je puisse gagner et en faire des meilleurs. Please.
Pour ce faire, allez sur le site officiel du concours, regardez la vidéo intitulée Vox Tenebrae, puis cliquez sur "J'aime". Ou pas. 

Clic clic, puis... Votez!
http://www.dailymotion.com/sas/beauasavoir?subpage=displayVideo

Parlez-en à vos amis.

Kisses.
Yerko Kraljevic Diaz

Tortionnaires chiliens jugés à Paris : un procès exemplaire

TORTIONNAIRES CHILIENS JUGÉS À PARIS : UN PROCÈS EXEMPLAIRE

 
La sœur d'une victime m'a raconté ce drôle de procès, où les accusés étaient absents et où un tribunal attentif a su restituer les parcours de ces militants de gauche.

En 1998, lorsque Augusto Pinochet se trouvait « en clinique » à Londres, le juge Roger Le Loire avait mis le dictateur en examen, lançant contre lui un mandat d'arrêt international au nom des familles de disparus. Douze années plus tard, ces familles ont pu enfin voir se dérouler un procès digne de ce nom.

La disparition ne figurant pas au code pénal, les accusés ont été jugés pour arrestation et séquestration arbitraire, accompagnées de tortures et actes de barbarie sur Jean-Yves Claudet, Alphonse Chanfreau, Etienne Pesle et Georges Klein.

Lourdes condamnations et « verdict historique »


Le 17 décembre, la cour d'assises de Paris a prononcé treize condamnations. Les deux chefs de la Direction du renseignement national (Dina), les généraux Manuel Contreras et Pedro Espinoza, ont été condamnés à la prison à vie. Onze autres officiers ou agents de la répression ont été condamnés à des peines de quinze à trente ans.

Pour Claude Katz, avocat de la Fédération international des droits de l'homme, qui s'est constituée partie civile, ce « verdict historique » représente « la victoire du droit sur la barbarie ».

Le procès s'est tenu en l'absence des accusés : le Chili, où les faits commis pendant la dictature ont été amnistiés, a annoncé qu'il n'extraderait pas ses ressortissants. N'empêche, la sentence du tribunal français empêchera ces criminels de sortir du Chili.

Jacqueline Claudet est la sœur de Jean-Yves Claudet, l'un des quatre disparus. Pour elle, ce procès marque un tournant, et ne se résume pas à un acte politique.Elle nous parle également de sa dimension humaine, du besoin de justice qu'elle ressent.

Jacqueline, comme son frère, militaient au Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), soutien d'Allende. Grâce à l'appui de l'ambassade de France, elle est arrivée à Paris en 1974.

Votre frère n'a pas disparu au Chili ?

Mon frère avait été jeté en prison à deux reprises en 1973. D'abord, il a été enfermé pendant quelques semaines dans le Stade national qui servait de centre de détention et de torture, d'où il est sorti complètement cassé, au propre et au figuré.

Alors qu'il était encore convalescent, ils sont encore venus le chercher. Il est resté à la Penitencería de Santiago jusqu'en novembre 1974. C'est à cette date qu'il a été expulsé du Chili, et l'ambassade de France l'a rapatrié avec femme et enfant, comme elle l'avait fait avec moi un an plus tôt.

Mais Jean-Yves Claudet va poursuivre sa participation au mouvement de résistance à la dictature…

En juin 1975, il part en Argentine où s'organise l'opposition à Pinochet. Il me dit d'abord qu'il part au Canada. Quelques mois après, en octobre 1975, il passe en France, mais repart très vite.

Ce n'est qu'un mois plus tard que j'apprends qu'il est tombé dans les mains des militaires argentins dès son arrivée à Buenos Aires, fin octobre. Ils sont allés le cueillir à l'hôtel. Nous n'avons plus jamais eu de nouvelles.

Que s'est-il passé ?

Les amis de Jean-Yves lui ont fait passer l'information de ne pas se rendre en Argentine, mais le message est arrivé trop tard.

Comment avez-vous réagi ?

La compagne de Jean-Yves avait peur. Mais elle a vite écrit à la chancellerie et au président de la République français. Elle a aussi appelé l'ambassade de France en Argentine. Sans résultat. Bien plus tard, nous avons appris que l'hôtel dans lequel il était descendu était très contrôlé par les autorités répressives, et que le concierge comme les propriétaires avaient également disparu.

Quand l'espoir de pouvoir amener votre histoire dramatique devant un tribunal est-il né ?

Lorsque Pinochet tombe, à Londres, en 1998. Le Chili est en démocratie, et ne peut plus cacher ce que la dictature a fait aux opposants politiques. Nous avons déposé une plainte.

Le juge d'instruction, Roger Le Loire, a démarré une instruction longue et minutieuse. Pendant cinq ans, il a mené son enquête en profondeur malgré bien des écueils. Mais il a été muté.

Quand est-ce que le cours de la justice a repris son cours ?

Nous avons appris en février que le procès reprenait en décembre 2010, et que les accusés en seraient absents. Il est vrai que la plupart sont en prison, aujourd'hui, pour d'autres crimes.

Mais ce qui frappe, c'est la manière dont ils affichent avec insolence leur totale indifférence vis-à-vis de ce qu'ils ont fait et de ce procès en particulier. Seul l'accusé civil a pensé à convoquer un avocat pour se défendre, et éviter que la justice internationale l'empêche de sortir du Chili.

Que ressentez-vous devant cette attitude ?

Ce qui m'importe c'est que la justice les regarde, les juge, que ce qu'ils ont fait soit mis par écrit, noir sur blanc, une fois pour toutes. Sinon, l'histoire des disparus, celle de mon frère comme de bien d'autres, reste comme suspendue en l'air.

Ça fait longtemps que j'ai dépassé l'envie de les insulter ou de me venger. La justice va bien au-delà de cela.

Ils n'en valent pas la peine ?

La sentence de la justice, c'est ça l'important. Ils ne pourront plus jamais sortir du pays, ils seront à tout jamais « enfermés » dans leurs frontières.

Et puis, ce tribunal s'est montré respectueux vis-à-vis de toutes les familles de détenus et disparus. Nous pensions tous que ce serait affreux, nous avions peur que le procès soit affreusement froid, administratif et déshumanisé.

Mais c'est tout le contraire qui s'est produit. Le juge s'est adapté au fait que les témoins venaient de partout dans le monde, il s'est montré souple, profondément humain. Sans oublier nos avocats qui nous accompagnent depuis douze ans.

Quel sentiment éprouvez-vous en sortant de ce procès ?

Une sensation de soulagement. D'avoir pu partager notre immense peine, notre douleur, d'avoir été entendus. D'avoir mis un terme au discours de ces assassins qui légitimaient leurs actions en mettant en avant des valeurs morales qu'ils ont, en fait, bafouées. Niées.

La force du verdict ?

Ce verdict -des peines qui vont de quinze ans de réclusion à la prison à perpétuité- ne nous ramènera pas nos être chers, nous ne savons toujours pas où se trouvent leurs corps, leurs restes. Mais ce procès en France aura eu une résonance internationale importante. Et il aura sans doute des effets à retardement sur la justice chilienne.

Photos : les quatre Franco-Chiliens assassinés pendant la dictature de Pinochet (DR)
A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89

dimanche 19 décembre 2010

La croissance économique se paie très cher

A l’heure des célébrations du bicentenaire de l’indépendance du Chili, la réalité nous rappelle crûment combien les institutions de notre pays sont fragiles et la politique de l’Etat inexistante dans de nombreux domaines. L’année 2010 a commencé par un tremblement de terre qui, le 27 février, a détruit une bonne partie des infrastructures côtières bordant la zone centrale du pays, faisant des centaines de morts et paralysant le Chili pendant plus de vingt-quatre heures. Puis il y a eu, le 5 août, l’effondrement de la mine San José dans le désert d’Atacama, où 33 mineurs se sont retrouvés piégés, avant d’être sauvés deux mois et demi plus tard. Ce sauvetage, véritable exploit, a permis de faire oublier l’impunité et l’absence de tout contrôle – tant fiscal que social – qui règnent dans les entreprises minières, et plus généralement la précarité que subissent les travailleurs dans l’ensemble du pays. Enfin, le 8 décembre au matin, un terrible incendie a ravagé en quelques minutes l’une des tours de la prison San Miguel, à Santiago : 81 détenus ont péri dans les flammes en raison de la vétusté de l’établissement et de l’absence de plan d’évacuation.
Ces événements ne sont que les plus récents exemples d’un déni des droits fondamentaux du citoyen. Une fois encore, la preuve est faite que si le pays a fait le pari de la modernité, c’est en se limitant aux chiffres de la croissance économique, au détriment du bien-être et des droits des personnes, alors même que tous promettent de les garantir. La tragédie de la prison San Miguel, après tant d’autres sinistres, a mis en évidence des défauts de planification et de gestion. Or ces problèmes sont connus de tous et diagnostiqués depuis longtemps. Ce qu’il faudrait aussi diagnostiquer, même si c’est plus difficile, c’est que cette incurie repose sur une idéologie qui crée les conditions institutionnelles pour de telles tragédies.
La surpopulation carcérale est liée elle aussi à une attitude doctrinaire en matière pénale. Elle consiste à remplir les prisons de délinquants tout en défendant l’application de plus lourdes peines comme élément central de l’action contre le crime. En 2008, le Bureau d’information sur les droits des personnes privées de liberté dans les Amériques, de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), s’est rendu au Chili à l’invitation du gouvernement. Le rapport du commissaire Florentín Meléndez, président de la CIDH, est accablant. On y apprend que les centres de détention présentent un degré de surpopulation “rarement atteint dans la région”. Leurs équipements sont dans un état déplorable, l’insalubrité est extrême et les programmes de réinsertion sont quasi inexistants. Le rapport souligne aussi que tous les établissements pénitentiaires visités “font un usage excessif et inutile de la force et des sanctions” et pratiquent systématiquement “les mauvais traitements physiques”. Dans le centre de détention pour mineurs de San Bernardo, il constate “des dysfonctionnements particulièrement alarmants […], l’insuffisance des services de base […] en matière d’éducation et de soins de santé, ainsi que celle des programmes de détente, de sport et de réinsertion sociale”.
Au vu du délabrement du système pénitentiaire, le rapporteur estime que l’Etat chilien n’est pas en mesure de garantir la dignité des détenus ni leur sécurité. L’incendie de la prison San Miguel en est la tragique illustration, et il est certain que l’Etat risque un recours des familles des victimes. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, notre pays a besoin d’un regard plus objectif et moins idéologique de son élite politique, capable d’engendrer des interventions publiques tendant à garantir les droits et la sécurité de tous les citoyens, y compris ceux qui sont condamnés à des peines de prison.
Dans les prochains jours, le parti au pouvoir et l’opposition devront assumer leurs responsabilités après cette tragédie, à moins qu’elles ne l’exploitent médiatiquement. Mais, une chose est sûre, de tels événements trahissent la fragilité de nos institutions, la classe politique dans son ensemble étant prête à tout sacrifier sur l’autel de la popularité et de la croissance économique. Le Chili a l’une des populations carcérales les plus importantes au monde par rapport au nombre d’habitants. Si l’on poursuit cette politique d’incarcération systématique – certains parlent même d’abaisser la responsabilité pénale à 12 ans –, aucun système pénitentiaire ne pourra assurer des conditions acceptables à une telle masse humaine. La prison est la destination finale du système pénitentiaire. S’il ne fonctionne plus, ce n’est pas seulement en raison de mauvais investissements ou d’une augmentation de la délinquance, mais également parce que les mécanismes de prévention et le modèle pénal sont défaillants.

Araucaria: Gonzalo Meza Allende se donne la mort

Araucaria: Gonzalo Meza Allende se donne la mort: "Gonzalo Meza Allende et son grand-père Salvador Allende ancien président du ChiliLe bureau de la sénatrice Isabel Allende a annoncé que le..."

Deux membres de l'ex-police politique chilienne condamnés à perpétuité

 
Il s'agit du général en retraite Manuel Contreras et du brigadier en retraite Pedro Espinoza. "De plus, des peines allant de 15 à 30 ans de prison ont été prononcées contre onze autres personnes poursuivies pour la disparition de quatre citoyens français entre 1973 et 1975 [Jean-Yves Claudet, Alfonso Chanfreau, Etienne Pesle et Georges Klein]", ajoute le journal. Une seule des quatorze personnes jugées en absence à Paris depuis le 8 décembre a été acquittée. Le verdict a été accueilli par des applaudissements dans la salle, où étaient présents de nombreux parents et proches des quatre disparus. Ces condamnations pour les faits d'arrestations, d'enlèvements, de séquestrations arbitraires avec torture ou actes de barbarie - ou complicité - sont supérieures aux réquisitions prononcées par le ministère public, qui n'avaient pas excédé 20 ans de prison. "Les personnes condamnées à Paris qui se trouvent en liberté au Chili auront comme prison le territoire national puisqu'ils ne pourront plus le quitter en raison des mandats d'arrêt lancés par Interpol", ajoute le journal.

vendredi 17 décembre 2010

Le prix Louis-Delluc attribué aux "Mystères de Lisbonne" de Raoul Ruiz

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Camilo Castelo Branco dansESCAVAR EM RUÍNAS
Inspiré d'un roman de l'écrivain portugais Camilo Castelo Branco, le long-métrage de Raoul Ruiz présente la particularité d'être exceptionnellement long, puisqu'il dure 4h26. Ce film, dans lequel jouent notamment Clotilde Hesme, Léa Seydoux et Melvil Poupaud, évoque le destin d'un orphelin élevé par un prêtre dans le Lisbonne du XIXe siècle.
Raul Ruiz se trouvant actuellement au Chili, il était représenté lors de la cérémonie de remise du prix, qui se déroulait au Fouquet's, à Paris, par Paulo Branco, son producteur portugais. "Ce prix est une reconnaissance que le risque et l'audace, c'est encore payant dans le cinéma", s'est réjoui le producteur, évoquant "un projet qui est à contre-courant". "On n'a pas besoin de faire des films formatés pour être reconnu", a-t-il souligné.

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RAOUL RUIZ ET PAULO BRANCO LE PRODUCTEUR DES « MYSTERES DE LISBONNE » . PHOTO DR
Le film de Raoul Ruiz a été préféré à "Carlos" (version longue) de Olivier Assayas, "Des filles en noir" de Jean-Paul Civeyrac, "Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois, "La princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier, "The Ghost Writer" de Roman Polanski, "Tournée" de Mathieu Amalric et "White Material" de Claire Denis qui figuraient également dans la sélection.
Jean-Marc Lalanne, journaliste aux "Inrockuptibles", qui fait partie du jury, a expliqué qu'après avoir sélectionné "Carlos", "White Material" et "Mystères de Lisbonne", les jurés avaient eu besoin d'un deuxième tour pour récompenser finalement ce dernier film.
"Belle épine" de Rebecca Zlotowski, avec Léa Seydoux et Anaïs Demoustier, raconte l'itinéraire d'une adolescente livrée à elle-même. "Cette reconnaissance est encourageante", a déclaré Rebecca Zlotowski, 30 ans, en recevant son prix des mains de Gilles Jacob, le président du jury. Elle s'est dite "très fière" de l'avoir reçue, même si "le film a fait peu d'entrées". "On a l'impression de ne pas s'être trompée", a-t-elle souligné.
Créé en 1937 et surnommé le "Goncourt du cinéma", le prix Louis-Delluc, attribué par un jury de critiques, récompense le meilleur film français de l'année. Il doit son nom à Louis Delluc, cinéaste et écrivain.
L'an dernier, le prix avait été décerné à "Un prophète" de Jacques Audiard, le prix Louis-Delluc du premier film étant attribué à "Qu'un seul tienne et les autres suivront" de Léa Fehner. AP
pyr/sb

DES CONDAMNATIONS DE 15 ANS À LA PERPÉTUITÉ

Le verdict a été accueilli par des applaudissements dans la salle, où sont présents de nombreux parents et proches des quatre disparus. Juan Manuel Guillermo Contreras Sepulveda et Pedro Octavio Espinoza Bravo, anciens responsables de la Dina, police secrète, ont écopé des plus lourdes peines.

Des peines de 15, 20, 25 et 30 ans de réclusion ont été prononcées à l'encontre de 11 autres accusés, dont un Argentin, tous anciens hauts gradés chiliens à l'exception d'un civil. Ces condamnations sont supérieures aux réquisitions prononcées dans la matinée par le ministère public qui n'avaient pas excédé 20 années de réclusion.

35 ans d'attente

Fait rare dans un procès d'assises, c'est le procureur général de Paris en personne, François Falletti, qui avait entamé les réquisitions. L'avocat général Pierre Kramer a continué. Il a tenu à justifier "l'importance" de la tenue en France de ce procès, 37 ans après les faits. "Il faut se souvenir, ce procès est indispensable", a appuyé François Falletti.

"Il est indispensable aussi car ce qui s'est passé au Chili, ce sentiment de surpuissance, de pouvoir tout se permettre parce qu'on est au pouvoir, n'est pas une exclusivité du Chili ", a-t-il ajouté. Aux yeux du procureur général, la tenue d'une telle audience doit lancer "une message clair": de tels crimes doivent "donner lieu à des poursuites, quel que soit le temps, quel que soit l'espace".

13 anciens membres chiliens du régime Pinochet et un Argentin, essentiellement d'anciens militaires, âgés 61 à 89 ans, étaient jugés pour "arrestations, enlèvements, séquestrations arbitraires avec torture ou actes de barbarie" ou complicité.

Les familles des quatre disparus après le coup d'Etat du 11 septembre 1973 ont témoigné lors du procès de leur vie amputée par ce drame. Ils attendaient cette audience depuis plus de 35 ans.

Georges Klein, médecin et conseiller de Salvador Allende, a été arrêté à Santiago en septembre 1973, tout comme l'ancien prêtre Etienne Pesle, enlevé dans le sud du pays. Alphonse Chanfreau et Jean-Yves Claudet-Fernandez, deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), ont disparu l'un en 1974, l'autre en 1975.

En l'absence des accusés et de leurs avocats, la cour d'assises ne comprenait pas, comme à l'habitude, de jurés. Elle était composée de trois magistrats professionnels.

Certains accusés, comme le général Manuel Contreras, fondateur de la police secrète Dina, ont déjà été condamnés dans leur pays pour des crimes commis sous la dictature et sont en prison. D'autres, en liberté, ont des domiciles identifiés au Chili.

Leur condamnation en France est surtout symbolique et ne pourra être exécutée que s'ils voyagent. Sous mandat d'arrêt international depuis plusieurs années, ils pourraient être arrêtés à l'étranger. Un nouveau procès devrait alors avoir lieu.

Augusto Pinochet, au pouvoir au Chili de 1973 à 1990, était mis en examen dans cette procédure française mais sa mort, en décembre 2006, a mis fin à l'action contre lui. Il a réussi à échapper à toutes les poursuites pour des crimes commis sous la dictature.

Plantu

11 septembre 1973 : coup d'Etat du général Pinochet au Chili
Ce dessin est le premier d'une longue série sur le Chili, l'Amérique latine et, d'une manière plus générale, le tiers-monde. Il a été repris, pendant plusieurs années, par d'autres supports : journaux sud-américains, couverture de livre, jaquette de disque… J'ai été immédiatement catalogué comme un dessinateur tiers-mondiste. Je ne renie pas ce qualificatif.

Procès dictature chilienne: 15 à 20 ans requis contre les accusés, absents

 
Trois condamnations à vingt ans de réclusion ont été réclamées à l'encontre des accusés dont l'avocat général, Pierre Kramer, a estimé la "responsabilité plus grande" : Juan Manuel Guillermo Contreras Sepulveda et Pedro Octavio Espinoza Bravo, ancien N°1 et N°2 de la Dina, police secrète du régime, ainsi que l'Argentin José Osvaldo Riveiro, ex-second de la police secrète de son pays qui collaborait avec le Chili.
A l'encontre des onze autres accusés, tous anciens hauts gradés chiliens à l'exception d'un civil, le parquet général a réclamé des peines de quinze années de réclusion.
Tous encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Pierre Kramer a cependant appelé à "tenir compte de ce qui est encouru pour ces faits au Chili".
Le verdict est attendu dans la journée.
Fait rare, c'est le procureur général de Paris en personne, François Falletti, qui a entamé les réquisitions pour, notamment, justifier "l'importance" de la tenue en France de ce procès, 37 ans après les faits au Chili.
"Il faut se souvenir, ce procès est indispensable", a insisté M. Falletti.
Indispensable "vis à vis des victimes qui ont souffert cruellement (...), vis à vis de leurs proches, leurs familles", "indispensable aussi car ce qui s'est passé au Chili, ce sentiment de surpuissance, de pouvoir tout se permettre parce qu'on est au pouvoir, n'est pas une exclusivité du Chili".
Pour le procureur général, la tenue de cette audience doit lancer "un message clair" : de tels crimes doivent "donner lieu à des poursuites, quel que soit le temps, quel que soit l'espace".
Face au ministère public, un box vide : les accusés, âgés 61 à 89 ans, sont jugés en leur absence pour les faits d'"arrestations, enlèvements, séquestrations arbitraires avec torture ou actes de barbarie" ou complicité.
Les qualifiant de "déserteurs du prétoire", l'avocat général Pierre Kramer a salué l'action de la justice française qui a su "ne pas être otage" de cette absence.
Au final, cette défection a permis de laisser toute la place aux victimes : Georges Klein, médecin et conseiller de Salvador Allende, arrêté à Santiago en septembre 1973, tout comme l'ancien prêtre Etienne Pesle, enlevé dans le sud du pays; Alphonse Chanfreau et Jean-Yves Claudet-Fernandez, deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), ont disparu l'un en 1974, l'autre en 1975. Les quatre corps n'ont jamais été retrouvés.
Sans accusé et sans avocat de la défense, la cour d'assises ne comprend pas, comme à l'habitude, de jurés. Elle est composée de trois magistrats professionnels.
Une condamnation de la justice française aurait surtout une valeur symbolique et quasiment aucune chance d'être exécutée sauf si les accusés, sous mandat d'arrêt international depuis plusieurs années, sortent de leur pays et sont arrêtés à l'étranger. Un nouveau procès devrait alors se tenir.
Certains, comme le général Manuel Contreras, ont déjà été condamnés au Chili pour des crimes commis durant la dictature et sont actuellement détenus.
Augusto Pinochet, au pouvoir de 1973 à 1990, avait été mis en examen dans cette procédure française mais sa mort, en décembre 2006, a éteint l'action judiciaire à son encontre. Il n'a jamais eu à répondre en justice des crimes commis sous sa dictature.

La compagnie Teatrocinema revient aux Abbesses

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Photo Teatro di San Ferdinando
C’est à partir d’un Pinocchio d’après Collodi créé en 1990, que la compagnie est découverte en France. Leurs créations ultérieures : Un Voyage au centre de la terre d’après Jules Verne et Gemelos d’Agota Kristof tourneront beaucoup dans l’Hexagone. Ces tournées ont bénéficié du soutien de l’ONDA, du festival d’Avignon, de la scène nationale de Sète dirigée par Yvon Tranchant et du Théâtre de Mons dirigé par Daniel Córdoba, entre autres institutions. En 2005, La Troppa décide de suivre des chemins séparés, Jaime Lorca d’un côté, Laura Pizzaro et Juan Carlos Zagal de l’autre. Ces derniers créent Teatrocinema. C’est le début d’une nouvelle aventure où le théâtre et le cinéma fusionnent pour donner naissance à deux spectacles innovateurs. Le premier, Sin Sangre, une adaptation du roman d’Alessandro Baricco évoque la fracture qui sépare encore le Chili. Il a été présenté au Théâtre de la Ville en 2009. Le second, El Hombre que daba de beber a las mariposas a été créé en août dernier à Santiago, c’est la deuxième étape d’une trilogie. Teatrocinema invente une nouvelle forme théâtrale, à partir de l’adaptation de textes narratifs, il explore la superposition d’images virtuelles et réelles. Ces dernières créations ouvrent un champ d’exploration et démontrent qu’un nouvel univers scénique hybride est possible. Jacques Peigné Attaché culturel à l’ambassade de France au Chili. Directeur adjoint de l’Institut français de Santiago. D’après dossier de presse du Théâtre de la Ville
El Hombre que daba de beber a las mariposas
(L’homme qui donnait à boire aux papillons)
2e volet de la Trilogie Teatrocinema après Sin Sangre présenté en décembre 2009
au Théâtre des Abbesses.
DRAMATURGIE : Zagal, Laura Pizarro, Dauno Tótoro
MISE EN SCÈNE Zagal
DIRECTION ARTISTIQUE
José Pedro Pizarro, Laura Pizarro
SCÉNOGRAPHIE Cristian Mayorga,
Vittorio Meschi, Luis Alcaide
MUSIQUE Zagal
STORYBOARD Abel Elizondo
DESIGN MULTIMÉDIA Mirko Petrovich
LUMIÈRES Luis Alcaide
CREATION BANDE-SON Miguel Lara
COSTUMES Mónica Navarro
AVEC Laura Pizarro, Zagal, Ita Montero,
Cristián Garín, José Manuel Aguirre
Coproduction Compagnie Teatrocinema –
Scène nationale de Sète et du Bassin de Thau
– Festival Santiago a Mil, Chili – le
manège.mons/Centre Dramatique, Belgique
– Napoli Teatro Festival, Italie – Festival
International d’Edimbourg, Écosse.
Avec le soutien du Conseil national pour la Culture et les Arts, Gouvernement chilien et l’ONDA (Office National de Diffusion Artistique). En collaboration avec la RAI Centre de Production de Naples.
THÉÂTRE DES ABBESSES I 31 RUE DES ABBESSES PARIS 18
DU 21 AU 30 DÉCEMBRE 20H30 I DIMANCHE 26 DÉCEMBRE 15H

GONZALO MEZA ALLENDE SE DONNE LA MORT

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ISABEL ALLENDE GONZALO MEZA ALLENDE ET 
SA FILLE MARCIA A LA MAISON DE GUARDIA VIEJA EN 2009
Le communiqué diffusé jeudi ne précise pas comment il s'est enlevé la vie. Des proches de la sénatrice ont indiqué à l'Associated Press qu'ils ne feraient pas d'autres commentaires.

C'est le quatrième suicide dans la famille Allende. Salvador Allende s'est tué avant d'être capturé par les putschistes lors du coup d'état de 1973. Sa fille Beatriz s'est enlevé la vie avec une arme à feu à La Havane en 1977, tandis que la sœur [de l'ancien président chilien] Laura, en phase terminale de cancer, a sauté du haut d'un hôtel de La Havane en 1981.

mercredi 15 décembre 2010

RICARDO EZZATI ANDRELLO NOMMÉ ARCHEVÊQUE DE SANTIAGO

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Mgr Ricardo Ezzati Andrello, archevêque de Santiago au Chili Photo Rolando Oyarzún
Ce religieux italien arrivé au Chili à l’age de 17 ans était archevêque de Concepción (Chili) depuis décembre 2006. De 1991 à 1996, Ricardo Ezzati Andrello avait travaillé au Vatican au sein de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique. S’il occupe désormais un siège cardinalice, Mgr Ezzati Andrello devra cependant probablement attendre que son prédécesseur ait atteint 80 ans pour être désigné cardinal.

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Une carte du monde des amitiés Facebook

Disponible sur cette page, la carte illustre les amitiés sous la forme de filaments lumineux, conduisant à ébaucher le contour des continents et même de pays, faisant briller le plus vivement les régions où Facebook est le plus utilisé, l'Amérique du Nord et l'Europe de l'ouest. Certaines régions d'Amérique latine, d'Afrique de l'ouest et du sud, d'Inde, d'Indonésie, d'Australie, le Japon, la Nouvelle Zélande etc brillent aussi de l'intensité des réseaux Facebook.
La Chine, la Russie, les régions amazoniennes, la plus large partie de l'Afrique, l'Australie à l'exception de son pourtour ouest, sont en revanche laissées dans l'ombre, Facebook y gérant peu de connections.
«Je voulais voir comment la géographie et les frontières politiques correspondent à l'endroit où vivent les gens par rapport à leurs amis», a expliqué ce stagiaire, Paul Butler. «Je voulais visualiser les villes entretenant beaucoup de liens d'amitié».

samedi 11 décembre 2010

LA DICTATURE DE PINOCHET VIENT EN PROCÈS À PARIS


Etienne Pesle au Chili

«C’est quelque chose que l’on attend depuis longtemps », avance Natalia Chanfreau, fille d’Alfonso Chanfreau, un Franco-Chilien «disparu» en 1974. «Même si c’est loin du Chili, on espère que les coupables seront reconnus comme tels. » Natalia Chanfreau est venue de Santiago, avec sa mère, pour participer au procès. Pour Sophie Thonon, l’une des avocates des parties civiles, il s’agira également de faire «le procès post mortem de Pinochet ». Le général chilien est décédé en 2006 au Chili, sans avoir été jugé.
Aussi précieux soit-il, ce procès risque de buter, au fil des séances, sur une vraie difficulté : le banc des accusés sera désert. Aucun des prévenus n’assistera aux débats, et tous ont finalement choisi, après quelques hésitations pour certains d’entre eux, de ne pas même se faire représenter par leurs avocats. «Ils ont tout fait pour ne pas légitimer le procès français », explique Me William Bourdon, avocat de familles de disparus. Ce procès, au nom de victimes qui n’ont jamais réapparu, se tiendra donc en l’absence des supposés bourreaux. Ce qui, écaniquement, en limitera la portée.

Les accusés risquent la peine maximale en droit français ? 30 ans de prison. Certains poids lourds du système Pinochet visés dans ce procès, comme Juan Manuel Contreras, le chef de la police secrète, sont déjà détenus, condamnés à plusieurs centaines d’années d’enfermement. D’autres continuent de profiter d’une impunité totale au Chili, et leur probable condamnation à Paris n’y changera rien ? ou presque : il leur serait désormais interdit de quitter le Chili, sous peine de se faire arrêter. «Le Chili deviendra leur prison », résume l’avocate Sophie Thonon. Comme l’avoue Natalia Chanfreau, fille d’un disparu, «je connaîtrai toujours cette sensation étrange, liée au fait que je peux tomber, à tout moment, nez à nez avec le bourreau de mon père dans une rue de Santiago ». A moins, coup de théâtre, que Santiago consente, après le verdict, à livrer l’un de ses ressortissants à la justice française.

Des cas emblématiques des premières années de la dictature Malgré cette politique de la chaise vide, le moment s’annonce historique. «C’est le seul procès qui fournira une photographie presque exhaustive de l’appareil répressif sous Pinochet », assure l’avocat William Bourdon. A l’inverse des procès chiliens, au coup par coup, la procédure parisienne rassemble quatre victimes, françaises ou franco-chiliennes, qui sont autant d’exemples des mécanismes de contrôle et d’élimination à l’oeuvre sous le régime. Avec l’aide d’une quarantaine de témoins, un récit des premières années de la dictature pourrait émerger.





GEORGES KLEIN PIPPER JEUNE MEDECIN  FRANCAIS PROCHE DU PRESIDENT ALLENDE, DISPARU EN 1973

Les quatre «disparus» au coeur du procès.

L’un des disparus, Georges Klein, fut un proche conseiller du président Salvador Allende. Le 11 septembre 1973, jour du coup d’Etat, il était aux côtés d’Allende, à l’intérieur du palais présidentiel de la Moneda. Klein disparut deux jours plus tard. 


Alfonso Chanfreau était, lui, le responsable du Mouvement de la gauche révolutionnaire, le MIR, à Santiago. Il fut arrêté en août 1974 à son domicile par la police secrète, la DINA, et disparut.

Autre membre du MIR, Jean-Yves Claudet présente une autre trajectoire : arrêté en 1973 puis libéré, il s’exila en France, avant de rejoindre Buenos Aires. Il fut arrêté en 1975 par des agents secrets argentins, dans le cadre du plan Condor, qui organisait la coopération entre les dictatures du Cône Sud. 



ETIENNE PESLE DE MESNIL.
Etienne Pesle , enfin, était en charge de la mise en place du programme agricole de Salvador Allende, à Temuco, dans le sud du pays. Il disparut en septembre 1973, sans doute avec la complicité d’un riche propriétaire terrien de l’époque, attaché à conserver ses hectares de terrain.

«La dictature a duré 17 ans, et ces quatre victimes sont mortes entre 1973 et 1975. On ne va donc pas juger la dictature tout entière », nuance Roberto Garreton, avocat chilien et spécialiste des droits de l’Homme. «Mais ces morts sont emblématiques des premières années. Par la suite, la nature du régime, et sa manière de fonctionner, ne changeront plus. » Outre Garreton, d’autres «grands témoins» devraient défiler à la barre dans les jours à venir, pour éclairer différents aspects du régime. Le journaliste américain John Dinges , fin connaisseur du plan Condor, fera le déplacement.

Les Chiliens Paz Rojas (présidente du Codepu, une association de défense des droits de l’Homme née en pleine dictature), Juan Garces (ex-conseiller d’Allende devenu avocat en Espagne) ou encore Carmen Hertz (avocate spécialiste des droits de l’Homme, veuve d’un journaliste tué en 1973), sont attendus. Stéphane Hessel devrait également témoigner.

D’après les chiffres officiels, tirés des rapports des commissions vérité mises en place après 1990, la dictature organisa 1198 disparitions et 3197 assassinats politiques. Près de 30.000 Chiliens ont été torturés. Au procès parisien, il ne sera question que de disparus et de torturés ? les meurtres, eux, tombent sous la prescription de la loi française, puisqu’ils ont été commis il y a plus de dix ans.

Si les disparitions ne sont pas prescrites, c’est grâce à une astuce juridique : «Nous estimons que l’acte est continu, puisque les corps n’ont pas réapparu. On fait comme si l’infraction se poursuivait encore aujourd’hui. Il ne peut donc pas y avoir prescription », explique l’avocat Benjamin Sarfaty, qui représentera le Codepu.

C’est le même raisonnement qui avait permis, en 1998, au juge espagnol Baltasar Garzón d’arrêter Augusto Pinochet, alors en déplacement à Londres. Et cela explique pourquoi cinq autres plaintes de familles franco-chiliennes, déposées la même année que les autres, en 1998, n’ont pas été déclarées recevables par la justice française? il s’agissait de meurtres, et non de disparitions.

Au Chili, des prescriptions «de moitié» Le procès parisien n’est pas tout à fait le premier organisé en Europe.

Des essais, incomplets ou infructueux, l’ont précédé. Il y eut d’abord, en 1996, la condamnation par contumace de Juan Manuel Contreras, le patron des services secrets chiliens, par la justice italienne, pour la tentative d’assassinat, à Rome, du sénateur chilien Bernardo Leighton , dans le cadre du plan Condor.

Deux ans plus tard, un procès d’Augusto Pinochet, dans la foulée de son arrestation londonienne, était péniblement enclenché (sans succès). Rien de comparable, en matière de symbole pour les familles et de pédagogie pour le grand public, aux promesses du procès parisien.

Cette procédure française révèle surtout, en creux, l’échec de la justice chilienne en la matière. «Des condamnations sont prononcées, mais la situation judiciaire au Chili est complètement opaque », résume la sociologue Antonia Garcia Castro, auteure d’un ouvrage de référence sur les disparitions.  Alors que l’Argentine a fait de la question des droits de l’Homme et de la réouverture des procès des militaires complices une priorité politique, le désordre chilien est criant. Certes, le décret-loi d’amnistie qui a accompagné les premières années de la transition politique, toujours en vigueur, n’est plus appliqué, et l’arrestation de Pinochet a produit un appel d’air.
Mais nombre d’observateurs dénoncent l’«arbitraire» d’une justice qui diverge énormément selon les juges qui l’appliquent.

Quelque 171 personnes ont reçu des condamnations, jusqu’à présent, pour des crimes contre l’humanité commis pendant la dictature.

Mais ils ne sont que 53 à être détenus, ou à vivre en résidence surveillée... Plus de 300 procédures sont aujourd’hui en cours.

Pour ajouter à la confusion, beaucoup des accusés profitent in extremis d’une loi dite du «bénéfice», qui leur permet de faire jouer une prescription partielle. En clair, passé un certain temps entre le point de départ du délai de prescription, et le lancement de poursuites, le juge peut décider de réduire la sanction. Les condamnations à deux ou trois ans de prison, pour des crimes ou disparitions, sont fréquentes. Si bien que beaucoup d’anciens bourreaux ont déjà purgé leur peine.

Sur ce front, le mandat de Michelle Bachelet, présidente de 2006 à 2010, dont le père fut mort de ses tortures sous la dictature, n’a rien changé. «Michelle Bachelet était membre d’une coalition gouvernementale. Elle s’est trouvée prise dans des accords qui la dépassaient. Sa marge d’action était très restreinte au sein de cette coalition. A l’inverse de Nestor Kirchner et Cristina Fernandez en Argentine, qui ont su fédérer autour d’eux sur la question des droits de l’Homme, Michelle Bachelet, ne pouvait pas aller totalement à l’encontre des grandes lignes politiques que la Concertation avait définies de longue date », avance Antonia Garcia Castro.

Le combat des Rapa Nui pour récupérer leurs terres se termine en carnage

"Ils ont volé notre terre. Gouvernement = Oppression ". Photo postée sur Facebook par Pueblo Rapa Nui.
Les Rapa Nui constituent le peuple autochtone de la petite île chilienne de Pâques. Un lieu connu pour ses gigantesques statues Moai érigées par les ancêtres des Rapa Nui, et classés aujourd’hui au patrimoine mondial de l’Unesco.
Les Rapa Nui affirment avoir été dépossédés des terres de leurs ancêtres par le gouvernement chilien et ont commencé, le 27 juillet 2010, à occuper 14 lieux pour forcer les autorités à négocier. Le 3 décembre, 25 manifestants Rapa Nui ont été blessés par des tirs de balles en caoutchouc, des pistolets à grenailles et des coups de matraques. La police affirme n’avoir tirer qu’après avoir reçu des cocktails Molotov. Pour les manifestants, seule une poignée d’entre eux a jeté des bâtons et des pierres, mais la plupart n’était pas armée.
Mercredi, le président du Chili, Sebastian Pinera, a justifié cette éviction au motif qu’il était de la responsabilité de l’Etat de maintenir l’ordre public, ajoutant qu’il espérait que la question se réglerait dans le dialogue.
Bien que, majoritairement, les Rapa Nui ne remettent pas en question le rattachement de l’île au Chili, le groupe d’activistes "Parlement Rapa Nui", réclame la sécession et le rattachement de l’île de Pâques à la Polynésie française. 
En novembre, la cour d’appel de Valparaiso [L’île de Pâques est administrée par la région de Valparaiso] a rejeté la demande des propriétaires de l’hôtel Hanga Roa, occupé par le clan Hito, de déloger les manifestants au motif que la demande de récupération de cette terre était légitime. Mais le 2 décembre, un tribunal de l’île a donné l’ordre aux activistes de quitter les lieux sous 24 heures. A 6 heures du matin, le 3 décembre (c'est-à-dire moins de 24 heures après), un groupe de 30 policiers armés de matraques, de pistolets à grenailles et de vrais pistolets sont entrés dans l’enceinte occupée par sept membres du clan Tuko Tuki, les ont réveillés, puis forcés à partir. La protestation qui a suivi a été violemment réprimée par la police.
“C’est la première fois que ce conflit larvé entre les défenseurs des droits des Rapa Nui et les autorités locales se termine dans une effusion de sang”
C’est la première fois que ce conflit larvé entre les défenseurs des droits des Rapa Nui et les autorités locales se termine dans une effusion de sang et atteint un tel niveau sur l’île. J’ai parlé à plusieurs chefs Rapa Nui : ils sont frustrés et en même temps, craignent la suite des évènements. Après tout, que peut-on faire avec des bâtons contre des personnes armées de pistolets ? Raul Celis, le gouverneur de Valparaiso, est arrivé sur l’île le dimanche suivant mais il n’a parlé à aucun leader Rapa Nui. Les autorités ne font aucun effort pour dialoguer et résoudre les choses pacifiquement. Les investisseurs privés et les autorités locales font tout pour maintenir le contrôle de l’île qui est située à un endroit stratégique dans l’océan pacifique (le Chili a prévu d’y construire des ports de commerce et un deuxième aéroport.) Le tourisme aussi devrait être développé mais les locaux s’inquiètent de ne pas bénéficier de ce prétendu développement.
Les Rapa Nui continuent en ce moment à occuper 12 endroits à travers toute l’île. Mais dimanche dernier, un avion militaire transportant des renforts de police a été envoyé du continent et le gouverneur a prévenu que tous les sites occupés seraient évacués. "
Des manifestants Rapa Nui blessés après l’évacuation du 3 décembre

Des manifestants en colère jettent des pierres sur les policiers qui gardent les lieux d’où sept  membres du clan Tuko Tuki ont été évacués le matin même. La police répond par des balles en caoutchouc et des tirs de grenailles. Vidéo postée sur YouTube par  usercortx.



 

 Photos postées sur Pueblo Rapa Nui.