[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
|
LES MAISONS DU CHILI SONT DE PLUS EN PLUS NOMBREUSES À CHERCHER À FAIRE DES VINS NATURELS, BIODYNAMIQUES, OU PLUS RESPECTUEUX DE LA NATURE. |
Avec une telle production, et devant une telle réputation, certains ont compris l’attrait que pouvaient exercer les vins du pays pour les visiteurs. Mais les visiteurs eux, auront-ils raison de se laisser attirer par cette nouvelle destination vinicole?
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
«Nouvelle», puisque les choses ont bien changé depuis que le conquistador espagnol Francisco de Aguirre a planté la première vigne du Chili en 1551 dans le but d’en faire du vin de messe, et plus particulièrement depuis les années 1990, après que le Chili a fait venir des experts français pour aider à augmenter la qualité de ses vins. Fini le temps où les vins chiliens étaient à négliger: aujourd’hui, les nombreuses maisons du pays font d’excellents vins qui totalisent 3 % de la production mondiale, et dont sont fiers les vignerons qui affichent à leurs murs les nombreux prix internationaux remportés.
Il faut dire que le sol, la mer, les hautes montagnes et le climat de ce petit pays offrent un habitat parfait pour les vignes. D’ailleurs, toutes les maisons possèdent plusieurs vignobles, tantôt sur la côte, tantôt dans les vallées plus chaudes ou en montagnes, afin de varier les caractéristiques et les cépages, et s’offrir ainsi la joie de créer des mélanges uniques.
On trouve au Chili une dizaine de régions productrices, surtout concentrées autour de Santiago, au centre du pays, qui offrent aux vignerons, mais aussi aux visiteurs, un vaste terrain de jeu.
Vins urbains
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
|
EN UNE VINGTAINE D’ANNÉES, LA SUPERFICIE DES VIGNES INSTALLÉES DANS CET ÉTROIT PAYS D’AMÉRIQUE DU SUD A PLUS QUE DOUBLÉ, TANDIS QUE LES EXPORTATIONS, ELLES, ONT AUGMENTÉ DE 500 %. |
Dès l’arrivée Santiago, la capitale, il y a les bars à vins à découvrir – il ne faut pas manquer le Liguria, un lieu fort sympathique –, mais il y a aussi les tours organisés de quelques heures ou d’une journée dans les vignes des environs.
Il ne faut pas se laisser berner par les gratte-ciel, le trafic constant («taco» comme on dit ici) et le bitume. À une vingtaine de minutes seulement, on peut visiter les vastes vignobles de Concha y Toro ou de Cousino Macul. Une station de métro se rend même à une distance de marche de ce dernier. Certaines organisations vont jusqu’à proposer un tour des vignobles à vélo à partir du centre. C’est dire comme certains vignobles côtoient la ville!
«Il faut comprendre qu’avant, ici, c’était la campagne et qu’au fil des ans, la ville s’est approchée», explique Veronica Cousino, de la septième génération à travailler au vignoble Cousino Macul, l’un des plus anciens du pays. Dès 1856, la maison offrait ses premiers vins, mais c’est seulement depuis 1980 que Cousino Macul est ouvert aux visiteurs. Il offre d’ailleurs une excellente introduction aux vins chiliens, grâce à la visite guidée et au musée qui racontent l’histoire de la fabrication du vin. On peut découvrir les caves et le cellier avant de faire la dégustation des produits.
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
|
DANS LA VALLÉE DE COLCHAGUA, LE VIGNOBLE MONTES OFFRE DES VUES MAGNIFIQUES, COMME ICI À PARTIR DE SON BISTRO. |
Aussi, à quelques minutes du centre-ville, il y a Concha y Toro, l’un des plus gros producteurs du pays, installé autour de la résidence et des jardins qui appartiennent à la famille depuis plus d’un siècle. Avant de déguster, il faut visiter le cellier si on veut en apprendre plus sur l’histoire des différents cépages offerts par la maison.
Des maisons pour tous les goûts
Alvaro Arriagada, de Wines of Chile, estime à 200 le nombre de maisons productrices de vins à travers le pays. De celles-ci, une soixantaine peuvent être visitées se distinguant l'une de l'autre selon leur proximité, la qualité de leurs vins, les paysages qu’elles offrent ou l’expérience différente qu’elles proposent.
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
|
LE DOMAINE ERRAZURIZ POSSÈDE UN MAGNIFIQUE HALL D’ACCUEIL POUR LES VISITEURS. C’EST AUSSI LÀ QUE SE FONT LES DÉGUSTATIONS. |
.
À Santa Rita, par exemple, à 20 minutes de la ville, c’est le très beau musée précolombien gratuit qui vaut surtout le détour si l’on veut mieux comprendre l’histoire du pays. Ici, tout est pensé pour le visiteur qui pourra prendre un café, commander un lunch qu’il dégustera dans les jardins qui datent de 1883, visiter les cuves, emprunter un vélo, déguster les vins ou même séjourner dans l’ancienne maison familiale transformée en hôtel de 16 chambres.
Plus intime, et moins connue des touristes, la maison de Tarapaca, à 45 minutes au sud de Santiago, impressionne avec son manoir de style toscan datant de 1927 autour duquel on pourra visiter les vignes et les salles de cuves, et bien sûr, déguster les vins.
Plus au sud, à deux heures de là, l’ambiance est complètement différente chez Vina Casa Silva. Ici, la maison de 1892, nichée entre les montagnes aux sommets enneigés, prend des airs de ranch chic. Il faut s’y arrêter pour une nuit puisque les quelques chambres sont sublimes. Cela permettra de s’attabler à l’excellent restaurant du domaine, de faire une excursion à dos de cheval ou encore d’assister à un match de polo, un sport bien ancré dans la famille propriétaire de Casa Silva, ou à un rodéo, deuxième sport le plus populaire au pays après le football.
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
|
LE CENTRE DU CHILI ATTIRE DÉSORMAIS LES VISITEURS GRÂCE À SES VASTES ET NOMBREUX VIGNOBLES. |
Ensuite, pour mieux comprendre et même expérimenter l’art du vin, non loin de Casa Silva, Vina MontGras est un incontournable. En plus des dégustations, la maison offre au visiteur de faire son propre vin. On goûte et on mélange trois cépages jusqu’à l’obtention du vin parfait selon nos goûts. Il est ensuite temps d’embouteiller puis d’étiqueter son vin qu’on rapportera à la maison. Une expérience qui se démarque.
Montes, dans la vallée de Colchagua, aussi au centre du pays, avec son vaste bâtiment au design Feng Shui, prend des airs de spa. Il faut s’y rendre pour profiter de la vue époustouflante qu’offrent les vignes en montagnes, et pour goûter les excellents vins qu’on pourra apprécier en dégustation, au bistro de la maison ou encore, dans l’espace lunch extérieur niché en hauteur.
Puis, au nord de Santiago cette fois, le domaine Errazuriz, premier vignoble de la vallée d’Aconcagua, impressionne avec son vaste bâtiment historique datant de 1870 et ses vignes entourées de hautes montagnes couvertes d’avocatiers.
Chili, pays de vin ?
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
|
LE DOMAINE ERRAZURIZ POSSÈDE UN MAGNIFIQUE HALL D’ACCUEIL POUR LES VISITEURS. C’EST AUSSI LÀ QUE SE FONT LES DÉGUSTATIONS. |
Si les paysages de l’ouest, du nord ou du sud du pays en mettent plein la vue aux visiteurs, est-ce que ces derniers auront bien fait d’opter pour le cœur du Chili? Certainement, puisqu’ils en auront plein les yeux, la tête et la bouche, avec ces vignes à perte de vue, cette histoire et ces cépages à découvrir et ces vins à apprécier.
Il vaut mieux prendre le temps de faire ses recherches avant de partir à la découverte des vignobles chiliens toutefois puisque de Santiago à la côte en passant par les vallées centrales, il y a un monde de différences. Les maisons finalement, c’est comme les vins: chacune offre ses particularités qu’il faut savoir déguster.
Bon à savoir
Chacun trouvera sa façon de visiter les vignobles. On peut le faire en louant une voiture, en faisant partie d’un voyage de groupe ou en profitant d’excursions à la journée à partir de Santiago ou Valparaiso, sur la côte, par exemple.
Les visites et les forfaits sont offerts en espagnol et en anglais. Il en coûte environ entre 15 $ et 60 $ selon le type de forfait.
Certaines maisons exigent une réservation, mais dans tous les cas, il est préférable de s’annoncer.
Attention: le Chili a quatre saisons qui sont inversées par rapport aux nôtres. Le moment le plus intéressant pour visiter les vignes chiliennes est donc de mars à mai... pendant les vendanges d’automne!