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vendredi 29 janvier 2010

L'ORIFLAMME : CHASSE AU TRÉSOR AU LARGE DU CHILI

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L'Oriflamme avait un déplacement de 1500 tonnes. Source Oriflama

Pollet et son collègue Pedro Pujante ont fondé à Santiago du Chili, en janvier 2009, l'Institut d'archéologie nautique et subaquatique (Ians). Il s'agit d'une société scientifique de statut privé et sans but lucratif. Elle s'assigne pour objet « l'étude, la conservation, la protection et la diffusion du patrimoine maritime et subaquatique d'Amérique latine ». Pollet, par ailleurs, a pour spécialité ce qu'on appelle « l'archéologie préventive » et a travaillé en France à l'Inrap. Il sait donc, par expérience, que l'on peut s'inquiéter des risques encourus par une épave si celle-ci était fouillée hors du cadre d'un projet scientifique rigoureux.

Une société nommée « Oriflama s.a. » s'intéresse depuis 2001 à l'épave de l'Oroflamme. Elle déclare sur son site Web être patronnée par plusieurs institutions universitaires chiliennes et par l'organisme cubain « Carisub s.a » qui compte « une direction archéologique , un département de recherches et un laboratoire spécialisé dans la conservation des artefacts collectés en milieu marin ».


Cette entreprise, cependant, pourrait nourrir des intentions plus commerciales que scientifiques selon l'archéologue français, puisqu'elle a demandé aux autorités chiliennes une part du trésor de l'Oriflamme, estimé par certains à quelque 30 millions de dollars américains. Un article du Santiago Times du 13 janvier cite Oscar Acuna, le secrétaire général du Conseil des monuments nationaux du Chili, affirmant être prêt à concéder à Oriflama s.a. « 25% de la valeur de leur découverte », tout en rappelant que « l'épave elle-même restait la propriété de l'Etat ».


Trois points à préciser : rendre un élément du patrimoine national aliénable n'est ni dans l'esprit de la loi chilienne, ni dans l'intérêt de la conservation de ce patrimoine ; le gouvernement chilien, par ailleurs, ne s'est pas encore prononcé sur cette affaire. Enfin, affirme Pollet, l'épave elle-même, si elle était l'objet d'une fouille sans projet scientifique avéré, pourrait être endommagée de façon irrémédiable.


Christophe Pollet m'a adressé une tribune libre. Je la publie bien volontiers. Elle raconte une belle et inquiétante histoire. La voici.


Le sort d'un navire échoué il y a près de 230 ans sur la côte sud du Chili, témoignage précieux de l'histoire maritime et de la navigation dans la mer du Sud, suscite l'inquiétude des archéologues chiliens et internationaux.


L'Oriflamme était un vaisseau de ligne de construction française lancé à Toulon en 1743 ; en 1761, après 18 ans de campagnes au sein de la flotte royale méditerranéenne, il est capturé par les Anglais. Sans doute trop vieux pour être incorporé à la Royal Navy, il est réarmé en navire de commerce. Mais en 1763, alors qu'il séjournait en Espagne, il change à nouveau de pavillon, probablement saisi par les autorités hispaniques.


Rebaptisé Nuestra Señora del Buen Consejo y San Leopoldo ou Oriflama, il est cédé à une compagnie privée pour le commerce outre-Atlantique. En 1770, après quelques années de navigation aux Amériques, le navire est affrété pour le Pérou. Alors qu'il passait les côtes du Chili, entre Concepción et Valparaiso, son équipage, probablement décimé par le scorbut, ne parvient pas à faire face à une terrible tempête d'hiver : le Pacifique engloutit le navire, juste en face de l'embouchure des rivières Huenchullami et Mataquito, près du petit village de Curepto, dans un endroit très difficile d'accès.


Les conditions naturelles du site empêchent toutes tentatives de sauvetage, pourtant organisées à grands renforts de moyens par le Vice-roi du Pérou en personne. Le naufrage, qui ne laisse aucun survivant, s'inscrit dès lors dans la mémoire collective de Curepto et du Chili, jusqu'à en façonner la légende.


Au moment de son naufrage, l'Oriflama se dirigeait vers le port du Callao-Lima où il devait livrer une importante cargaison de cristallerie fine d'Espagne et y débarquer quelques passagers, ainsi que leurs effets personnels. Les circonstances du drame, ainsi que la valeur de la cargaison ont généré le mythe du trésor de l'Oriflama, et en ont fait l'une des épaves les plus convoitées par les « chasseurs de trésor », le long de ces côtes du Pacifique.


Le mystère de l'Oriflamme reste entier

Malgré beaucoup d'efforts pour la retrouver, tant à l'époque qu'aujourd'hui, l'épave n'a jamais pu être détectée. De nos jours, elle repose selon toute probabilité sous une importante couche de sédiments fluviaux, la protégeant ainsi de l'action de la mer… et des hommes. Elle constitue aujourd'hui un site archéologique de grand intérêt, témoignage précieux de l'histoire maritime tant sur le plan national qu'international, qu'il convient de préserver et d'étudier de manière scientifique.


Bien que l'archéologie maritime et subaquatique, dans sa pratique, n'en soit qu'à ses débuts au Chili, la loi sur le patrimoine historique et archéologique est claire et très protectrice : tous les monuments historiques et les sites archéologiques sont la propriété de l'État ; il incombe par conséquent à ses services compétents, par l'intermédiaire du Consejo de monumentos nacionales, de régir toute intervention.


De ce fait, les dispositions législatives et réglementaires rendent les vestiges archéologiques inaliénables, sauf dans un cas précis encadré par la loi puisque, en effet, à l'occasion d'une intervention par un opérateur étranger, 25% des vestiges mis au jour peuvent être réclamés et éventuellement cédés par l'État, à condition d'avoir été soumis à une étude scientifique préalable –c'est-à-dire des fouilles archéologiques-, et sous réserve de l'autorisation expresse du CMN.


Or le site du naufrage constitue depuis 2005 la cible d'une société commerciale, Oriflama S.A. qui prétend « sauver » l'épave mais qui compte en fait exploiter son potentiel à des fins lucratives.


En effet, au terme d'une bataille juridique compliquée et après en avoir réclamé la pleine propriété, Oriflama S.A. a déposé en dernier recours une demande de fouilles, s'accompagnant d'une clause leur cédant 25% des objets. Pour ce faire, les responsables de la société Oriflama se sont engagés auprès du CMN à restituer la coque et les 75% restants à un futur musée d'archéologie maritime, susceptible de renforcer le secteur touristique dans la région.


Un projet qui menace les étapes pré-muséologiques

Cependant, ce projet suscite de nombreuses interrogations. Comment s'assurer que les opérations se feront dans des conditions non destructives et scientifiques ? En effet, outre sa valeur patrimoniale, une épave en tant que site archéologique est un document historique dont l'étude requiert de méthodes d'enregistrement rigoureuses, effectuée par des équipes spécifiquement formées


Enregistrement qui a pour objectif de faire progresser notre connaissance sur des thèmes relatifs à la construction navale ou encore le commerce maritime. Extraire des objets du site sans en comprendre leur environnement, c'est se priver délibérément d'une grande partie de cette connaissance. L'étape muséologique, importante car elle permet de partager les découvertes et le savoir acquis avec le public, constitue en soi une étape ultime dans ce processus.


Subsiste alors une autre interrogation de taille : lorsque les opérations seront terminées, comment procéder au « partage » des « découvertes », sur quels critères ? Le patrimoine ne saurait être un bien monnayable, alors que les enjeux sont réels : le potentiel scientifique et muséographique du site est prometteur. Les difficultés technologiques pour étudier l'épave sont elles aussi bien réelles, mais rien qui ne soit insurmontable à toute initiative sérieusement préparée, bénéficiant d'appuis logistiques importants.


En attendant le moment propice, il est indispensable de faire de cette zone une réserve archéologique. En ces temps où l'Unesco vient de célébrer le premier anniversaire de l'entrée en vigueur de la Convention internationale sur la protection du patrimoine culturel subaquatique, document juridique qui a pour but de « protéger les sites archéologiques subaquatiques du monde entier, de lutter contre le pillage et de réglementer la coopération internationale pour leur conservation », il serait souhaitable de ne pas céder aux sirènes du spectaculaire et du profit immédiat, sous peine de revenir à l'ère des Antiquaires, quand l'archéologie servait à enrichir les collections. C'était au XVIIIe siècle, le siècle de l'Oriflama…

Michel Faure

mardi 26 janvier 2010

Gardez-moi de mes amis…

D'abord l'usure de la coalition de centre gauche qui, sous le nom de « Concertation », gouverne le pays depuis la chute de la dictature, soit plus de vingt ans. Ensuite, le manque de charisme du candidat de cette Concertation, Eduardo Frei, alors que son vainqueur, Sebastian Piñera, est un chef d'entreprise dynamique et un communicant talentueux. Dans une élection qui se joue au second tour à 52 % contre 48 %, de tels éléments peuvent suffire à faire pencher la balance du côté droit.
Mais ce serait oublier que si les 20 % de voix obtenues au premier tour par le troisième homme, Marco Enriquez Onimani, s'étaient bien reportées sur Frei, celui-ci aurait eu de bonnes chances d'être élu. Un tel report aurait dû logiquement se produire puisque ce jeune homme, fils d'un ancien militant d'extrême gauche assassiné peu après le coup d'Etat du général Pinochet, ne pouvait nourrir aucune sympathie pour la famille politique de Sebastian Piñera, qui soutint jadis la dictature. Or, grisé sans doute par son beau score du premier tour, imaginant peut-être qu'il brillerait davantage en qualité d'opposant à Piñera qu'en force d'appui de Frei, Marco Enriquez ne s'est pas désisté clairement pour Frei au second tour. La défaite de ce dernier était alors écrite d'avance.
On s'étonne toujours de tels entorses à la loyauté et à la logique. Elles sont pourtant monnaie courante dans la vie politique. En 2000, George W. Bush ne l'emporte contre Al Gore qu'en raison de l'entêtement de l'écologiste Ralph Nader, lequel prend au candidat démocrate, dont les thèses sont proches des siennes, les quelques points qui vont lui manquer pour être élu. Et l'on se souvient, bien sûr, des 5 % de voix de Chevènement et des 2 % de Christiane Taubira, tous les deux issus de la gauche, qui en 2002 vont manquer à Lionel Jospin pour se qualifier face à Jacques Chirac. Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge, écrivait Voltaire. On devrait le relire jusqu'au Chili.

lundi 25 janvier 2010

Invitation à l'exposition «Paysage en transit»



Ce sera l’occasion de partager avec l’artiste son singulier regard sur l’évolution de la ville et de son paysage, marqué par des transformations urbaines propres aux économies émergentes.

L’exposition aura lieu
Jeudi 28 Janvier 2010 à 18h00
dans la galerie d’art et d’architecture de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris - La Villette, et elle sera suivie d’un vin d’honneur .
ENSA Paris La Villette, 144, avenue de Flandre, Paris19.
Métro Crimée ou Corentin Cariou, ligne 7.

Avec la participation de la DIRAC (Direction des affaires culturelles de la chancellerie du gouvernement Chilien). Entrée Libre.

"Madame Gil" défend son fromage

Des gens modestes qui achetaient des ferments lactiques pour produire des sortes de boules de fromage destinées à la prétendue fabrication de produits cosmétiques au Congo. Mise en examen en France pour "escroquerie en bande organisée" et "blanchiment", la Française vient d’être libérée après vingt-trois mois passés en prison. "Madame Gil" réfute en exclusivité les accusations portées contre elle.

Reconnaissez-vous être à l’origine de cette escroquerie aux "fromages magiques"?

Ce n’est pas une escroquerie! C’est une affaire commerciale qui a mal tourné. J’ai vendu des ferments lactiques aux dirigeants d’une société chilienne qui les vendaient ensuite aux personnes intéressées. A un moment donné, ils me devaient 50 000 euros. J’ai stoppé l’exportation de la marchandise car je voulais être payée. Ont-ils voulu me doubler ? Je n’accuse personne. L’un des dirigeants, qui avait travaillé pour moi en France, est pourtant quelqu’un de très droit. Mais avec tout cet argent entre les mains il a peut-être perdu la tête. En tout cas, je n’ai jamais eu accès aux comptes de cette société. Je ne suis allée qu’une dizaine de fois au Chili. Je m’occupais essentiellement de recruter ceux qui fabriquaient les produits. Je ne prenais une commission que sur l’exportation de la marchandise.


Vous contestez avoir détourné de l’argent ?

Vous croyez que j’aurais sorti 15 millions d’euros dans un sac poubelle sur le dos ? Et que je serais restée à Nice où j’avais monté une société ? La juge cherche cet argent partout, mais elle n’a rien trouvé. De toute façon, on ne sait pas comment cette somme a été calculée. Mon avocat, Me Arezki Baki, a demandé que des experts chiffrent exactement le préjudice subi. Des tonnes de fromage moisi ont été retrouvées dans un entrepôt au Chili. Pas un seul produit cosmétique n’a été fabriqué au Congo. C’était pourtant possible, je suis formelle. On pouvait, à partir de ces produits déshydratés, tirer une huile entrant dans la composition de crèmes de soin, de shampooings ou de crèmes servant à éclaircir la peau. Il y a un énorme marché en Amérique du Sud. Ayant longtemps travaillé en Afrique, j’avais des contacts au Congo où la fabrication des produits est moins taxée.

"Il m’a chargée, c’est humain"

Au Pérou, vous êtes aussi accusée d’avoir piégé 10 000 personnes de la même façon.

Le procédé était le même et la société était dirigée par un poète péruvien connu, qui a vécu en France. Mais il a vendu la société et je n’ai plus rien eu à voir avec lui. J’ai obtenu un non-lieu dans cette affaire.

Vous auriez dit à l’un de vos employés avoir gagné 9 millions de dollars au Pérou et projeté d’en faire autant au Chili. Il parle d’un système frauduleux.

Il a trois enfants et une femme qui ne travaille pas. Quand vous mettez quelqu’un six mois en prison, il vous dit ensuite ce que vous voulez entendre. Il m’a chargée, c’est humain.

En 1994, la presse belge vous a surnommée "Mme Yaourt" après votre arrestation au Mexique et votre condamnation à cinq ans de prison.

Plusieurs milliers de Belges avaient auparavant acheté des ferments lactiques destinés à l’industrie cosmétique… C’était il y a vingt ans. D’une expérience malheureuse j’ai voulu tirer une expérience heureuse.

"J’ai de grands projets"

Au début des années 2000, vous avez dirigé une entreprise de travaux et de construction, avant d’être, en 2004, mise en faillite personnelle, interdite de gestion pendant cinq ans et condamnée à deux ans de prison avec sursis pour "banqueroute" et "travail dissimulé". Votre passé ne plaide pas pour vous.

Dans le bâtiment, qui n’a pas de personnel non déclaré ?


On vous qualifie d’aventurière.

Le terme me plaît.

Qu’allez-vous faire maintenant ?

J’ai 450 euros pour vivre et ma famille a été blessée par cette histoire montée en épingle par les journaux chiliens. Tout est détruit autour de moi et il faut tout reconstruire. Mais je suis quelqu’un qui positive les choses. Et j’ai de grands projets.
Jean-Pierre Vergès - Le Journal du Dimanche
Dimanche 24 Janvier 2010

dimanche 24 janvier 2010

SÉISME : L'AMÉRIQUE LATINE, ZONE À HAUT RISQUE

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VILLE DE VADIVIA SUD DU CHILI APRÈS LESÉISME DE 1960 PHOTO VADIVIA RIO DE RECUERDOS 




Des métropoles surpeuplées sont vulnérables

La carte mondiale des risques sismiques est claire : une ligne rouge parcourt le continent sud-américain du sud au nord, longeant ses côtes pacifiques jusqu'aux Caraïbes.

Les grandes villes touchées pourraient être Santiago, La Paz, Lima, Quito, Bogota, Caracas et l'ensemble des pays d'Amérique centrale.

Toutes ces métropoles sont surpeuplées et certains de leurs quartiers, où pullulent des bidonvilles, sont très vulnérables.

L'explication des géologues est simple

Ces risques sismiques proviennent de la présence de plaques tectoniques océaniques qui s'introduisent sous la plaque continentale, elle-même traversée par diverses failles.

Actuellement, elle "va du sud du Pérou au nord du Chili" et faute d'importants tremblements de terre depuis longtemps : "l'énergie s'accumule de plus en plus et cela finit par exploser" explique la directrice du Centre régional de sismologie pour l'Amérique du sud, Estella Minaya. Environ 586 millions d'habitants.

Des pays négligent les normes de construction...

"Au Chili, en Colombie, au Pérou, il y a bien une législation destinée à s'assurer que les habitations soient construites en respectant des règles parasismiques, mais, en Bolivie notamment, il n'y a pas de contrôle sur son respect" explique Estella Minaya.

Au Venezuela, "plus de la moitié de la population habite dans des logements rudimentaires et plus de 60 % des Vénézuéliens vivent en zone de risque sismique" s'inquiète Carlos Genatios, expert en résistance sismique.

Que peut-on faire ?

Selon certains spécialistes, il faut réaliser des simulations, qui existent déjà dans certains pays, pour préparer les habitants à ces risques. De nombreuses stations de surveillance ont aussi été installées. Sur le continent, d'autres spécialistes estiment que la seule prévention efficace relèverait du "micro-zonage sismique". Il consiste à tenir compte de la géologie locale pour déterminer le type de construction adapté à un sol donné.

Un triste record pour le continent sud-américain

Il détient le record du plus violent tremblement de terre jamais enregistré. C'était le 22 mai 1960 à Valdivia (sud du Chili), et la magnitude a atteint 9,5 degrés sur l'échelle de Richter. 3.000 personnes avaient trouvé la mort.

D'autres séismes mortels ont eu lieu : le 31 mai 1970 au Pérou (70.000 morts), en 1976 au Guatemala (25.000 morts) et en 1985 à Mexico (près de 10.000 morts).

samedi 23 janvier 2010

JO - Le CIO cède les droits TV des Jeux de 2010 et 2012 pour le Chili

TVN et Canal 13 ont acquis les droits de radio-télévision par voie hertzienne des Jeux Olympiques de 2010 à Vancouver, des Jeux Olympiques de 2012 à Londres - avec des garanties de couverture gratuite minimum - ainsi que des tout premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse à Singapour en août 2010 et des premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver à Innsbruck en 2012.

> Le président du CIO, Jacques Rogge, a déclaré à cet égard : " Nous sommes ravis d'annoncer cet accord avec TVN et Canal 13 et sommes impatients de travailler en partenariat avec ces deux chaînes pour promouvoir les valeurs olympiques au Chili grâce à une large couverture des Jeux Olympiques. "

> Richard Carrión, le membre de la commission exécutive du CIO qui a conduit les négociations, a pour sa part indiqué : " Nous souhaitons remercier TVN et Canal 13 pour leur engagement durable envers le Mouvement olympique et nous avons hâte de travailler directement avec ces deux chaînes pour apporter à tous les téléspectateurs du Chili une couverture gratuite sans précédent des Jeux Olympiques d'été et d'hiver. "

> Le directeur exécutif de TVN, Daniel Fernández, a quant à lui déclaré : " Seul diffuseur public et numéro un au Chili, TVN maintient grâce à cet accord son objectif qui est de suivre tous les sportifs et sportives du Chili lorsqu'ils représentent le pays dans les grandes manifestations, ainsi que la chaîne l'a toujours fait depuis sa première retransmission en 1969. "

> S'exprimant à propos de l'accord, Jorgue Herrera, président du conseil d'administration de Canal 13, a confié : " Canal 13 accompagne les Jeux Olympiques depuis longtemps. Le sport, élément clé de notre programmation, est particulièrement apprécié par tous nos téléspectateurs. Nous sommes convaincus que le soutien que Canal 13 apporte aux athlètes chiliens notamment grâce à son partenariat avec ADO-Chile, motive les nouvelles générations d'athlètes du pays. Canal 13 considère la diffusion des Jeux Olympiques comme partie intégrante de sa contribution et de son engagement envers notre pays. "

jeudi 21 janvier 2010

Chili : Piñera fait flamber la Bourse

Les titres d'Axxion avaient bondi de 21,43 % à la mi-journée, dépassant le seuil maximal autorisé. Piñera s'est engagé à céder ses parts de LAN avant d'assumer la présidence le 11 mars et a déjà délégué nombre de ses investissements à des fonds aveugles de gestion, dans lesquels il n'intervient plus. Pour les analystes, le marché anticipe une vente fructueuse des actions de LAN. Mais cela risque de raviver les craintes de conflit d'intérêts qui ont troublé la campagne.
Les Echos

mercredi 20 janvier 2010

Clap de fin pour la transition chilienne

Connue sous le nom de Concertation des partis pour la démocratie, la coalition au pouvoir depuis mars 1990 était née à l’occasion du référendum d’octobre 1988 sur la prorogation des pouvoirs de Pinochet et avait regroupé l’ensemble des partisans du « non ».
Dans les mois qui avaient suivi, elle avait été le principal interlocuteur civil dans les négociations qui conduisirent à l’organisation de l’élection présidentielle de décembre 1989 et à une transition négociée avec la caste militaire.
L’accord passé entre les forces armées et la Concertation reposait sur l’affirmation de l’unité de la nation et entendait préserver la paix sociale et la cohésion de la communauté politique en tournant le dos au passé. Jusqu’à l’arrestation de Pinochet à Londres en 1998, les éminences grises de la dictature tout comme ses bourreaux jouirent donc d’une paix royale – ou presque – et continuèrent à occuper des positions de pouvoir.
Si le nouveau régime se montra incapable de jouer son rôle judiciaire de tiers impartial face aux nombreuses plaintes déposées contre des responsables de violation des droits de l’homme, du moins assura-t-il ainsi sa propre conservation.
L’écrivain Luis Sepulveda résumait ainsi la nouvelle donne politique des années 1990  : « Quand la démocratie a ouvert ses cuisses au Chili, elle a d’abord annoncé le prix et que la monnaie dans laquelle elle se fait payer s’appelle l’oubli. »
Reposant principalement sur le Parti socialiste et le Parti démocrate-chrétien, la Concertation n’en était pas moins une alliance de circonstance entre des forces politiques ayant un passé conflictuel et peu de projets communs.
Au pouvoir entre 1990 et 2000 avec Patricio Aylwin puis Eduardo Frei, les démocrates-chrétiens ne remirent pas en cause la gestion néolibérale de l’économie chilienne et mécontentèrent nombre de leurs alliés en laissant se creuser les inégalités.
Avec Ricardo Lagos puis Michelle Bachelet entre 2000 et 2010, la nébuleuse socialiste tenta timidement de restaurer un État social et se coupa d’une partie de la base démocrate-chrétienne, par exemple en promouvant des lois modernisatrices telles que celle sur le divorce en 2004. De l’ensemble de ces tensions, l’affaire Pinochet fut un remarquable observatoire jusqu’à la mort de l’ancien dictateur en décembre 2006.
Il ne faut donc pas s’étonner qu’Eduardo Frei n’ait pas su capitaliser la formidable popularité avec laquelle Michelle Bachelet termine son mandat.
Si l’impunité des tortionnaires demeure une règle inchangée, le spectre d’un retour des militaires aux affaires a fait long feu et ne rend plus nécessaire l’alliance contre nature que représentait la Concertation.
Un électeur socialiste n’a plus guère de raison de donner sa voix à un candidat démocrate-chrétien incarnant une tradition intellectuelle, une vision de la société et des pratiques politiques radicalement différentes des siennes. En ce sens, la victoire de Sebastian Piñera est une bonne nouvelle pour la démocratie chilienne  : elle devrait permettre la mise à mort prochaine de la Concertation et la redéfinition d’un projet socialiste sui generis, susceptible de contrecarrer rapidement les projets de la droite libérale qui triomphe aujourd’hui.
Dans ce nouveau cadre, la démocratie chrétienne serait irrémédiablement condamnée et absorbée par la droite avec laquelle elle partage actuellement – en dépit des joutes de la dernière campagne – de nombreuses valeurs. D’ici aux prochaines élections présidentielles de 2013, il reste seulement à savoir quels seront les effets sociaux d’un scrutin qui donne à l’homme le plus riche du pays les clés du palais de la Moneda.
Considéré comme un modèle de réussite économique en Amérique latine, le Chili a en effet l’un des indices de Gini les plus élevés de la région (54,9 en 2009) et il est peu probable que cette très inégale répartition des richesses soit combattue structurellement par un président qui voit dans « la faiblesse de la famille » l’une des causes profondes de la pauvreté. Pourtant, la démocratie passe aussi par là.

* Dernier ouvrage paru (en codirection avec S. Baby et E. Gonzalez Calleja)  : Violenciay transiciones políticas a finales del siglo XX. Europa del Sur-América latina. Casa de Velázquez, Madrid, 2009.

PIÑERA, LE PRÉSIDENT MILLIARDAIRE

On l'appelle "la Locomotive". A 61 ans, sa fortune est évaluée à 1,2 milliard de dollars par la revue Forbes. Sa chance a été de se lancer dans les affaires pendant la dictature militaire du général Augusto Pinochet (1973-1990). A l'époque, en 1976, il rentre des Etats-Unis, où il a fait des études d'économie à Harvard


Son frère aîné, José Piñera, est ministre du travail et fait partie des "Chicago Boys", ces économistes ultralibéraux qui ont façonné le modèle économique du pays. "Le miracle chilien", selon les termes de leur chef de file, l'Américain Milton Friedman. A la fin de la dictature, beaucoup de Chicago Boys se sont reconvertis à la tête d'entreprises qu'ils avaient eux-mêmes privatisées.


"SYMBOLE DE LA RÉUSSITE"


"M. Piñera est le symbole de la réussite pour beaucoup de Chiliens, qui pensent qu'il insufflera ses succès à la société", note le sociologue Eugenio Tironi. "Le Chili n'a pas besoin d'un manageur mais d'un président", a vainement plaidé pendant la campagne électorale son rival malchanceux, l'ex-président démocrate-chrétien Eduardo Frei (1994-2000).

Les cheveux d'un blanc éclatant, toujours bronzé, toujours souriant, Sebastian Piñera collectionne les chemises en soie, les costumes et les souliers italiens, faits sur mesure. Il a toutefois laissé de côté ses goûts de luxe pendant la campagne, se montrant en jean et chemise blanche mais gardant à son poignet droit une montre Cartier d'un rouge éclatant. Il a été baptisé "le Berlusconi chilien".

Ancien fonctionnaire de la Banque mondiale et de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc), Sebastian Piñera a été sénateur de 1990 à 1998. Il est marié à Cécilia Morel, une blonde et exubérante quinquagénaire, adepte de la chirurgie esthétique, qui a défrayé la chronique en racontant que, pour faire des économies, la famille Piñera ne buvait plus de Coca-Cola. Elle a confié, également, qu'elle devait demander son argent de poche à son mari et qu'elle aime aller à Paris "de temps en temps, pour être un peu seule et ne plus vivre la vie de Sebastian".

Le couple a quatre enfants, trois petits- enfants, tous blonds et souriants. Seule ombre au tableau familial : le frère cadet du président élu, Miguel Piñera, est un musicien aux allures de rocker, marié à une pulpeuse Argentine. Les scandales dans les boîtes de nuit dont il est propriétaire alimentent les revues people. Il n'est pas apparu pendant la campagne.

Le premier succès de M. Piñera a été l'introduction, en 1979, des cartes de crédit au Chili, un marché dont il détient 86 % des actions. Il a investi dans l'immobilier, les pharmacies et les systèmes privés de santé. Il contrôle la compagnie aérienne Lan Chile, privatisée par la dictature militaire. Il est également le propriétaire du populaire club de football Colo Colo et de la chaîne de télévision Chile Vision.
Il a vaguement promis de se défaire de quelques-unes de ses entreprises s'il devenait président. La possible collusion entre ses activités d'homme d'affaires et ses responsabilités de chef d'Etat a été dénoncée par Eduardo Frei, qui a évoqué les scandales financiers qui ont éclaboussé M. Piñera. Il a été condamné, en 2007, à payer une amende de 670 000 dollars après avoir acheté des actions de Lan, la veille de la publication par la compagnie d'aviation d'une hausse de 31 % de ses bénéfices qui avait fait grimper la valeur de ses actions.

En juillet 2009, une ancienne ministre de la justice de la dictature, Monica Madariaga, a confessé avoir fait pression sur des juges pour que Sebastian Piñera ne soit pas poursuivi pour des irrégularités financières commises dans les années 1980 par une banque, Banco de Talca, dont il était le gérant. Cette fraude d'un montant de 240 millions de dollars serait à l'origine de la fortune de M. Piñera, selon ses détracteurs. Le nouveau président, qui prendra ses fonctions le 1er mars, dénonce "une persécution politique".

SOIF DE CHANGEMENT

Les politologues expliquent l'élection de M. Piñera par le désir d'alternance des Chiliens, déçus par la Concertation de centre gauche, au pouvoir depuis vingt ans, depuis le retour de la démocratie. Une soif de changement qui s'est exprimée par les 20 % de voix obtenues au premier tour par le jeune candidat indépendant Marco Enriquez-Ominami, dissident socialiste qui a durement critiqué la Concertation. "Sebastian Piñera est parvenu à incarner une droite qui ne fait plus peur", estime la sociologue Marta Lagos.

Son principal atout est de s'être démarqué de la droite traditionnelle qui a soutenu la dictature. Il a voté "non" au plébiscite de 1988 par lequel le général Pinochet avait tenté de se maintenir au pouvoir. Il avait déjà bouleversé la donne à droite, en 2005, en devançant son rival de la très conservatrice Union démocrate indépendante (UDI), Joaquin Lavin, au premier tour de la présidentielle. Il avait perdu au second tour face à la socialiste Michelle Bachelet. Cela étant, M. Piñera arrive au pouvoir grâce à son alliance avec l'UDI qui a soutenu le régime militaire.
Pilotant lui-même son hélicoptère, Sebastian Piñera est un grand sportif, qui organise des matchs de foot avec son équipe de campagne. "Nous représentons le futur, le progrès, l'espérance et la joie", a-t-il scandé. Affirmant être le tenant d'une droite "moderne et modérée", il dit partager des valeurs proches de celles de la démocratie chrétienne, une famille politique dont il est issu.
Son père a été ambassadeur en Belgique et aux Nations unies sous la présidence du démocrate-chrétien Eduardo Frei Montalva (1964-1970), le père de son rival. Il cite comme modèles de gouvernants latino-américains le conservateur mexicain Felipe Calderon, mais également le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et la présidente socialiste sortante, Michelle Bachelet.

Aucun des deux candidats à la présidence n'a remis en cause le modèle économique qui est donné en exemple en Amérique latine. Sebastian Piñera a séduit une classe moyenne frappée par la crise économique et les laissés-pour-compte du "miracle chilien". Il a sillonné le pays, haranguant les foules, comme un prédicateur. Il a transmis un message optimiste : "Je suis le moteur du changement populaire."


"Dans la vie, il faut avoir les pieds sur terre, regarder le présent mais avec les yeux tournés vers le ciel, qui est le futur", a-t-il lancé au cours d'une visite à Quilicura, un quartier populaire de Santiago, où la drogue et l'alcool font des ravages parmi les jeunes. Il a fait de nombreuses promesses : création d'un million d'emplois, construction de dix nouveaux hôpitaux et de 600 000 logements, connexion à Internet de toutes les écoles du pays.

Il a promis d'obtenir un taux de croissance annuelle de 6 % par le biais d'avantages fiscaux et d'une réforme du droit du travail. Il s'est engagé à lutter contre l'insécurité, une préoccupation croissante des Chiliens. Sebastian Piñera a quatre ans pour démontrer qu'il peut faire mieux que ce qu'a construit la Concertation en vingt ans.

Christine Legrand

lundi 18 janvier 2010

Chili: Sarkozy félicite Piňera

"Le peuple chilien vous a choisi pour le représenter aux plus hautes fonctions de l'Etat, reconnaissant en vous un candidat de rassemblement et d'ouverture, soucieux d'oeuvrer à une politique économique et sociale équilibrée, cohérente et efficace, permettant de garantir au Chili une croissance soutenue et de réduire la pauvreté et les inégalités sociales", écrit le chef d'Etat français, rappelant "l'amitié historique" qui lie les deux pays.

Le Chili élit son «Berlusconi»

SlLVIO BERLUSCONI Chef du gouvernement italien • Inventif
"Les travailleuses précaires devraient épouser des millionnaires, comme mon fils" Telle est la solution proposée par le président du Conseil italien pour résoudre les problèmes de fins de mois difficiles des jeunes. Corriere della Sera, Milan
Rapportée par Courrier international. (CI n° 907, du 20/3/2008)

Bon courage !!

Guy Mansuy

dimanche 17 janvier 2010

La droite reprend le pouvoir au Chili

La gauche chilienne aura vraiment vécu le supplice de Tentale. La présidente sortante, issue de ses rangs, Michelle Bachelet, atteint des sommets de popularité, malgré la crise économique. Mais ce rêve lui était inaccessible. La constitution interdisait à Michelle Bachelet de se représenter. Et ce dimanche soir, le candidat de son camp, Eduardo Frei, ne peut que de reconnaître sa défaite.

Le vainqueur, Sebastian Pinera, homme d’affaires milliardaire de son état (701ème fortune mondiale d’après le magasine Forbes), peut se vanter d’être le principal acteur d’un jour historique pour le Chili. Il a en effet rompu la malédiction qui pesait sur la droite depuis la fin du régime dictatorial de Pinochet, qui l’avait rendue infâme aux yeux des électeurs.

DECOIFFER LES KEPIS
La lutte a toutefois été serrée. Selon les premiers dépouillements, l’écart est mince, bien que net, entre les deux hommes. Sebastian Pinera emporte l’élection avec 51,87% des voix, contre 48,12% à son rival (résultat sur 60% des bureaux). Eduardo Frei, lui-même ancien président, a notamment souffert son manque de charisme. Le scepticisme des Chiliens sur le bilan du gouvernement de coalition a fait le reste. Frei a reçu des renforts de dernière minute avec le ralliement tiède du candidat non aligné, le cinéaste Marco Enriquez-Ominami. Mais ça n’aura pas suffi pour barrer la route du fringuant milliardaire.

Pour réaliser ce tour de force, Sebastian Pinera a dû faire bouger les lignes dans son propre camp, et prendre ses distances avec la vieille garde toujours dans l’ombre du dictateur défunt. Formé à l’université de Harvard, il a rompu avec la culture du militarisme. Il a entre autres su convaincre sur des questions de société symboliques, quitte à décoiffer quelques képis, comme l’admission des homosexuels dans l’armée.

La gauche reconnaît donc ce soir sa défaite, et prépare la revanche, où elle espère récupérer sa plus forte carte : Michelle Bachelet.

dimanche 10 janvier 2010

La présidente du Chili en visite

Michelle Bachelet visitera le bivouac vers 9H30 (heure locale) puis tiendra une conférence de presse, d'après ce texte.

Le Chili accueille avec l'Argentine le Dakar depuis 2009. Le rallye-raid, qui se tenait jusqu'alors en Afrique de l'Ouest, a été délocalisé après l'annulation de l'épreuve en 2008 pour cause de risques d'attaques terroristes.

samedi 9 janvier 2010

MARIO VARGAS LLOSA SOUTIENT L'ALTERNANCE À DROITE AU CHILI



Sebastián Piñera le candidat présidentiel de droite assiste à une réunion d'écrivains, à Santiago. Photo AP


Vargas Llosa, lui-même ancien candidat libéral à la présidence du Pérou en 1990, considère que Piñera représente «un centre-droit moderne, libéral, idéaliste, qui va consolider la démocratie et donner un élan au développement du Chili».

Vargas Llosa, 73 ans, a salué face à la presse le travail «magnifique» de la Concertation, la coalition de centre-gauche gouvernant le Chili depuis la fin de la dictature il y a 20 ans.



Les transfuges heureux, de gauche à droite Roberto Ampuero, Mario Vargas et Jorge Edwards dans un Meeting de soutien au candidat milliardaire (au centre) à Bibliothèque nationale du Chili.
Photo Web officiel de campagne de Sebastian Piñera.

Mais, a-t-il ajouté, «il y a besoin d'une injection d'enthousiasme, de dynamisme, il y a la fatigue d'un régime qui dure depuis 20 ans et ne se renouvelle pas, et l'électorat chilien a perçu cette fatigue, surtout sa partie jeune».

Vargas Llosa participait à Santiago à un séminaire au côté d'intellectuels et écrivains chiliens, dont plusieurs à l'image de Jorge Edwards, ont opéré lors de cette campagne présidentielle un ralliement à l'alternance politique représentée par Piñera.

Vargas Llosa se trouvait au Chili à l'invitation de la présidente socialiste Michelle Bachelet, pour participer lundi à l'inauguration d'un «Musée de la Mémoire» des victimes de la dictature (1973-1990). Au Pérou, il préside la commission sur un projet de musée similaire à Lima.

Piñera, un entrepreneur multimillionnaire de 60 ans a remporté le premier tour de la présidentielle en décembre avec près de 15 points d'avance sur le candidat de la coalition de centre-gauche Eduardo Frei. Il est donné gagnant du second tour, le 17 janvier, avec 46 à 48% des intentions de vote contre 40 à 43 % à Frei, selon les sondages récents.

jeudi 7 janvier 2010

Chili: un curé, père présumé d'enfants, accusé de rapports avec des mineures

Le père Ricardo Munoz, de la paroisse de Melipilla à quelque 70 km de Santiago, a eu deux enfants avec sa compagne, et vraisemblablement un troisième avec une des victimes mineures, a indiqué le procureur Cristian Caceres sur la radio Radio Cooperativa.
Selon les éléments de l'enquête, la compagne de Munoz repérait des mineures, qu'elle payait l'équivalent de 80 dollars, pour des rapports sexuels avec le prêtre, âgé de 54 ans. Trois victimes de 14 à 17 ans ont été identifiées, mais l'enquête pourrait en révéler d'autres, selon le procureur.
La double vie de l'homme d'Eglise a été découverte à l'issue d'une enquête de police, mais aussi à la suite d'un reportage télévisé de la chaîne publique TVN Chile, diffusé mardi soir.
L'évêque de Melipilla Mgr Enrique Troncoso, a présenté ses excuses mercredi à la communauté locale et promis d'exclure le père Munoz. Il a également garanti la coopération de l'Eglise avec la justice dans cette affaire.

mercredi 6 janvier 2010

Décès d'un chanteur populaire argentin, Sandro "Le Gitan"

"Sandro est décédé d'une septicémie à 20h40 locales (23h40 GMT)", a déclaré le Dr Claudio Burgos aux journalistes et à quelques dizaines de fans qui attendaient des nouvelles devant l'hôpital.
Surnommé "Le Gitan", Sandro, alias Robert Sanchez, 64 ans, avait été opéré dans la journée et son état de santé était jugé "critique". Souffrant de tabagisme chronique, il avait dû attendre longtemps avant de pouvoir subir une transplantation, jusqu'à ce qu'une donneuse d'organes de 22 ans décède pour permette l'opération.
D'origine modeste, Sandro avait connu le succès avec son album "Sandro y los de fuego" (1966) en adaptant en espagnol des titres des Beatles, d'Elvis Presley, de Paul Anka et des Rolling Stones.
Interprète de chansons romantiques comme "Rosa, Rosa" ou "Quiero llenarme de ti", il suscitait l'hystérie de milliers de femmes parmi ses fans lors de ses récitals dans toute l'Amérique latine.
En 1969 il obtint un disque d'or à New York en tant qu'artiste latino-américain ayant vendu le plus d'albums aux Etats-Unis et en 1993 il reçut l'ACE d'or décerné par l'Association des chroniqueurs de spectacle.
Acteur dans de séries télévisées et dans 16 long métrages, il a notamment chanté avec Carmen Sevilla qui lui a ouvert les portes de l'Espagne.

Les indigènes mapuches font plier l'industrie forestière chilienne

Des troncs d'arbre fraîchement coupés près d'un buisson de plantes "lawens".
Les représentants de l’autorité religieuse mapuche, les Machis, ont remporté une victoire historique en se voyant reconnaître en septembre 2009 le droit d’accès à leurs sites sacrés pour y cueillir des herbes médicinales.

Tous leurs espoirs se sont cristallisés autour de Francisca Linconao Huircapan qui a obtenu de la Cour suprême une reconnaissance officielle de la violation des droits ancestraux mapuches. La Machi, âgée de 51 ans, a fait plier l’industrie forestière en se voyant reconnaître le droit de pénétrer sur les terres de l’exploitation Palermo afin de procéder à la cueillette traditionnelle.

Les défenseurs des Mapuches insistent sur la portée culturelle des atteintes à la biodiversité de la région. Les herbes médicinales, connues sous le nom de "lawens", sont de plus en plus menacées par l’empiètement des compagnies forestières qui, pour des raisons de rentabilité, remplacent les bois locaux par des arbres importés de l’extérieur.

Or, les "lawens" tiennent une place centrale dans la culture et l’imaginaire mapuche. Au-delà des potions médicinales aux vertus ancestrales, les Machis utilisent ces plantes dans des cérémonies et prières destinées à la guérison de leurs patients.

Nos Observateurs sur place expliquent la portée historique de l’arrêt de la Cour suprême chilienne.
Contributeurs


Francisca Linconao Huircapan

Gonzalo Garcés


"Personne ne peut nous interdire de pénétrer sur nos terres ancestrales !"
Francisca Linconao Huircapan est une Machi de la région de Rahue.

Il faut que cet arrêt serve d'exemple et que tous les Machis se soulèvent face aux entreprises forestières ! Le droit est de notre côté, personne ne peut nous interdire de pénétrer sur nos terres ancestrales pour y faire de la cueillette. Ce sont les esprits qui ont mis les 'lawens' là où elles sont... Nos herbes traditionnelles n'appartiennent certainement pas aux compagnies forestières actuelles."

"C'est tout simplement de la biopiraterie"

Certaines herbes médicinales poussent notamment sur les troncs d'arbres.

Gonzalo Garcés travaille pour l'association Nguallen Pelu Mapu (Protecteurs de la terre) qui défend la communauté mapuche de Los Sauces.

Les entreprises forestières chiliennes, comme Mininco et Arauco, exploitent près de deux tiers des terres cultivables du pays. Leur politique de plantations massives a contribué à assécher les terres environnantes, et la baisse généralisée de la production agricole a poussé de nombreux paysans à l'exode. Parmi ceux qui restent, plus de 30 % vivent sous le seuil de pauvreté !
Le problème est que le Chili n'a aucune loi visant à protéger les espaces naturels que les Mapuches considèrent comme sacrés. Pire encore, de nombreux indigènes s'insurgent contre des universités chiliennes et étrangères qui s'approprient leurs connaissances ancestrales des herbes. A leurs yeux, c'est tout simplement de la biopiraterie."


mardi 5 janvier 2010

Hommage au compositeur Gustavo Becerra Schmidt

Ce concert a eu lieu le 13 novembre 1998 à Santiago du Chili, dans le Goethe Institut, lors du 8ème Festival de musique contemporaine, organisé par l’Institut de musique de l’Université catholique du Chili. Le Quartet était intégré par Miguel Villafruela (Saxophone soprane) et ses disciples d’alors, Cristian Mendoza (Saxophone alto), Rodrigo Santic (Saxophone ténor) et Alejandro Rivas (Saxophone barytone).
GUY DESMURS

LE COMPOSITEUR CHILIEN GUSTAVO BECERRA EST MORT

En 1971, le gouvernement de Salvador Allende avait nommé le maestro Becerra attaché culturel et de presse à l’ambassade chilienne à Bonn. Suite au coup d’état d’Augusto Pinochet en 1973, le compositeur fut démis de ses fonctions diplomatiques et radié de son poste à l’Université du Chili.

Il devait peu après demander l’asile politique en Allemagne. Il habitait depuis 1974 à Oldenburg, ville où il a composé quelques unes de ces pièces les plus célèbres, comme l’Oratorio Carl-von-Ossietzky, de 1985.

Considéré comme l’un des compositeurs chiliens les plus prolifiques, Gustavo Becerra Schmidt a crée pendant sa carrière une centaine d’œuvres qui vont des Oratorios aux Cantates et Symphonies. Parmi ses œuvres majeures on trouve « La Araucana », « Lord Cochrane du Chili » et le « Concert pour Harpe».

À l’Université d’Oldenburg, Gustavo Becerra a été pendant ses vingt dernières années chargé des cours de composition, analyse et théorie musicale.
GUY DESMURS

dimanche 3 janvier 2010

Une spectatrice tuée sur le Dakar

Au kilomètre 75 kilomètres de la spéciale du jour, le 4x4 inscrit sous le nom de «Desert warrior» par l'équipage germano-suisse Mirco Schultis-Ulrich Leardi a quitté la piste, heurtant un groupe de spectateurs.

«Une femme de 28 ans est morte, a déclaré le Dr Norberto Brusa, médecin aux urgences de l'hôpital de Cordoba, au micro de la chaîne de télévision TN. Elle souffrait de graves traumatismes crâniens, mais aussi à l'abdomen et au pelvis. Elle a subi deux arrêts cardiaques lors du transfert. Malgré les soins prodigués à son arrivée à l'hôpital, elle est décédée peu après».

Quatre blessés, dont deux dans un état grave

Deux blessés, dont un dans un état grave, ont été évacués avec la spectatrice en hélicoptère vers Cordoba, la capitale de la province. «Elle est arrivée avec un jeune homme de 24 ans présentant des fractures importantes du tibia et du péroné et dont le pronostic vital est réservé, et aussi un enfant évacué vers un service pédiatrique et qui se trouve dans un état stable», a ajouté le Dr Brusa. «Deux autres personnes ont été blessées dans l'accident mais ont pu être soignées à l'hôpital local de Rio Cuarto car ils présentent des blessures de moindre gravité», a expliqué le médecin.

L'accident s'est produit en dehors des cinq zones aménagées spécialement sur la première étape pour que le public vienne voir passer les concurrents en toute sécurité. «L'organisation et les autorités locales appellent à nouveau la population à la plus grande prudence et à respecter les "zones public"», ont insisté les organisateurs. Celles-ci sont au nombre de 57 tout au long des 14 étapes du parcours.

L'an dernier, pour sa première édition latino-américaine, le Dakar avait déploré trois morts : le motard Pascal Terry, 49 ans, retrouvé mort trois jours après sa disparition lors de la 2e étape, en Argentine, et deux personnes tuées lors d'un accident avec un camion de soutien logistique, au Chili.

Ce tragique accident fait passer au second plan une première journée où tous les favoris se sont placés en tête des classements, ce qui promet une lutte acharnée tout au long de course.

vendredi 1 janvier 2010

«Un nouvel an c’est toujours un peu foireux»

Noémie, leur accompagnatrice française, fait un peu la tronche mais s’est résolue à suivre les trois touristes latinos qui tenaient ferme à réveillonner sur les Champs Elysées. Un peu déçus par les (non) festivités, ils se rattrapent sur l’alcool. Les bouteilles en verre étant prohibées, ils ont transvasé leur rhum-orange dans de grandes bouteilles en plastique et semblent bien partis pour démarrer 2010 sur les rotules.
Jean-Christophe et Charline sont messins. Très chics, Monsieur porte un costume, Madame, défiant l’hiver, une robe échancrée. Ils se sont offerts «un petit plaisir», une semaine à Paris. «On s’est fait un bon resto, on n’est venu là que pour les douze coups de minuit. L’ambiance n’est pas extraordinaire, reconnaît Jean-Christophe, mais c’est pas tous les jours qu’on change de décennie et de toute façon un nouvel an c’est toujours un peu foireux. En plus pour moi c’est un peu rêve de gosse de le passer sur les Champs-Elysées.»
Walid et Lucas, eux, n’ont eu besoin que de quelques stations de métro pour rallier les Champs depuis Genevilliers. Circonstances obligent, ils sont sur leur trente-et-un et bien décidés à démarrer l’année sous de galants auspices: «c’est le paradis ici, il y a des meufs partout». Malheureusement pour eux, il y a également pléthore de prétendants. Certains font d’ailleurs fi de délicatesse dans l’art de la séduction au grand dam d’un groupe de jeunes américaines de passage à Paris.
Philippe fait partie des nombreux CRS présents par groupe de six tout le long de l’artère. Pas ravi d’avoir abandonné famille et amis, huîtres et champagne, il se rassure comme il peut: «Ça risque de chauffer d’ici un moment» A deux heures, aucun incident majeur n’était signalé. Touristes, amoureux, dragueurs ou professionnels, tous semblent avoir une bonne excuse pour se trouver dans le froid, au milieu des plusieurs centaines de milliers de pèlerins réveillonneurs des Champs-Elysées.

Par MARWAN CHAHINE

CHILI: spectaculaire région des lacs chiliens

Le guide Ulysse Chili

La région prend naissance à Temuco, à 677 km au sud de Santiago, et se prolonge vers le sud jusqu'à Puerto Montt, 339 km plus loin. Entre ces deux points se succèdent de nombreux et magnifiques lacs d'un bleu profond, notamment le Villarrica, le Ranco, le Puyehue, le Llanquihue, le Todos Los Santos et bien d'autres encore. Quant aux volcans de cette région, ils comprennent le Llaima, le Villarrica, le Choshuenco, le Puyehue, le Puntiagudo, le Tronador et, bien entendu, l'Osorno. Puis il y a les parcs nationaux, entre autres le Conguillío, le Puyehue et le Vicente Pérez Rosales, mais aussi beaucoup d'autres parcs et réserves.

Au même titre que le reste du Chili, cette région possède un long littoral sur le Pacifique, quoique l'activité soit surtout concentrée à l'intérieur des terres. Les zones côtières sont en effet rocheuses et le plus souvent inhabitées (bien que la ville de Valdivia ne se trouve qu'à courte distance du Pacifique), tandis que l'intérieur regorge de possibilités en ce qui a trait à l'agriculture, à la sylviculture et au tourisme, et ce, jusqu'aux flancs des Andes.

Les amateurs de grands espaces s'y adonneront avec joie aux plaisirs de la randonnée pédestre, de l'escalade, du rafting, de la pêche ou des simples balades sur les eaux azurées des lacs de montagne entourés de paysages enchanteurs. Mais il y a aussi des plages lacustres, de nombreuses sources chaudes (souvent difficiles d'accès) et même des stations de ski.

Quelques incontournables

Pucón
Pucón s'est peu à peu imposée comme la capitale inofficielle du tourisme de plein air dans la portion nord de la région des lacs. Située à 107 km au sud-est de Temuco, à l'extrémité orientale du Lago Villarrica, cette ville lacustre de quelque 14 000 habitants ne possède en soi aucun attrait particulier, mais doit plutôt son atmosphère juvénile et son indubitable vitalité aux lacs, rivières et montagnes des environs, notamment au volcan actif Villarrica, qui culmine à 2 840 m et s'offre clairement au regard à 8 km au sud de l'agglomération.

Le centre-ville accueille les bureaux de nombreux excursionnistes offrant toutes sortes d'activités de plein air, entre autres le rafting, la randonnée pédestre, l'équitation, l'alpinisme, la pêche et le vélo en montagne, et l'on y voit d'ailleurs fréquemment circuler des véhicules chargés de grands canots pneumatiques et de divers autres équipements sportifs. Les parcs nationaux, les stations thermales et les centres de ski de la région s'avèrent en outre d'accès facile.

Plusieurs stations thermales vous attendent près de Pucón, entre autres les Termas de Huife, à 33 km vers le nord-est, et les Termas de Palguín, à 30 km vers le sud-est, l'une comme l'autre possédant des complexes hôteliers ouverts toute l'année

Parque Nacional Huerquehue
Le Parque Nacional Huerquehue, à 35 km au nord-est de Pucón, s'étend à l'extrémité est du Lago Caburga et couvre une zone montagneuse et sauvage ponctuée de nombreux lacs secondaires, de vallées saisissantes et de plusieurs cascades. Il recèle par ailleurs de beaux sentiers de randonnée, le plus apprécié étant celui du Lago Verde, un tracé de 17 km qui grimpe à travers une dense forêt jusqu'à des altitudes voisines de 1 300 m, offrant de belles vues sur le volcan Villarrica depuis certaines éclaircies. En été, un car s'y rend directement au départ de Pucón.

Parque Nacional Villarrica
Le Parque Nacional Villarrica se divise en trois secteurs contigus. Le secteur principal, qui débute à 12 km au sud de Pucón, accueille le volcan qui a donné son nom au parc. Les grimpeurs en bonne condition physique peuvent noter que l'ascension aller-retour prend environ huit ou neuf heures à effectuer et que, comme il s'agit d'un volcan actif, il s'en échappe des vapeurs sulfureuses au sommet. Tous les grimpeurs, sauf les plus expérimentés, auront besoin d'un guide, dont ils pourront louer les services auprès d'un excursionniste. Ce secteur renferme aussi un centre de ski et de nombreuses grottes. Plusieurs plages de beau sable volcanique noir bordent le Lago Villarrica, y compris un ruban de 4 km aux abords de Pucón.

Osorno
Osorno est une ville commerciale d'environ 135 000 habitants située au confluent des rivières Rahue et Damas, qui irriguent les terres cultivées des environs. En plus de receler certains des meilleurs restaurants du Chili, elle constitue un tremplin rêvé vers les lacs et le Parque Nacional Puyehue, avec sa forêt de conifères et son paysage volcanique.

Parque Nacional Vicente Pérez Rosales
Le Parque Nacional Vicente Pérez Rosales a une superficie de près de 254 000 ha et s'étend des abords de la pointe orientale du Lago Llanquihue jusqu'à la frontière argentine. Créé en 1926, c'est le plus vieux parc national du Chili. Il englobe le magnifique Lago Todos Los Santos, avec ses eaux émeraude et ses rivages boisés, de même que trois pics volcaniques: l'Osorno, le Puntiagudo et le Tronador. Le majestueux volcan Osorno est clairement visible du Lago Todos Los Santos et se reflète souvent dans ses eaux.

Puerto Varas
La ville de Puerto Varas est devenue le plus important centre de tourisme du sud de la région des lacs. Accrochée à l'angle sud-ouest du Lago Llanquihue, la ville en soi n'offre que peu d'attraits, si ce n'est qu'on y a de belles vues du volcan Osorno depuis la Costanera et les collines voisines; mais elle possède néanmoins un large éventail de lieux d'hébergement et de restaurants, sans compter qu'elle s'impose comme le principal point de départ des visites organisées de la région environnante, entre autres vers le Parque Nacional Vicente Pérez Rosales, qui offre de nombreuses possibilités de croisières, de randonnée pédestre, d'escalade, de rafting et de pêche. La plupart des agences d'excursions de la région ont d'ailleurs leurs bureaux à Puerto Varas. Compacte et facile à parcourir, cette ville constitue également une excellente base pour entreprendre des excursions par ses propres moyens.

Auteur : Éric Hamovitch