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samedi 30 mai 2020

CHILI: LE COVID-19 FAIT GRIMPER LE CHÔMAGE À SON PLUS HAUT NIVEAU DEPUIS 10 ANS

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LA QUEUE DEVANT LA CAISSE D'ASSURANCE CHÔMAGE 
À SANTIAGO DU CHILI, LE 28 MAI 2020.
PHOTO MARTIN BERNETTI / AFP
Le taux de chômage a atteint les 9% en moyenne entre février et avril, selon l'Institut chilien de la statistique. Dans la capitale, Santiago, il y a plusieurs heures d'attente devant les bureaux de l'assurance chômage.
Plus de 200 mètres de queue et pas loin de deux heures d'attente. Les bureaux de l'assurance chômage ne désemplissent pas depuis fin mars à Santiago. L'épidémie de coronavirus a commencé dans le pays en mars, et les autorités s'attendent à une hausse encore plus forte du nombre de demandeurs d'emploi dans les prochaines semaines.

Cesia Pardo, 30 ans, a perdu son travail dans les télécommunications à cause de la crise sanitaire. Son mari, qui travaillait dans le secteur du bâtiment, a lui aussi a été licencié récemment. « La queue va jusqu'à l'autre côté du pâté de maison. Je dois dire que ce n'est pas la première fois que je viens ces dernières années, et pourtant je n'avais jamais vu une file d'attente aussi longue, jamais », assure-t-elle.

« On ne sait pas combien de temps ça va durer»


Au sol, des bandes adhésives noires et jaunes indiquent les distances minimum à respecter. Monica Alvarez, une Vénézuélienne de 39 ans, était vendeuse dans un centre commercial, fermé depuis fin mars. « C'est très compliqué, notamment pour nous qui devons presque tous payer un loyer, les charges... Car on ne sait pas combien de temps ça va durer, ou plutôt on voit que cela risque de durer longtemps », s’inquiète-t-elle.

Elle est arrivée au Chili il y un an et demi pour fuir notamment la crise économique au Vénézuéla, et aujourd'hui dit-elle il est presque impossible de trouver un travail ici.

Fin mars le taux de chômage dans la région capitale dépassait les 15%, du jamais vu depuis 1985, en pleine dictature du général Pinochet. 

samedi 23 mai 2020

AU CHILI, LE CORONAVIRUS PROGRESSE ET ALIMENTE LA COLÈRE SOCIALE

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AU CHILI, LE CORONAVIRUS PROGRESSE
ET ALIMENTE LA COLÈRE SOCIALE
Des manifestations ont éclaté dans les banlieues pauvres de Santiago pour dénoncer l’insuffisance des aides de l’État face aux difficultés économiques.
6Temps de Lecture 3 Min

LE GOUVERNEMENT DISTRIBUE DES
 COLIS DE VIVRE AU MOMENT DE
L’ÉPIDÉMIE DE CORONAVIRUS, À
SANTIAGO DU CHILI, LE 22 MAI 2020
PHOTO  IVAN ALVARADO / REUTERS
Sur la plaza Italia, épicentre de la contestation qui a éclaté fin octobre 2019 à Santiago pour réclamer une société moins inégalitaire, les messages lumineux projetés par un groupe d’artistes militants sur la façade des immeubles ne parlent plus de « dignité », mais désormais de « faim », en référence à la situation que traversent les quartiers pauvres de la ville en raison du coronavirus. 

Mi-mai, des manifestations ont éclaté dans plusieurs communes de banlieue de la capitale, des dizaines de Chiliens bravant le confinement pour dénoncer l’insuffisance des aides de l’État face aux difficultés économiques provoquées par la pandémie. Le gouvernement a annoncé la distribution de 2,5 millions de colis alimentaires et déployé un revenu d’urgence familial pour les familles pauvres, de l’ordre de 65 000 pesos (74 euros) par personne. Un montant « insuffisant pour permettre à ces familles de vivre correctement », dénonce Marco Kremerman, économiste du think tank Fundación Sol.

Après avoir semblé relativement épargné par la propagation du virus en mars et en avril, le Chili a finalement été rattrapé par l’épidémie : au 22 mai, ce pays de 18 millions d’habitants comptait près de 62 000 cas confirmés de Covid-19 et recensait 630 décès. Les hôpitaux sont au bord de la saturation, atteignant un taux d’occupation de 95 % des lits en soins intensifs dans la région de Santiago. Le président de droite Sebastian Piñera et son gouvernement, qui avaient encouragé dès la fin avril la réouverture des centres commerciaux et la reprise du travail présentiel, ont dû faire marche arrière le 13 mai en plaçant, pour la première fois, l’ensemble de la région de Santiago – où vivent 7 millions de personnes – en confinement.

Cette mise à l’arrêt forcée entraîne une importante perte de revenus pour les familles les plus vulnérables, dans un pays où plus de 30 % des actifs travaillent dans le secteur informel. « Si la société chilienne n’était pas si inégalitaire, les familles qui souffrent de la faim actuellement ne seraient pas dans cette situation », indique Rodrigo Herrera, économiste du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Chili.


Classe moyenne vulnérable


L’indice de développement humain élaboré par le PNUD classe pourtant le Chili régulièrement en tête des pays d’Amérique du Sud, « en compétition avec l’Uruguay, précise M. Herrera. Il y a eu de grandes avancées réalisées en termes d’augmentation des revenus et d’accès à la santé et à l’éducation. Mais il y a toujours énormément d’inégalités ».
« Grâce aux données collectées par les chercheurs de l'université américaine Johns-Hopkins, qui recensent les cas et les décès confirmés, il est possible de suivre jour après jour l’évolution de l’épidémie au Chili. »
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DESSIN LO COLE
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vendredi 22 mai 2020

« YÉ KÉ YÉ KÉ» - MORY KANTÉ

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POCHETTES DU
 VINYLE 33T
 «Akwaba Beach »
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« Yé Ké Yé Ké», 
AUTEUR  MORY KANTÉ 1987,
PARU DANS LE  VINYLE LP «AKWABA BEACH »
833 119-1, FACE 1 , CHEZ BARCLAY

TSUNAMI ANIMATION: VALDIVIA, CHILI, 1960 (ROTATING GLOBE)

« SUNAMI ANIMATION: VALDIVIA, CHILI, 
1960 (ROTATING GLOBE)»

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    jeudi 21 mai 2020

    CONFINEMENT AU CHILI: NOUVELLE MANIFESTATION POUR UNE AIDE ALIMENTAIRE

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    AU CHILI, LE CORONAVIRUS PROGRESSE
    ET ALIMENTE LA COLÈRE SOCIALE
    Une cinquantaine d'habitants d'un quartier populaire de Santiago du Chili, La Pintana, ont défié le confinement obligatoire en manifestant mercredi pour réclamer une aide alimentaire d'urgence, au moment où les Chiliens les plus pauvres souffrent de l'arrêt de l'activité économique.
    Dans ce quartier traditionnellement ouvrier, défavorisé et à forte délinquance, des habitants ont défié le confinement décrété depuis vendredi dans la capitale. Ils ont protesté avec des banderoles, des barricades incendiées, des concerts de casseroles, et des slogans qui accusent le pouvoir de se désintéresser de leur sort.

    « Notre quartier est l'un des plus pauvres du grand Santiago, rappelle la maire de La Pintana, Claudia Pizarro, au micro de Angelica Perez. Avec 14% de gens vivant dans des logements surpeuplés, on vit cette pandémie de façon complètement différente. Les maisons ne font qu'une quarantaine de mètres carrés, c'est pour cela qu'on ne peut pas isoler les gens. Ce qu'on vit aujourd'hui, c'est une crise sanitaire liée à une crise économique. Au départ, ils ont donné une subvention Covid-19 aux familles qui figuraient au registre social des foyers recensant les 40% les plus pauvres de la population au Chili. Mais nous travaillons avec des chiffres complètement périmés, qui datent de décembre 2019, et ne tiennent pas compte de la nouvelle réalité sociale du Covid-19. Voilà pourquoi nous faisons face à un mécontentement généralisé. Les primes n'arrivent pas aux gens qui en ont besoin. En plus, il s'agit d'une aide individuelle de 65 000 pesos, un peu plus de 70 euros par personne. C’est en dessous du seuil de pauvreté. »

    Des policiers et militaires venus sur place ont laissé les manifestants, principalement des femmes, protester à condition que ce soit sur les trottoirs. Les manifestations étaient parties lundi d'un autre quartier du sud de Santiago, El Bosque, dégénérant en affrontements.

    La veille, le président Sebastian Piñera, très impopulaire, avait pourtant annoncé la distribution à partir de fin mai de 2,5 millions de colis alimentaires pour ses concitoyens les plus défavorisés. Il a également promis des bons alimentaires, mesure que les manifestants jugent insuffisante.

    L'épidémie est en pleine croissance au Chili, avec un total de près de 54 000 cas et 544 décès.


    « Grâce aux données collectées par les chercheurs de l'université américaine Johns-Hopkins, qui recensent les cas et les décès confirmés, il est possible de suivre jour après jour l’évolution de l’épidémie au Chili. »
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    DESSIN LO COLE
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    mardi 19 mai 2020

    LE CONFINEMENT ET LA FAIM RAVIVENT LA CONTESTATION SOCIALE AU CHILI


     « LA FAIM », INSTALLATION LUMINEUSE 
     D’OCTAVIO ET ANDREA GANA / DELIGHT LAB
    SUR LA FAÇADE DE LA TOUR TELEFÓNICA
      À SANTIAGO DU CHILI
       PHOTO TERESITA SALAS MORAN
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    ÉMISSION « REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE»,
    «LE CONFINEMENT ET LA FAIM RAVIVENT LA CONTESTATION SOCIALE AU CHILI»
    PAR CAMILLE MAGNARD, DIFFUSION DU MARDI 19 MAI 2020

    L'accélération de l'épidémie de Covid-19 au Chili a poussé les autorités à décrêter un confinement total dans la capitale Santiago, confrontant les habitants des quartiers les plus pauvres au désoeuvrement, à la faim et à la colère. La crise actuelle sooenra-t-elle la fin des "malls" américains ?

    Dans la presse chilienne, il y a un mot qui s'étale en grandes lettres dans la nuit de Santiago.

    Ce mot, c'est "hambre", la faim en espagnol, écrit en lettres de lumière sur l'un des plus hauts immeubles de la capitale chilienne.


    CHILI: MANIFESTATION CONTRE LA FAIM EN BANLIEUE DE SANTIAGO

    « CHILI: MANIFESTATION CONTRE LA FAIM EN BANLIEUE DE SANTIAGO »
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    dimanche 17 mai 2020

    OBSÈQUES DE JULIO ANGUITA : UNE CHAPELLE ARDENTE À L’HÔTEL DE VILLE DE CORDOUE

    OBSÈQUES DE JULIO ANGUITA : UNE CHAPELLE
    ARDENTE À L’HÔTEL DE VILLE DE CORDOUE
     
    « OBSÈQUES DE JULIO ANGUITA : UNE CHAPELLE ARDENTE À L’HÔTEL DE VILLE DE CORDOUE »
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    CONTAGION.AU CHILI, SANTIAGO SE CONFINE COMPLÈTEMENT

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     41 428 CAS ET 421 DÉCÈS
    À l’heure où nombre de pays se déconfinent, l’Amérique latine devient un nouvel épicentre de la pandémie. À Santiago au Chili, un confinement strict d’une semaine vient d’être décidé alors que le gouvernement avait commencé à autoriser une reprise partielle des activités.
    DÉSINFECTION DES RUES 
    CONTRE LE CORONAVIRUS,
    DANS LA CAPITALE CHILIENNE, 

    SANTIAGO, LE 16 MAI 2020
    PHOTO IVAN ALVARADO
    La capitale chilienne est fermée : depuis vendredi 15 mai à 22 heures, les huit millions d’habitants de Santiago et de sa périphérie observent un confinement strict face à l’emballement de la propagation du Covid-19, écrit Biobiochile. Chacun doit rester chez soi. La circulation automobile est restreinte et réservée aux employés qui continuent de travailler dans les secteurs essentiels.


    Le gouvernement chilien, qui avait suscité une polémique en annonçant un “plan de reprise” progressif le 24 avril dernier, fait donc machine arrière, constatant que ses capacités hospitalières frisent la saturation en raison d’une flambée de cas de Covid-19. Dans la capitale, 90 % des lits en soins intensifs sont occupés.

    Un pic inquiétant


    DESSIN LAUZAN
    Le Chili est rattrapé par la pandémie, à l’instar d’autres pays d’Amérique latine, notamment le Brésil, épicentre dans la région. Le pays andin a connu au cours de la semaine écoulée (du 11 au 16 mai) une hausse considérable de cas, avec notamment un pic de 2 660 malades déclarés en une seule journée, le 13 mai, et plus de 1 800 samedi 16 mai, explique Biobiochile dans un autre article.

    Ce même jour, le bilan faisait état de 41 428 cas et 421 décès, pour une population d’un peu plus de 18 millions d’habitants. Le plus grand nombre de personnes infectées se concentre dans la capitale et sa région.

    Le Chili n’avait pas tardé à réagir dès l’apparition des premiers cas sur son sol, décrétant dès le 22 mars un confinement partiel et imposant même un couvre-feu. Plus tôt encore, le 7 février, rappelle le journal argentin Río Negro, le gouvernement de Sebastián Piñera avait déclenché l’alerte sanitaire, “ce qui lui a permis d’acheter des tests, des respirateurs et des lits de soins intensifs et de centraliser au niveau de l’État le système de santé”.

    Jusqu’à fin avril, la courbe de l’épidémie semblait contenue et s’établissait à environ 350 personnes infectées par jour. Mais l’intensification de la campagne de tests auprès de la population a révélé que le rythme de contagion était nettement plus soutenu.


    Le confinement strict de Santiago a été décrété jusqu’au 22 mai prochain.

    samedi 16 mai 2020

    LE GUIGNA S'INCORPORA À « L’ARCHE PHOTOGRAPHIQUE » DU NATIONAL GEOGRAPHIC

    « LE GUIGNA S'INCORPORA À L’ARCHE PHOTOGRAPHIQUE »
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    vendredi 15 mai 2020

    LE GUIGNA S'INCORPORE À « L’ARCHE PHOTOGRAPHIQUE » DU NATIONAL GEOGRAPHIC

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    PHOTO JOEL SARTORE
    Le guigna, Leopardus guigna, est la 10 000ème espèce à rejoindre l’arche photographique de National Geographic (projet « Photo Ark » de Joel Sartore). Les scientifiques et écologistes estiment qu’il s’agit probablement là des premiers enregistrements audio de cette espèce jamais publiés. Filmé à Fauna Andina, au Chili.
    « LE GUIGNA S'INCORPORE À L’ARCHE PHOTOGRAPHIQUE »


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    NATIONAL GEOGRAPHIC

    Un petit félin se faufile gracilement dans les broussailles et les forêts tropicales riches en fougères chiliennes et argentines. Son nom : le guigna.





    Plus petit félin d'Amérique - il fait à peu près la moitié de la taille d'un chat domestique, le guigna se caractérise par sa petite tête rayée de noir surmontée d'oreilles rondes semblant tout droit sortie d'une bande-dessinée et une queue courte et touffue aux faux airs d'écouvillon. Sa petite taille, combinée à son extrême timidité et le peu de documentation disponible, en font un félin très peu connu du grand public.








    Jusqu'à présent.








    Ce guigna, nommé Pikumche, est le 10 000ème animal à rejoindre le Photo Ark, le projet photographique de National Geographic fondé par le photographe Joel Sartore, qui a pour volonté de photographier chaque espèce vivant dans les zoos et sanctuaires fauniques de la planète.








    Comme la plupart des 33 espèces de petits félins connues, le guigna, dont la fourrure tachetée oscille entre l’argent et le roux, est « un félin mystérieux. Il vit dans l'ombre », explique Joel Sartore. 








    « Dix mille, c'est un nombre important - une lueur d'espoir sur ce chemin ardu qu'est ce projet, que l'on devrait terminer d'ici 10 à 15 ans », explique Sartore, qui espère que ses photographies sensibiliseront le public à l'extinction massive de ces espèces avant qu'il ne soit trop tard. « J'ai l'impression que les gens font attention maintenant. »








    Comme pour de nombreuses espèces de cette arche photographique, le guigna, qui se décline en deux sous-espèces, est considéré comme vulnérable. Cela est principalement dû à la dégradation de son aire de répartition de près de 298 000 kilomètres carrés, l'aire la plus restreinte de tous les félins d'Amérique latine. Le guigna du sud, Leopardus guigna tigrillo, peuple les forêts denses du sud du Chili et est plus petit et plus coloré que Leopardus guigna guigna, le guigna du nord qui évolue dans le matorral chilien.








    Pour cette photo symbolique, Sartore s'est rendu dans ce qui est probablement le seul endroit au monde hébergeant des guignas en captivité : Fauna Andina, une réserve faunique autorisée et un centre de réhabilitation situés dans le centre-sud du Chili. Son fondateur, Fernando Vidal Mugica, s'occupe des guignas qui ont été blessés à l'état sauvage, les relâchant parfois ensuite dans la forêt.








    Pour Photo Ark, Sartore a immortalisé toutes les créatures, grandes et petites - des moules aux coléoptères en passant par les phoques et les éléphants - dans plus de 50 pays. Il ne s'arrêtera, dit-il, que lorsqu'il aura photographié l'intégralité des 15 000 espèces en captivité.




    L’ARCHE PHOTOGRAPHIQUE DE JOEL SARTORE COMPTE DÉSORMAIS 10 000 ESPÈCES







    Pikumche, un guigna mâle du nord, immortalisé par Joel Sartore, a une histoire singulière. Orphelin à seulement 10 jours après qu'un prédateur a tué sa mère, il a été nourri par les soigneurs du centre. Aujourd'hui âgé de deux ans et demi, il est tellement habitué aux Hommes qu'il ne peut pas être réintroduit dans la nature. Malgré un début de vie difficile, « c'est un félin très sûr de lui », assure Vidal Mugica par message. 








    Sartore a également filmé Pikumche en train de faire quelques vocalises, qui sont peut-être les premiers sons de guigna jamais enregistrés. Ces faibles sons répétitifs sont probablement des expressions de plaisir ou d'excitation, selon les observations de Vidal Mugica, tandis que le miaulement annonce la présence de Pikumche aux sept autres guignas vivant à Fauna Andina.








    « Ce félin est en quelque sorte la pierre de Rosette de l'espèce », explique Sartore à propos de Pikumche. Cette vidéo du félin pourrait en effet permettre de mieux appréhender cette espèce, dont la communauté scientifique ne connaît que peu de choses : le nombre même des membres de l'espèce, sa biologie fondamentale, comme l'accouplement et la reproduction, restent énigmatiques.





    DES CHASSEURS OPPORTUNISTES







    Les guignas sont l'une des huit espèces de petits félins sauvages d'Amérique latine, et les plus proches parents des ocelots, une espèce de félins mieux connue avec une aire de répartition beaucoup plus étendue.








    Espèce généraliste, le guigna mange à peu près tout ce sur quoi il peut faire patte basse, des marsupiaux aux insectes en passant par les grenouilles et les oiseaux. Il apprécie particulièrement les rongeurs. Grimpeur agile, ce félin grimpe facilement aux arbres pour dénicher pics verts et écureuils.








    Le guigna se régale également de la volaille si l'occasion se présente, et sa réputation de « voleur de poules » incite parfois les agriculteurs à le tuer, rappelle Jim Sanderson, qui a fait sa thèse de doctorat sur les guignas au Chili en 1997.








    À l'époque, l'espèce était « pratiquement inconnue » de la science moderne, explique Sanderson, maintenant gestionnaire de programme chez Global Wildlife Conservation, une organisation à but non lucratif basée au Texas qui œuvre pour protéger les espèces rares. « Nous avions une seule photographie d'un félin et des spécimens datant de 1919 - soit l'ensemble de nos connaissances », dit-il. 








    Au cours de ses recherches à Chiloé, une île au large de la côte chilienne, Sanderson a découvert que le simple fait de réparer les trous présents dans un poulailler empêchait les félins d'y pénétrer - un exemple, dit-il, de la façon dont travailler en étroite collaboration avec les populations locales peut aider une espèce menacée.








    Les agriculteurs devraient être plus bienveillants avec les guignas, qui sont « incroyablement inoffensifs » pour l'Homme, estime Luke Hunter, directeur exécutif du programme Big Cats de la Wildlife Conservation Society et auteur du livre Wild Cats of the World. Un guigna peut tuer des milliers de rongeurs par an, préservant ainsi indirectement les cultures. « C'est un avantage, non documenté, pour quiconque a déjà eu un problème de rongeurs », dit-il.




    PERTE D'HABITAT


    Les représailles sont moins fréquentes de nos jours, mais les guignas meurent encore, attaqués par des chiens sauvages, empoisonnés au rodenticide ou percutés par des voitures. Mais la plus grande menace, de loin, selon Sanderson, est la perte d'habitat et la déforestation, en particulier dans le centre du Chili.





    Le déboisement généralisé des forêts pour faire place à des plantations commerciales d'arbres, des vignobles et des élevages a empêché la circulation de ces félins - qui craignent trop les Hommes pour s'aventurer à vue et se déplacer entre les parcelles forestières - en groupes isolés.








    « Leur existence dépend de la forêt naturelle », explique Vidal Mugica. « La protéger est l'objectif principal. »








    À cette fin, Constanza Napolitano, exploratrice National Geographic et écologiste à l'Université du Chili, à Santiago, travaille à rendre la forêt pluviale valdivienne du centre du Chili plus sûre pour les guignas.












    En partenariat avec le gouvernement chilien, elle conçoit des couloirs fauniques afin que les animaux puissent se déplacer entre les parcelles forestières et s'engage auprès d'entreprises locales pour développer des politiques d'utilisation des terres respectueuses des félins. Napolitano mène également des programmes d'éducation environnementale pour que les enfants de la région apprennent à connaître ce petit félin.



    « PETIT EMBLÈME DE LA NATURE »







    Hunter et Sanderson conviennent tous deux que l'ajout du guigna au Photo Ark améliorera son image auprès du grand public.








    Sanderson a salué le dévouement de Sartore à photographier tant de petits félins rares - du lynx ibérique aux chats dorés africains. « Il les aime ses chats », glousse Sanderson. « Il a attendu la 10 000e image pour mettre le guigna au sommet [de l'arche]. »








    Selon Hunter, « c'est formidable que ce projet [Photo Ark] ait tant mis en lumière ces espèces peu valorisées. »








    Il est ironique et triste, ajoute-t-il, que tant de gens chérissent leurs chats domestiques mais ne savent presque rien de leurs parents sauvages présents sur tous les continents sauf en Antarctique.








    « Si vous aviez la chance de voir cette belle créature dans la nature, vous feriez immédiatement le parallèle avec votre propre animal de compagnie », dit-il. « C'est un petit emblème de la nature. »




    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.











    jeudi 14 mai 2020

    CORONAVIRUS AU CHILI : LA BATAILLE DES MÉDECINS URGENTISTES

     « CORONAVIRUS AU CHILI : LA BATAILLE DES MÉDECINS URGENTISTES» 
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    L'actualité au Chili Coronavirus : une épidémie mondialeCoronavirus au Chili : la lutte des médécins urgentistes
    Les habitants de la capitale du Chili, Santiago, sont totalement confinés à partir de ce vendredi 15 mai. Les cas de Covid-19 ont augmenté et dans la salle d’attente bondée de cet hôpital de la capitale, plus des deux tiers des cas sont liés au Covid-19. "Dans les hôpitaux publics" explique la docteure Paulina Los Rios, "il peut y avoir facilement sept à huit heures d’attente, le système de santé est saturé." Plus de la moitié des médecins travaille dans des cliniques privées, et près de 80% de la population dépend du système de protection de santé public. Paulina a dû acheter elle-même sa combinaison de protection. Une fois rentrée chez elle, le combat contre le virus continue, aidée par son mari.

    PIÑERA ACCORDE LA GRÂCE PRÉSIDENTIELLE À UN ANCIEN AGENT RECONNU COUPABLE DE CRIMES CONTRE L'HUMANITÉ

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     LE CRIMINEL DEMÓSTENES CÁRDENAS SAAVEDRA 
    Le président Sebastián Piñera a gracié un ex agent de l’ancienne direction des services d’intelligence de la dictature (DINA) qui « souffre d'un cancer en phase terminale », pour des « raisons humanitaires ». Il s'agit de Demóstenes Cárdenas Saavedra, un ancien fonctionnaire civil de la Force aérienne chilienne (Fach) qui fut reconnu coupable de plusieurs crimes dont l'enlèvement et le meurtre du militant communiste Staline Aguilera Peñaloza, dans le cadre de « l'opération Colombo ».
     ARRESTATION DE DEMÓSTENES CÁRDENAS 
    PAR LA PDI EN NOVEMBRE 2018 
    PHOTO EL DESCONCIERTO

    Cette opération s'est déroulée entre 1974 et 1975, pendant la dictature militaire d'Augusto Pinochet, pour laquelle Cárdenas a été condamné en 2018 à 10 ans et un jour de prison. Depuis, il a été emprisonné dans une prison de luxe (Punta Peuco) pour les criminels de la dictature ; c'est-à-dire qu'il n'a purgé qu'un an et demi de la peine infligée. La famille de l'ancien agent de 65 ans a demandé la grâce présidentielle en raison de sa maladie, ce que le président a accepté le 30 avril.

    Cependant, Cárdenas doit purger trois autres peines et a encore une autre affaire en instance, il ne pourra donc pas rentrer immédiatement chez lui et restera, pour l'instant, dans l'hôpital de l'Armée de l'air.

    Piñera décide de lui accorder la grâce et en même temps de donner une nouvelle gifle aux proches des victimes, qui le perçoivent comme l'un des nombreux signes d'impunité qui persistent à faire partie du programme politique du dirigeant actuel. Ce geste grossier s'ajoute à la récente nomination d'une petite-nièce de Pinochet au poste de ministre de la femme, provoquant un affront aux femmes du pays.