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jeudi 29 novembre 2012

UN MONSTRE DE PUISSANCE


Le saviez-vous?

Les quasars constituent des centres galactiques extrêmement brillants alimentés par des trous noirs supermassifs.


Explications

Des jets propulsent de grandes quantités de matière à l'intérieur de leurs galaxies hôtes. Selon les scientifiques, ces flux de matière jouent un rôle central dans l'évolution des galaxies.

Les présents travaux ont scruté le quasar SDSS J1106+1939 en utilisant l'instrument X-shooter installé sur VLT.

Il est connu que les trous noirs absorbent la matière, mais la plupart des quasars accélèrent également la matière environnante et l'éjectent à grande vitesse.

« La vitesse à laquelle l'énergie est emportée par cette énorme masse de matière éjectée à grande vitesse de SDSS J1106+1939 est au moins équivalente à 2 millions de millions de fois la puissance du Soleil. Elle est également environ 100 fois supérieure à la puissance d'éjection totale de la Voie lactée - c'est un vrai monstre d'éjection. » — Nahum Arav

La théorie se confirme

Ces récentes détections confirment ce que les théories prévoyaient, mais qui n'avait toujours pas été observé.

Une meilleure compréhension de l'impact de ces jets sur les galaxies environnantes pourrait permettre de résoudre certains mystères de la cosmologie en aidant à répondre à deux questions importantes :

Comment la masse d'une galaxie est-elle liée à la masse de son trou noir central? Pourquoi existe-t-il si peu de grandes galaxies dans l'Univers?

La détection de la puissance de ces jets quasars aidera certainement, dans les prochaines années, à répondre à ces questions sans réponse.

Les chercheurs explorent actuellement d'autres quasars similaires, afin de confirmer la validité de leurs résultats.

mercredi 28 novembre 2012

CHILI : LES PEUPLES ORIGINAIRES DISENT NON À LA LOI SUR LA PÊCHE

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CRIQUE DE MEHUIN. PHOTO MEHUIN CHILE

1. Nous manifestons notre volonté de travailler de manière coordonnée pour assurer le développement et l'application de nos droits devant l'État du Chili.

Les droits énoncés dans divers traités et conventions internationales, tel que le Pacte des Droits Civils et Politiques, qui reconnaissent nos droits, la Convention 169, la Déclaration Universelle des Droits des Peuples Autochtones, sont des réalisations de notre peuple et il est de notre devoir aujourd'hui d’en exiger l’application et le respect.

L'échec répété des droits de participation et de consultation dans l'élaboration des politiques publiques, touchant directement à  la vie de nos communautés et de nos peuples, nous oblige de demander à l'Etat du Chili de réagir et de remplir ses obligations envers la communauté internationale.

Les peuples réunis ici continueront cette lutte permanente pour que nos droits soient reconnus et que les institutions du pays, aussi bien au niveau national, régional et communautaire, les examinent et les appliquent comme, il se doit.

Nous réitérons à la communauté nationale que l'autodétermination est un droit basique des peuples dans le monde et nous faisons usage des différents outils politiques et juridiques que nous avons de sorte que, cela se concrétise par une relation future avec l'Etat du Chili.

Sur la loi sur la pêche

2. Nous rejetons l'actuel projet de modification de la Loi sur les pêches en débat au Sénat actuellement.

Ce projet touche à nos droits et nous démentons le ministre de l'Economie Pablo Longueira, qui a dit que cette attribution n'existe pas et que par le même la consultation ne correspond pas.

Au contraire :

- Le projet fait reculer ces droits, qui ont été conquis par nos peuples, comme la consultation et la participation préalable établis dans la Convention 169. La présentation et la démarche du projet n'a pas rempli ce droit dans sa phase de formulation, ni dans sa démarche législative, et par la même chose, il ne nous représente pas.

- Le projet également altère gravement le sens et l'application de la loi 20.249 sur  l'utilisation coutumière de la côte. Celle nouvelle réglementation en discussion concerne les ressources de la pêche de tout le territoire marin, y compris celles-là dans lesquelles habitent et utilisent depuis toujours nos Communautés.

Pour nous, ne constitue pas une consultation, le fait que la Commission de la Pêche du Sénat ait écouté des représentants de quelques peuples originaires, comme il a été indiqué par ces mêmes dirigeants, qui en effet ont manifesté clairement l'exigence d'un processus de consultation en accord avec la Convention 169 avec les différents peuples au niveau national.

Nous exprimons à la communauté nationale que la loi sur la pêche approfondit les inégalités sociales et économiques, et nous exprimons notre opposition à la privatisation de la mer. Nous nous déclarons en alerte contre cette nouvelle usurpation de nos droits sociaux et économiques.

Nous appelons notre peuple et la communauté nationale consciente des violations répétées des Droits de l’Homme affectant les différents secteurs, pour exprimer la volonté d’un changement institutionnel et culturel pour construire une nouvelle relation entre les gens qui habitent ce territoire.

En Mehuin (San José de la Mariquina), le10 Novembre, 2012,  signé par les représentants des peuples Mapuche Kawésqar et Rapa Nui.

JOURNÉE MONDIALE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES


Tête d’affiche de la campagne, l’idole des adolescents chiliens Karol Dance met en garde : quand on est amoureux, on se sent comme sur un nuage. On ne se rend pas compte qu’on subit parfois une violence inacceptable...

ÁNGEL PARRA, POUR L'AMOUR DE «VIOLETA»


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ÁNGEL PARRA : « IL NE FALLAIT PAS TRANSFORMER MA MÈRE (INCARNÉE À L'ÉCRAN PAR FRANCISCA GAVILAN NDLR) EN ICÔNE RÉVOLUTIONNAIRE REVÊTUE D’UN DRAPEAU ROUGE NI, SURTOUT, LA RENDRE TROP AIMABLE OU EXEMPLAIRE. » PHOTO MARGO CINEMA

C’est à la fois pour raviver son héritage, actualiser la portée de ses œuvres, et cautériser le regret de ne pas l’avoir mieux connue qu’il s’est attelé, en 2004, à une ample biographie que les Chiliens se sont arrachée au fil de ses sept tirages successifs : « Elle adorait trop les millions de personnes qui constituaient son peuple pour pouvoir aimer correctement des individus en particulier, y compris ses propres enfants, explique-t-il avec émotion. Avec ce livre, j’ai voulu lui adresser une sorte de lettre pour lui dire combien elle me manque, à quel point je l’ai aimée, et aussi que je ne lui en veux pas. »


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ÁNGEL PARRA. PHOTO LASTFM
Approché par le cinéaste Andrés Wood, le réalisateur de « Mon ami Machuca », pour en faire un film, Angel Parra s’est d’abord attelé à contourner les pièges dans lesquels le projet risquait de tomber : « Il ne fallait pas transformer ma mère en icône révolutionnaire revêtue d’un drapeau rouge ni, surtout, la rendre trop aimable ou exemplaire. C’était certes une femme passionnée, mais aussi très dure, intransigeante, obstinée. » Et lorsqu’est arrivé le moment de choisir l’actrice chargée de l’incarner, une poignée de secondes a suffi : « Andrés Wood avait sélectionné cinq actrices, auxquelles il avait demandé d’interpréter une chanson à la guitare, raconte-t-il. Dès les premières notes, l’audition de Francisca Gavilán m’a fait fondre en larmes. » Devenu le coach personnel de la comédienne, très présent sur le tournage, Angel Parra a ainsi veillé à ce que le film – grand prix du jury du festival de Sundance, fiction étrangère, en janvier dernier – ne trahisse à aucun moment cette « héroïne » qui avait si peu conscience de l’être. Et quand on lui fait remarquer que, pour qualifier l’aura de Violeta, la fréquente comparaison avec Édith Piaf ou Bob Dylan ne nous semble pas très appropriée, il saisit la balle au bond : « Ce sont de purs contresens, des formules ventilées en dépit du bon sens, confirme-t-il. S’il fallait lui trouver un alter ego, ce serait plutôt Georges Brassens, aussi bien pour sa poésie “populaire” que pour les racines de son engagement. »

Ángel Parra repères

1943. Naissance à Valparaiso.

1973. Interné comme soutien d’Allende au lendemain de l’instauration de la dictature de Pinochet.

1974. Exil au Mexique, puis en France.

2004. Reçoit avec sa sœur, Isabel Parra, le titre de Figuras fundamentales de la musica chilena. ■

mardi 27 novembre 2012

UNE LOI QUI SENT LE POISSON

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« SAUVONS LA MER CHILIENNE ». MANIFESTATION CONTRE LA LOI DE PÊCHE DITE « LOI LONGUEIRA » À VALPARAISO. DES MILITANTS DE GREENPEACE MAQUILLÉS EN POISSONS PROTESTENT CONTRE UNE LOI CHILIENNE ACCUSÉE DE FAVORISER LA PÊCHE INTENSIVE, À VALPARAISO, LE 30 OCTOBRE. PHOTO ELISEO FERNANDEZ

Selon la nouvelle législation, l’État octroierait gratuitement aux grandes entreprises, pour une durée de vingt ans renouvelable automatiquement, les quotas qu’elles possèdent déjà et ce en vertu d’« un droit historique » que l’industrie détient pour avoir investi depuis cinquante ans dans cette activité économique. « C’est ainsi que le secteur industriel détiendrait à vie 95 % des quotas de pêche du maquereau, 75 % du merlu et 45 % de l’anchois », gronde Juan Carlos Cardenas, directeur de l’ONG Ecoceanos. Et d’ajouter : « Cette loi enlève la propriété de l’État sur les ressources présentes dans sa zone maritime.  »

De plus, le projet de loi fixe la limite de la zone protégée de la pêche artisanale à seulement un mille (1,8 km) de la côte. Cette zone s’étend du nord du pays à la région des lacs. Malgré la pression des pêcheurs artisanaux, les régions situées plus au sud ne sont pas concernées. Il est vrai qu’elles possèdent de grands parcs à saumon appartenant au secteur industriel.


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Un héritage de la dictature

« Cette loi possède noms et prénoms . Ce sont ceux des sept grandes familles chiliennes et des multinationales espagnoles Pescanova, japonaises Suissan Kaisha et norvégiennes Mongster. Il s’agit d’une loi qui exproprie des biens qui sont la propriété de tous les Chiliens », explique Juan Carlos Cardenas. Et d’évoquer un brin d’histoire : « La loi Longueira est en fait la loi élaborée en 1989, pendant la dictature, par l’amiral Toribio Merino pour privatiser les ressources maritimes, mais qui fut rejetée car le régime militaire touchait à sa fin. Ce n’est donc pas un hasard si les enfants de Pinochet (NdlR : Longueira est membre de l’UDI, parti fondé pour défendre l’héritage socio-économique de la dictature) finalisent cette ultime privatisation » Notons enfin que trois sénateurs possédant des intérêts directs dans l’industrie de la pêche n’ont pas jugé nécessaire de faire un pas de côté au moment où l’on doit voter cette nouvelle loi.

En tant que directeur du Conseil de défense du patrimoine de la pêche, Cosme Caracciolo se désole également de voir les ressources marines tomber dans les mains du secteur industriel et dénonce les ravages de la surexploitation : « Nous considérons les poissons comme une espèce qui doit être utilisée de manière adéquate. Les industriels génèrent du profit en faisant de la farine de poisson pour alimenter les poulets et les saumons. De notre côté, nous parlons de souveraineté alimentaire. »

Une autre critique qui pourrait rendre la loi non constitutionnelle concerne l’absence de consultation des peuples autochtones qui vivent de la pêche - Mapuches, Lafkenches, Huilliches, Rapa-Nui et Kaweskar - ce qui transgresse la résolution 169 de l’Organisation internationale du travail et la déclaration des Nations unies sur les peuples indigènes. Le projet de loi bénéficie du soutien de certains sénateurs de l’opposition comme Fulvio Rossi (Parti socialiste) et Hosain Sabag (Démocratie chrétienne) qui ont bénéficié des largesses financières du secteur de la pêche lors de leurs campagnes électorales. 

samedi 24 novembre 2012

CHILI : DÉCÈS DE L'ÉVÊQUE VALECH, SYMBOLE DE LA LUTTE CONTRE LA DICTATURE

MONSEIGNEUR SERGIO VALECH À LA SORTIE DU PARQUET MILITAIRE DE SANTIAGO DU CHILI APRÈS SA DÉPOSITION DEVANT LE PROCUREUR MILITAIRE SOUS LA DICTATURE DE PINOCHET.
En 2004, il avait aussi été à la tête de la Commission sur la prison politique et la torture - souvent baptisée Commission Valech -, qui avait établi que 28.000 Chiliens avaient été torturés sous le régime militaire, sur la foi de travaux d'experts et des témoignages de victimes. « Je regrette profondément la mort de Monseigneur Valech. Son courage, sa bravoure et son exemple resteront gravés dans nos cœurs »,  a immédiatement réagi le président chilien Sebastian Piñera sur son compte twitter. (VIM)

jeudi 22 novembre 2012

RÉVÉLATIONS : CARLOS GARDEL, CET ESCROC BIEN FRANÇAIS

UN FAC-SIMILÉ DU CASIER JUDICIAIRE DE CARLOS GARDEL À LA POLICE DE BUENOS AIRES DE 1915. IL PORTE L"ALIAS DE « PIBE CARLITOS ». À LA DERNIÈRE PAGE EST ÉTABLI LE RAPPORT DE LA POLICE FÉDÉRALE SUR SES ANTÉCÉDENTS.

Un type d'escroquerie courant

Le procédé du « conte de l’oncle » était une escroquerie assez courant à cette époque. Pendant quelques semaines, une personne venait plusieurs fois dans un bar et racontait, en présentant des documents, qu'il venait de recevoir un énorme héritage de la part d’un oncle, par exemple à Salta (à 1 500 km de Buenos Aires). Il disait qu'il n’avait pas d’argent pour se rendre dans cette province et payer le logement. S'il réussissait à convaincre la victime, l'arnaqueur signait une sorte d’accord selon lequel il cédait une partie de son héritage et la victime lui fournissait l’argent pour le voyage, l’hôtel et parfois les frais d’avocat. 

Dans certains cas, le menteur avait un complice qui faisait semblant de se disputer avec la victime pour obtenir le « marché ». Bien évidemment, à la fin de l’histoire, le menteur et son complice disparaissaient. Aux yeux de la loi, c’est un délit d’escroquerie, comme l’indique le casier de Gardel. Torre explique que pour une star comme Gardel, un casier d’escroc était une bombe à retardement. Encore plus à cette époque. C’est peut-être la raison pour laquelle l’identité du chanteur n’est qu’un tissu de mensonges. 



EN HAUT, LES D'EMPREINTES DIGITALES DU CASIER JUDICIAIRE DE CARLOS GARDEL DE 1904 ET LE DOCUMENT EXPÉDIÉ PAR LA POLICE FÉDÉRALE EN 1923. EN BAS, L'ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE CELLES-CI.
En 1904, il est Carlos Gardez, né à Toulouse, fils de Berta Gardez uniquement. Il est très probable que le policier ayant rédigé le dossier se soit trompé en mettant un z au lieu d’un s, cette dernière orthographe correspondant au véritable nom de Berta. En 1915, il est Carlos Gardel, fils de Carlos Gardel (une personne fictive) et de Berta Gardel (qui n’existe pas non plus, c’est Gardés), né à La Plata (ville de la province de Buenos Aires), un mensonge évident. Le 8 octobre 1923, il a besoin d’un passeport pour sa tournée à l’étranger. Le collectionneur Hamlet Peluso fournit l’original, comprenant l’empreinte digitale. 

Pour obtenir ce passeport, Gardel se présente au consulat uruguayen et déclare être né à Tacuarembó (en Uruguay) en 1887, de Carlos et Berta Gardel. En 1933, Gardel rédige son testament, dans lequel il affirme textuellement « je suis français, né à Toulouse le 11 décembre 1890, de Berthe Gardés. Je déclare expressément que mon véritable nom est Carlos Romualdo Gardel ». « Le fait qu'il est tellement changé d'identité, explique Torre, révèle le poids que représentait pour lui de ce casier d’escroc. » 


DES COUPURES DE JOURNAUX DE L'ÉPOQUE AVEC L'INFORMATION SUR LES ACTIVITÉS DÉLICTUEUSES DE CEPEDA ET DE SA MORT  LORS D'UNE BAGARRE.

Déserteur ?

Un fait étrange apparaît dans une grande partie des premières compositions chantées par Gardel. Elles ont été écrites par Andrés Cepeda, surnommé « le poète de la prison » : Cepeda a passé de nombreuses années de sa vie en prison avant de mourir dans une bagarre de fanfarons dans les bas-fonds de Buenos Aires. Il a écrit plusieurs textes qui furent ensuite chantés par le duo Gardel-Razzano. Dans les casiers étudiés par Torre, Cepeda figure également comme escroc par voie du conte de l’oncle. Tout porte à croire que les deux hommes ont quelques escapades en commun. L’une des hypothèses suppose qu’ils auraient partagé une cellule ou des gardes à vue dans des commissariats. 

Certains pensent que la fausse identité de Gardel vient du fait que, né en France, il était déserteur dans la mesure où il aurait dû combattre lors de la première guerre mondiale. Or, ceux qui ont étudié la question soutiennent que les pays européens convoquaient tous leurs citoyens à la file pour incorporation, mais qu’il n’y avait pas de persécutions à l’encontre de ceux qui se trouvaient en dehors de leurs pays. « Il ne fait aucun doute que les changements d’identité de Gardel sont liés à ses antécédents délictueux, insiste Torres. Il changeait une lettre, un lieu de naissance pour que l’on ne se rende pas compte qu'il était en réalité le Pibe Carlitos, l'escroc du "conte de l’oncle". »

LIGEIA BALLADARES, N'EST PLUS

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LIGEIA BALLADARES ET ROBERTO MATTA AU CHILI EN 1960. LA JOURNALISTE A OBTENU UNE INTERVIEW EXCLUSIVE DU CÉLÈBRE ARCHITECTE ET PEINTRE CHILIEN ROBERTO MATTA, POUR LE JOURNAL «LA NACIÓN».   



L’exil à Moscou

En 1974, ils quittèrent le Chili via l'Ambassade de l'Allemagne Fédérale, et ont vécu leur exil à Moscou. 
Ligeia Balladares et son mari Guillermo Ravest intégrèrent la petite équipe de journalistes que José Miguel Varas a dirigé pendant 15 ans, et qui a travaillé à « Radio Moscou » ainsi qu’à « Escucha Chile » et «Radio Magallanes ».

C’est là que Ligeia Balladares, Marcel Garcés, Miguel Gómez, Eduardo Labarca, René Largo Farías, Guillermo Ravest, José Secall, Orlando Millas, Hernán Rodríguez Molina, le russe Guennadi Spersky et la speakerine Katia Olevskaia ont donné vie à l’une des initiatives les plus importantes de l’histoire de la radiophonie chilienne, et ce depuis leur exil dans l’ex Union Soviétique.

Les émissions « Escucha Chile » et « Radio Magallanes » diffusées depuis Moscou, débutèrent après le Putsch en 1973 et ont accompagné des milliers de chiliens qui, à travers de courtes ondes, ont syntonisé l’émission dans divers endroits du monde. Les émissions au Chili s’écoutaient clandestinement. La radio dénonçait au reste du monde les violations des Droits de l’Homme au Chili, et transmettait toujours un message de solidarité à tous les exilés ainsi qu’à ceux qui s’opposaient à la dictature de Pinochet.   


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« Lorsqu’on pense à Ligeia, sa voix résonne et répète avec fermeté : « Chiliennes et chiliens, Ici Radio Magallanes. Grâce à la solidarité du peuple soviétique, Radio Magallanes continue ses transmissions depuis Moscou », rappellent ceux qui ont relayé le décès de Balladares.

Ligeia fut aussi une collaboratrice particulièrement active et efficace de la revue Araucaria de Chile éditée à Paris puis à Madrid.

En 1983 le régime militaire de Pinochet leur  permet de retourner au Chili, et ils finissent par travailler dans la presse clandestine du Parti communiste ainsi que dans le quotidien d'opposition toléré  « Fortin Mapocho ».

La journaliste porte un prénom à forte consonance littéraire et peu courant au Chili. « Ligeia » est le titre d’une nouvelle d'Edgar Allan Poe, publiée pour la première fois en anglais en septembre 1838. (1)
Avec une longue carrière professionnelle dans la presse écrite, Ligeia fut envoyée pour couvrir la campagne présidentielle de Pablo Neruda en 1969, pour le compte du journal du Parti communiste du Chili « El Siglo ». A cette occasion une amitié complice naquit entre le poète et la journaliste. Neruda en témoigne par un poème qu’il lui a dédié  « Le Sonnet des erreurs » à Ligeia Balladares. Le Sonnet parle avec humour des fréquentes erreurs quand il s’agissait d’annoncer le prénom de la journaliste dans les meetings durant la campagne électorale.


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LIGEIA BALLADARES ELLE A FAIT PARTIE  DE LA PETITE ÉQUIPE DES JOURNALISTES CHILIENS QUE PENDANT 15 ANS  ONT TRAVAILLÉ À  RADIO MOSCU DANS LES PROGRAMMES « ESCUCHA CHILE » ET « RADIO MAGALLANES ». PHOTO ASSOCIATION DE CHILIENS EN RUSSIE



Leur retour au Chili

A cause de leurs antécédents de militants de gauche, Ligeia Balladares et Guillermo Ravest n'ont pas trouvé de travail rémunéré au Chili et ont décidé de s’expatrier au Mexique, où ils ont établi leur résidence définitive. Guillermo Ravest a été collaborateur du journal mexicain Uno más Uno  (en 1981), Ravest  a travaillé comme correspondant du quotidien La Jornada.

Ligeia Balladares est l’auteur des livres suivants : Lecciones, tonterías y otros poemas (Leçons, des sottises et d'autres poèmes), publié à Temuco en 1959; Campesino y Proletario (Paysan et Prolétaire), une biographie de Víctor Contreras Tapia, publié à Moscou en 1978; Cuentos para Contar (Des contes pour Raconter) publié au Mexique en  2000; Voy a dar un pormenor (Je vais vous donner un détail), ensemble de récits autobiographiques, publié par  l'Université Autonome Chapingo, (UACh) Mexique en 2002; et Exil, poèmes, UAChpublié au Mexique, 2009.

Ses cendres reposeront dans le village mexicain le San Miguel Tlaipxpan, où elle a vécu ses 17 dernières années et une autre partie dans le Cimetière de Temuco, près des restes de ses parents et de ses frères.

mercredi 21 novembre 2012

LEONOR VARELA MAMAN D'UN PETIT GARÇON

TOUTE L'ÉQUIPE DE DALLAS 2012. LEONOR VARELA, HÉROÏNE DE DALLAS 2012

La grossesse de la comédienne, qui s'est signalée cette année dans la peau d'une artiste très perturbée mentalement (Veronica Martinez, qui affirme être l'héritière mexicaine Marta Del Sol) le temps de sept épisodes (avant d'être assassinée) de la série Dallas version 2012, avait été rendue officielle au mois de juillet. 
LEONOR VARELA. PHOTO SCOTT DOWNIE
Née à Santiago du Chili, pays dont sa famille avait fui la dictature de Pinochet, Leonor Varela était restée à Paris, lorsque ses parents étaient rentrés, pour faire ses études et se former à l'art dramatique, faisant notamment le Conservatoire. 
Révélée ensuite sur son sol natal avec sa participation au soap opera chilien Tic Tac (1997), elle devait marquer les esprits en 1999 grâce à son rôle-titre dans le téléfilm Cleopatra, face notamment à Timothy Dalton en Jules César et un Marc Antoine incarné par Billy Zane, lequel sera d'ailleurs pendant un temps son compagnon à la ville. Elle a plus tard décroché des rôles dans Texas Rangers (2001, avec James Van der Beek et Ashton Kutcher), Blade II (2002) ou encore la série Arrested Development. En France, on avait pu la retrouver sur grand écran en 2003 dans Tais-toi, de Francis Veber, avec Gérard Depardieu et Jean Reno. Végétarienne et militante écologiste notoire, qui s'est notamment engagée pour la défense des baleines, Leonor Varela, revue en 2009 dans Engrenage Mortel (avec Cuba Gooding Jr. et Harvey Keitel), achevait récemment le tournage de A Fine Step, un drame avec Luke Perry.

lundi 19 novembre 2012

DES CENTRALES NUCLÉAIRES AU PAYS DES SÉISMES, UN RISQUE CALCULÉ ?


Les centrales : trop complexes et pas assez robustes

Ces évènements, suivis peu de temps après par la catastrophe japonaise de Fukushima, n’ont pas suffi à dissuader les partisans du nucléaire, qui pensent toujours qu’une analyse de risque correctement menée permettrait d’exploiter cette énergie en toute sécurité.

Mais si des désastres de l’ampleur de Fukushima n’ont pas lieu tous les jours, les centrales atomiques n’en restent pas moins des systèmes complexes et peu robustes, vulnérables à des séismes plus faibles.

Il y a quelques années, un tremblement de terre de magnitude 6,6 avait suffisamment endommagé une centrale japonaise pour la rendre inutilisable pendant près de deux ans. Quelles seraient les répercussions sur l’approvisionnement en électricité d’un petit pays comme le Chili si l’une de ses principales sources d’énergie se retrouvait paralysée pendant un tel laps de temps ?

L’abandon des énergies renouvelables

Selon Matias Negrete-Pincetic, la reprise des études de faisabilité du nucléaire, interrompues après la catastrophe nippone, s’ajoute à une suite de décisions regrettables concernant la politique énergétique du pays : revue à la baisse de l’objectif d’énergies renouvelables non conventionnelles pour 2020, qui passe de 20 % à 10 %, réduction du budget de l’Agence pour l’efficacité énergétique, et annonces de méga-projets hydroélectriques auxquels est farouchement opposée une grande partie de la population.

Les études montrent pourtant qu’il faudrait au contraire privilégier une génération distribuée, plus proche des centres de consommation, en particulier dans un pays peu peuplé comme le Chili, qui s’étire sur 4300 kilomètres de long. Par ailleurs, la mise en œuvre des nouvelles technologies permet aujourd’hui un contrôle en temps réel de la production, qui facilite l’intégration des énergies renouvelables.

En tant que chercheur, Matias Negrete-Pincetic regrette que les fonds alloués à la recherche sur le nucléaire ne soient pas destinés au développement des énergies vertes, alors même que le pays offre un potentiel inégalable en matière de solaire et d’hydroélectrique.

dimanche 18 novembre 2012

CHAVEZ, MÉLENCHON ET « L'INFÂME PLANTU»



Après une enquête pour retrouver l'extrait en question, le site d'Europe 1 Le Lab a tenu à nuancer le propos de Mélenchon : d'une part, Plantu avait été invité de l'émission Kiosque sur TV5 Monde, et non sur France 5. Surtout, le Lab estime que Plantu n'a pas « directement » comparé les « actions » de Pinochet Chavez :

Mélenchon_Plantu
Lab_défend_Plantu

Certes, le dessinateur du Monde ne compare pas «directement" les «  actions" du dictateur chilien et du président vénézuelien. Mais Plantu laisse échapper un : «  Pinochet, qui a été un dictateur également ... » (alors que Chavez, à la différence de Pinochet, a toujours été régulièrement élu, et qu'il a même été chassé du pouvoir par un putsch). Et quand Paola Martinez Infante, journaliste chilienne, l'interrompt pour rappeler que «  Chavez n’a pas 3.400 morts sur son dos. Pinochet oui.  », Plantu rétorque : «  Ecoutez quand on voit la violence qui existe à Caracas et quand on voit les sbires qui travaillent pour Chavez dans les rues de Caracas. Il faudra qu’on fasse un bilan un jour. Bien sûr. » Il enfonce donc le clou au moment où la journaliste chilienne lui donne l'occasion de corriger son amalgame.
(Par Manon Prigent)

MONTRÉAL : SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE MAPUCHE

AFFICHE DU FILM « ÜXÜX XIPAY »  ( LA DÉPOSSESION ), ANÉE 2003; DURÉE 73 MINUTES; PROJECTION EN ESPAGNOL, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS. DIRECTEUR: DAUNO TÓTORO - PRODUCTEUR EXÉCUTIF: ITALO RETAMAL

La projection sera suivie d'une discussion avec notamment une vidéoconférence depuis le Chili.

Lieu: UQAM, J.-A.-DeSève, Salle DS-1950 (1èr étage). 320 rue Ste. Catherine Est, Montréal.





Facebook: https://www.facebook.com/events/299198993529099/

Info: 
mapucheamontreal@gmail.com cualuqam@gmail.com

Montréal : Solidarité avec le peuple Mapuche

samedi 17 novembre 2012

VIOLETA D’ANDRES WOOD, PARCOURS BRISÉ D’UNE VOIX CHILIENNE CULTE

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FRANCISCA GAVILÁN, DANS SON RÔLE DE « VIOLETA » DANS LE FILM « VIOLETA SE FUE A LOS CIELOS »


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BANDE SON DU FILM « VIOLETA SE FUE A LOS CIELOS » - THÈME INSTRUMENTALE « EL JOVEN SERGIO » 
DURÉE : 00:01:37
Le film retrace le destin de cette chanteuse, peintre et poète, qui s’est frayé son propre chemin à travers la vie, entre réalisations et déchéance. Le succès étreint très vite cette femme engagée, qui sillonne le Chili à la recherche d’une tradition musicale en voie de disparition. Auprès des paysans, des indiens, des artistes, elle recueille ce qui sera le terreau de ses chansons, avec un seul mot d’ordre : créer à partir de ce qui existe déjà. Si sa guitare lui sert aussi à protester et dénoncer, elle ne semble pas suffisante pour exprimer la vie qu’il y a en elle, et Violeta se tourne aussi vers la peinture, la céramique ou les performances théâtrales. Ses expositions lui permettent de sillonner la planète, et elle sera la première femme à être exposée au Louvre. Emportée dans un amour passionnel avec le musicien suisse Gilbert Favre, elle se laisse mourir quand il la quitte, comme elle-même l’avait prédit : « le jour où je n’aurai plus l’homme que j’aime à qui dédier mes chansons, je laisserai tomber ma guitare et me laisserai mourir ». Elle se suicide à 50 ans d’un coup de pistolet, au milieu de son oeuvre.
Comme nous l’a confié Andres Wood, c’était « un vrai défi de réaliser un film sur cette artiste si particulière ». Pour lui, il est « impossible de mettre tout Violeta Parra dans un long-métrage ». Il donne cependant un portrait riche et contrasté de cette femme fascinante, « ce génie qui était en même temps très humain ». Un tableau où la partie mystérieusement contradictoire de l’artiste affleure, et qui résiste à la linéarité : la chanson qui la rendit mondialement célèbre composée quelques semaines avant sa mort, « Gracias a la vida », parle d’elle-même, reprise par des artistes tels que Joan Baez, U2, Faith no More, Shakira, Juanes, Buena Vista Social Club, Laura Pausini ou Mercedes Sosa (à écouter ci-dessous). Le film révèle donc des aspects méconnus de Violeta, qui est pourtant une véritable icône au Chili, où « tout le monde avait une relation personnelle avec elle », où « son art est désormais intégré jusque dans les moments les plus intimes de la vie » (toujours selon les dires du réalisateur). De beaux fantômes se dessinent dans ce portrait pris sur le vif : Piaf, Bob Dylan… Et pour Andres Wood, la fécondité spirituelle de Violeta continue son chemin, quarante-cinq ans après sa mort : « son travail et sa façon de penser sont très modernes, elle montre le chemin et touche chaque jour des personnes », ajoute-t-il. Quant à la sublime Francesca Gavilan qui porte le rôle, elle se confond si bien avec Violeta qu’on peine à imaginer un autre visage de la chanteuse.
Le film a été couronné du prix du festival Sundance, et sera le 28 novembre sur les écrans français.
« Ecris comme tu le sens, utilise les rythmes comme ils te viennent, essaie différents instruments, mets-toi au piano, ne respecte pas les partitions, crie au lieu de chanter, détruis ta guitare et souffle dans la trompette. Hais les mathématiques et aime les tempêtes. La création est un oiseau sans plan de vol, qui n’ira jamais tout droit ». Violeta Parra.

CHILI : IBRAHIMOVIC A TROUVÉ SON MAÎTRE



Il aurait justifié son geste en affirmant que le gardien avait insulté sa famille. Arrêté par la police, il risque une peine de prison ou une longue suspension.

vendredi 16 novembre 2012

CHILI : 19 ARRESTATIONS APRÈS LE DÉMANTÈLEMENT D'UN RÉSEAU DE PROSTITUTION ENFANTINE

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« LE SECRET DE PIRULETE », « S'IL VOUS PLAÎT NE RACONTEZ  À PERSONNE CE QU'IL M’ARRIVE. IL NE FAUT PAS QUE ÇA SE SACHE...! ». LES JOUEURS DE FOOTBALL DU CLUB « BARRABASES », UNE BANDE DESSINÉE RACONTANT LES AVENTURES D'UNE ÉQUIPE ENFANTINE DE FOOTBALL ET L'UNE DES SÉRIES LES PLUS POPULAIRES DE LA BD CHILIENNE DEPUIS SON LANCEMENT EN 1953.

Au cours de l'opération, qui a duré jusqu'à l'aube, la police a également arrêté Jaime Roman, un chirurgien et producteur musical de plusieurs programmes télévisés, de même qu'un membre reconnu de la démocratie-chrétienne, plusieurs hommes d'affaires et au moins trois femmes d'âge mûr qui officiaient en tant que tenancières. A l'annonce de l'opération, plusieurs anciens participants aux émissions de télécrochet de M. Roman ont fait part sur les réseaux sociaux de leur satisfaction et insinué que ça n'était que le début des plaintes qui seront déposées à son encontre.

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LES JOUEURS DE FOOTBALL DU CLUB « BARRABASES », UNE BANDE DESSINÉE RACONTANT LES AVENTURES D'UNE ÉQUIPE ENFANTINE DE FOOTBALL ET L'UNE DES SÉRIES LES PLUS POPULAIRES DE LA BD CHILIENNE DEPUIS SON LANCEMENT EN 1953.

PLUSIEURS SCANDALES DE PÉDOPHILIE

Selon le journal La Tercera, qui affirme avoir eu accès à des éléments de l'enquête judiciaire, la grande majorité des clients du réseau sollicitaient par téléphone les services de fillettes, qui étaient recrutées par les tenancières dans les quartiers pauvres de Santiago. Ce vendredi, les personnes interpellées seront traduites devant un tribunal pour y être inculpées de facilitation de prostitution de mineurs et d'obtention de faveurs sexuelles de ces mêmes mineurs.

Le Chili a été secoué ces derniers mois par plusieurs cas très médiatisés de sévices sexuels sur des enfants, impliquant notamment des prêtres enseignant dans des collèges réputés de Santiago. Le pape Benoît XVI a accepté le mois dernier la démission de Marco Antonio Ordenes Fernandez, 47 ans, un évêque chilien soupçonné de sévices sexuels sur des adolescents.

mercredi 14 novembre 2012

CHILI : LA PETITE-FILLE D'ALLENDE EST-ELLE MAIRE ?

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CAPTURE D'ÉCRAN DU COMPTE FACEBOOK DE MAYA FERNÁNDEZ ALLENDE 
La petite-fille du président socialiste Salvador Allende, dont l'élection avait été saluée comme une surprise par la presse chilienne, n'a cependant toujours pas admis sa défaite. En attendant que le PS décide de la stratégie à mener et de l'action en justice à intenter, indique le site d'informations chilien, Maya Fernández s'est contentée de modifier son profil Facebook : à la place de « Maire de Nuñoa »  elle a indiqué «conseillère [municipale], candidature à la mairie devant les tribunaux ».

mardi 13 novembre 2012

SORTIE PROCHAINE DU CD « ABSOLUTAMENTE QUILAPAYÚN »

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ALVARO PINTO, RODRIGO GONZÁLEZ, RODOLFO PARADA, PATRICIO WANG, PATRICIO CASTILLO ET MARIO CONTRERAS
Cela fait plusieurs années que le groupe, résident en Europe et actuellement composé de Rodolfo Parada, Patricio Wang, Patricio Castillo, Alvaro Pinto, Mario Contreras et Rodrigo González, n’avait pas sorti d'album contenant de nombreuses œuvres originales. Les thèmes de « ABSOLUTAMENTE QUILAPAYÚN » constituent un ensemble de nouvelles musiques, textes et sons, qui prolongent avec imagination et cohérence l'histoire du groupe.

CHILI : TROIS ALPINISTES DONT UN FRANÇAIS SONT PORTÉS DISPARUS

Les trois marcheurs ont été portés disparus mercredi après-midi et les recherches s'étaient concentrées tout d'abord sur les pentes du volcan Villarrica (2.847 mètres) considéré comme l'un des plus actifs en Amérique du Sud, situé à environ 800 km au sud de Santiago.

Mais selon de nouvelles données captées depuis le portable d'un des touristes et des déclarations de proches, les recherches ont été déplacées à environ 30 km de Villarica, a indiqué Medrano.

Les randonneurs sont l'Italien Luca Ogliengo, 25 ans, le Russe Dimitri Sivenkov, 35 ans, et le Français Guilhem Bellon, 25 ans.

Quelque 25 personnes sont impliquées dans les opérations de recherche qui tenteront d'atteindre des endroits éloignés de la voie d'accès principale au volcan Quetrupillán.

Un hélicoptère privé a été engagé par la famille d'un des disparus pour participer à ces recherches qui jusqu'à présent n'ont rien donné.

Depuis vendredi prédominent toutefois de bonnes conditions météorologiques, après des chutes de neige et de pluie jeudi soir dans la région.


(©AFP / 12 novembre 2012 17h39)

lundi 12 novembre 2012

LES MAPUCHE, CITOYENS DE SECONDE ZONE


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« CAUPOLICÁN » SCULPTURE DE NICANOR PALZA
La plus nombreuse des neuf ethnies du pays focalise les clichés. Son identité est, depuis toujours, en mal de reconnaissance.

Mi-octobre, le président ­chilien Sebastián Piñera a publié une tribune dans le quotidien El Mercurio où il présentait ses idées pour un « traitement nouveau» des peuples originaires de son pays, en majorité des Mapuche. Le même jour, la police réprimait un groupe de manifestants de la cause indienne au seul motif qu’ils avaient coupé la circulation sur ­l’artère principale de la capitale, Santiago. L’expression «traitement nouveau » n’est pas nouvelle ­dans la rhétorique des dirigeants ­chiliens : de Patricio Aylwin [du Parti démocrate-chrétien, président de 1990 à 1994, à la suite des premières élections démocratiques qui ont suivi la dictature d’Augusto Pinochet] à Sebastián Piñera [parti Rénovation nationale (droite), élu en mars 2010], en passant par Michelle Bachelet [Parti socialiste, 2006-2010], tous les présidents s’en sont prévalus pour définir une série de mesures censées en finir avec le statut de citoyens de seconde zone dans lequel sont cantonnés la plupart des Indiens.

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« MAUVAISES NOUVELLES, MARÍA… 

SELON LA REVUE FORBES, MA FORTUNE EST DESCENDUE DE LA CINQUIÈME À LA VINGT-HUITIÈME PLACE… 

ALORS, JE NE POURRAI PAS T’AUGMENTER…

– NE VOUS EN FAITES PAS, MADAME, AVEC L’ÉCONOMIE, ON N’EST JAMAIS SÛR. »




« Pour travail à domicile, recherche conseillère domestique, de préférence originaire du Sud. » Cette petite annonce, fréquente dans la presse chilienne, comprend plusieurs euphémismes. Par « conseillère domestique », il faut comprendre femme de ménage, ou même bonne à tout faire, et par « originaire du Sud », il faut comprendre d’origine indienne, appartenant à l’ethnie mapuche. Car, concernant les Mapuche, la plus nombreuse des neuf ethnies reconnues par le recensement au Chili, les clichés ont la vie dure : les femmes sont obéissantes et excellentes pour le service, et les hommes des ivrognes qui font de bons boulangers. Si les mythes nationalistes (et indigénistes) assurent qu’ils ont résisté à la domination espagnole plus longtemps qu’aucun autre peuple d’Amérique du Sud, cela tient sans doute plus à leur situation géographique, dans le Sud lointain [en Patagonie et non dans les pampas ou d’autres zones plus centrales], qu’à la bravoure et au talent de ce groupe d’Indiens que les Espagnols avaient surnommés les Araucans. 

De même, il a fallu attendre la fin du XIXème siècle pour que l’Etat assoie véritablement son autorité en terre mapuche – peut-être parce que les élites de Santiago s’intéressaient davantage aux territoires miniers en Bolivie et au Pérou. Quand ce dernier objectif fut atteint et la « guerre du salpêtre » (1879-1883) remportée, la « main-d’œuvre militaire oisive » fut affectée à la conquête sanglante de l’Araucanie : ce que l’Etat central n’obtint pas par la force, il l’obtint par la tromperie et la dégradation des Mapuches au moyen de l’alcool. Ces terres conquises furent ensuite réparties entre colons étrangers et grands exploitants agricoles chiliens. Les Indiens furent quant à eux cantonnés sur des terrains communs, ramenés à 6 % de la superficie dont ils jouissaient auparavant. Dès lors, dans l’imaginaire officiel, l’identité et la culture mapuches se sont peu à peu dissoutes dans la masse de la misère rurale, tandis que le Mapuche fantasmé se faisait de plus en plus présent dans les manuels scolaires et les écrits patriotiques. 

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TROUPES DE L'ARMÉE CHILIENNE COMMANDÉE PAR CORNELIO SAAVEDRA PENDANT L'OCCUPATION DE L'ARAUCANIE (1860-1883). PHOTO WIKIPEDIA 

Le symbole le plus évident de cette image idéale et contrefaite du Mapuche se trouve sur la colline de Santa Lucía, un parc situé dans le centre de la capitale, qui fut un site sacré pour les Indiens. La statue coiffée de plumes et armée d’un arc est censée représenter Caupolicán, un caudillo de la résistance aux Espagnols. Mais elle ne ressemble en rien aux guerriers du Sud que décrivent les chroniques, et pour cause : il s’agit du Dernier des Mohicans, sculpté à Paris en 1869 par Nicanor Plaza dans le cadre d’un concours organisé par les Etats-Unis en hommage au roman de James Fenimore Cooper. La statue de Plaza n’a pas remporté la compétition et a donc émigré à Santiago, où on l’a rebaptisée Caupolicán. Les vrais Mapuches n’ont commencé à véritablement intéresser les autorités qu’à partir des réformes agraires des gouvernements de Salvador Allende [1970-1973, tué lors du coup d’Etat de Pinochet] et de son prédécesseur, le démocrate-chrétien Eduardo Frei Montalva [1964-1970]. 

Cette population indienne reçut 152 000 hectares de terres pendant ces années. Mais, selon la chercheuse étasunienne Patricia Richards, qui s’est penchée sur les relations entre les élites chiliennes au pouvoir et les peuples indigènes, aucune avancée significative n’eut lieu. 

AUGUSTO PINOCHET DÉGUISÉ 
EN CHEF MAPUCHE.
Une photo de l’époque de la ­dictature nous montre Augusto Pinochet vêtu en chef mapuche. Celui-là même qui avait ordonné la persécution, la torture et l’exil de milliers d’Indiens avait reçu le soutien de quelques communautés qu’il présentait comme des «composantes essentielles de la formation de la nationalité » chilienne. Les fractures idéologiques au sein des Mapuches n’ont pas empêché Pinochet et ses partenaires civils d’ouvrir grand les portes de l’Araucanie aux sociétés d’exploitation forestière, aujourd’hui propriétaires d’une surface foncière trois fois plus vaste que celle des communautés indiennes. Et alors que cette région concentre l’essentiel des ressources de l’industrie d’exportation du bois et de la cellulose, elle affiche des taux de pauvreté deux fois supérieurs à la moyenne nationale et de bien tristes records en matière de taux de mortalité et d’analphabétisme. 

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OCCUPATION DE L'ARAUCANIE, 1869.  APRÈS LA CONQUÊTE DES TERRITOIRE MINIERS EN BOLIVIE ET AU PÉROU, LE CHILI, REDOUTANT UNE SÉPARATION DU PAYS FACE AUX REVENDICATIONS INDÉPENDANTISTES MAPUCHE ENTREPRIT UNE SÉRIE DE CAMPAGNES MILITAIRES - SOUS LE COMMANDEMENT DU LE COLONEL CORNELIO SAAVEDRA RODRÍGUEZ - QUI ABOUTIRENT À LA SOUMISSION COMPLÈTE DES MAPUCHE À LA FIN DU XIXE SIÈCLE SAAVEDRA, FONCTIONNAIRE CHILIEN, EN RÉUNION AVEC LES CHEFS DE MAPUCHE AU COURS DE LA PREMIÈRE PHASE DE L'OCCUPATION DE L'ARAUCANIE [CHILI].
Les mobilisations pour la terre se sont généralisées en 1992, avec la formation d’organisations militantes comme la Coordinadora Arauco-Malleco, composée de jeunes à qui la démocratie avait permis l’accès à l’université. Dans les campagnes, les manifestations ont pris la forme d’occupations pacifiques de terres agricoles. Sous le mandat de Ricardo Lagos [2000-2006], premier président socialiste depuis Allende, on a commencé à appliquer aux militants mapuches la loi antiterroriste héritée de la dictature [bien qu’amendée, elle est très controversée parce qu’elle autorise des détentions préventives prolongées et des peines alourdies]. 

L’absence de solutions s’est traduite par une escalade de la violence et des affrontements qui ont fait des morts et des blessés. Mi-2012, le principal représentant de la justice en Araucanie a même parlé de « guérilla rurale ». Le gouvernement s’est inscrit en faux, persistant dans sa ligne officielle : les attentats sont le fait d’une minorité de « délinquants violents ». 

Le 24 octobre, la Cour suprême du Chili a annulé partiellement les condamnations de deux jeunes Mapuches de 19 et 18 ans en grève de la faim, Paulino Levipán et Daniel Levinao. Ils avaient tous deux été condamnés, en vertu de la loi antiterroriste de la dictature, à dix ans de prison pour tentative d’homicide sur un officier de police et à trois années supplémentaires pour port illégal d’armes à feu. C’est pour protester contre ce verdict que les deux jeunes hommes, ainsi que les frères Rodrigo et Eric Montoya, eux aussi accusés de tentative d’homicide sur un gendarme, avaient entamé une grève de la faim il y a deux mois. Tous appartiennent à la même communauté mapuche, qu’un conflit foncier oppose à des sociétés d’exploitation forestière et à des propriétaires terriens. Le président Sebastián Piñera s’était déclaré « d’accord en tous points » avec le premier verdict prononcé contre les deux jeunes Mapuches, allant jusqu’à s’indigner : « Allons-nous laisser cette tentative d’homicide impunie ? »
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CONTEXTE — Elections municipales

L’opposition de centre gauche a remporté les élections municipales du 28 octobre. Outre la défaite du gouvernement de droite de Sebastián Piñera, ce scrutin, considéré comme un prélude aux élections générales de 2013, selon le quotidien El Mostrador, consacre la victoire surprise de plusieurs femmes dans des municipalités emblématiques.