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jeudi 27 février 2014

LE MYSTÈRE DU CIMETIÈRE DES BALEINES DU DÉSERT D'ATACAMA EST ENFIN RÉSOLU

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La fin d’une énigme

Les scientifiques n’ont eu que deux semaines pour effectuer leurs recherches in situ avant que l’endroit soit noyé sous le béton. À l’aide d’un scan en 3D du site et d'os prélevés, des chercheurs ont pu déterminer que les baleines se sont échouées sur ce site à quatre périodes distinctes et séparées entre elles par quelques milliers d’années selon la BBC. La mort des animaux a été plus que probablement causée par l’ingestion d’une algue toxique. À cause de leur position identique- soit dans la même direction et avec le dos face au sol -  les baleines sont probablement toutes mortes de la même façon.

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Pour expliquer leur présence en plein désert, les chercheurs avancent l’hypothèse que les animaux décédés se seraient retrouvés dans cet endroit, très circonscrit dans l’espace, à cause de la configuration de la côte qui longe cette partie du désert à l’époque miocène. Les baleines mortes se seraient retrouvées coincées dans un delta. Les courants les auraient ensuite poussées dans cet endroit bien précis. Les carcasses auraient été finalement projetées au-dessus de la ligne des marées sur des bancs de sable suite à de violentes tempêtes. La région étant déjà désertée par les animaux à cette époque, les ossements n’auraient pas été dispersés par les charognards.

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CAPTURE D'ÉCRAN DE LA NUMÉRISATION DU FOSSILE DE BALEINE MPC 677

La colline des baleines et ses trésors 

Le Cerro Ballena, la colline des baleines, est connue depuis des lustres des locaux, car des os de baleines sortent régulièrement de terre. Le coin devrait receler de nombreuses autres traces d’animaux marins. Selon certains experts, il pourrait y avoir des centaines d’espèces qui attendent d’être retrouvées sous le sable du désert. L’université du Chili à Santiago est d'ailleurs en passe d’établir une base de recherches à cet endroit.

mercredi 26 février 2014

MEDITERRANEAN SUNDANCE FRIDAY NIGHT IN SAN FRANCISCO

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«MEDITERRANEAN SUNDANCE»,  
FRIDAY NIGHT IN SAN FRANCISCO
DURÉE : 00:10:24    
«MEDITERRANEAN SUNDANCE»,  EST LE TROISIÈME MORCEAU D'ELEGANT GYPSY (1977), LE DEUXIÈME ALBUM D'AL DI MEOLA. CE MORCEAU, D'UNE DURÉE DE 5'13", ENTIÈREMENT ACOUSTIQUE EST UN DUO AVEC LE GUITARISTE FLAMENCO PACO DE LUCÍA.  FRIDAY NIGHT IN SAN FRANCISCO EST UN ALBUM DE PACO DE LUCIA, JOHN MCLAUGHLIN ET D'AL DI MEOLA, SORTI EN 1981, ET ENREGISTRÉ LORS D'UN CONCERT AU THÉÂTRE WARFIELD DE SAN FRANCISCO, LE 5 DÉCEMBRE 1980. / LE ( G3) TRIO DE GUITARES A ENREGISTRÉ UNE COMBINAISON ÉLARGIE DE «MEDITERRANEAN SUNDANCE»,  POUR L'ALBUM 1981 VENDREDI SOIR À SAN FRANCISCO.  

      LE MONDE DE LA MUSIQUE EST EN DEUIL

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      LE 8 MAI 2010 LE  BERKLEE COLLEGE OF MUSIC DE BOSTON, AUX ÉTATS-UNIS  A OCTROYÉ À PACO DE LUCÍA LE TITRE DE DOCTEUR HONORIS CAUSA. PHOTO EFE

      VERS LA MUSIQUE ÉRUDITE 
      Parallèlement à son association avec Al Di Meola et John McLaughlin, Paco de Lucía mélange le flamenco avec la musique indienne, la salsa, la bossa-nova, la musique arabe. Il adapte ainsi plusieurs thèmes du compositeur espagnol Manuel de Falla et, quelques années plus tard, il enregistre l'œuvre majeure de Joaquín Rodrigo, le Concerto d'Aranjuez.
      Il entraîne un genre populaire, le flamenco, vers la musique dite « érudite ». Doctor honoris causa de l’université de Cadix et du Berklee College of Music, il avait reçu en 2004 le prix Prince des Asturies des arts, l'une des plus hautes distinctions espagnoles. Paco de Lucía, soulignait la Fondation Prince des Asturies, « a dépassé les frontières et les styles, pour devenir un musicien de dimension universelle. A partir de la guitare flamenco, il a aussi exploré le répertoire classique espagnol, d'Isaac Albeniz à Manuel de Falla, l'émotion de la bossa-nova et du jazz». VÉRONIQUE MORTAIGNE 




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      LE GUITARISTE PACO DE LUCÍA, EN 1978
      PHOTO MARISA FLÓREZ
      «Le décès du guitariste représente «une perte irréparable pour le monde de la culture, pour l'Andalousie», a déclaré le maire d'Algeciras, José Ignacio Landaluce, cité par des médias. «La mort de Paco de Lucia transforme le génie en légende. Son héritage restera pour toujours, de même que la tendresse qu'il a toujours éprouvée pour sa terre», ajoute le maire dans un communiqué. La ville a décrété un deuil officiel.

      Paco de Lucia était né le 21 décembre 1947 dans cette ville d'Andalousie de la région de Cadix, avant de devenir un guitariste mondialement connu, qui a su moderniser le flamenco traditionnel en l'associant avec le jazz et en puisant son inspiration dans divers horizons musicaux.


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      LE GUITARISTE PACO DE LUCÍA, DANS LE TEATRO REAL (THÉÂTRE ROYAL) DE MADRID, LORS DU JOUR DU FLAMENCO EN 2010. BALLESTEROS (EFE)

      En 2004, il avait reçu le prix Prince des Asturies des Arts, l'une des plus hautes distinctions espagnoles. «Considéré comme le plus universel des artistes flamenco, son style a fait école parmi les plus jeunes générations et son art est devenu un des meilleurs ambassadeurs de la culture espagnole à travers le monde», avait souligné le jury.


      DOCTOR HONORIS CAUSA DE L’UNIVERSITÉ DE CADIX EN 2007. 


      Paco de Lucia, soulignait la Fondation Prince des Asturies, «a dépassé les frontières et les styles pour devenir un musicien de dimension universelle. A partir de la guitare flamenco, il a aussi exploré le répertoire classique espagnol, d'Isaac Albeniz à Manuel de Falla, l'émotion de la bossa nova et du jazz». «Tout ce qui peut s'exprimer avec les six cordes de la guitare est entre ses mains», ajoutait le jury.


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      PACO DE LUCÍA Y CAMARÓN DE LA ISLA DANS UNE IMAGE DE LA PREMIÈRE ÉTAPE DE LEUR COLLABORATION PHOTO PEPE LAMARCA (QUIPOS PRESS)

      Malgré la célébrité, le guitariste était toujours resté discret, habitué à monter sur scène dans une tenue d'une grande sobriété, en pantalon noir, chemise blanche et veste noire. Il avait notamment contribué au succès de la voix légendaire du flamenco espagnol, Camaron de la Isla, qui a enregistré avec lui ses neuf premiers albums.

      mardi 25 février 2014

      MICHELLE BACHELET, PRÉSIDENTE DU CHILI: SYMBOLE FÉMINISTE OU CACHE-SEXE LATINO-AMÉRICAIN?

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      PEINTURE DU DÉBUT DU 19ÈME SIÈCLE DE MANUELA SAENZ , L'AMANTE DE SIMÓN BOLÍVAR , QUI MOURUT DANS LA PAUVRETÉ AU COURS D'UNE ÉPIDÉMIE DE DIPHTÉRIE EN 1856 . PHOTO JOSÉ CARUCI / AP

      Il y a proportionnellement plus de femmes chefs d'Etat en Amérique latine qu'en Europe ou en Amérique du Nord. De quoi dépoussiérer l'image d'Epinal d'un «continent» de machistes barbus à la virilité agressive et discriminatoire. Reste à vérifier si l'arbre Bachelet ne cache pas une forêt de malentendus.

      VIOLETA BARRIOS DE CHAMORRO RÉPUBLIQUE DU NICARAGUA DE 1990 À 1996
      PHOTO PHOTO EL NUEVO DIARIO
      Michelle Bachelet a en effet déjà occupé le fauteuil de premier magistrat du Chili de 2006 à 2010. D'autres femmes latinoaméricaines l'avaient précédée, Violeta Chamorro au Nicaragua, et Mireya Moscoso à Panama dans la période récente. Mais derrière le rideau des présidentes, trouve-t-on beaucoup de femmes, siégeant dans les Assemblées parlementaires? Les femmes latino-américaines participent-elles de façon paritaire à la vie politique de leurs pays?

      MIREYA ELISA MOSCOSO RODRÍGUEZ DE ARIAS PRÉSIDENTE DU PANAMA DE 1999  À 2004  

      La statistique, elle existe, a été publiée en 2012 par la CEPAL, la Commission économique des nations unies en Amérique latine. Elle confirme le rapport de forces constaté aux sommets de l'Etat. 23% des députés et sénateurs latino-américains sont de sexe féminin. C'est un tout petit peu plus qu'en Europe (20,5%), nettement mieux que dans les pays arabes (13,5%), mais beaucoup moins que chez les Scandinaves (42,3%). Il y a là effectivement matière à comparer et à méditer.


      PORTRAIT DE ANTONIA SANTOS  GOUACHE DE ROBERTO PÁRAMO TIRADO (1910)

      L'Amérique latine a depuis longtemps honoré ses «mères courage». Certaines comme la péruvienne Manuela Saénz Aizpurru ont partagé les combats de l'indépendance, avec Simon Bolivar. Ici et là, les femmes victimes du colonisateur, comme la colombienne María Antonia Santos, ont leur place dans les livres d'histoire nationale. D'autres à l'image d'Adela Velarde Pérez, «Adelita», femme soldat mexicaine, a laissé un nom et un chant symbolisant la Révolution. Les combattantes des dernières années du millénaire passé, Rigoberta Menchu, et les Mères argentines de la Place de mai ont sans doute perpétué et actualisé l'aura des vierges consolatrices , vénérées du sanctuaire mexicain de Guadalupe, au nord, à ceux brésilien de l'Aparecida et de Lujan en Argentine. Leurs combats ont forcé, puis entrebâillé les portes du pouvoir. Michelle Bachelet a en a incontestablement bénéficié.
      ADELA VELARDE PÉREZ, PLUS CONNUE COMME «ADELITA»  INFIRMIÈRE ET ACTIVISTE DE LA RÉVOLUTION MEXICAINE, NÉE LE 8 SEPTEMBRE 1900, DANS LA VILLE JUÁREZ, CHIHUAHUA ET DÉCÉDÉE  EN 1971 AUX ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE
      Il reste malgré tout encore bien des interrogations. Beaucoup de femmes latino-américaines sont victimes de violences. Les viols et assassinats ont défrayé la chronique policière ces dernières années au Mexique et en Amérique centrale. Ciudad Juárez, particulièrement concernée en est devenue le symbole. Un symbole qui a fait l'objet de mobilisations nombreuses au Mexique ayant bénéficié de soutiens internationaux. La directrice de l'ONU femmes pour l'Amérique latine, Moni Pizani, l'a dénoncé. Elle a considéré «scandaleuse», l'impunité accordée aux auteurs de ces crimes, au Mexique comme ailleurs en Amérique latine.

      Selon les Nations unies, il y aurait eu en 2011 dans huit pays de la région 1139 homicides de femmes. Et seuls 10% des auteurs de ces crimes auraient été mis en examen. Le Haut Commissariat de l'ONU pour les droits humains et l'ONU femmes travaillent actuellement à la mise en forme d'un protocole visant à réduire les morts violentes de femmes en raison de leur genre en Amérique latine.


      La violence culturelle, héritage cultuel, reste et de loin un point sensible. Les interdits transmis pendant plusieurs siècles par l'Eglise catholique, sont aujourd'hui relayés par les nouvelles religions évangélistes et pentecôtistes. L'une et les autres ont jusqu'ici donné de la voix avec succès, mobilisant efficacement leurs affiliés à chaque consultation électorale. La maîtrise de leur corps par les femmes, le droit à interrompre volontairement leur grossesse, n'est pas ou peu reconnu. Avec comme conséquence la mort de milliers de femmes condamnées à des avortements clandestins. Le taux des interruptions de grossesse pratiquées dans ces conditions était en 2008 selon la revue médicale, The Lancet, de 32/1000 en Amérique latine. Il était à la même époque, selon la même source de 12/1000 en Europe de l'ouest. Dans cinq pays, le Chili, le Honduras, le Nicaragua, la République Dominicaine, le Salvador, l'interdiction est absolue. Les contrevenantes et ceux qui les auraient aidées sont passibles de longues peines d'emprisonnement.

      D'autres Etats posent aux femmes des conditions vérifiées par des tiers, médecins ou juges. Ces conditions concernent la vie des mères en Bolivie, Guatemala, Haïti, Surinam. Elles peuvent dans certains pays, l'Argentine, le Brésil, la Colombie, l'Equateur, avorter après un viol, ou une grave anomalie du fœtus. Un pays, l'Uruguay, et au Mexique la capitale fédérale, reconnaissent seuls le libre arbitre des femmes en la matière. La Cour interaméricaine des droits humains réagissant à la situation dramatique d'une jeune fille violée et enceinte d'un bébé atteint de malformations graves a interpellé le 29 mai 2013 les interdits sur l'IVG en vigueur au Salvador.

      « BASTA (ASSEZ, ÇA SUFFIT) DES ROSAIRES DANS NOS OVAIRES ! »

      Les évolutions sont donc réelles, mais très lentes et paradoxales. Elles sont indépendantes des orientations sociales et idéologiques des gouvernants. Leur gêne et leur tendance à esquiver les débats portant sur ces questions constituent un dénominateur commun inavoué. Augusto Pinochet, le dictateur chilien, avait fait inscrire dans le code sanitaire, l'interdiction de l'avortement. Au tournant du millénaire, le Pérou autoritaire d'Alberto Fujimori avait résolu le problème en amont, en pratiquant la stérilisation forcée et à grande échelle des femmes les plus pauvres. Daniel Ortega, responsable historique du Front sandiniste de libération nationale, pour être réélu président a passé un accord en 2006 avec l'épiscopat catholique et fait voter l'abolition de la loi d'interruption de grossesse en vigueur au Nicaragua depuis 1893. La candidate écologiste aux présidentielles de 2010 au Brésil, Marina Silva, conformément à ses engagements évangélistes s'était prononcée, à titre personnel, contre toute libéralisation. Dilma Rousseff, élue cette année là, au nom du PT, considérée ouverte au changement, s'était tue. Tout en se déclarant favorable à un débat de société, le chef de l'Etat bolivien, Evo Morales, a déclaré le 19 juillet 2013, qu'à titre personnel, il «considérait que l'avortement était un délit».

      L'Amérique latine est un sous-continent encore très religieux. Le pape argentin élu en 2013 est au cœur de cette réalité porteuse de contradictions. Sensible au désarroi matériel des plus pauvres, évêque de Buenos Aires, il n'a pas hésité à donner de la voix contre toute évolution annoncée sur l'IVG et les lois concernant les minorités sexuelles. Il est sur ce point en accord avec le président progressiste de l'Equateur Rafael Correa, qui d'ailleurs a été l'un des premiers à visiter le Souverain Pontife au Vatican. «La Constitution», désormais, a-t-il indiqué le 27 mai 2013, «reconnaît l'union de fait entre deux personnes de même sexe. (..) Elle condamne l'homophobie. (..) Mais nous nous sommes rendu compte que cela ouvrait la voie à une stratégie pour obtenir le droit de mariage entre personnes de même sexe. J'ai toujours dit que je n'étais pas d'accord. Et ensuite il y a l'adoption. Sincèrement je pense que les enfants doivent être adoptés par des familles traditionnelles. (..) Pour l'immense majorité le mariage gay des questions comme le mariage gay, l'identité de genre, ne sont pas prioritaires».

      Pourtant l'indépendance des juges, l'un des acquis du retour de la démocratie, est en train de faire bouger les lignes, dans plusieurs pays, comme le Brésil et la Colombie. Michelle Bachelet, encore candidate à la présidence du Chili, mettant en avant ses responsabilités antérieures concernant les droits des femmes à l'ONU, a prudemment annoncé une évolution: «le monde a avancé, a-t-elle déclaré, je pense qu'au Chili aussi la famille a changé».

      samedi 22 février 2014

      PIERRE DUBOIS, UN PRÊTRE FRANÇAIS AU CHILI. 50 ANS AU SERVICE DU MONDE OUVRIER

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      LE PRÊTRE PIERRE DUBOIS S'INTERPOSE ENTRE LES POLICIERS ANTI-ÉMEUTE ET DES MANIFESTANTS, POUR EMPÊCHER LES FORCES DE RÉPRESSION D’ENTRER DANS LE QUARTIER PAUVRE DE LA VICTORIA, QUI MANIFESTE SON OPPOSITION À LA DICTATURE D’AUGUSTO PINOCHET. CETTE IMAGE CAPTÉE LE 27 MARS 1984 AU CHILI A FAIT LE TOUR DU MONDE. PHOTO INÉS PAULINO  
      Il est intéressant de constater que Dubois n’a pas été concerné par les évolutions plus radicales du catholicisme au Chili, notamment au début des années 1970 : ni les partis politiques chrétiens de gauche (MAPU, Izquierda Cristiana), ni le mouvement Cristianos por el Socialismo, ni la théologie de la libération ne sont mentionnés dans ses « Circulaires». Mais il va suivre son propre chemin de «radicalisation», notamment pendant les années 1980, quand la répression du régime dictatorial du général Pinochet s’acharne contre les habitants de la población La Victoria, dont il était devenu le curé, avec l’aide d’un autre prêtre français, André Jarlan. Les deux Fidei donum sont des partisans convaincus de la résistance antisystémique non violente ; selon une formule d’André Jarlan que son ami Dubois citait souvent, « On n’arrête pas le capitalisme par un fleuve de sang, mais en coupant le fleuve d’argent qui l’alimente ». La tentative des deux prêtres de protéger les habitants contre la répression conduira, en 1984, à l’assassinat, par les carabiniers, d’André Jarlan, et, en 1986, à l’expulsion de Pierre Dubois du Chili. Ces événements dramatiques auront un impact considérable en France, mais cet aspect est peu documenté dans le livre. À ce moment, Dubois donnera un interview au journal La vie mutualiste (décembre 1986), qui reprend, à sa manière, certains thèmes de la théologie de la libération : « Notre action a nécessairement des conséquences politiques. Mon but, c’est de rendre le peuple solidaire, qu’il ne soit pas à genoux en attendant l’aumône, mais debout et prenant la responsabilité de son destin ».

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      LE PRÊTRE PIERRE DUBOIS. LE 27 MARS 1984 AU CHILI. PHOTO INÉS PAULINO  

      Après la fin de la dictature, Pierre Dubois revient au Chili (1990) où il est reçu avec enthousiasme par ses paroissiens de La Victoria. Le Président (socialiste) Ricardo Lagos lui attribue la nationalité chilienne en 2001.

      Le livre est enrichi par divers documents du Comité épiscopal France Amérique Latine (CEFAL) et par un intéressant album de photos, où l’on voit la foule devant la cathédrale au moment des obsèques d’André Jarlan, des policiers effaçant un mural populaire en hommage à André Jarlan à La Victoria, Pierre Dubois s’interposant entre les carabiniers et les manifestants (il sera tabassé et arrêté par la police), ainsi que... Jean Paul II reçu par le général Pinochet lors de sa visite au Chili (1987).

      vendredi 21 février 2014

      L'«ONCLE SIMÓN». TONADA DE LUNA LLENA


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       « TONADA DE LUNA LLENA » : PAROLES ET MUSIQUE DE SIMÓN DÍAZ, DANS UNE INTERPRÉTATION DE CAETANO VELOSO  
       DURÉE : 00:04:38

        L'«ONCLE SIMÓN». LA VACA MARIPOSA


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         « LA VACA MARIPOSA » : PAROLES ET MUSIQUE SIMÓN DÍAZ.
         DURÉE : 00:02:36 

          LE VENEZUELA PLEURE SON «ONCLE SIMÓN»



          PLACIDO DOMINGO INTERPRÈTE « CABALLO VIEJO » EN COMPAGNIE DE SON COMPOSITEUR SIMON DIAZ ET DE L'ORCHESTRE SYMPHONIQUE JUVÉNILE DE VÉNÉZUÉLA, DANS LE THÉÂTRE TERESA CARREÑO DE CARACAS

          Assu de la tradition llanera (rurale), Díaz était
          SIMÓN NARCISO DÍAZ MÁRQUEZ
          devenu célèbre dès les années 50 avec ses émissions de radio qui mêlaient chants du terroir et histoires drôles. Seul avec son cuatro (petite guitare à quatre cordes), il fait connaître les tonadas que chantent les éleveurs à leur bétail. 










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          « TONADA DE LUNA LLENA » : PAROLES ET MUSIQUE DE SIMÓN DÍAZ, DANS UNE INTERPRÉTATION DE CAETANO VELOSO  
           DURÉE : 00:04:38

          SIMÓN DÍAZ ET CAETANO VELOSO

          Son personnage de Tío Simón (Oncle Simon) dans les émissions de télé pour enfants le rend encore plus populaire. En avril 2006, Devendra Banhart confiait à Libération: « Il ne se passe pas une journée sans que j’écoute Simón Díaz. C’est mon narcotique. Il a changé ma vie, il a rempli un espace magique en moi.» 

          jeudi 20 février 2014

          QUATRE RÉSISTANTS CHOISIS PAR M. HOLLANDE POUR ENTRER AU PANTHÉON

          GERMAINE TILLION, ETHNOLOGUE ET RÉSISTANTE
          Tout en respectant la stricte parité, le groupe d'entrants se révèle sans surprise en ouvrant le sanctuaire national de la montagne Sainte-Geneviève à des figures symboliques assez peu connues du grand public, majoritairement des intellectuels, qui tous ont en commun d'avoir lutté contre le nazisme et la collaboration.

          « UN CHOIX NORMAL »

          GENEVIÈVE DE GAULLE, 20 NOVEMBRE 1998.
          PHOTO JEREMY BEMBARON
          Ni la Révolution française ni la Grande Guerre ne figurent à ce palmarès. De même sont écartées certaines figures peut-être moins fédératrices ou plus à gauche, comme la chanteuse noire, résistante et tiers-mondiste Joséphine Baker ou les vingt-deux résistants communistes fusillés du groupe Manouchian. Pour l'historien Vincent Duclert, la présence renforcée des femmes était attendue, «même si les entrantes n'étaient pas connues pour leur féminisme. Mais on est sur la bonne voie ». Pour lui, «honorer la Résistance et les luttes d'avant ou d'après est une bonne idée par les temps qui courent».

          Un « choix de synthèse », estime l'historien Pierre
          PIERRE BROSSOLETTE 
          Nora. Caractéristique de François Hollande, dit-il. « Un choix normal », renchérit l'écrivain et philosophe Régis Debray qui avait plaidé pour Joséphine Baker, car « cette sirène des rues » aurait pu « nous aider à dégeler les urnes et les statues, à mettre un peu de turbulence et de soleil dans cette crypte froide et tristement guindée ». Selon l'éditorialiste néoconservateur américain et francophile Christopher Caldwell, « la deuxième guerre mondiale est donc le dernier sujet sur lequel les Français peuvent faire consensus».

           JEAN ZAY, MINISTRE FUSILLÉ PAR LA MILICE
          La procédure adoptée pour dégager des lauréats peut être jugée moins classique que le résultat. En effet pour la première fois dans l'histoire des panthéonisations qui, depuis 1958, relève de la seule volonté présidentielle, François Hollande avait confié à Philippe Bélaval, président du Centre des monuments historiques, le soin de rédiger un rapport sur le thème (« Pour faire entrer le peuple au Panthéon », remis le 10 octobre 2013) et de lui faire des suggestions.

          mercredi 19 février 2014

          « GLORIA » : PORTRAIT D'UNE PASSIONNÉE QUI VACILLE, SANS CHUTER

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          Avec ses enfants qui ont quitté le nid et un divorce pour alimenter ses regrets, Gloria aurait toutes les raisons de se laisser aller. Mais, déterminée à conjurer le sort, elle noue des contacts tous azimuts, dans d'improbables ateliers de rire ou des cours de gym. Le soir venu, c'est dans les dancings de Santiago du Chili qu'elle s'offre à la possibilité renouvelée de l'amour. Il lui tombe dessus en la personne du discret Rodolfo. Mais leur passion va connaître bien des tumultes.

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          PAULINA GARCIA, UNE « TOOTSIE » DU CHILI

          Gloria, c'est Paulina Garcia. De tous les plans, elle compose, sur le fil ténu des émotions, un personnage vulnérable et passionné. Avec ses lunettes colorées qui lui mangent le visage, cette « Tootsie » du Chili, pathétique dans sa quête de la passion, se révèle touchante. Il fallait bien toute la conviction et l'investissement de la comédienne pour nous attacher cette femme à l'équilibre vacillant, inspirée de la Gloria de Cassavetes et des héroïnes « borderline » interprétées par Gena Rowlands.

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          RODOLFO ET GLORIA

          D'autant que Gloria ne fait rien pour gagner nos faveurs, et encore moins celles de son amant, à qui elle n'épargne aucune humiliation. Agacée que Rodolfo ne s'affranchisse pas de l'emprise de son ex-femme et de sa fille, Gloria le met au défi, avec de plus en plus de virulence. La romance se grippe, entraînant le film du côté de la comédie grinçante. Elle s'insinue dans un récit qui s'en tient de bout en bout à l'enregistrement.

          C'est là la limite de cette fiction minimaliste qui tarde à poser ses enjeux. De l'empilement de séquences banales, Sebastian Lelio tire, certes, un profit sociologique, mais cette accumulation s'apparente souvent au remplissage. Ce n'est que dans ses ultimes circonvolutions que le film nous emporte. A travers le spectacle cru et pitoyable d'une femme qui part en vrille, Sebastian Lelio élabore un récit de reconstruction, où le désir de contrecarrer le temps qui passe se mue en vanité.

          LA BANDE-ANNONCE


          Film chilien de Sebastian Lelio avec Paulina Garcia, Sergio Hernandez, Marcial Tagle (1 h 50).


          Sur le Web : gloriamovie.com et www.advitamdistribution.com/gloria




          lundi 17 février 2014

          AU SIÈGE DE L'UNICEF À SANTIAGO : FIN DE LA GRÉVE DE LA FAIM EN DEMANDE D’ATTENTION POUR L'ENFANCE VULNÉRABLE

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          LE MÉDECIN PSYCHIATRE RODRIGO PAZ, NEUROLOGUE EXPERT EN PSYCHOLOGIE ENFANTINE ET FONDATEUR DE SOFINI, ASSOCIATION DE DÉFENSE DES ENFANTS CRÉÉ PAR DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ INTERVENANT DANS LE MILIEU DE L’ENFANCE DÉMUNIE.
          «Pendant ces 8 jours, notre cri d´alarme pour les enfants les plus fragiles a été affiché dans une banderole sur la façade du siège de l'Unicef : « S.O.S. L'ÉTAT DU CHILI ASSASSINE NOS ENFANTS », a remarqué le médecin psychiatre Rodrigo Paz, porte-parole du groupe.

          Il a ajouté que par cette action forte, ils ont montré au Chili et ailleurs que le manque de ressources attribuées au Sename fait des ravages chez les enfants, qui reçoivent un traitement « misérable ».

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          SENAME, ADMINISTRATION DÉPENDANTE DU
          MINISTÈRE DE LA JUSTICE.  S’OCCUPE DES
          MINEURS ENVOYÉS  PAR LES «  TRIBUNAUX
          DES FAMILLES » OU JUGES POUR MINEURS.
          CE SERVICE GÈRE DES LOCAUX ET CENTRES
          D'ACCUEIL EN PARTENARIAT AVEC UN GRAND
          RÉSEAU DE PRESTATAIRES PRIVÉS.
          Rodrigo Paz signale que la mort d'enfants par manque de soins, montre que l'État chilien ne fournit pas assez de ressources pour embaucher le personnel nécessaire aux soins des plus vulnérables.

          Il a déclaré aussi que le groupe aura recours aux tribunaux internationaux pour dénoncer l'expulsion violente qu'ils ont subie jeudi matin. 

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          fonds  des  nations unies  pour l'enfance.
          son  but principal  est  la protection des
          droits des enfants, et d’aider à satisfaire
          leurs besoins essentiels.  l’unicef est
          présent dans 191  pays  à  travers des
          programmes et des comités nationaux,
          et travaille au chili depuis plus de 55 ans.


          Le praticien a indiqué que les trois personnes en grève de la faim ont veillé à tout moment à l’intégrité de l’immeuble et des installations du bâtiment.

          La manifestation dans la capitale a été également suivie dans les villes de Valparaiso, Puerto Montt, Arica et Los Angeles.



          vendredi 14 février 2014

          53 EX-AGENTS DE LA DINA INCULPÉS POUR MASSACRE DE LA DIRECTION CLANDESTINE DU PARTI COMMUNISTE EN 1976

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          MANUEL CONTRERAS EN 2005, LORS D'UN PROCÈS À SANTIAGO DU CHILI.  PHOTO  MARTIN BERNETTI
          Comme des centaines d’autres prisonniers politiques au Chili, leurs cadavres ont disparu ensuite. Ce n’est qu’en 2012, et après onze ans d’expertises qu’il a été possible d’identifier quatre des disparus, dans des vestiges osseux récupérés en 1987 au fond d'une mine désaffectée à l’ouest de Santiago, dans la zone de Cuesta Barriga.

          La longue procédure pénale pour l’enlèvement, tortures et le massacre de la 2ème direction clandestine du PC avance ainsi d’une étape, dans l’attente d’un verdict de première instance.

          Le juge a aussi demandé à la Cour d’obtenir de l'Australie l'extradition de l’ancienne « secrétaire » de Manuel Contreras, Adriana Rivas González, agente de la Brigade « Lautaro » accusée aussi dans ce dossier, et sur qui pèse un ordre de capture internationale.

          L’Association des familles des détenus disparus a manifesté son scepticisme face à la possibilité réelle de faire justice, en considérant surtout les bénéfices récents de grâce et de mise en liberté partielle récemment accordés aux bourreaux condamnés pour crimes de lèse humanité sous la dictature, notamment ceux de « l’affaire des égorgés ».

          Des découvertes et révélations relativement récentes, ― en regard de l’ancienneté du dossier ―, ont permis de connaître au sein de la DINA les agissements de la « Brigade Lautaro » et ses unités « Mehuín » et « Delfín », sous les ordres directes du colonel Manuel Contreras et issues essentiellement de la troupe chargée de sa sécurité rapprochée. Ces unités ultra secrètes avaient la mission prioritaire de pourchasser les militants communistes, d'arrêter et d’annihiler physiquement leurs dirigeants dans le but de désarticuler le parti.


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          Des nombreuses femmes, recrutées dans les forces armées et la police ont participé dans ces véritables opérations d’extermination. En effet, malgré qu’elles figurent souvent dans le rôle prétendu de secrétaires du directeur de la DINA, ces agentes ont participé directement des razzias de la « Brigade Lautaro », et ont pris part aussi dans les horribles tortures et la froide exécution des victimes.

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          ADRIANA ELCIRA RIVAS GONZALEZ, EX AGENT DE LA DINA, MEMBRE DE LA BRIGADE LAUTARO, L’UNITÉ SECRÈTE D’EXTERMINATION CONSTITUÉE PAR LA GARDE RAPPROCHÉE DU GÉNÉRAL MANUEL CONTRERAS, RESPONSABLE DE TRÈS NOMBREUX CRIMES. ELLE A ÉCHAPPÉE A LA JUSTICE CHILIENNE EN 2010 ET HABITE EN AUSTRALIE.

          C’est le cas d’Adriana Rivas González, dont la demande d’extradition a été faite à l’Australie, de Berta Jiménez, Celinda Aspe et Gladys Calderón, surnommée « docteur Hoffmann », qui administrait des injections létales aux prisonniers en fin de parcours.

          La « Brigade Lautaro », la plus nombreuse et la plus secrète de la DINA, était aussi celle qui comptait le plus d’effectif féminin dans ses rangs, et sur les 52 accusés récemment par le tribunal chilien, onze sont des femmes tortionnaires.