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AU CHILI, LES MANIFESTATIONS POUR UNE RÉFORME DE L'ÉDUCATION REPRENNENT DANS UNE AMBIANCE PARFOIS TENDUE. photo REUTERS/STRINGER/CHILE |
Selon Jaime Gajardo, dirigeant du premier syndicat enseignant associé au mouvement, la participation a dépassé 150 000 personnes. "La mobilisation a dépassé nos espérances. C'était un signal d'union dont nous avions besoin. C'est la majorité du Chili qui réclame une éducation publique de qualité", a lancé à la fouleGiorgio Jackson, un leader syndical étudiant.
La manifestation de jeudi était perçue comme un test crucial pour les étudiants, dont le mouvement a paru s'essouffler récemment, avec 10 000 manifestants à peine au cours de la dernière journée d'action, il y a huit jours.
DES NÉGOCIATIONS AU POINT MORT
Elle intervient aussi au moment où le dialogue qui semblait s'engager entre gouvernement et étudiants est au point mort. Le gouvernement n'a accepté qu'une partie des conditions posées par les étudiants pour ouvrir des négociations : il a notamment rejeté un réaménagement du calendrier, pour éviter que 70 000 lycéens ne perdent leur année scolaire. "Une manifestation de plus ou de moins, plus ou moins grande ou petite, ne va pas changer la préoccupation fondamentale du gouvernement, qui est d'insister sur la nécessité d'ouvrir le dialogue", a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Andrés Chadwick.
Etudiants, lycéens et enseignants sont mobilisés depuis mai pour une réforme profonde de l'éducation. Ils réclament en particulier des moyens accrus pour l'enseignement public, parent pauvre d'un système à deux vitesses, qui a vu un fort désengagement de l'Etat sous la dictature, dans les années 1980.