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CRISTIAN LABBÉ, ANCIEN AGENT DE LA DINA, EX BÉRET NOIR ET ACTUEL MAIRE DE PROVIDENCIA POUR LE PARTI UDI, UNE DES PRINCIPALES ASSISSES POLITIQUES DU GOUVERNEMENT PIÑERA. |
Miguel Krassnoff était spécialisé dans la poursuite, la détention, la torture et l'assassinat de militants du MIR (mouvement de la gauche révolutionnaire, extrême gauche) et du parti socialiste (dont l'assassinat du chanteur Victor Jara et celui du leader du MIR, Miguel Enríquez).
Son grand-père avait servi, en son temps, l'Allemagne nazie, avant d'être capturé par les Britanniques en Autriche, condamné à mort pour trahison. Il avait réussi à s'enfuir en Amérique du Sud.
L'annonce d'une cérémonie en hommage à ce sombre personnage a immédiatement provoqué l'organisation d'une manifestation, réunissant les victimes et les familles des victimes des militaires, ainsi que des associations de défense de droits de l'homme, outrées qu'un tel acte puisse se faire officiellement dans un pays démocratique qui reconnaît avoir vécu les années les plus sombres de son histoire pendant les 17 années de dictature.
Une manifestation violemment réprimée par les forces de police, qui ont envoyé des guanacos (camions citernes rapides de la police, qui aspergent les manifestants de jets d'eau mélangés à un produit qui brûle la peau) et des zorrillos (plus petits, ceux-ci envoient des gaz lacrymogènes) sur le millier de contestataires.
Mémoire étouffée
Mais au-delà de ce tableau lamentable qui montre que la dictature n'a pas été jugée par les Chiliens, et à quel point la mémoire des victimes a été étouffée pendant les vingt dernières années, à quel point les blessures sont béantes et présentes, cette provocation montre aussi autre chose dont on parle rarement : la haute idée qu'ont eu et qu'ont encore d'eux-mêmes ceux qui ont participé à la dictature.
Son grand-père avait servi, en son temps, l'Allemagne nazie, avant d'être capturé par les Britanniques en Autriche, condamné à mort pour trahison. Il avait réussi à s'enfuir en Amérique du Sud.
L'annonce d'une cérémonie en hommage à ce sombre personnage a immédiatement provoqué l'organisation d'une manifestation, réunissant les victimes et les familles des victimes des militaires, ainsi que des associations de défense de droits de l'homme, outrées qu'un tel acte puisse se faire officiellement dans un pays démocratique qui reconnaît avoir vécu les années les plus sombres de son histoire pendant les 17 années de dictature.
Une manifestation violemment réprimée par les forces de police, qui ont envoyé des guanacos (camions citernes rapides de la police, qui aspergent les manifestants de jets d'eau mélangés à un produit qui brûle la peau) et des zorrillos (plus petits, ceux-ci envoient des gaz lacrymogènes) sur le millier de contestataires.
Mémoire étouffée
Mais au-delà de ce tableau lamentable qui montre que la dictature n'a pas été jugée par les Chiliens, et à quel point la mémoire des victimes a été étouffée pendant les vingt dernières années, à quel point les blessures sont béantes et présentes, cette provocation montre aussi autre chose dont on parle rarement : la haute idée qu'ont eu et qu'ont encore d'eux-mêmes ceux qui ont participé à la dictature.
Du fait qu'ils ont encore l'impression d'avoir fait ce qu'il fallait. Coupés du monde et du réel, ils pensent encore qu'ils étaient en guerre contre un ennemi, alors qu'ils tuaient sans vergogne tout ce qui ne se mettait pas à genoux.
C'est ce discours d'une guerre qu'ils ont réussi à placer dans le cerveau des tortionnaires. C'est ce discours qui cherche encore, 20 ans après la fin de la dictature, à trouver une légitimité.
Et cette pensée de grands malades grabataires, cherche aujourd'hui la provocation pour exister.
Provoquer pour montrer aux victimes, qu'ils sont encore maîtres à bord, puisqu'ils se réunissent pour sabrer le champagne et manger des petits canapés, alors que dehors, ceux qui ont subi leurs atrocités, pleurent, se révoltent, manifestent leur rage en jetant des cailloux contre les vitres du Club de Providencia, hurlent à qui veut les entendre « assassins » et se font traiter comme des malpropres par les forces policières.
Provoquer pour exister.
Le Chili d'aujourd'hui
S'agit-il des derniers soubresauts d'un mouvement de vieux militaires nostalgiques qui essayent encore de parader de manière pathétique ou de la partie visible d'une population plus importante qui estime que les années Pinochet n'ont pas été si « terribles que ça » comme l'affirment haut et fort certains voisins du Club Providencia ?
Le Chili d'aujourd'hui n'a pas encore digéré son histoire dictatoriale. A-t-il vraiment envie de se remettre en question ?
C'est ce discours d'une guerre qu'ils ont réussi à placer dans le cerveau des tortionnaires. C'est ce discours qui cherche encore, 20 ans après la fin de la dictature, à trouver une légitimité.
Et cette pensée de grands malades grabataires, cherche aujourd'hui la provocation pour exister.
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Provoquer pour réveiller chez les victimes, la peur, l'angoisse, la douleur et le souvenir de la mort.Provoquer pour montrer aux victimes, qu'ils sont encore maîtres à bord, puisqu'ils se réunissent pour sabrer le champagne et manger des petits canapés, alors que dehors, ceux qui ont subi leurs atrocités, pleurent, se révoltent, manifestent leur rage en jetant des cailloux contre les vitres du Club de Providencia, hurlent à qui veut les entendre « assassins » et se font traiter comme des malpropres par les forces policières.
Provoquer pour exister.
Le Chili d'aujourd'hui
S'agit-il des derniers soubresauts d'un mouvement de vieux militaires nostalgiques qui essayent encore de parader de manière pathétique ou de la partie visible d'une population plus importante qui estime que les années Pinochet n'ont pas été si « terribles que ça » comme l'affirment haut et fort certains voisins du Club Providencia ?
Le Chili d'aujourd'hui n'a pas encore digéré son histoire dictatoriale. A-t-il vraiment envie de se remettre en question ?