« J'ai conçu ce projet avec Ricardo Riquelme, directeur créatif. Nous souhaitons réaliser des vêtements qui soient utiles en plus d'être portés. Les cigarettes sont partout dans nos rues, personne ne semble s'en soucier. Ces vêtements nous ont permis d'attirer l'attention sur ce type de pollution. »
Dans le monde, 4 300 milliards de mégots sont jetés dans les rues, chaque année. En France, il s'est vendu 45 milliards de cigarettes entre janvier et octobre 2008. En moyenne, il faut 12 ans pour qu'elles se dégradent complètement.
36 euros pour un chapeau, 208 pour un poncho
Mais comment ne pas sentir le tabac froid, lorsque l'on porte du linge en mégots ? « Nous récupérons les filtres, nous les nettoyons, les stérilisons plusieurs fois et les séchons », explique la jeune créatrice. Miracle, après ces phases de traitement, ils sont presque blancs et ne sentent rien.
Débute ensuite le travail de confection. Alexandra Guerrero tricote les fibres des filtres avec d'autres tissus et réalise lainages, pulls, robes, chapeaux et jupes.
Commercialisées sur Internet, les créations de la jeune équipe charment de plus en plus de clients. « Au début, les gens étaient surpris. Mais après avoir senti puis touché les matières, ils se rendent compte que quelque chose de mauvais a été transformé en quelque chose de bien », raconte Alexandra.
Les prix vont de 36 euros pour un chapeau à 208 euros pour un poncho. La styliste vise la fabrication industrielle :
« C'est la seule façon de créer un bon impact sur l'environnement. »
500 mégots sont nécessaires pour réaliser cinq pièces. Après avoir confectionné des chapeaux en mégots et des pulls à partir de bouteilles en plastique, Alexandra Guerrero ne compte pas s'arrêter là :
« J'attends que des choses se concrétisent pour en parler. »