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jeudi 20 octobre 2011

AU CHILI, LE MOUVEMENT ÉTUDIANT NE RELÂCHE PAS LA PRESSION

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 PHOTO AFP
A l'échelle du pays, 373 personnes ont été appréhendées mais la plupart ont été libérées sauf une poignée d'entre elles, inculpées pour attaque contre des policiers. En effet, vingt membres des forces de l'ordre ont été blessés, certains par des plombs.
"Nous n'avons pas affaire ici à des enfants ou à des idéalistes", s'est emporté le porte-parole du gouvernement Andrès Chadwick. Preuve du durcissement du ton, le ministre de l'intérieur Rodrigo Hinzpeter a annoncé une plainte aux termes de la "Loi de sécurité de l'Etat", législation datant de la dictature, qui autorise des peines alourdies pour des délits spécifiques.

LA TRENTE-HUITIÈME MANIFESTATION EN SIX MOIS

Ces violences ne doivent pas occulter le fond du problème. C'était la 38e grande manifestation des étudiants depuis qu'avec enseignants et lycéens, ils se sont mobilisés, il y a six mois, pour réclamer la réforme d'une éducation à deux vitesses privé-public, et surtout des moyens accrus pour le public.

Le dialogue est au point mort depuis que les étudiants ont quitté, le 5 octobre les pourparlers avec le gouvernement, jugeant que les propositions sur la table ne répondaient en rien au "changement de paradigme" qu'ils réclament, en termes de budget de l'éducation et de gratuité.



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FIN DE LA TOURNÉE EUROPÉENNE, DE TROIS JEUNES DIRIGEANTS DU MOUVEMENT ÉTUDIANT CHILIEN. PHOTO UPI
Les syndicats étudiants dénoncent régulièrement les heurts et la violence qui émaillent le mouvement. Mais ils semblent dépassés par les "encapuchados", plus prompts à batailler avec les forces de l'ordre qu'à négocier.

Deux des leaders étudiants, Camila Vallejo et Giorgio Jackson, sont revenus mercredi d'une visite en Europe, en quête de soutien auprès d'institutions européennes et d'organismes internationaux tels l'Unesco ou l'OCDE. Pour Mlle Vallejo, cette mission "très positive" a démontré que ce que demandent les étudiants en termes de moyens pour l'éducation "est nécessaire et a été appliqué dans d'autres pays. Nous ne sommes pas fous, nos demandes sont légitimes et justes", assure-t-elle.