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MICHELLE BACHELET |
Michelle Bachelet reste favorite
Après son écrasant triomphe aux primaires, Michelle Bachelet reste la grande favorite, mais Evelyn Matthei sera là pour confondre l´électorat du centre, et le vote féminin. Cependant la candidate compte quelques obstacles de départ: nommée par défaut après la démission des deux premiers candidats, et issue de l'actuel gouvernement qui peine à remonter dans les sondages, suite a prés de trois ans de conflit étudiant. Mais Matthei fera tout pour séduire et montrer patte blanche, la droite n´a plus à rien à perdre après la lourde défaite des primaires, elle sait combien il sera difficile de vaincre Michelle Bachelet, et pour limiter les dégâts, les partis politiques de la coalition de droite se concentrent désormais sur la campagne parlementaire.
Le malaise de la société chilienne
Une chose est sûre, cette nouvelle donne dans la campagne électorale chilienne, n´effacera pas d´ici au premier tour de novembre prochain le malaise actuel de la société chilienne. Michelle Bachelet, qui a démissionné de son poste de directrice d'ONU Femmes en mars dernier, est revenue dans son pays pour ce qu'elle dit être son combat: "la réduction des inégalités". Le Chili est un des pays latino-américains des plus inégalitaires (le salaire minimum est de 290 euros), dans lequel la santé et l'éducation est payante, et ou les prix de l'immobilier ont doublé en quatre ans. Jusqu'à maintenant, les universitaires chiliens n'ayant que peu de moyen, doivent s'endetter pour 10, 15 ou 20 ans pour financer des études de médicine, sciences politique, droit etc.
L'accès gratuit à l'éducation, l'amélioration des conditions dans les hôpitaux publics, la diversification productive (le Chili reste encore très dépendant de sa production minière, principalement avec le cuivre) sont des thèmes plébiscités par le peuple chilien, et qui pourrait amener à une hausse d'impôts pour les catégories les plus aisées. Une autre proposition qui fait mouche, c'est le changement de Constitution. Cette dernière issue de la dictature de Pinochet en 1980, a imposé un système électoral peu représentatif, qui établi deux coalitions et oblige un statu quo permanent qui ne permet pas de faire voter les propositions du programme présidentiel, tout doit être renégocié avec l'opposition.
Le président se retrouve donc en difficulté malgré un système politique présidentiel.
Si les changements souhaités n'arrivent pas à se concrétiser, le Chili pourrait bien vivre des manifestations de grande ampleur comme ce fut le cas au Brésil en juin dernier. Cette année électorale au Chili sera certainement un événement mondial, un duel de femmes, atypique, original, après une enfance commune au sein de l'armée de l'air, c'est une nouvelle rencontre au sommet. Mais au delà du genre, ce sont deux projets politiques bien distincts, continuer un modèle ultralibéral ou essayer de conjuguer développement économique et cohésion sociale.