L’Amérique latine des années 1960 est bercée par les combats guérilleros de Camillo Torres, d’Octavio Paz, de Che Guevara et nombreux pensent que les conquêtes d’un pouvoir populaire ne peuvent passer que par le chemin des armes. Le socialiste Salvador Allende prouve que la voie démocratique existe. Le leader de l’Unité populaire, au terme d’un long parcours politique, arrive à la présidence du Chili en 1970.Résolument légaliste, Allende met en œuvre un programme politique et économique qui reste aujourd’hui révolutionnaire. L’espoir qui traverse le Chili se répercute au-delà des frontières. Le monde entier s’intéresse à la révolution d’Allende. Ceux qui souhaitent s’en inspirer. Ceux qui veulent l’éradiquer. Erika, Delfina, Pedro et nos autres témoins partagent la ferveur de souvenirs qui n’ont pas pris une ride.
Le 11 septembre 1973, le bombardement du palais présidentiel La Moneda, à Santiago du Chili, met un terme à l’expérience socialiste de l’Unité populaire. Le président élu Salvador Allende meurt les armes à la main. Une junte militaire, bientôt dirigée par Augusto Pinochet, impose une main de fer et son lot de violations des droits de l’homme : assassinats politiques, tortures, disparitions forcées. Malgré le climat de terreur et le coup porté au moral des militants, les braises de la résistance ne se sont jamais éteintes comme le prouve l’épisode de la guérilla de Neltume dont Pedro Cardyn, un des rares survivants, nous raconte l’épopée.
Le coup d’état du 11 septembre 1973 et la junte militaire d’Augusto Pinochet ont longtemps bâillonné les luttes sociales au Chili. Sans contre-pouvoir politique, le Chili est devenu un laboratoire de l’ultra-libéralisme. Un système économique qui n’a pas été remiseen cause par les gouvernements civils qui se sont succédés après la défaite de Pinochet au référendum de 1988. La détention de l’ex-dictateur à Londres en 1998, pendant quelques mois, a réveillé les consciences. Depuis quelques années des mouvements sociaux bousculent le Chili : étudiants, défenseurs de l’environnement, peuples indigènes et autres mouvements citoyens. Pour tous, Allende reste un exemple. 40 ans plus tard, les luttes sociales s’unissent face à un modèle globalisant qui s’est imposé en Amérique Latine, mais également en Europe.
jeudi 12 septembre Chili 1973, l’autre 11 septembre : « Canto Libre » par Luis Briceno / Réalisation : Jean-Philippe Navarre
En confrontant un vieil électrophone portable, une incroyable collection de 33 tours, et les auteurs de ces disques, nous retracerons l’histoire du mouvement culturel qui se développe au Chili en 1970 en parallèle à l’accès au pouvoir de l’Unité Populaire de Salvador Allende. Au-delà de la chanson contestataire, nous découvrirons la puissance de liberté et d’expérimentation d’un mouvement qui marqua l’Amérique latine et les liens de ses artistes avec la France, avant et après le coup d’état du 11 septembre 1973. Avec les témoignages d’Angel Parra, chanteur, compositeur, fils de Violeta Parra, Patricio Castillo, instrumentiste, chanteur, compositeur qui collabora avec Victor Jara, Isabel Parra, Quilapayun, Amerindios, Los Jaivas…, Eduardo Parra, poète, instrumentiste et clavier de Los Jaivas