Catégorie

jeudi 20 février 2014

QUATRE RÉSISTANTS CHOISIS PAR M. HOLLANDE POUR ENTRER AU PANTHÉON

GERMAINE TILLION, ETHNOLOGUE ET RÉSISTANTE
Tout en respectant la stricte parité, le groupe d'entrants se révèle sans surprise en ouvrant le sanctuaire national de la montagne Sainte-Geneviève à des figures symboliques assez peu connues du grand public, majoritairement des intellectuels, qui tous ont en commun d'avoir lutté contre le nazisme et la collaboration.

« UN CHOIX NORMAL »

GENEVIÈVE DE GAULLE, 20 NOVEMBRE 1998.
PHOTO JEREMY BEMBARON
Ni la Révolution française ni la Grande Guerre ne figurent à ce palmarès. De même sont écartées certaines figures peut-être moins fédératrices ou plus à gauche, comme la chanteuse noire, résistante et tiers-mondiste Joséphine Baker ou les vingt-deux résistants communistes fusillés du groupe Manouchian. Pour l'historien Vincent Duclert, la présence renforcée des femmes était attendue, «même si les entrantes n'étaient pas connues pour leur féminisme. Mais on est sur la bonne voie ». Pour lui, «honorer la Résistance et les luttes d'avant ou d'après est une bonne idée par les temps qui courent».

Un « choix de synthèse », estime l'historien Pierre
PIERRE BROSSOLETTE 
Nora. Caractéristique de François Hollande, dit-il. « Un choix normal », renchérit l'écrivain et philosophe Régis Debray qui avait plaidé pour Joséphine Baker, car « cette sirène des rues » aurait pu « nous aider à dégeler les urnes et les statues, à mettre un peu de turbulence et de soleil dans cette crypte froide et tristement guindée ». Selon l'éditorialiste néoconservateur américain et francophile Christopher Caldwell, « la deuxième guerre mondiale est donc le dernier sujet sur lequel les Français peuvent faire consensus».

 JEAN ZAY, MINISTRE FUSILLÉ PAR LA MILICE
La procédure adoptée pour dégager des lauréats peut être jugée moins classique que le résultat. En effet pour la première fois dans l'histoire des panthéonisations qui, depuis 1958, relève de la seule volonté présidentielle, François Hollande avait confié à Philippe Bélaval, président du Centre des monuments historiques, le soin de rédiger un rapport sur le thème (« Pour faire entrer le peuple au Panthéon », remis le 10 octobre 2013) et de lui faire des suggestions.