Il avait été incarcéré dans le camp de concentration de l'île de Dawson, situé dans l'extrême sud du pays dans le détroit de Magellan, avec d'autres dirigeants de la coalition de gauche dirigée par le président Salvador Allende, qui s'est donné la mort après le putsch.
Corvalan avait ensuite été transféré dans les centres de torture de Ritoque et de Tres Alamos, avant d'être libéré en 1976 avec 200 autres prisonniers politiques après une intense campagne internationale.
Il avait alors été échangé à Zurich en Suisse contre l'écrivain et opposant soviétique Vladimir Boukovski, à la demande de Pinochet.
Corvalan était "un homme d'idées, un stalinien convaincu, un homme bien connu en Russie", a déclaré Boukovski, incarcéré pendant 12 ans par le régime soviétique, à l'agence RIA Novosti.
Il a ajouté n'avoir jamais été en mesure de le rencontrer. "Je ne le connaissais pas, même au moment de l'échange, nous n'avons pas pu nous rencontrer, comme le voulait la partie soviétique", a-t-il précisé.
Il a "toujours suivi ses idées et il a été à la direction du Parti communiste chilien jusqu'aux derniers jours" de sa vie, a poursuivi Boukovski.
Corvalan a dirigé le parti communiste chilien de 1959 à 1989. Il a également été professeur, journaliste et sénateur de 1961 à 1973, avant de trouver refuge en Union soviétique et de rentrer au Chili en 1988 pour participer à la transition vers la démocratie, rétablie en 1990.
Surnommé "Lucho" ou "patitas cortas" (court sur pattes) à l'époque d'Allende, il fut l'ami du dirigeant cubain Fidel Castro, du guérillero argentino-cubain Ernesto "Che" Guevara et du poète chilien Pablo Neruda.
Pour l'avocate Carmen Hertz, spécialisée dans la défense des droits de l'homme, c'est "un homme qui a contribué à ce que la société chilienne soit plus démocratique, plus juste, plus solidaire".
"Il faut s'en souvenir comme un républicain illustre aux grandes convictions solidaires et démocratiques", a-t-elle ajouté.