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lundi 19 novembre 2012

DES CENTRALES NUCLÉAIRES AU PAYS DES SÉISMES, UN RISQUE CALCULÉ ?


Les centrales : trop complexes et pas assez robustes

Ces évènements, suivis peu de temps après par la catastrophe japonaise de Fukushima, n’ont pas suffi à dissuader les partisans du nucléaire, qui pensent toujours qu’une analyse de risque correctement menée permettrait d’exploiter cette énergie en toute sécurité.

Mais si des désastres de l’ampleur de Fukushima n’ont pas lieu tous les jours, les centrales atomiques n’en restent pas moins des systèmes complexes et peu robustes, vulnérables à des séismes plus faibles.

Il y a quelques années, un tremblement de terre de magnitude 6,6 avait suffisamment endommagé une centrale japonaise pour la rendre inutilisable pendant près de deux ans. Quelles seraient les répercussions sur l’approvisionnement en électricité d’un petit pays comme le Chili si l’une de ses principales sources d’énergie se retrouvait paralysée pendant un tel laps de temps ?

L’abandon des énergies renouvelables

Selon Matias Negrete-Pincetic, la reprise des études de faisabilité du nucléaire, interrompues après la catastrophe nippone, s’ajoute à une suite de décisions regrettables concernant la politique énergétique du pays : revue à la baisse de l’objectif d’énergies renouvelables non conventionnelles pour 2020, qui passe de 20 % à 10 %, réduction du budget de l’Agence pour l’efficacité énergétique, et annonces de méga-projets hydroélectriques auxquels est farouchement opposée une grande partie de la population.

Les études montrent pourtant qu’il faudrait au contraire privilégier une génération distribuée, plus proche des centres de consommation, en particulier dans un pays peu peuplé comme le Chili, qui s’étire sur 4300 kilomètres de long. Par ailleurs, la mise en œuvre des nouvelles technologies permet aujourd’hui un contrôle en temps réel de la production, qui facilite l’intégration des énergies renouvelables.

En tant que chercheur, Matias Negrete-Pincetic regrette que les fonds alloués à la recherche sur le nucléaire ne soient pas destinés au développement des énergies vertes, alors même que le pays offre un potentiel inégalable en matière de solaire et d’hydroélectrique.