JUAN IGNACE MOLINA, CONNU AUSSI COMME L’ABBÉ MOLINA |
Taxonomie : Quillaja saponaria fut décrite par Juan Ignacio Molina et publié dans « Saggio sulla Storia Naturale cel Chili »... 355, en 1782
Amandine de Santi, chef de marché chez Naturex, détaille : « nous avons deux extraits de quillaia à notre gamme : le premier, Uptaia, est un extrait non purifié contenant 20% de saponines sur extraits secs. Il stabilise les mousses dans les boissons carbonatées, maltées ou instantanées. Dans ces dernières, le quillaia confère une légère mousse, ce donne un aspect fraîchement pressé. Les enfants sont très friands de ce type de mousse sur les smoothies. »
L'autre référence, Sapnov est un extrait plus purifié. Après l'extraction aqueuse du bois, il existe une étape d'ultra-filtration pour retirer les impuretés tel les tanins, sucres et polyphénols. L'extrait contient alors 65% de saponines sur extraits secs. « Ces molécules de type tensioactifs non-ioniques vont alors se réorganiser en micelles et auront un pouvoir d'émulsification plus important. Elles peuvent remplacer avantageusement le polysorbate, un émulsifiant synthétique, ou la gomme arabique, moins performante et plus difficile à mettre en œuvre en industrie», rapporte Amandine de Santi.
Un arbre protégé de la surexploitation
L'intérêt de ces ingrédients est leur origine naturelle associée à une culture durable de la matière première. La récolte se fait en forêt au Chili par des entreprises habilitées à collecter le bois, qui vendent ensuite aux différents industriels. « C'est un arbre très abondant dont l'exploitation est strictement encadrée par le gouvernement chilien. La collecte se fait par zone, et il n'est possible de prélever que 30% de la biomasse sur chaque arbre, soit environ une branche sur trois. Une nouvelle « récolte » sur cette zone ne peut se dérouler que cinq ans plus tard, afin d'instaurer un roulement. La forêt peut alors se renouveler », explique Amandine de Santi. Actuellement, il existe environ 800 000 hectares de forêts de quillaia, avec environ 4,5 tonnes de bois par hectare. Et moins d'1% de la biomasse est utilisée.
Début 2014, Naturex a racheté la société chilienne Chile Botanics, spécialiste du quillaia. Six mois plus tard, le groupe a racheté les activités quillaia de l'Américain Berghausen. Grâce à ces deux acquisitions, Naturex devient un acteur majeur de production et de distribution de cet extrait naturel. Le groupe a d'ailleurs ouvert en décembre un bureau commercial à Santiago afin de s'étendre dans les pays latino-américains.
De plus, afin d'augmenter la capacité de production et de pouvoir proposer d'autres extraits, le groupe inaugure le 15 janvier 2015 une nouvelle usine de production à Linares, au Chili. Elle sera basée à côté des forêts de quillaia et devrait produire 800 tonnes d'extraits de quillaia par an. De quoi banaliser l'utilisation de cet ingrédient naturel et répondre aux préoccupations de clean label des industriels.