Les regards sont divers mais plusieurs de ces artistes ont été aux origines d'une association unique qui a rassemblé les photographes sous Pinochet. Créée en 1981, l'AFI (Association des photographes indépendants) leur a offert une protection et un lieu d'échange alors qu'ils risquaient souvent leur vie.
Luis Navarro Vega, le photographe des gitans
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Son intérêt pour eux lui vient d'un camarade de classe qu'il a connu brièvement, qui est parti et qu'il n'a jamais revu. Depuis 35 ans il photographie les gitans, beaucoup les femmes, de beaux portraits en noir et blanc dans les années 1980, des portraits de famille en couleur plus récemment.
Alvaro et Alejandro Hoppe, images de résistance
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Nés respectivement en 1956 et en 1961, ils ont commencé en 1978-1979, en autodidactes, utilisant la photographie comme expression de la résistance à l'oppression. Sur une image, des étudiants accueillent une visite de Pinochet avec des pancartes à son effigie. L'une, tombée au sol porte la lettre R, en signe de résistance.
Devant un car, un homme est arrêté. Des manifestants protestent contre la torture, autour de Carmen Gloria Quintana, brûlée vive par les militaires en 1986. Il y a aussi les funérailles du photographe de 19 ans Rodrigo Rojas, arrêté en même temps qu'elle, qui n'a pas survécu à ses blessures : le corbillard couvert de fleurs passe dans une atmosphère lourde de fumées et de matraques. L'ambiance sera plus légère lors des manifestations pour le "non" au référendum sur le maintien de Pinochet au pouvoir, qui ouvre la perspective de la fin de la dictature.
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Claudio Pérez et la mémoire
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Mémoire toujours, Claudio Pérez s'intéresse à la culture quechua des communautés indigènes et à leurs cérémonies, dans des paysages désolés du nord du Chili.
Leonora Vicuña et les Mapuches, entre documentaire et création
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Il y a les grands portraits en couleur, de Koyom, un personnage caché derrière un masque en peau de mouton, du leader Don Miguel, qui se surnomme lui-même "Malo" (mauvais). Les femmes qui se préparent pour le guillatún, cérémonie mapuche. Un Saint Sébastien très kitsch, est noyé dans les glaïeuls rouges.
Le travail de Leonora Vicuña est discret et respectueux de ces hommes et femmes qui, bien que ses amis et voisins depuis des années, ne veulent pas qu'elle photographie leurs cérémonies mêmes.
Son travail est entre documentaire et création plastique, un témoignage sur "un monde où je vis réellement" avec des portraits classiques donc, et un travail expérimental autour du multimédia, images travaillées, assemblées, vidéo.
Zaida González, la jeune génération
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