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dimanche 11 octobre 2009

Mondial-2010- Marcelo Bielsa, la Roja en jambes, le Chili à ses pieds

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L'entraîneur de football Marcelo Bielsa, observe le match dans lequel son équipe s'oppose à la sélection de la Colombie au stade Atanasio Girardot de Medellín, Colombie. Photo EFE.

Vainqueur (4-2) en Colombie, le Chili est le 3e qualifié d'Amérique du Sud avec une sélection sans star planétaire, mais une volonté d'aller de l'avant et une qualité de déplacement qui feront courir plus d'un adversaire.

Le Chili s'enivre: il n'avait plus été à pareille fête depuis l'époque de l'infernal duo d'attaquants "Za Sa" (Ivan Zamorano-Marcelo Salas) qui porta l'équipe en 8e de finale en 1998, meilleur résultat depuis "l'âge d'or" remontant au Mondial chilien de 1962 (3e place).

Du coup, Bielsa l'Argentin, venu du grand pays rival de l'autre côté des Andes, est une véritable star au Chili. Cette semaine, il a été élu meilleur entraîneur de l'histoire du football chilien par les lecteurs du quotidien "El Mercurio". Fin août, 1.200 dirigeants d'entreprises ont payé 550 dollars pour connaître le secret de ses méthodes lors d'un dîner-conférence.

Football total

Même la présidente Michelle Bachelet voit en lui "un modèle pour les jeunes", pour sa capacité "à travailler en équipe, obtenir des résultats avec discipline, rigueur et aussi enthousiasme". Car "el Loco" (le fou) n'a pas changé: son éternel survêtement arpentant la ligne de touche, ses coups de gueule, sa boulimie de vidéos ou de matches de jeunes, son obsession du détail tactique, et en même temps, son fonctionnement à l'affectif. "Ne m'aime pas parce que je gagne: j'ai besoin que tu m'aimes pour qu'on gagne", est en substance son message aux joueurs, expliquait-il récemment. Pour avoir des résultats, "il faut sincèrement apprécier qui nous dirige, et si ça ne vient pas naturellement, il faut apprendre à l'apprécier". Le football recherché par Bielsa déborde d'énergie, de mouvement: un 4-3-3 le plus souvent, mais où attaque et défense cohabitent à tout moment, en tout lieu, dans la lignée du "football total" de la Hollande des années 70.

Bielsa, 54 ans, fut pour sa part un défenseur sans brio des Newell's Old Boys (1re div. argentine) en 1977-78. Mais cet éducateur dans l'âme (professeur de sport) connut vite le succès comme entraîneur après ses débuts en 1990, au même Newell's (titre d'Argentine 1992).

Jeunesse

"Tout joueur, à tout moment du match, a une bonne raison de courir. Il n'y a aucune justification pour voir un joueur à l'arrêt sur un terrain", dit-il de son goût du mouvement. D'où l'impression donnée par la "Roja" d'une équipe de dératés, étirant les défenses, ouvrant des espaces. D'où une belle santé offensive (31 buts, 2e attaque derrière le Brésil), malgré une défense ordinaire (plus d'un but par match).

Pour ce football fort en adrénaline, il faut des jeunes, et Bielsa n'en manque pas, à l'image du vif ailier Alexis Sanchez (20 ans) d'Udinese (ITA), des milieux Carlos Carmona (22, Reggina/ITA) ou Matias Fernandez (23, Sporting/POR), voire de ceux qui poussent derrière, tels les vainqueurs du Tournoi Espoirs de Toulon en juin 2009. Cette même jeunesse, sujette à l'euphorie, peut être une limite.

Mais Bielsa à quelque chose à prouver au Mondial, lui qui reste sur un échec en 2002, encore incompris. Arrivée au Japon séduisante et invaincue, l'Argentine se fit piéger au 1er tour par l'Angleterre et la Suède. Mais Bielsa garda son poste, et ne partit pas avant de s'être racheté, avec le titre olympique (2004).