José Mujica. Photo AFP / Miguel Rojo
Le ballottage s'annonce serré si le troisième candidat, Pedro Bordaberry, du parti Colorado (droite), qui a récolté près de 18 % des voix, décide de soutenir M. Lacalle. A 49 ans, le fils de l'ancien dictateur Juan Maria Bordaberry (1973-1976) a été la surprise de ce scrutin avec un meilleur score que celui prédit par les sondages d'opinion.
Par le passé, les partis National et Colorado se sont à plusieurs reprises alliés pour faire barrage au Front élargi. Le président sortant, Tabaré Vazquez, premier chef d'Etat de gauche de l'histoire de l'Uruguay, avait été élu au premier tour, en octobre2004, avec 50,7 % des votes.
Ce regain du vieux parti Colorado, créé il y a 173 ans, pourrait priver le Front élargi de la majorité dont il dispose actuellement au Parlement. Les quelque 2,5 millions d'électeurs votaient également dimanche pour élire 99 députés et 30 sénateurs.
Les Uruguayens ont par ailleurs rejeté les deux réformes constitutionnelles qui leur étaient proposées par référendum. La première portait sur l'abolition d'une loi, datant de 1986, qui oblige les juges à consulter l'exécutif afin de poursuivre les militaires et les policiers responsables de violations des droits de l'homme pendant la dictature (1973-1985). La seconde visait à autoriser le vote des Uruguayens résidant à l'étranger, soit quelque 600 000 citoyens.
"La société nous exige un effort supplémentaire : participer à un second tour", a reconnu M. Mujica, qui se présente comme l'adepte d'une gauche modérée. Ses adversaires ont toutefois dénoncé l'ex-guérillero comme étant plus radical que le président Vazquez, critiquant son franc-parler et ses allures négligées.
Le président Vazquez, au pouvoir depuis le 1ermars 2005, jouit d'une popularité de plus de 60 %, après près de cinq ans de mandat, grâce à de bons résultats macro-économiques, une baisse de l'indice de la pauvreté et du taux de chômage. M. Lacalle, qui instaura le libéralisme dans les années 1990, a choqué, pendant la campagne électorale, en affirmant qu'il fallait couper les dépenses publiques "à la tronçonneuse".
Christine Legrand
Il a obtenu plus de 4 9% des voix, selon des résultats partiels. L'ex-dirigeant des Tupamaros, la guérilla urbaine des années 1970, affrontera au second tour, le 29novembre, Luis Alberto Lacalle (67 ans), du Parti national (conservateur). Cet ancien président (1990-1995) a recueilli 30 % des suffrages. La Cour électorale devait annoncer lundi les résultats définitifs.
REGAIN DU PARTI COLORADO
Le ballottage s'annonce serré si le troisième candidat, Pedro Bordaberry, du parti Colorado (droite), qui a récolté près de 18 % des voix, décide de soutenir M. Lacalle. A 49 ans, le fils de l'ancien dictateur Juan Maria Bordaberry (1973-1976) a été la surprise de ce scrutin avec un meilleur score que celui prédit par les sondages d'opinion.
Par le passé, les partis National et Colorado se sont à plusieurs reprises alliés pour faire barrage au Front élargi. Le président sortant, Tabaré Vazquez, premier chef d'Etat de gauche de l'histoire de l'Uruguay, avait été élu au premier tour, en octobre2004, avec 50,7 % des votes.
Ce regain du vieux parti Colorado, créé il y a 173 ans, pourrait priver le Front élargi de la majorité dont il dispose actuellement au Parlement. Les quelque 2,5 millions d'électeurs votaient également dimanche pour élire 99 députés et 30 sénateurs.
Les Uruguayens ont par ailleurs rejeté les deux réformes constitutionnelles qui leur étaient proposées par référendum. La première portait sur l'abolition d'une loi, datant de 1986, qui oblige les juges à consulter l'exécutif afin de poursuivre les militaires et les policiers responsables de violations des droits de l'homme pendant la dictature (1973-1985). La seconde visait à autoriser le vote des Uruguayens résidant à l'étranger, soit quelque 600 000 citoyens.
"La société nous exige un effort supplémentaire : participer à un second tour", a reconnu M. Mujica, qui se présente comme l'adepte d'une gauche modérée. Ses adversaires ont toutefois dénoncé l'ex-guérillero comme étant plus radical que le président Vazquez, critiquant son franc-parler et ses allures négligées.
Le président Vazquez, au pouvoir depuis le 1ermars 2005, jouit d'une popularité de plus de 60 %, après près de cinq ans de mandat, grâce à de bons résultats macro-économiques, une baisse de l'indice de la pauvreté et du taux de chômage. M. Lacalle, qui instaura le libéralisme dans les années 1990, a choqué, pendant la campagne électorale, en affirmant qu'il fallait couper les dépenses publiques "à la tronçonneuse".
Christine Legrand