PLUSIEURS MILLIERS DE LYCÉENS ET ÉTUDIANTS CHILIENS ONT MANIFESTÉ MERCREDI PRÈS DU PARLEMENT À VALPARAISO. PHOTO UPI |
Les manifestants, 30.000 selon leur estimation, 6.000 selon la police, ont paralysé la ville côtière de Valparaiso (120 km à l'ouest de Santiago), siège du Congrès bicaméral, au moment où s'y débattait le budget 2012 de l'Education.
Les principaux dirigeants du mouvement étudiant mobilisé depuis mai, Camila Vallejo et Giorgio Jackson, ont été reçus en commissions à la Chambre des députés et au Sénat, où ils ont souligné le fossé existant entre leurs attentes et les propositions budgétaires.
UN MANIFESTANT CAGOULÉ QUI TENTAIENT DE RETOURNER LES GRENADES LACRYMOGÈNES À L'ENVOYEUR À VALPARAISO. PHOTO AFP |
"Nous avons clairement dit que l'Etat doit assumer un rôle nouveau dans l'enseignement public, doit se charger de réguler le système privé, or rien de ce qui se prépare dans le budget ne va dans cette direction", a déclaré Camila Vallejo.
Au dehors, la manifestation dans l'ensemble pacifique s'est conclue par des affrontements, lorsqu'un groupe de manifestants a tenté de forcer l'accès au Parlement, protégé par un important dispositif de police.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes et canons à eau pour disperser de jeunes émeutiers masqués par des cagoules ou des capuches. Elle a procédé à au moins une dizaine d'arrestations, selon des sources policières citées par des médias locaux.
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Etudiants, lycéens et enseignants réclament depuis six mois la réforme profonde d'un système éducatif à deux vitesses public-privé: ils demandent notamment des moyens accrus dans le public, dont l'Etat s'est désengagé dans les années 1980, dans le cadre des politiques libérales de la dictature (1973-1990).
Ils demandent, dans l'immédiat, une hausse significative du budget de l'éducation, aujourd'hui inférieur à 5% du PIB, et jugent insuffisante l'augmentation (+7,2%) proposée par le gouvernement.
Un dialogue entamé en octobre entre l'exécutif et les étudiants est au point mort, et les mobilisations massives se poursuivent, rassemblant à plusieurs reprises plusieurs centaines de milliers de personnes: la prochaine est prévue les 17-18 novembre à Santiago.
« LA NOUVELLE FAÇON DE BRAIRE » PHOTO AFP |
Néanmoins, la présence des leaders étudiants au Congrès, une instance qu'ils ne considéraient pas comme interlocuteur jusqu'à présent, a été saluée comme une "étape significative" par Patricio Melero, le président (droite) de la Chambre des députés.
"Les changements commencent en changeant les lois, et ce sont les parlementaires qui changent les lois à la majorité. C'est ce qu'on a expliqué à la Confédération des étudiants du Chili", a-t-il ajouté.