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mercredi 30 septembre 2015

AU CHILI, ARRESTATION DU PHOTOGRAPHE «ARMÉ » FELIPE DURÁN

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ARRESTATION DE CRISTIÁN LEVINAO MELINAO
PHOTO DAVID CORTES SEREY 

En 2011 la télévision associative « Señal Tres » en banlieue de Santiago, « La Victoria » fût perquisitionné par des forces spéciales... Difficile de croire que le Chili est en démocratie...

Mardi 22 septembre 2015, le photographe Felipe Duran a été arrêté en compagnie de l’ancien prisonnier politique Christian Levinao qui après s’être échappé de prison d’Angol le 15 juillet clamait son innocence sur les faits qui lui sont reprochés depuis la clandestinité. La police a exhibé des armes et des explosifs qu’ils auraient trouvé à l’endroit de leur détention. Mais les armes de Felipe sont différentes : arrivé il y a quelques années à la ville de Temuco comme collaborateur à l’Agence internationale UPI, il s’est rapidement fait connaître comme l’un des photographes les plus engagés de la région. Avec un talent exceptionnel au cours des dernières années, il a dépeint de l’intérieur différents processus de lutte mené par le peuple chilien et le peuple Mapuche. Voilà le travail qu’ils cherchent aujourd’hui à faire taire.

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PHOTO  FELIPE DURÁN 
« Sa photographie est dangereuse et mortelle parce qu’elle vient de l’intimité, parce qu’elle est sincère et respectueuse, parce qu’elle est engagée, parce parce qu’elle est libre, parce qu’elle n’a pas de modèle, parce qu’elle a le courage qu’aucun médias ne pourraient se permettre, parce qu’elle est une contribution, un cri et non la caricature d’un titre éphémère. Ils ont raison, Felipe a toujours été armé. Dans son vieux sac à dos il charge une des armes les plus redoutables, connu pour avoir su mettre à nu un État violent... Sa caméra ! Par conséquent, plus que jamais, nous avons besoin aujourd’hui plus de terroristes comme toi ! » , déclaraient ses collèges de l’Association des Photographes Indépendants à Santiago.

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S’il est clair qu’il s’agit une fois de plus d’un « montage » visant à intimider la liberté de presse, Felipe Duran avait déjà reçu des menaces de mort de la part d’un groupe para-militaire nationaliste d’extrême droite « Los Húsar », délinquants fascistes nostalgiques de l’ère Pinochet qui opèrent impunément dans la région d’Arauco. Sur leur blog, photos de surveillance à l’appui, ils ne cachaient pas leurs intentions : Felipe Duran, est un activiste pro-mapuche, il est toujours le premier à photographier leurs attentats. Nous le surveillons nuit et jour car il vit avec des anarchistes... Les commentaires vont dans le même sens : Qu’est-ce qu’on attends pour attraper ce fils de pute ? Lui donner une bonne leçon... (...) Il faut un vétérinaire pour le castrer... etc.