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samedi 9 août 2008

Antofagasta, festival de cinéma du bout du monde

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Arnaldo Gómez ( Gouverneur Provincial d’Antofagasta), Elisabeth Ríos (Seremi de la Culture de la II ème Région), Pauline Urrutia (Ministre de Culture), Adriana Zuanic (Directrice du Festival International de Cinéma du Nord du Chili), Eliana Jara, Carlos Tenorio (Chargé de Transport). Pendant le déjeuner Officie du Festival, le samedi 5 août 2008 dans le Restaurant Arrecife.

Trois heures plus tard, le petit avion se pose dans un désert de terre, la moitié des passagers continuent de dormir, sans descendre à l'aéroport : dans un pays long de 5.000 kilomètres, l'avion est un moyen de locomotion aussi commun qu'une ligne de métro.

Un petit tour devant la monumentale arche de pierre, la Portada de Antofagasta : les vagues se brisent sans répit dans des grottes où chaque visiteur craint de voir ré-apparaître un desaparecido. Une vingtaine de kilomètres plus loin, Antofagasta croit en son avenir, à grands coups de pelleteuses et de rénovation des routes. Cette ville côtière connaît son Eldorado, avec le dynamisme économique lié à ses mines de cuivre dans la Sierra Montana. Traditionnellement marquée par une mixité de migrants, la ville rend hommage aujourd'hui à ses travailleurs boliviens, péruviens, yougoslaves et italiens qui ont contribué à son essor.

Le port refuse de laisser oublier, aidé en cela par des pélicans qui disputent aux mouettes le moindre morceau de poulpe qui tombent des petits bateaux, ou encore par ces phoques qui attirent tous les gamins du coin. La ville s'étale à n'en plus finir le long des coteaux de la Sierra, mais se déploie désormais entre les deux Maul (centre commerciaux) où le 3ème millénaire prend les couleurs des marques de téléphonie mobile ou de boutiques de marques que nous connaissons sur la quasi-totalité de la planète.

C'est ici qu'une équipe de professionnels de l'audiovisuel a décidé de revendiquer la possibilité d'organiser une compétition nationale et internationale de longs métrages, de documentaires et de courts métrages. Situé dans deux multiplexes Cinémundo arborant les affiches du nouveau Batman et Kung Fu Panda, les salles prêtées pour le Festival sont remplies à chaque programmation de chiliens de toute âge et de toutes catégories sociales. Ici, la culture cinématographique est un guerrier qui refuse de se coucher devant l'adversaire : deux jours avant cette 7ème édition, la municipalité a basculé et le nouveau maire a enfin décidé d'aider ce festival.

Première projection publique d'Une saison sans popcorn

On y côtoie une production audiovisuelle riche de jeunes talents venus de toute l'Amérique Latine et qui ont choisi de ne pas attendre de trouver un producteur pour réaliser leurs films : sorte de festival "social et antisocial", peu de films sont en 35 mm, mais beaucoup d'entre eux, tournés en vidéo HD, vous procurent le même effet qu'un coup de poing. Programmé ce vendredi à 20h (samedi 2h du matin au Pays Basque), Une saison sans popcorn représentera fièrement les couleurs d'un film qui, au milieu des autres, sait que le cinéma est avant tout une histoire de peuples qui s'y retrouvent sans passeports ni contrôles.

Le Nord du Chili a un passé riche, mais garde les yeux ouverts sur son avenir : le pari insensé d'organiser une exigence culturelle universelle, ici, en plein désert, connaît déjà de nombreux défenseurs.