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lundi 2 février 2009

ANTONIO QUINTANA «VALPARAISO DANS LES ANNÉES 40 ET 50»

Antonio Quintana. Barrio la Matriz (Quartier la Matriz) 1945
Regards sur l’enfance et ses jeux : carnaval, cerfs-volants, course après le bus… Paysages urbains qui dessinent les contours de Valparaiso, son atmosphère, ses reliefs. Présence ouvrière bien sûr avec les pêcheurs, leurs mains, leur dignité. Cette exposition présente les images de Quintana comme une déambulation dans Valpo (surnom de Valparaiso), au rythme des pas qui grimpent les cerros (collines qui caractérisent la géographie de la ville de Valparaiso). 
 
Photo Antonio Quintana.

SUR ANTONIO QUINTANA

«Lorsque j´ai vu pour la première fois les photographies d´Antonio Quintana, j´ai eu pour un instant l´impression de voyager. L´intensité de ses images me transportait tout d´abord au Chili évidemment, mais les paysages, les immeubles, les rues et les personnages représentés évoquaient également une autre époque…

Ensuite, j´ai appris un peu plus sur Quintana, son engagement politique, son amitié avec Pablo Neruda et surtout son attachement a la culture populaire du Chili. C´est ainsi que ses images d´une qualité esthétique remarquable prenaient un sens beaucoup plus profond: Quintana est un de ces rares artistes qui contribuent à forger l´identité d´un pays.

En effet, à travers son œuvre d´un style classique, comparable à celui des plus grands photographes français, on apprécie le compromis de l´artiste avec son peuple et sa terre. Les images de Valparaiso par exemple, évoquent les traits les plus romantiques de la ville-port. Mais la sincérité et l´humilité de son approche l´empêche de tomber dans le cliché. Au contraire, il réussit à nous transmettre la force vitale de la ville et le caractère qui, jusqu´à présent, marque son identité.

C´est la première fois que l´on montre les photographies d´Antonio Quintana en France. »

R.Sebastian Schneider , chargé des affaires culturelles à l’Ambassade du Chili en France

L’ŒUVRE D’ANTONIO QUINTANA EN FRANCE

Cette exposition a été possible grâce à Patrice Loubon, photographe, galeriste et enseignant, spécialiste de l’œuvre d’Antonio Quintana . Il est le fondateur de NegPos, galerie mais aussi espace de découverte et d’initiation, destiné à diffuser et promouvoir la photographie en tant que pratique artistique.

Au printemps 2005, il est à l’origine d’une recherche sur la photographie du Chili. Il rencontre José Moreno Fabbri, directeur des Archives Andres Bello de lUniversité du Chili qui lui faire découvrir l’immense œuvre d’ Antonio Quintana . La plupart des négatifs de Quintana, précieusement mais précairement conservés dans ces archives, la qualité de l’oeuvre et des projets développés par le photographe jusqu’à sa mort en 1972, sont autant d’éléments qui décident Patrice Loubon à participer activement de sa remise jour et la diffusion de son travail dans le monde. Durant dix jours, en octobre 2005, il s’enferme dans le laboratoire de fortune reconstitué spécialement pour l’occasion dans les Archives Andrés Bello Santiago du Chili et tire un corps d’image d’Antonio Quintana sur la ville de Valparaiso. Cette première initiative a été soutenue par l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie (Arles).

Informations techniques

L’exposition est composée de trente photographies en noir et blanc format 29 X30 cm, encadrées.
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Actuellement exposé à Paris « VALPARAISO DANS LES ANNEES 40 ET 50 » du 19/1/2009 au 29/5/2009 à la Photo Galerie de la Maison des Amériques Latines, 3 rue Cassette, 75006 Paris, Plan d'accès


Ce sont des tirages argentiques sur papier baryté Tétenal Baryt Vario.
Il existe seulement trois jeux complets de ce travail de Quintana .

N.B. L’entrée est libre, du lundi au samedi, de 10 heures à 19 heures.
Contacts Presse Colette Vacquier : 01 53 63 39 16, Luiz Ferreira : 01 53 63 13 40

Plus d’information sur Antonio Quintana …

Professeur de physique-chimie et de géographie, photographe, responsable syndical, membre du Parti Communiste, ami de Pablo Neruda, Quintana est au Chili l’un des premiers à produire une photographie à forte prédominance sociale, se doublant d’une recherche esthétique en prise avec son temps.

Entre 1948 et 1954, il s’exile sous le régime de Gabriel González Videla, à la déclaration de la « ley maldita » qui restreint les libertés démocratiques, d’abord en Argentine puis parce qu’il n’a pas voulu faire une gigantographie d’Evita Perron, en Uruguay.

A l’occasion de l’anniversaire des cinquante ans de Neruda (1954), il fait son retour au Chili. Il réalisera avec le poète un livre, « Les pierres du Chili » en 1965.

A partir de la fin des années 1950, il coordonne avec son ami photographe Roberto Montandón (chef du Laboratoire Central de Photographie et Microfilm de l’Université du Chili), la mission et l’exposition « El Rostro de Chile » (« le visage du Chili ») qui inaugure le 13 octobre 1964 dans le patio central de l’Université. Cette exposition rassemble une trentaine de photographes chiliens (dont le jeune Sergio Larrain…) ; elle se situe dans l’esprit d’une autre fameuse exposition, celle d’Edward Steichen, « The Family of Man ». Elle fera le tour du monde, accompagnée par Quintana et sa femme, Enriqueta Silva.

Quintana, photographe engagé, n’aura guère le temps de participer à l’avènement de l’Unité Populaire, il meurt le 21 juin 1972 suite à une hémorragie cérébrale. A ses funérailles, Salvador Allende le célèbre par ces mots : « avec Quintana disparaît l’un des meilleurs d’entre nous », ainsi se tourne avec sa disparition l’une des pages principales de l’histoire de la photographie documentaire et sociale au Chili.


Et si vous voulez en savoir encore plus :

Patrice Loubon : 09 54 13 22 72 / 06 71 08 08 16