D'abord l'usure de la coalition de centre gauche qui, sous le nom de « Concertation », gouverne le pays depuis la chute de la dictature, soit plus de vingt ans. Ensuite, le manque de charisme du candidat de cette Concertation, Eduardo Frei, alors que son vainqueur, Sebastian Piñera, est un chef d'entreprise dynamique et un communicant talentueux. Dans une élection qui se joue au second tour à 52 % contre 48 %, de tels éléments peuvent suffire à faire pencher la balance du côté droit.
Mais ce serait oublier que si les 20 % de voix obtenues au premier tour par le troisième homme, Marco Enriquez Onimani, s'étaient bien reportées sur Frei, celui-ci aurait eu de bonnes chances d'être élu. Un tel report aurait dû logiquement se produire puisque ce jeune homme, fils d'un ancien militant d'extrême gauche assassiné peu après le coup d'Etat du général Pinochet, ne pouvait nourrir aucune sympathie pour la famille politique de Sebastian Piñera, qui soutint jadis la dictature. Or, grisé sans doute par son beau score du premier tour, imaginant peut-être qu'il brillerait davantage en qualité d'opposant à Piñera qu'en force d'appui de Frei, Marco Enriquez ne s'est pas désisté clairement pour Frei au second tour. La défaite de ce dernier était alors écrite d'avance.
On s'étonne toujours de tels entorses à la loyauté et à la logique. Elles sont pourtant monnaie courante dans la vie politique. En 2000, George W. Bush ne l'emporte contre Al Gore qu'en raison de l'entêtement de l'écologiste Ralph Nader, lequel prend au candidat démocrate, dont les thèses sont proches des siennes, les quelques points qui vont lui manquer pour être élu. Et l'on se souvient, bien sûr, des 5 % de voix de Chevènement et des 2 % de Christiane Taubira, tous les deux issus de la gauche, qui en 2002 vont manquer à Lionel Jospin pour se qualifier face à Jacques Chirac. Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge, écrivait Voltaire. On devrait le relire jusqu'au Chili.
Mais ce serait oublier que si les 20 % de voix obtenues au premier tour par le troisième homme, Marco Enriquez Onimani, s'étaient bien reportées sur Frei, celui-ci aurait eu de bonnes chances d'être élu. Un tel report aurait dû logiquement se produire puisque ce jeune homme, fils d'un ancien militant d'extrême gauche assassiné peu après le coup d'Etat du général Pinochet, ne pouvait nourrir aucune sympathie pour la famille politique de Sebastian Piñera, qui soutint jadis la dictature. Or, grisé sans doute par son beau score du premier tour, imaginant peut-être qu'il brillerait davantage en qualité d'opposant à Piñera qu'en force d'appui de Frei, Marco Enriquez ne s'est pas désisté clairement pour Frei au second tour. La défaite de ce dernier était alors écrite d'avance.
On s'étonne toujours de tels entorses à la loyauté et à la logique. Elles sont pourtant monnaie courante dans la vie politique. En 2000, George W. Bush ne l'emporte contre Al Gore qu'en raison de l'entêtement de l'écologiste Ralph Nader, lequel prend au candidat démocrate, dont les thèses sont proches des siennes, les quelques points qui vont lui manquer pour être élu. Et l'on se souvient, bien sûr, des 5 % de voix de Chevènement et des 2 % de Christiane Taubira, tous les deux issus de la gauche, qui en 2002 vont manquer à Lionel Jospin pour se qualifier face à Jacques Chirac. Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge, écrivait Voltaire. On devrait le relire jusqu'au Chili.