«La survenue de ce séisme n’est pas tellement une surprise pour nous », admet avec un peu d’embarras Rolando Armijo, sismologue d’origine chilienne travaillant à l’Institut de physique du globe de Paris. Le foyer de ce séisme est localisé en mer à 90 km au large du Chili et entre 30 à 40 km de profondeur. Il s’étend sur quelques centaines de kilomètres. Sa magnitude est de 8,8 sur l’échelle ouverte de Richter.Le séisme maximal sur cette échelle, le «Grand tremblement de terre du Chili » de magnitude 9,5 a eu lieu voici cinquante ans, tout près d’ici: au large de Valdivia, à environ 700 km au sud de Santiago. «Toutefois, le Chili ayant commencé à construire des bâtiments selon les normes parasismiques, les dégâts devraient être bien inférieurs à ceux enregistrés à Haïti il y a plus d’un mois », poursuit le chercheur.
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Aujourd’hui comme en 1960, le tremblement de terre s’est donc produit sur la faille qui longe toute la côte sud-américaine, depuis Panama jusqu’à Punta Arenas. Cette faille sépare la grande plaque sud-américaine à l’Est de la plaque de Nazca à l’Ouest. Cette dernière se déplace vers le nord-est à une vitesse de 7,55 centimètres par an en moyenne et plonge sous sa voisine (phénomène de subduction), la plaque sud-américaine.
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CARTE DES ZONES TOUCHÉES PAR LE TSUNAMI GÉNÉRÉ PAR LE SÉISME DE 1960 AU CHILI. SOURCE NATIONAL GEOPHYSICAL DATA CENTER ( NOAA ) |
En revanche, il semble que le séisme de samedi n’ait pas eu de signes annonciateurs, contrairement à celui de 1960 où il avait été précédé par une série de tremblements de terre d’une magnitude supérieure à 8 sur une bande de 1 300 kilomètres au nord de l’épicentre. La plaque de Nazca avait alors glissé d’environ 18 m sous la plaque sud-américaine, entraînant une élévation du plancher océanique de plus de 6 m, rehaussement à l’origine d’un tsunami qui a dévasté la côte chilienne et s’est propagé dans tout l’océan Pacifique, jusqu’à Hawaï, le Japon et la Nouvelle-Zélande.
Combiné au tsunami, ce séisme avait causé la mort de 3000 personnes, essentiellement des Chiliens. Le scénario observé samedi 27 février se rapproche beaucoup de celui de 1960. Cette ressemblance pourra peut-être, à l’avenir, aider les sismologues à être plus précis dans leurs prévisions.
Denis SERGENT