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samedi 31 octobre 2015

AVANT/APRÈS : QUE DES MILLIONS DE FLEURS TAPISSENT LE DÉSERT D'ATACAMA

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PHOTO VALERIO PILAR ET AFP
Des milliers de «soupirs des champs» (nolana parradoxa) aux tons violets et blancs, et de jaunes «añañucas de la cordillère» (rhodophiala rhodocirion) recouvrent désormais le sol pâle du désert chilien. Ces plantes viennent compléter le festival de couleurs constitué par les «griffes du lion» (bomarea ovallei), une espèce endémique chilienne de couleur rouge, et les «pattes de guanaco» (calandrinia longiscapa), aux tons variés.
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PHOTO VALERIO PILAR ET AFP
Une merveille de la nature qui se produit tous les quatre ou cinq ans, mais qui cette année atteint une intensité inédite depuis plusieurs décennies. «Cette année est spéciale parce que la grande quantité d’eau qui est tombée a permis d’observer peut-être l’épisode le plus spectaculaire de ces 40 ou 50 dernières années», explique Raul Cespedes, muséologue et universitaire à l’université d’Atacama.


Le phénomène climatique «El Niño» est un grave épisode météorologique se traduisant aussi bien par des sécheresses que par des inondations et qui survient tous les deux à sept ans. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui dépend de l’ONU, il a «une incidence majeure» sur le climat mondial, se manifestant par une hausse de la température de l’océan Pacifique qui produit des changements dans l’atmosphère, modifiant les vents et les régimes de pluie en Amérique latine.





Un écosystème latent

Particulièrement intense cette année, «El Niño» a apporté une quantité de pluie nécessaire pour que les bulbes et les rhizomes (tiges souterraines horizontales produisant des racines) puissent germer et se maintenir dans cet environnement aride. «Quand on pense au désert, on pense à la sécheresse absolue, mais il y a un écosystème latent qui attend certaines conditions - comme la pluie, les températures élevées et l’humidité - pour s’activer», raconte Raul Cespedes.

Après un premier épisode pendant l’hiver après les pluies intenses tombées en mars – qui ont provoqué des inondations et causé la mort de plus de 30 personnes dans la région –, une deuxième floraison s’est produite au début de ce printemps austral. «Le phénomène actuel est très inhabituel, il est dû aux inondations de mars qui ont provoqué une floraison spéciale en hiver, quelque chose que l’on n’avait encore jamais vu, […] puis encore une floraison au printemps, raconte Daniel Diaz, directeur régional du Service national du tourisme dans la région d’Atacama. Deux floraisons dans l’année, c’est quelque chose d’exceptionnel dans le désert le plus aride du monde. Un moment dont nous avons pu profiter pendant le printemps avec des amateurs du monde entier. Il y a beaucoup d’attente et d’intérêt autour de ce phénomène.» Un spectacle bénéfique pour la région qui enregistre une augmentation de près de 40% de la fréquentation touristique.