Le 16 octobre, elle reçoit Chico Trujillo, le nec plus ultra de la cumbia chilienne, une petite bande ultra-tonique qui, non contente d’être star au Chili, peut revendiquer le titre d’ambassadeur le plus actif du genre, auquel il mélange rock, ska, et diverses saveurs épicées participant à l’identité musicale du Chili ou d’autres pays d’Amérique latine (Pérou, Mexique, et bien sûr, Colombie, la terre mère de la cumbia).
Actuellement en tournée pour présenter son 7e album, Reina de todas las fiestas, paru en juin, sur lequel intervient le chanteur Alvaro Henriquez, du groupe vedette de rock chilien Los Tres, Chico Trujillo se produit régulièrement en Europe. En France, on l’a vu déjà mettre en état de grâce festive plusieurs scènes et festivals, entre autres, cet été, les Escales de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Les membres de la communauté chilienne émigrée en France y avaient convergé en nombre pour participer à ce qui avait valeur d’événement pour elle. Les super-héros du Chili, Chico Trujillo, étaient là, mais également avec eux une flopée de musiciens venus de Valparaiso, la ville aux 40 collines, à laquelle le festival nazairien consacrait un focus cette année. Tous mélangés au public ou en bord de scène pendant la prestation échevelée des gaillards qui invitèrent certains à les rejoindre, dont les fringants papys chanteurs de mélodies sentimentales, La Isla de la fantasia.
Chico Trujillo s’est créé en 1999 à Villa Alemana, située à une trentaine de kilomètres de la deuxième ville du Chili, Valparaiso, où le poète Pablo Neruda (1904-1973) avait élu domicile à 58 ans, dans une maison perchée sur une colline, avec vue plongeante vers le Pacifique. « Valparaiso fait rêver ? Normal ! C’est clairement un port chaotique, mais avec toute cette magie propre aux ports, justement. Il faut y venir absolument au moins une fois dans sa vie. Quand on arrive, en bateau, en avion, en vélo, c’est magnifique. Tu y découvres des points de vue époustouflants. Quand tu es dans les hauteurs, tu entends la musique qui vibre partout en contrebas. C’est un cœur palpitant », nous raconte avec faconde le chanteur, Aldo Asenjo « Macha », le leader de Chico Trujillo.
Humour parfois corrosif
L’office de tourisme de sa ville natale (il y a vu le jour en 1968) ne pouvait rêver meilleur relais pour vanter ses attraits. L’homme a du bagout, de la gouaille et du caractère. Persuasif entertainer, il n’avait pas assez du groupe punk La Floripondio, créé en 1992, dans lequel il officiait avec la même exubérante énergie. Il a donc créé avec quelques compères Chico Trujillo. Aujourd’hui, il passe de l’un à l’autre. «J’avais envie d’une autre histoire, totalement festive. Chacun des deux groupes a son propre répertoire et l’énergie, le style, sont différents. La Floripondio est une formation plus expérimentale pour moi qui écrit les textes. »
Si l’humour, parfois corrosif, irrigue le répertoire de Chico Trujillo, en revanche peu d’engagement autre que celui pour le plaisir et la fête n’y affleure. « Mon métier, c’est musicien. Quand je me lève, je ne fais que cela et je veux juste m’amuser. Mais quand je me mets à écrire, c’est inévitable, il y a de la rage ou d’autres sentiments qui apparaissent parfois. » Des expressions et des réflexions qui vont nourrir le répertoire de La Floripondio plutôt que celui de Chico Trujillo et sa célébration de la fête érigée en attitude.
A l’origine uniquement instrumentale, jouée par les esclaves ou leurs descendants dans les ports coloniaux en Colombie, la cumbia a évolué vers une musique rurale métissée (éléments africains, indiens et espagnols) pour devenir l’un des fondamentaux de la fête version colombienne, avec le vallenato, autre style rural du cru, puis de se prolonger, voire se réinventer au Pérou, ou en Argentine, patrie de la « nueva cumbia » (la cumbia digitale ou électro), et au Mexique. Qu’est-ce qui différencie la cumbia chilienne de ses sœurs et cousines, Monsieur Aldo Asenjo ? La réponse fuse dans un éclat de rire : « Quinze degrés en moins de température ! »
Reina de todas las fiestas.1 CD Barbès Records/Differ-Ant. En concert le 16 à Marseille (0 h 30 - Fiesta des Suds), le 18 à Paris (19 h 30 - Cabaret Sauvage).
Actuellement en tournée pour présenter son 7e album, Reina de todas las fiestas, paru en juin, sur lequel intervient le chanteur Alvaro Henriquez, du groupe vedette de rock chilien Los Tres, Chico Trujillo se produit régulièrement en Europe. En France, on l’a vu déjà mettre en état de grâce festive plusieurs scènes et festivals, entre autres, cet été, les Escales de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Les membres de la communauté chilienne émigrée en France y avaient convergé en nombre pour participer à ce qui avait valeur d’événement pour elle. Les super-héros du Chili, Chico Trujillo, étaient là, mais également avec eux une flopée de musiciens venus de Valparaiso, la ville aux 40 collines, à laquelle le festival nazairien consacrait un focus cette année. Tous mélangés au public ou en bord de scène pendant la prestation échevelée des gaillards qui invitèrent certains à les rejoindre, dont les fringants papys chanteurs de mélodies sentimentales, La Isla de la fantasia.
Chico Trujillo s’est créé en 1999 à Villa Alemana, située à une trentaine de kilomètres de la deuxième ville du Chili, Valparaiso, où le poète Pablo Neruda (1904-1973) avait élu domicile à 58 ans, dans une maison perchée sur une colline, avec vue plongeante vers le Pacifique. « Valparaiso fait rêver ? Normal ! C’est clairement un port chaotique, mais avec toute cette magie propre aux ports, justement. Il faut y venir absolument au moins une fois dans sa vie. Quand on arrive, en bateau, en avion, en vélo, c’est magnifique. Tu y découvres des points de vue époustouflants. Quand tu es dans les hauteurs, tu entends la musique qui vibre partout en contrebas. C’est un cœur palpitant », nous raconte avec faconde le chanteur, Aldo Asenjo « Macha », le leader de Chico Trujillo.
DIME QUE PASA DU GROUPE PUNK LA FLORIPONDIO
Humour parfois corrosif
L’office de tourisme de sa ville natale (il y a vu le jour en 1968) ne pouvait rêver meilleur relais pour vanter ses attraits. L’homme a du bagout, de la gouaille et du caractère. Persuasif entertainer, il n’avait pas assez du groupe punk La Floripondio, créé en 1992, dans lequel il officiait avec la même exubérante énergie. Il a donc créé avec quelques compères Chico Trujillo. Aujourd’hui, il passe de l’un à l’autre. «J’avais envie d’une autre histoire, totalement festive. Chacun des deux groupes a son propre répertoire et l’énergie, le style, sont différents. La Floripondio est une formation plus expérimentale pour moi qui écrit les textes. »
Si l’humour, parfois corrosif, irrigue le répertoire de Chico Trujillo, en revanche peu d’engagement autre que celui pour le plaisir et la fête n’y affleure. « Mon métier, c’est musicien. Quand je me lève, je ne fais que cela et je veux juste m’amuser. Mais quand je me mets à écrire, c’est inévitable, il y a de la rage ou d’autres sentiments qui apparaissent parfois. » Des expressions et des réflexions qui vont nourrir le répertoire de La Floripondio plutôt que celui de Chico Trujillo et sa célébration de la fête érigée en attitude.
A l’origine uniquement instrumentale, jouée par les esclaves ou leurs descendants dans les ports coloniaux en Colombie, la cumbia a évolué vers une musique rurale métissée (éléments africains, indiens et espagnols) pour devenir l’un des fondamentaux de la fête version colombienne, avec le vallenato, autre style rural du cru, puis de se prolonger, voire se réinventer au Pérou, ou en Argentine, patrie de la « nueva cumbia » (la cumbia digitale ou électro), et au Mexique. Qu’est-ce qui différencie la cumbia chilienne de ses sœurs et cousines, Monsieur Aldo Asenjo ? La réponse fuse dans un éclat de rire : « Quinze degrés en moins de température ! »
Reina de todas las fiestas.1 CD Barbès Records/Differ-Ant. En concert le 16 à Marseille (0 h 30 - Fiesta des Suds), le 18 à Paris (19 h 30 - Cabaret Sauvage).
Patrick Labesse
Journaliste au Monde