Avec ce dispositif, Michelle Bachelet tient à «encourager la participation des femmes dans le marché du travail et dans les sphères du pouvoir, afin de resserrer les disparités, et laisser derrière nous les visions rétrogrades sur les capacités des femmes qui persistent au sein de la société chilienne.»
Elle a nommé Claudia Pascual pour mener à bien cette mission. Et ce n'est pas gagné quand on sait que la gent féminine gagne 29,7% d'argent en moins que les hommes pour un même poste avec des qualifications similaires selon le rapport «Género y Salarios» de l'INE. Il en faudra donc beaucoup pour éliminer la discrimination.
PHOTO SEBASTIÁN RODRÍGUEZ |
L'agression ultra-violente de Nabila Rifo a accéléré ce besoin impératif de faire bouger les choses au Chili. La jeune femme âgée de 28 ans et mère de quatre enfants a été retrouvée agonisante dans les rues de Coyhaique au mois de mai 2016. Son ex-compagnon l'avait frappée à coups de parpaings de ciment avant de lui arracher les yeux et les dents. Elle a survécu, mais son cas prouve l'urgence de la situation en Amérique du Sud.
Au Chili, seule la loi N°20.480 sur les violences intra-familiales inclut le feminicide. Afin de dénoncer la violence machiste, Michelle Bachelet a donc renforcé l'acte fondateur du Ministère de la Femme, faisant ainsi passer les peines maximales de 25 ans à la perpétuité. Des dizaines de milliers de femmes ont manifesté le 3 juin 2016 dans les rues de Buenos Aires. Dans le pays, 1 femme est agressée toutes les 31 heures et la majorité des crimes demeurent impunis. Le Ministère de la Femme et de l'Égalité de genre a comme lourde mission de réduire les inégalités et les violences envers la gent féminine.