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mercredi 8 juin 2016

CHILI: LA PRÉSIDENTE MICHELLE BACHELET DANS LA TOURMENTE

Il y a une semaine et demie, l’hebdomadaire Qué Pasa, l'un des seuls journaux d’investigation du pays, publie le compte-rendu d’écoutes téléphoniques menées par la police judiciaire dans le cadre d’une affaire de corruption : l’affaire Caval.

Elle concerne le fils et la belle-fille de la présidente Michelle Bachelet. Depuis que cette affaire a éclaté, il y a un peu plus d’un an, la présidente a entamé une chute libre dans les sondages.

Bien qu'elle ne soit pas directement concernée, le fait que sa famille proche le soit a gravement entaché son image. Mais dans les écoutes, l’un des inculpés l’implique directement.

Une atteinte à la liberté de la presse

Ce dernier dit que la présidente devait recevoir une part en liquide dans l’affaire. Mais rien ne prouve que ce soit vrai. L’inculpé en question, Juan Diaz, est un obscur personnage de droite qui semble avoir trempé dans beaucoup d’affaires frauduleuses.

Il est fort possible qu’il parle en sachant qu’il est sur écoute. L’hebdomadaire a néanmoins publié ces extraits. La présidente poursuit en justice quatre journalistes, passibles de trois ans de prison et d’une amende d’un montant de 9 000 euros.

Il s'agit d'une atteinte directe à la liberté de la presse. Elle a dit faire cela pour protéger son honneur et à titre personnel, pas en qualité de présidente, mais tous les analystes sont d’accord : elle ne peut pas se diviser.

Tous se posent la même question : qui a bien pu la conseiller ? S’attaquer à un média pour injures et calomnies, alors qu’il ne fait que reproduire un compte-rendu élaboré par la police judiciaire, ne tiendrait pas la route au niveau judiciaire, sans parler des conséquences politiques de cette décision.

Une affaire qui masque le travail du gouvernement

Selon un sondage, la présidente a atteint son niveau record de désapprobation, avec 72 % de mécontents. S’attaquer aux médias ne peut que la faire chuter un peu plus. Elle donne une image d’elle peu démocratique et se prend une volée de bois vert de la part des organismes internationaux.

En plus, la présidente chilienne attaque le média qui a révélé cette affaire de corruption Caval. Tout le monde pense donc à une vengeance. Et on ne parle plus que de ça maintenant, masquant le travail du gouvernement.