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PHOTO PATRICIA ESCOBAR, TEMUCO |
La Cour suprême du Chili a ordonné jeudi la libération de huit militants Mapuches – la plus grande ethnie indigène du pays -, en détention provisoire pour des actes de vandalisme considérés par les autorités comme du terrorisme. La plus haute instance judiciaire chilienne a accepté le recours déposé par la défense, qui contestait ce placement en détention provisoire, décidé il y a trois semaines lors d’une audience à Temuco (sud) au cours de laquelle les huit hommes ont été accusés d' « association illicite à caractère terroriste ».
LA LIBÉRATION DE HUIT MAPUCHES PHOTO ARCHIVE EL MERCURIO |
Ces indiens Mapuches sont visés par une dure loi antiterroriste, une législation dont l’application, pour cette ethnie, a notamment été critiquée par l’ONU.
Le parquet pourrait à nouveau requérir la détention provisoire à l’encontre des huit hommes, qui restent inculpés, mais « le tribunal devra le justifier de meilleure manière », a expliqué le procureur de la nation, Jorge Abbott.
Ils avaient été arrêtés après une série d’incendies criminels commis cette année contre une cinquantaine de camions, des dizaines de temples religieux et des propriétés privées dans les régions de la Araucania, Biobio et Los Rios (sud).
Les Mapuches sont la principale minorité indienne du Chili. Leur frange militante réclame des terres « ancestrales » saisies par l’Etat à la fin du XIXe siècle, propriétés désormais d’entreprises forestières.
La communauté, qui a résisté à trois siècles de colonisation espagnole, compte 700.000 personnes (sur les 17 millions d’habitants du Chili) au niveau de vie très pauvre par rapport au reste de la population.
En juin, la présidente Michelle Bachelet avait demandé pardon pour les « erreurs et horreurs » commises contre cette ethnie, promettant d’étudier le registre des terres et eaux indigènes pour aborder la question de la restitution de territoires Mapuches.