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samedi 14 octobre 2017

LE JOUR DE L'HISPANITÉ


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LA « FIESTA DE LA RAZA » EN UNE DU
QUOTIDIEN ABC, LE 12 OCTOBRE 1947. © ABC
Le 12 octobre est historiquement marqué par l’arrivée du navigateur génois Christophe Colomb sur l’île de Guanahaní, dans l’archipel des Bahamas. À Madrid, c'est l'occasion pour l'État espagnol d'organiser un défilé militaire. Il a eu lieu cette année sans que n'y assistent le président catalan, le président basque et la présidente navarroise.
« El Día de la Raza » de l'Union Ibéro-Américaine (1913) 
FAUSTINO RODRÍGUEZ-SAN PEDRO
DÍAZ-ARGÜELLES
Député dès 1872 pour Gijón, puis de l’Outre-mer et précisément de Cuba entre 1886 et 1898, Faustino Rodríguez-San Pedro devint sénateur « à vie » en 1899, suite à la perte des colonies caribéennes, et aussi, en 1901, vice-Président du Sénat. Par la suite, Francisco Agustín Silvela, Président conservateur à l’époque, lui permit d’intégrer son gouvernement en 1903 [1], en lui confiant le portefeuille du Ministère des Finances. Mais il n’occupa pas ce poste plus d’un an. Enfin, Faustino Rodríguez-San Pedro participa à la rédaction des statuts de la Banque Hispano Américaine et à la création d’entreprises spécialisées dans le textile, puis il fut aussi nommé ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts par Antonio Maura Muntaner [2], une charge qu’il devait occuper de 1907 à 1909. Il y promut la valorisation et la conservation du patrimoine national, notamment de l’architecture catholique [3].

Auparavant, à la veille du quatrième centenaire de l’arrivée de Christophe Colomb à Guanahaní, Rodríguez-San Pedro avait été maire de Madrid (entre 1890 et 1891) [4]. Il voulut célébrer l’évènement au moyen d’une exposition dans le Parc du Retiro, pour contrecarrer la célébration que préparaient les États-Unis pour l’occasion, où la communauté italienne faisait du 12 octobre le Colombus Day, mais cette entreprise n’aboutit pas suite à sa démission. Il parvint néanmoins à promouvoir un projet similaire en accédant à la présidence de l’organisation Unión Ibero-Americana [5], en 1894, projet qui se concrétisa en 1913, lorsque celle-ci publia les premiers tracts promouvant un évènement appelé à être célébré comme la « Fête de la Race », où serait manifestée « l’intimité spirituelle existant entre la Nation découvreuse et civilisatrice et celles formées ensuite sur le sol américain ». Cela se fit au prétexte notamment d’une réaction stratégique à la doctrine Monroe [6] de la part d’une fraction des élites marchandes hispanophones. Les Espagnol-es pleuraient leur empire, les gouvernements sud-Américains craignaient les États-Unis.

Relayé par la presse, l’appel eut un certain retentissement, et des célébrations plus ou moins informelles eurent lieu dès le mois d’octobre de 1913, dans de grandes écoles ou des casernes militaires par exemple [7]. Si bien que le 20 octobre de la même année, à l’initiative d’Antonio López Muñoz, alors ministre des Affaires Étrangères, Faustino Rodríguez-San Pedro se réunit avec les ambassadeurs de différentes républiques sud-américaines pour évoquer les célébrations qui auraient lieu le 12 octobre suivant outre Atlantique [8] et celles qui avaient déjà eu lieu cette année-là que ce soit en Argentine, au Chili, dans les clubs de colons, ou encore en Colombie, au Costa Rica, à Cuba, au Guatemala, au Honduras, au Mexique, à Panamá, au Pérou, à Porto Rico, au Salvador et en Uruguay. L’ensemble de ces célébrations ont d’ailleurs exhaustivement été recensées dans le numéro correspondant au mois de novembre de 1913 de la revue éditée par l’Union Ibéro-Américaine [9], dans laquelle différents adhérents de l’organisation transatlantique exposaient aussi leurs projets en vue de la tenue d’une célébration plus aboutie les années suivantes. Tout cela fut en quelque sorte une réponse à l’impérialisme étasunien.

« El día de la raza » entre perpétuation et mutations

À Madrid, officieusement mais en présence tout de même du ministre des Affaires Étrangères espagnol, -le marquis de Lema-, et du ministre « plénipotentiaire » chilien en Espagne, -Enrique Larraín Alcalde-, l’Unión Ibero-Americana organisa la « Fête de la Race » le 12 octobre 1914 comme une fête « patriotique » [10] célébrant l’arrivée « du drapeau de la civilisation et du progrès réalisée par Christophe Colomb sous les auspices de la grande reine Isabelle la Catholique » [11]. Des commémorations eurent également lieu en province, comme à Guadalajara, à Santander, Gijón, ou encore à Oviedo, où des conférences, des ateliers et des bals furent organisés, résultats de l’influence et de l’activisme l’Union Ibéro-Américaine [12].

AFFICHE PÉRONISTE SUR LE 
«  JOUR DE LA RACE » EN 1948
Outre Atlantique, d’autres célébrations se tinrent également le 12 octobre 1914 ; en Argentine, en Bolivie, au Chili, en Colombie, au Guatemala, au Honduras, au Mexique, au Salvador ainsi qu’au Venezuela et au Pérou [13]. D’ailleurs, les Hondurien-nes fêtèrent ainsi leur première fête nationale suite à un décret paru le 24 mars de la même année. Le Honduras fut donc le premier État hispanophone à officialiser le 12 octobre, en l’occurrence aussi bien comme une fête nationale que comme une commémoration de type « transcendantal », dépassant les frontières.

Le projet de souder l’Espagne et les républiques américaines en vue de contrer l’hégémonie d’autres « blocs » linguistiques, culturels et politiques prit donc forme dès le début de la guerre, une « Première guerre mondiale » à laquelle l’Espagne ne participa pas. « La Fête de la Race » promettait ainsi de lier le destin des Sud-Américain-es à celui des Espagnol-es. L’Union Ibéro-Américaine y consacra un numéro spécial dans sa revue transatlantique, en octobre de 1915 et de 1916, puis en 1917 l’Argentine d’Hipólito Yrigoyen l’officialisa à son tour comme « fête nationale ». Le décret promulgué indique qu’il s’agissait d’un hommage à l’Espagne, « génitrice des nations auxquelles elle a donné […] son sang », à Christophe Colomb et à la « découverte de l’Amérique », « évènement le plus transcendantal qu’ait vécu l’Humanité ».

La « fête de la Race » devint aussi sous l’égide d’Antonio Maura la fête nationale de l’Espagne en juin 1918 [14]. Elle fut ensuite célébrée jusqu’en 1958, lorsque le gouvernement de Francisco Franco opta pour la terminologie moins connotée de Día de la Hispanidad, une prise de recul qui répondait à l’évolution sémantique de la « fête de la Race » tout au long du XXe siècle. L’évolution sera de mise au Chili aussi, de « l’anniversaire de la découverte de l’Amérique », en 1921, jusqu’à ce que soit constatée la réciprocité de la « découverte », en 2000 (Día del descubrimiento de dos Mundos). Ainsi, si certains États ont inscrit et conservé officiellement la « fête de la Race » dans l’agenda national, tel le Honduras ou la Colombie (dès 1939), le Mexique y a émis une nuance qui fait de la « race » un signifiant du syncrétisme et de la jonction entre les peuples « ibéro américains » et le reste du monde [15]. Le slogan de l’Université de Mexico (UNAM) s’en fait d’ailleurs l’écho : « mon esprit parlera par la race » [16]. Cependant, certains pays se sont détournés du concept originel de « fête de la Race », sur la base de considérations indigénistes qui ne s’étaient jamais réellement imposées au sein des institutions étatiques sud-américaines contemporaines. C’est ainsi que le Nicaragua sandiniste de Daniel Ortega célèbre, depuis 2007, la légitimation de « la résistance indigène, noire et populaire » contre l’impérialisme général. C’est aussi le cas en Bolivie, où cette date désigne le « jour de la décolonisation », et au Venezuela, car on y célèbre, depuis 2002 et l’élection d’Hugo Chavez, la « résistance indigène » (Día de la Resistencia Indígena).

La fête nationale espagnole et le défilé militaire

Avant d’être diagnostiqué par les institutions étatiques sud-américaines comme le symptôme d’une volonté impérialiste émanant de la monarchie espagnole, le « jour de la Race » est ainsi devenu la « fête de l’Hispanité », après avoir été d’abord, la fête nationale hondurienne, argentine, puis espagnole : c’est donc une date susceptible de revêtir plusieurs significations.

COUVERTURE DU LIVRE 
«DEFENSA DE LA HISPANIDAD» (1934)
Ainsi, l’adoption du mot hispanité conféra un sens nouveau à la « fête de la Race » espagnole. L'expression fut popularisée suite à la publication de Defensa de la Hispanidad (1934), de Ramiro de Maetzu. Assassiné par une milice loyaliste en octobre de 1936, cet héritage théorique fut récupéré par certains réseaux nationalistes après la victoire définitive des troupes insurgées. En pleine mutation sur le plan économique à la fin des années 1950 et soucieux du remodelage de son image, le franquisme, en effaçant le terme « Race », tentait de gommer le souvenir tenace de ses origines ainsi que son alliance politico-militaire avec le régime fasciste de Mussolini, d’une part, et le régime nazi d’autre part, lesquels avaient permis son instauration par la guerre. On ne fêta plus l’identité espagnole dans une acception péninsulaire, on commémora la gloire d’un trait commun avec le reste du monde, bien qu’il fût entaché d’une longue histoire coloniale. C’est l’idée qui dans le texte du décret franquiste du 9 janvier 1958 instaure la « fête de l’Hispanité », car il y est évoqué « […] l’importante transcendance que signifie le 12 octobre pour l’Espagne et pour tous les peuples de l’Amérique hispanique ». Pendant longtemps cependant, l’une et l’autre appellation se sont côtoyées, l’expression «fête de la Race » étant davantage ancrée dans les pratiques langagières. L’officialisation de la « fête de l’Hispanité », si elle correspond bien à l’entrée des technocrates au gouvernement (1957), mit beaucoup plus de temps à s’enraciner dans le lexique populaire.  

Par la suite, à l’image de la période postfranquiste durant laquelle fut élaborée la Constitution de 1978, la quête du consensus social que poursuivirent les partis réformateurs comme l’UCD et le PSOE fut ponctuée de changements majeurs et de mesures conservatrices. La première législature de la monarchie parlementaire démocratisée sanctionna d’une loi la conservation, d’une part, de la symbolique héraldique [17] du drapeau, et d’autre part de la fête nationale [18], l’ordre monarchique ayant été accepté par la plupart des partis [19]. Rien ne modifia donc le nom ou le motif de la célébration de la fête nationale. À l’origine retenue sous le règne du roi Alphonse XIII, en 1918, pour fêter la « Race », pas même le 6 décembre, date de l’approbation de la Constitution, ne put prendre le pas sur la célébration de la « Fête de l’Hispanité », pendant laquelle, selon la formule de Franco et de Carrero Blanco, son « ministre de la Présidence » :

« La Communauté hispanique des nations -qui cohabite fraternellement au sein de la Péninsule et du Nouveau Continent avec la Communauté Luso-Brésilienne- a pour devoir indispensable d’interpréter l’Hispanité comme un système de principes et de normes destiné à la meilleure défense de la civilisation chrétienne et à l’organisation de la vie internationale au service de la paix » [20].

Ce n’est qu’en novembre 1981, à l’occasion d’une formulation plus restreinte adoptée par le roi Juan Carlos I, que le motif de la « Fête de l’Hispanité » s’affranchit de cette tradition nationale-catholique pour ne plus célébrer que « la découverte de l’Amérique et l’origine d’une tradition culturelle commune aux peuples hispanophones » [21].

Enfin, le 12-O comme jour de festivité nationale fut légitimé ensuite par les autorités en octobre 1987 [22], à la veille de la célébration du cinquième centenaire de l’arrivée de Christophe Colomb dans les Caraïbes (1992). Le 12 octobre demeura alors officiellement le jour de la « Fête Nationale de l’Espagne », mais il fut néanmoins dépouillé de toute connotation mentionnant directement l’Hispanité. En effet, la loi 18/1987 adoptée à l’occasion par la majorité socialiste au Congrès n’abrogea pas le décret royal précédent de 1981, mais elle formula plus explicitement la reconnaissance par la nation de la naissance d’une union monarchique préfigurant l’autorité de la couronne d’Espagne au jour du 12 octobre 1492,  avec une singulière approche historiciste dans la formulation du texte car il stipule qu’en octobre 1492 l’Espagne aurait été « sur le point de conclure un processus de construction de l’État à partir [de sa] pluralité culturelle et politique » [23], sans évocation aucune de la grammaire de Nebrija (1492), mais en évoquant néanmoins le départ «d’une période de projection linguistique et culturelle par-delà les frontières européennes » [24].

Or, la chronologie des faits indique que l’Office de la Sainte Inquisition, créé en 1478, pourfendait la diversité cultuelle sur l’ensemble des territoires contrôlés par les Rois Catholiques, la liberté de culte étant alors inexistante. En témoigne l’Édit de Grenade de 1492, qui instaurait à ce titre l’expulsion de l’ensemble de la communauté juive de l’ancien royaume de Grenade. Peut-on dès lors parler de la conclusion d’un « processus de construction de l’État à partir [de sa] pluralité culturelle et politique » ? Sans doute, à condition d’en exclure les Juifs, mais il apparaît plutôt que la fête nationale espagnole assoit la monarchie catholique en tant qu’aboutissement d’une construction étatique :  l’union des Rois Catholiques et des couronnes de Castille et d’Aragon afin de vaincre d’autres royaumes, non-chrétiens ceux-là, tel le royaume de Grenade, ou de conquérir des territoires jusque-là inconnus de la civilisation romano-chrétienne, comme le permirent les voyages d’exploration des colons.

Dès lors, une fois signifié le caractère politiquement et culturellement structurant d’une telle date dans la consolidation d’un imaginaire national, comment conférer un sens plus moderne encore à cette date à l’héritage si ancien, marquée par l’avènement d’une civilisation à part entière puisque portée par-delà les frontières de son empire par un engagement colonisateur sans précédent des institutions et des armées catholiques et évangélisatrices de la couronne ? Cette question, ce sont les néo-conservateurs qui semblent le plus l’avoir prise en compte par la suite, quand ils ont pris le pouvoir par les urnes. En 1996, Eduardo Serra Rexach [25], ministre de la Défense à l’époque, soumit au roi l’idée d’un grand défilé militaire le 12 octobre, outre celui du jour de la célébration des Forces Armées. Le décret signé, l’Espagne fit de la « fête nationale » le jour de célébration de son armée. L’Église et ses fidèles fêtant ce jour-là la Vierge du Pilar, vénérée entre autres par les catholiques les plus conservateurs, -devenue d’ailleurs protectrice de la Garde Civile au XXe siècle-, et les autorités de l’État fêtant autant la fierté de la tradition monarchique catholique que celle de l’armée, le triptyque cérémoniel franquiste revêtit une forme pastorale moderne, unitaire, exprimée néanmoins non pas sous une forme synthétique mais plutôt de façon compartimentée, c’est-à-dire par le biais de célébrations distinctes mais qui continuent de perpétuer les échos du national-catholicisme au même moment et en divers endroits du territoire tout en promouvant des institutions étatiques mais fortement connotées historiquement, l’Église, la Garde Civile et les Armées.



NOTES :

[1] RULL SABATER, Alberto, Diccionario sucinto de Ministros de Hacienda (s. XIX-XX). Instituto de Estudios Fiscales, Madrid, 1991, Documento 16, p. 168. 
[2] “La historia del linaje de los Rato”, elconfidencial.com, , 19/04/2015, TIJERAS, Ramón  
[3] Comme pour la Cathédrale de Tolède : “La Catedral de Toledo”, ABC (Madrid), 16/05/1909, p. 14
[4] FONTELA TALÍN, Antonio, Vida y tiempos de Faustino Rodríguez San Pedro (1833-1925), Gijón, Fundación Alvargonzález, 2005, 483p. 
[5] Instrument de la domination bourgeoise créé en 1885, l’Unión Ibero-Americana était une société américaniste centralisée à Madrid mais influente aussi bien en Espagne, au Portugal, qu’outre Atlantique. Source :
Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC), Bibliothèques et Archives, Unión Ibero-Americana, 1885-1926, [en ligne], http://simurg.bibliotecas.csic.es/viewer/!metadata/CSIC1467109249648/0/-/ 
[6] «La doctrina Monroe», Unión Ibero-Americana, (Madrid), Dir. Manuel de Salaregui y Medina, mars 1913, Nº1, pp. 1-2, [en ligne], http://simurg.bibliotecas.csic.es/viewer/image/CSIC000115751_A27_N01/9/#topDocAnchor. 
[7]            “Fiesta de la Raza”, Unión Ibero-Americana, (Madrid), Dir. Manuel de Salaregui y Medina, 31 octobre 1913, Nº8, pp. 6-7, à http://simurg.bibliotecas.csic.es/viewer/image/CSIC000115751_A27_N08/9/#topDocAnchor. 
[8]            Ibid., “A Vasco Nuñez de Balbo”, p. 7. 
[9]            “La fiesta de la Raza en América”, Unión Ibero-Americana, (Madrid), Dir. Manuel de Salaregui y Medina, novembre 1913, Nº9, pp. 7-37, http://simurg.bibliotecas.csic.es/viewer/fullscreen/CSIC000115751_A27_N09/9/.
[10] Terminologie valorisée lors de son discours par le Marquis de Lema, in “La fiesta de la Raza”, Unión Ibero-Americana, (Madrid), Dir. Manuel de Salaregui y Medina, octobre 1914, Nº10, p. 5, source [pdf] en ligne : http://simurg.bibliotecas.csic.es/viewer/fullscreen/CSIC000115751_A28_N10/5/.
[11] RATO, Apolinar de, Faustino Rodríguez San Pedro, Madrid, Gráficas Yagüe, collection « Celebridades », volume 3, 1965, p. 46. Traduction personnelle de : “[…] en este día aniversario del descubrimiento de América, celebremos la Fiesta de la Raza Española, que ha tenido providencialmente la fortuna de llevar la bandera de la civilización y del progreso en aquella memorable empresa, realizada por Colón bajo los auspicios de la gran reina Isabel la Católica.” 
[12] “La fiesta de la Raza en provincias”, Unión Ibero-Americana, (Madrid), Dir. Manuel de Salaregui y Medina, octobre 1914, Nº10, pp. 24-33. 
[13] “La fiesta de la Raza en América”, Unión Ibero-Americana, (Madrid), Dir. Manuel de Salaregui y Medina, novembre 1914, Nº11, pp. 3-22, document [en ligne] à  : http://simurg.bibliotecas.csic.es/viewer/image/CSIC000115751_A28_N11/1/LOG_0003/.
[14] Gaceta de Madrid, [BOE], 16/06/1918, Nº 167, p. 683 
[15] VASCONCELOS CALDERÓN, José, La Raza Cósmica. Misión de la raza iberoamericana, México D.F., Porrúa, [1925], 2010, 320 p.
[16] “Por mi raza hablará mi espíritu”, phrase couramment attribuée à José Vasconcelos Calderón, ancien ministre de l’enseignement, notamment lorsque la célébration de la « fête de la Race » fut adoptée par le Mexique, en 1929.
[17] Loi 33/1981 du 5 octobre, BOE, Nº 250, du 19 octobre 1981, p. 24477, [consultable en ligne], Ministerio de la Presidencia y para las administraciones territoriales, DON JUAN CARLOS I 
[18] Décret Royal 3217/1981, du 27 novembre, BOE, Nº1, 01/01/1982, “por el que se establecen normas para la celebración del 12 de octubre, Fiesta Nacional de España y Día de la Hispanidad”, [pdf] en ligne à https://www.boe.es/buscar/pdf/1982/BOE-A-1982-1-consolidado.pdf.
[19]            La monarchie a été acceptée par tous les partis qui souhaitaient être légalisés, à quelques exceptions près, comme Esquerra Republicana Catalana, qui comme son nom l’indique, est par essence un parti républicain.
[20]            Boletín oficial del Estado (BOE), Madrid, 08/02/1958, Nº 34, FRANCO, Francisco, CARRERO BLANCO, Luis, pp. 203-204:
“No sería justo limitar hoy la conmemoración del descubrimiento al recuerdo de un pasado incomparablemente grande y bello.
La Comunidad hispánica de naciones –que convive fraternalmente en la Península y en el Nuevo Continente con la Comunidad Luso-Brasileña– tiene el ineludible deber de interpretar la Hispanidad como un sistema de principios y de normas destinado a la mejor defensa de la civilización cristiana y al ordenamiento de la vida internacional en servicio de la paz.”
[21] Décret Royal 3217/1981, du 27 novembre, BOE, Nº1, de 1 de enero de 1982, DE BORBÓN, Juan Carlos, RODRÍGUEZ INCIARTE, Matías, [pdf] 
“[…] Fiesta de la Hispanidad, en la que se conmemora el descubrimiento de América y el origen de una tradición cultural común a los pueblos de habla hispánica”.
[22] Loi 18/1987, du 7 octobre, BOE 241/1897, p. 30149
[23]  Ibid., “La fecha elegida, el 12 de octubre, simboliza la efeméride histórica en la que España, a punto de concluir un proceso de construcción del Estado a partir de nuestra pluralidad cultural y política, […]”.
[24] Ibid., “[…] inicia un periodo de proyección lingüística y cultural más allá de los límites europeos”. 
[25] Décret Royal 862/1997, du 6 juin, BOE Nº151, du 25/06/1997, p. 19591, « por el que se regulan los actos conmemorativos del Día de la Fiesta Nacional de España, en el ámbito del Ministerio de Defensa»