Ils ont une petite mine. Les Tryo sortent de l’anniversaire d’un des leurs, Christophe Mali, 32 ans depuis la veille. Tout le monde tourne à l’eau et au café en ce mardi après-midi assis sur un banc du Cabaret Sauvage (Paris XIX e ), pour l’une des premières répétitions de la future tournée. Un Tryo à six. «C’est un SexTryo», ricane Mali au milieu de ses camarades.
Sur scène, la formation réunira effectivement six musiciens, les membres du groupe, plus un percussionniste et un violoncelliste, afin d’habiller les chansons de «Ce que l’on sème», quatrième nouvel album qui sort aujourd’hui. Le premier après cinq ans d’absence et un million de disques vendus.
Ils rodent pour l’instant «El Dulce de Leche». La première version live manque de rythme. «Il faudrait peut-être monter un peu. On gagnerait en dynamisme», lance Mali à la cantonade. Subtil exercice que d’insuffler de l’énergie à un des morceaux les plus émouvants du disque. «El Dulce de Leche», soit «la Confiture de lait», celle du Chili de Daniel, le percussionniste, parti de son pays à 9 ans, devenu français, enfin, en janvier 2007. « J’étais réfugié ici et je ne pouvais pas voyager. La nationalité française je la voulais notamment pour pouvoir retourner au Chili », explique le musicien. « Il faudra reprendre la route. Devenir français coûte que coûte. Réfugié dans un tiroir. On passe le temps, on garde espoir. C’est ça être français sans doute», dit le refrain et son angle d’attaque inédit, le retour d’exil, révélateur de nouveaux horizons pour le groupe.
Tournée presque complète
Oubliés le reggae acoustique réducteur, le supermarché de la contestation franco-française un rien agaçant. Treize ans après ses débuts à la MJC de Fresnes en 1995, Tryo regarde plus loin. «Les fans attendent peut-être un album anti-Sarkozy, avertit Mali. Mais nos préoccupations sont ailleurs.» Les membres du groupe ont beaucoup voyagé : Inde, Afrique, Amérique latine. Ils en ont rapporté de nouveaux sons, de nouvelles idées, ont grandi aussi. « Il y a certains vieux textes que je ne pourrais plus écrire, reconnaît Guizmo. Des choses où l’on crachait sur les politiques de manière assez adolescente.» Ils ont voté Ségolène Royal, «par peur de Le Pen». «On fait partie de l’opposition, mais on ne l’a pas encore vraiment trouvée, ajoute Guizmo. Besancenot, cela reste un extrémiste.» Le commentaire surprend dans la bouche d’un groupe tête brûlée à ses débuts. Désormais le discours est posé. Les personnalités également. A l’image de « Toi et moi », single qui a tourné en boucle cet été, une saison d’actualité vue par le petit bout de la lorgnette amoureuse. « Désormais je suis père de famille, analyse Guizmo, qui signe la chanson. J’ai deux enfants de 3 et 8 ans. Je m’interroge sur ce qui me sauve, sur mon rôle à jouer, sur ce qui me maintient dans le combat.» C’est le premier tube instantané de Tryo. Car la donne a changé pour le groupe depuis le succès phénoménal de «l’Hymne de nos campagnes», redécouvert par les radios en 2005, dix ans après son enregistrement.
Mais Tryo ne se laisse pas griser par une tournée déjà presque complète et un album très attendu. Il reste son propre producteur, son éditeur, et cofinance ses concerts. Indépendant à tout prix. Le groupe sort d’une longue pause qui lui a permis de mieux se retrouver. Tout est dans le titre et la chanson d’ouverture «Ce que l’on s’aime». «Comme l’amitié nous rattrape à chaque fois, Autant tenir quand ça dérape », avoue le couplet. «On s’est rendu compte que l’on n’était pas mariés, conclut Guizmo. En recommençant à travailler ensemble on s’est dit ouvertement des choses. Et aujourd’hui on est prêts à rebouffer du Tryo 24 heures sur 24.»
Tryo en tournée à partir du 30 septembre. En concert du 26 au 30 novembre au Casino de Paris (complet). Concert supplémentaire le 6 juin 2009 au Zénith de Paris.
Sur scène, la formation réunira effectivement six musiciens, les membres du groupe, plus un percussionniste et un violoncelliste, afin d’habiller les chansons de «Ce que l’on sème», quatrième nouvel album qui sort aujourd’hui. Le premier après cinq ans d’absence et un million de disques vendus.
Ils rodent pour l’instant «El Dulce de Leche». La première version live manque de rythme. «Il faudrait peut-être monter un peu. On gagnerait en dynamisme», lance Mali à la cantonade. Subtil exercice que d’insuffler de l’énergie à un des morceaux les plus émouvants du disque. «El Dulce de Leche», soit «la Confiture de lait», celle du Chili de Daniel, le percussionniste, parti de son pays à 9 ans, devenu français, enfin, en janvier 2007. « J’étais réfugié ici et je ne pouvais pas voyager. La nationalité française je la voulais notamment pour pouvoir retourner au Chili », explique le musicien. « Il faudra reprendre la route. Devenir français coûte que coûte. Réfugié dans un tiroir. On passe le temps, on garde espoir. C’est ça être français sans doute», dit le refrain et son angle d’attaque inédit, le retour d’exil, révélateur de nouveaux horizons pour le groupe.
Tournée presque complète
Oubliés le reggae acoustique réducteur, le supermarché de la contestation franco-française un rien agaçant. Treize ans après ses débuts à la MJC de Fresnes en 1995, Tryo regarde plus loin. «Les fans attendent peut-être un album anti-Sarkozy, avertit Mali. Mais nos préoccupations sont ailleurs.» Les membres du groupe ont beaucoup voyagé : Inde, Afrique, Amérique latine. Ils en ont rapporté de nouveaux sons, de nouvelles idées, ont grandi aussi. « Il y a certains vieux textes que je ne pourrais plus écrire, reconnaît Guizmo. Des choses où l’on crachait sur les politiques de manière assez adolescente.» Ils ont voté Ségolène Royal, «par peur de Le Pen». «On fait partie de l’opposition, mais on ne l’a pas encore vraiment trouvée, ajoute Guizmo. Besancenot, cela reste un extrémiste.» Le commentaire surprend dans la bouche d’un groupe tête brûlée à ses débuts. Désormais le discours est posé. Les personnalités également. A l’image de « Toi et moi », single qui a tourné en boucle cet été, une saison d’actualité vue par le petit bout de la lorgnette amoureuse. « Désormais je suis père de famille, analyse Guizmo, qui signe la chanson. J’ai deux enfants de 3 et 8 ans. Je m’interroge sur ce qui me sauve, sur mon rôle à jouer, sur ce qui me maintient dans le combat.» C’est le premier tube instantané de Tryo. Car la donne a changé pour le groupe depuis le succès phénoménal de «l’Hymne de nos campagnes», redécouvert par les radios en 2005, dix ans après son enregistrement.
Mais Tryo ne se laisse pas griser par une tournée déjà presque complète et un album très attendu. Il reste son propre producteur, son éditeur, et cofinance ses concerts. Indépendant à tout prix. Le groupe sort d’une longue pause qui lui a permis de mieux se retrouver. Tout est dans le titre et la chanson d’ouverture «Ce que l’on s’aime». «Comme l’amitié nous rattrape à chaque fois, Autant tenir quand ça dérape », avoue le couplet. «On s’est rendu compte que l’on n’était pas mariés, conclut Guizmo. En recommençant à travailler ensemble on s’est dit ouvertement des choses. Et aujourd’hui on est prêts à rebouffer du Tryo 24 heures sur 24.»
Tryo en tournée à partir du 30 septembre. En concert du 26 au 30 novembre au Casino de Paris (complet). Concert supplémentaire le 6 juin 2009 au Zénith de Paris.