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RESTITUTION AU GOUVERNEMENT DU CHILI DE QUATRE MOMIES PRÉCOLOMBIENNES |
"Quatre momies précolombiennes ont été remises au gouvernement du Chili dans les locaux du Musée d'ethnographie de Genève", a-t-il précisé dans un communiqué. "Deux d'entre elles sont parmi les plus anciennes au monde". Les plus anciennes momies remontent à 5000 ans avant J.C. et appartiennent à la culture chinchorro, tandis qu'une autre momie précolombienne n'a pu être datée avec certitude. La dernière remonte à "la période des premiers contacts avec les Espagnols".
A côté des momies, figuraient également des vestiges humains, que les experts n'ont pas réussi à attribuer à une culture spécifique. "Ces restes (...) se trouvent dans un état avancé de désagrégation" et seront par conséquent inhumés à Genève au printemps, ont précisé les autorités helvétiques.
Les momies seront remises au Conseil chilien des monuments nationaux et conservées dans des musées. Le nom du collectionneur, qui les a restituées volontairement, n'a été dévoilé.
Historique de l’affaire
Historique de l’affaire
- En 2007, le Musée d’ethnographie de Genève (MEG) est contacté par un privé qui veut vendre une collection de restes humains. A savoir, plusieurs momies, plusieurs têtes de momies et deux individus desséchés portant des vêtements militaires du XIXème. Le MEG décline l’offre et tente de dissuader le vendeur.
- En 2008, le même privé propose la donation de la collection. Le MEG évalue la proposition : Les restes ne présentent pas d’intérêt scientifique (notamment parce que le contexte est inconnu) et se trouvent dans un très mauvais état de conservation. Par ailleurs, le MEG développe une nouvelle politique d’acquisition des collections centrée sur le développement durable et l’éthique[1]. De plus, le MEG est engagé dans une coopération importante avec le Chili et le Pérou.
- Le MEG tente de mettre en rapport le propriétaire des restes et les missions diplomatiques du Chili et du Pérou sans résultat.
- En dernier recours semble-t-il, le propriétaire propose la mise en dépôt au MEG.
- En 2009, à la suite du refus du dépôt par le MEG, le MEG informe le chef du service spécialisé de l’Office fédéral de la culture (OFC) de l’affaire. Ce dernier intervient auprès des ambassades concernées.
- L’OFC mandate, par ailleurs, l’archéologue Léonid Velarde, sur proposition du MEG, pour dresser un rapport sur la collection.
- Les ambassades s’intéressent à l’affaire ainsi que des experts et des archéologues. Deux archéologues, représentantes officielles du Chili, sont envoyées en Suisse afin d’examiner le cas pendant deux jours.
- Sur la base du rapport des archéologues, seules 4 momies sur l’ensemble des restes présentent un intérêt : les momies les plus complètes et qui datent d’environ 5000 av. J.-C.
- Le MEG organise la conservation et le retour.
- Le 20 janvier 2011, une cérémonie autour de la remise symbolique est organisée.
- Les autres objets sont dans un état épouvantable. Il est décidé des les inhumer à Genève. Cette action est sans précédant et rencontre des difficultés administratives (certificat de décès, constat de la mort par un médecin légal, autorisations d’incinération et/ou d’inhumation, etc.).
- L’OFC se charge des démarches juridiques et administratives autres, tels que l’obtention des certificats d’exportation nécessaires.