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mercredi 4 janvier 2012

RALLYE DAKAR : UNE COURSE MORTELLE ET POLLUANTE

L'automobile n'est plus un objet de plaisir mais d'usage

Ces efforts sont pourtant loin de convaincre les associations écologistes notamment Agir pour l'environnement, qui estime, par la voix de son délégué général Stephen Kerckhove, que « l'émission de gaz à effets de serre uniquement par plaisir semble obsolète. L'automobile n'est plus un objet de plaisir mais d'usage. Il serait temps que les organisateurs en prennent conscience ». Kerckhove souligne l'impact écologique indirect de cette épreuve trentenaire : « L'image véhiculée est celle de l'absence de limites. Le Dakar incite les spectateurs à acheter des 4x4 polluants et à aller toujours plus vite ».

L'impact direct, lui, est dénoncé chaque année. En 2009, un site archéologique du Chili a été détruit par le passage de la caravane. En 2010, l'organe chilien en charge du patrimoine avait réclamé un dédommagement de 300 millions de pesos (570.000 dollars) à l'Institut national des sports (IND), hôte du rallye Dakar, pour les dégâts causés à d'autres sites archéologiques.

Des résidus dangereux abandonnés

L'an dernier, des résidus dangereux ont été abandonnés dans une province par les différents ateliers mobiles (qui assistaient les véhicules). Cette année, selon le Collectif Actions pour les Victimes Anonymes du Dakar, un musée paléontologique péruvien qui étudie les vestiges d'un désert, a demandé qu'on respecte les recherches effectuées sur le site, en vain. Une épreuve automobile d'une telle envergure ne peut que laisser des traces.

Paradoxalement, le Dakar, qui comptabilise 59 morts suscite un engouement populaire exceptionnel en Argentine et dans l'ensemble des pays d'Amérique du Sud. L'Uruguay, le Brésil et la Bolivie ont d'ores et déjà demandé à ASO que le parcours passe chez eux. Le passage du Dakar est d'abord lucratif. L'environnement, au regard des retombées économiques, passe au second plan.