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dimanche 24 mars 2013

LES INDIENS MAPUCHES, RÉSISTANTS DEPUIS LA NUIT DES TEMPS


Eux sont les « gens de cette terre »  (mapu = terre, et che= gens). Leur résistance remonte à la nuit des temps. Ils refusèrent le joug inca, puis celui de l'Espagne. Et ce, malgré une situation particulière, ils sont le seul peuple d'Amérique à qui la couronne d'Espagne accorda souveraineté et reconnaissance en tant que nation. 15 décrets en attestent, que le colonisateur respecta peu.

Lorsque naquit la République indépendante du Chili en 1810, une partie des Mapuche s'accrocha à ses frontières historiques. 

Alihuén, c'est en langue indigène mapuche, le « vieux chêne centenaire et solitaire » ; mais aussi dans les régions côtières, « la nouvelle aurore » . Antileo signifie « le mouvement et l'éclat du soleil » .

42% des Mapuches résident aujourd'hui à Santiago, 27% à Temuco, 20% à Conception. Au total, 1 500 000 personnes, contre 250 000 en Argentine. A l'intérieur du pays, 20% d'entre eux vivent en communauté et gardent leur organisation traditionnelle. Ils sont soumis à une répression permanente de la part de l'Etat et des multinationales. Le plus souvent chassés de leurs terres.

Le gouvernement de Salvador Allende, dans le cadre de la réforme agraire, leur attribua 200 000 hectares de terre, que Pinochet s'empressa de récupérer. Les conflits actuels, d'une dureté insupportable, et dans le silence médiatique général, en sont la conséquence. Les communautés en lutte sont militarisées et subissent les exactions des « forces spéciales de carabiniers» . Une vingtaine de prisonniers politiques restent emprisonnés; la torture est fréquente. Les « Combattants»  Mapuches, comme ils se définissent eux-mêmes, ont réalisé 8 grèves de la faim, de 60 à 80 jours. Ils revendiquent leur droit à l'autodétermination, l'autonomie et la récupération de leurs terres, davantage de représentation parlementaire. Les courants qui prônent l'indépendance sont très minoritaires.

La nation Mapuche existe depuis 8 000 ans, mais n'a jamais eu d'Etat. Les communautés vivent dans la pauvreté; et en ville, les Mapuches occupent les emplois les moins qualifiés. Le gouvernement de Michèle Bachelet n'a rien changé; celui de Piñera a cogné sans merci.

Le parti communiste du Chili considère que la solution du problème Mapuche passe par un changement du modèle économique néolibéral, et par des réformes «pour tout le Chili » .

Les gouvernements successifs ont appliqué aux Mapuches la loi 18 134, loi anti-terroriste de Pinochet, encore en vigueur.

Pour , le problème Mapuche ne peut rester à l'écart de la campagne des prochaines élections présidentielles (en novembre). Il en va pour lui « d'un symbole » , d'un marqueur de tout changement véritable.