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Les petits fromages étaient censés servir à fabriquer des cosmétiques et apporter la prospérité à leurs producteurs. C'était l'une des plus grosses arnaques que le Chili ait connues. Son instigatrice présumée doit en répondre devant la justice française.
Ouest-france.fr
L'affaire semblait alléchante. Gilberte Van Erpe,
alias Madame Gil, proposait à ses futures victimes, lors de grandes conférences publiques, de devenir producteurs, à domicile, de petits fromages destinés à être exportés depuis le Chili vers le Congo, pour au final servir en France à l'industrie cosmétique.
L'affaire semblait alléchante. Gilberte Van Erpe,
PHOTO WIKIPÉDIA |
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GILBERTE VAN ERPE. PHOTO MARC MELKI |
À partir de décembre 2005 des kits de ferments lactiques, importés de Pologne et de France, destinés à être mélangés à du lait, filtres de soie et étuis en papier ont été vendus contre la somme de 369 euros… ils en valaient 40.
Un bénéfice de 100 % annoncé
Après quelques semaines de culture, les producteurs qui réussissaient à obtenir ces sortes de fromages ou de yaourts devaient réaliser un bénéfice de 100 % de leur investissement initial. Bénéfice justifié par la supposée valeur des fromages obtenus, artisanaux et censés être très chers une fois exportés.
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ILLUSTRATION JUSTICE. PHOTO M.LIBERT |
Les premiers fromages magiques ayant été réellement payés, le succès de l'opération s'est rapidement étendu très largement, certaines personnes n'hésitant pas à s'endetter, voire à hypothéquer leur maison pour profiter d'un investissement qu'elles pensaient rentable.
5 500 victimes et 14,5 millions d'euros de préjudice
L'enquête chilienne a permis d'identifier quelque 5 500 victimes, qui ont investi entre 400 euros et 168 000 euros, pour un montant total de 14,5 millions d'euros.
Ces fameux petits fromages magiques, prétendument destinés à aller chez L'Oréal ou servir dans des crèmes à blanchir la peau, comme celles utilisées par Michael Jackson, n'ont jamais quitté le Chili.
Ils moisissaient dans une cave ou un entrepôt. Et de toute manière, les produits issus de ce processus de fabrication ne pouvaient pas servir à fabriquer des cosmétiques.
Au club Pasapoga, à Santiago, Madame Gil organisait des grandes réunions où elle insistait sur la nécessité pour les producteurs de réinvestir l'argent. Les producteurs qui recrutaient recevaient cadeaux et chèques, le meilleur d'entre eux en recevant un de 100 millions de pesos. En fait, il s'agissait d'un faux, remis à un ami.
Une escroquerie de type pyramidal
Tout le système s'est effondré en juillet 2006.
L'enquête a mis en évidence une escroquerie de type pyramidal. Si 711 personnes ont bien perçu des bénéfices, plus de 4 000 ont été flouées.
UNE DU QUOTIDIEN CHILIEN « LAS ÚLTIMAS NOTICIAS » |
Mme Van Erpe avait été interpellée en 2008 à Nice. Comme il était impossible de l'extrader, les autorités chiliennes avaient dénoncé les faits à la France en octobre 2006.
Outre Gilberte Van Erpe, 74 ans, dont les avocats n'ont pu être joints avant le procès, trois complices présumés seront également jugés par le tribunal correctionnel de Paris.
Le procès doit se tenir lundi et mardi.