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lundi 7 mars 2016

CHILI - LA VOIE EST LIBRE POUR LA LÉGALISATION DE L'IVG


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« AVORTEMENT LIBRE, LÉGAL  SÛR ET GRATUIT » 

Il a été approuvé après 14 mois de blocage de la part de la Démocratie Chrétienne (DC), l’un des partis de la coalition de centre-gauche du gouvernement de Michelle Bachelet. La DC exigeait d’ajouter au cas de viol l’obligation pour le corps médical de porter plainte, avec ou sans le consentement de la victime. La DC a finalement obtenu gain de cause.

L’initiative inclut également la possibilité pour les moins de 14 ans d’interrompre leur grossesse avec l’autorisation de leur représentant légal, une condition non nécessaire pour les jeunes de 14 à 18 ans.




Près de 17.000 femmes concernées

La légalisation de l’avortement thérapeutique est l’une des priorités législatives de la présidente Michelle Bachelet. Il a été interdit en 1989 sous la dictature du général Pinochet et sa pénalisation a été maintenue à la chute du régime en 1990 sous la pression de l’Eglise.

Au Chili, près de 17.000 femmes sont hospitalisées chaque année pour des grossesses de moins de 22 semaines présentant un danger pour leur vie ou parce que le fœtus est non-viable.

Face à la prohibition de l’avortement, les femmes n’ont d’autre choix que de se tourner vers des méthodes d’IVG clandestines dangereuses. Comme nous l’expliquions dans un article précédent, l’ONG Miles Chile a lancé en 2015 une campagne de sensibilisation qui a fait polémique dans le monde entier. Dans des vidéos « tutoriels », elle montrait comment avorter de manière artisanale pour choquer les consciences et alimenter le débat sur ce thème controversé au Chili.


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DROIT À L'AVORTEMENT : C'EST MON CORPS, C'EST MOI QUI DÉCIDE 

73% des Chiliens pour la légalisation de l’IVG

Aujourd’hui, un Chilien sur quatre se déclare en faveur de la dépénalisation de l’IVG, selon un sondage Adimark. Claudia Dides, directrice de Miles, a expliqué au journal espagnol El Mundo que le projet du gouvernement est « un grand pas en faveur du droit des femmes. Un changement culturel important s’est produit dans la société et la politique chiliennes. Il y a cette sensation que nous devons quitter ce groupe de pays où l’on bannit encore l’avortement ».
Le projet de loi de dépénalisation de l’avortement sera envoyé au Parlement à partir de la semaine prochaine. Selon le député indépendant Vlado Mirosevic, « il sera approuvé avant le 21 mai ».

Alexandre Hamon (lepetitjournal.com/santiago) - Vendredi 04 mars 2016