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vendredi 25 novembre 2016

ESPAGNE: MORT DU POÈTE MARCOS ANA, 23 ANS EN PRISON SOUS FRANCO


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LE POÈTE MARCOS ANA

Le poète espagnol Marcos Ana, qui avait passé 23 ans en prison sous la dictature de Francisco Franco, est décédé à Madrid à 96 ans, a annoncé le Parti communiste d'Espagne (PCE).

MARCOS ANA DANS LA PRISON
DE PORLIER (MADRID) EN 1939 
Né Fernando Macarro Castillo en 1920, le poète est «décédé jeudi à l'hôpital Gregorio Marañón, accompagné de sa famille et d'amis », a indiqué Mundo Obrero, publication du PCE, au sein duquel il milita jusqu'à la fin. « Accusé de trois assassinats pour lesquels d'autres détenus avaient déjà été fusillés », il était entré en prison à 19 ans et n'en était sorti qu'à 42, a rappelé le quotidien El Pais, le présentant comme « le prisonnier politique ayant passé le plus de temps dans les geôles franquistes ».

MARCOS ANA  ET VIDA SENDER
JUILLET 2015 À MADRID
PHOTO SAMUEL SÁNCHEZ
Affilié très jeune au Parti communiste, il s'était enrôlé dans le camp républicain pendant la guerre civile (1936-1939). Après la victoire du camp nationaliste, il avait été arrêté à Madrid.


PABLO NERUDA ET  MARCOS ANA
DANS 
LE THÉÂTRE  CAUPOLICÁN
DE SANTIAGO DU CHILI 1963 


Condamné à mort par deux fois, sa peine avait été commuée en réclusion. Le jeune détenu avait alors commencé à écrire des livres de poésie - tel « España a tres voces » (L'Espagne à trois voix) - qui allaient lui valoir les éloges de Pablo Neruda ou de Rafael Alberti.

MARCOS ANA EN 2008
PHOTO 
LUIS SEVILLANO
Son pseudonyme de Marcos Ana, il l'avait conçu en réunissant les prénoms de ses deux parents, son père étant mort dans un bombardement pendant la Guerre civile. 

Quand il avait été libéré en 1961, Marcos Ana s'était exilé en Paris où il avait dirigé le Centre d'information et de solidarité « avec Pablo Picasso comme président d'honneur », a rappelé Mundo Obrero.


MARCOS ANA CHEZ LUI À MADRID 2009
PHOTO ÁLVARO GARCÍA
Après la mort de Franco en 1975, il avait pu rentrer en Espagne, où il avait continué à écrire et à militer pour la libération de prisonniers politiques, notamment ceux détenus au Chili sous la dictature de Pinochet.

Réagissant à son décès, le dirigeant du parti antiaustérité Podemos (gauche radicale), Pablo Iglesias l'a salué sur Twitter comme « un héros du peuple ». « Tu fais la fierté de tes camarades et la nôtre », a-t-il écrit.

MARCOS ANA AVEC SON LIVRE
«DITES-MOI À QUOI RESSEMBLE UN ARBRE!»,
DANS UN HOTEL DE BILBAO EN 2007.
PHOTO TXETXU BERRUEZO
En 2007, Marcos Ana avait publié des mémoires intitulées « Dites-moi à quoi ressemble un arbre! », puis en 2013, un livre dédié à la jeunesse confrontée à la crise économique, « Vale la pena luchar » (Cela vaut la peine de lutter).

Très en forme à 95 ans, il avait donné en 2015 une interview vidéo au journal en ligne eldiario.es, dans laquelle il rappelait n'avoir jamais été un « partisan de la vengeance ».  AFP